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qu'à celles qui font plus communes & plus obfcures. VIII. Dans quelque employ ou dans quelque état que vous foyez, communément il y a des fuperieurs à qui vous devez obéir, des égaux avec qui vous avez à traitter; des inferieurs fur qui vous avez autorité, & que vous devez conduire: felon la difference des perfonnes & la diversité des rapports que vous avez avec eux, vous avez auffi des de. voirs differens à remplir. A l'égard des perfonnes qui font au deffus de vous, & de qui vous dépendez, vous devez avoir du refpect, de la fidelité & de la foûmiffion en tout ce qui ne bleffe point la confcience. Pour prendre plus aifément ces fentimens à leur égard, vous devez vous ac

coûtumer à regarder Dieu dans leur perfonne, & à les confiderer comme les interpretes de fes ordres & de fes volontez. Dans la conduite que vous gardez avec vos é gaux, vous devez observer les loix de l'équité, de la moderation & de l'honnêteté, & vous fouvenir de la régle que l'Evangile & la raifon même nous prescrivent: d'en uferen vers les autres comme vous voudriez qu'ils en ufaffent envers vous. Pour vos inferieurs vous devez les traitter avec bonté, avec douceur, & quel quefois avec condefcendance, fans que cette condefcendance dégenere en molleffe ou en lâcheté, & fans qu'elle arrête le zele que vous devez avoir pour les corriger, & pour les obliger à faire leur devoir.

CHAPITRE III.

Des devoirs de la femme envers Jon mary, & du mary envers fa femme.

L

E mary & la femme se doivent premierement

une tendreffe & une amitié mutuelle; car comme par le mariage, ainfi que Jesus-Chrift lui-même l'enseigne, ils deviennent un même corps, auffi doivent-ils n'être plus qu'un même cœur. C'eft pour cela que Jefus Chrift ordonne au mary de quitter fon pere & fa vs mere, pour demeurer toû jours attaché auprés de fal femme. C'est par la même rai

Matth.

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Ephef. 5.fon que l'Apôtre faint Paul

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exhorte pareillement les maris d'aimer tendrement leurs femmes, & qu'il leur propofe pour motif & pour modele de Pesour leur amour, la charité même que Jefus Chrift a euë pour l'Eglife fon Epouse; cette Epouse qu'il a aimée jufqu'à donner fa vie pour elle, afin de la laver dans fon Sang, & de la rendre pure & fainte. La femme n'a pas moins d'obligation d'aimer fon mary; elle semble même avoir plus de facilité à le faire, parcequ'elle a naturellement le cœur plus tendre, & qu'elle a plus befoin du fecours de fon mary. Une femme Chrétienne ne peut fans crime partager fon cœur, elle le doit tout entier à celui qu'elle a choifi pour époux; & elle fe rendroit infidelle de cœur, fi elle

se permettoit de la tendresse pour quelque autre. Mais ils doivent en même-temps s'appliquer l'un & l'autre à rendre chrétienne & furnaturelle leur amitié & leur tendreffe, en la rapportant à Dieu & à JesusChrift.

II. Le mary & la femme se doivent la fidelité conjugalė. L'adultere nous eft reprefen té dans l'Ecriture comme un des crimes que Dieu regarde avec le plus d'horreur, qu'il punit avec plus de feverité, & qu'il a plus de peine à pardonner. Les Livres faints font pleins des vangeances que Dieu a tirées de ce crime. L'homme, felon les loix de la morale chrétienne, n'est pas moins obligé à cette fidelité que la femme; quoy que, fuiyant les maximes de la morale

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