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& la plus éminente de toutes leurs qualitez eft celle de Chrétien, & qu'en recevant cette qualité dans leur Baptême, ils fe font

engagez

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renoncer au monde & à fes pompes. L'état où font fouvent les Membres de JesusChrift & fes Autels, doit être un fanglant reproche contre le luxe immoderé qui paroît dans les maifons & dans les équipages de plusieurs Chré

tiens.

La troifiéme regle qu'on doit observer dans l'ufage des biens, regarde le foin raisonnable qu'on doit avoir de les conferver. Un pere de famille eft engagé par fon état & par l'ordre de la Providence à conferver, à ménager, & quelquefois même à augmenter fon bien, quand il le peut legitimement,

gitimement, afin de pourvoir à l'établiffement de fes enfans, & de les mettre en état de vivre felon la bienfeance de leur

condition; & fi par la negligence qu'il apporte fur cela, il les expofe au danger de hazarder leur honneur & leur falut, il en eft refponfable devant Dieu. C'est une obligation que Dieu, lequel étant le Pere de tous les hommes, doit pourvoir à leur subsistance & à leur entretien, a imposée aux peres & aux meres, & dont il s'eft en quelque forte déchargé fur eux. Ainfi les parens, qui par la fuite du travail, ou par une attache exceffive à leur plaifir & à leur repos, negligent le foin de leur famille, & laiffent à leurs enfans des affaires embrouillées, qui font des fources malheureuses de

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procez & de division, & par confequent des occafions de quantité de pechez; en ruinant la fortune de leurs enfans, expofent leur propre falut à un danger évident, & perdent fouvent tout à la fois, & les biens de la vie prefente & ceux de l'éternité.

CHAPITRE VIII.

De l'ufage qu'on doit faire des plaifirs & des divertissemens.

Es plaifirs & les divertif femens, au sentiment de faint Thomas, font des remedes que Dieu par une espece de condefcendance a accordez à nôtre infirmité; parceque l'efprit n'étant pas capa

ble d'une application continuelle, ni le corps d'un travail trop long & trop violent, il faut neceffairement donner à l'un & à l'autre quelque relâche & quelque repos, afin de réparer les forces épuifées, & d'être en état d'agir enfuite avec une nouvelle vigueur.

La comparaison que fait faint Thomas des plaisirs avec les remedes, nous marque les regles que nous devons garder dans l'ufage des plaifirs. Les remedes ne doivent point être nuifibles, ils ne doivent point être dangereux, ils ne doivent être ni trop frequens, ni trop continuels de même les plaifirs ne doivent point être nuifibles, tels que font tous les plaifirs criminels; ils ne doivent point être dange reux pour le falut; comme il

y en a plufieurs qu'on fe per met dans le monde, & qui par cette feule raifon doivent être condamnez, ils ne doivent être ni exceffifs ni continuels. Premierement, les remedes ne doivent pas être nuifibles à la fanté, autrement ils ne feroient plus des remedes, mais ils feroient de veritables poisons, & donneroient le coup de la mort, au lieu de fervir à conferver la vie. Les plaifirs pareillement ne doi vent point être nuisibles au falut, & ne doivent par confequent avoir rien en eux-mêmes de mauvais & de criminel; fans cela ils deviennent entierement contraires à la fin que nous devons nous propofer, lorfque nous les prenons. Eft-ce avoir de la foy & de la raifon, que de fe faire un plai

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