ployez à reciter quelques Prie res vocales, ou bien à faire quelques reflexions fur la Fête ou fur l'Evangile du jour. Comme le temps où fe font toutes les actions de la journée doit être reglé autant qu'il fe peut, il faut que

celui où l'on va à la Meffe le foit auffi, & ordinairement parlant, il est plus avantageux d'y aller de bonne heure, parce qu'on y trouve moins de monde, & qu'on y a moins de fujets de distraction; outre que rellement l'efprit plus recueilli

le matin on a natu

8:88888888888888:8

CHAPITRE IV.

Du Repas.

Uoyque le

repas

foit

une action toute naturelie, & qui ne doit pas être mife au nombre des actions de pieté, neanmoins comme c'eft une action qui fe fait tous les jours, & que faint Paul nous avertit lui-même, que nous devons la fanctifier auffi-bien que les autres actions de la vie Chrétienne, on a cru en devoir parler ici, & marquer de quelle maniere on doit en effet la fanctifier. On expliquera pour cela les régles qu'il y faut obfer

ver, & les défauts qu'on y doit éviter.

Premierement, avant que de fe mettre à table il faut élever fon cœur à Dieu & purifier fon intention, enforte que dans une action fi baffe & qui nous eft commune avec les bêtes, on envisage veritablement la gloire de Dieu ainfi que faint Paul, comme on vient de le dire, le prefcrit en fa premiere Epître aux Corinthiens Soit que vous : 203i mangiez; foit que vous beaviez, dit-il, ou que vous fafiez quel que autre chofe, faites tout pour la gloire de Dieu. Or c'eft rap. porter à la gloire de Dieu cette action, que de prendre la nourriture pour conferver fa fanté, pour reparer fes forces & les employer enfuite au fervice de Dieu, à l'exercice de fa charge ou de fon employ, & à l'accompliffe

1. Cor..

ment des devoirs

que la Pro

vidence nous a impofez. Quand on en use ainsi le re'pas, auffi-bien que les actions qui regardent le culte de Dieu, devient une action. fainte & furnaturelle. Secondement, il ne faut pas manquer d'obferver l'usage fi fain

nous

tement & fi anciennement établi, de faire avant le repas une courte priere, pour demander à Dieu qu'il beniffe lui-même les viandes qu'on va prendre. Nôtre-Seigneur en a fouvent donné l'exemple, felon ce qui eft rapporté en quelques endroits de l'Evangile, & la raison feule nous doit inspirer ce sentiment. On ne doit pas non plus aprés le

repas manà remercier Dieu des foins & des bontez de fa Pro

quer

vidence toûjours appliquée à pourvoir à nos befoins & à nous fournir chaque jour les chofes neceffaires à nôtre nourriture ; car tout ce qui y fert eft un effet de fa liberalité.

Les défauts qu'il faut éviter dans le repas, font l'intemperance, la fenfualité & le trop d'avidité. Premierement, on doit éviter l'intemperance : le boire & le manger dans l'ordre de la Providence font neceffaires pour entretenir la vie, & on ne doit fe fervir de l'un & de l'autre que par rapport à cette fin. La neceffité & la raifon doivent donc en regler l'ufage, & c'eft contrevenir à l'ordre de Dieu, & tomber dans un peché confiderable, que de fe laiffer aller à des excés, qui bien loin de