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l'ame or quand on mange trop & avec trop d'avidite la digestion ne fe fait pas bien, & ce qu'on mange ne contribuë pas à la fanté: de même quand on lit trop ou avec trop d'empreffement, ce qu'on lit fert de peu pour nous faire avancer dans la vertu. Il vaut mieux lire peu, mais toujours avec profit, que de lire beaucoup & n'en pas profiter.

Pour le choix des Livres, il faut fuivre ordinairement l'avis de fon Directeur, & ne s'en pas rapporter ni à fon goût, ni à fes propres lumieres. Outre l'Ecriture - fainte & l'Imitation de Jesus-Christ, Grenade, les Oeuvres de S. François de Sales, Rodriguez, le Combat Spirituel, font des Livres qui ont dans l'Eglife une approbation uni

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verfelle & qui peuvent être profitables à toutes fortes de perfonnes. Il y en a encore plufieurs autres fort bons; mais pour ne fe point tromper dans le choix qu'on peut faire, il eft mieux de n'en lire aucun, que par l'avis d'une perfonne fage & éclairée. On doit fur tout éviter avec foin les Livres fufpects de nouveauté, ou qui donnent dans des fentimens extraordinaires & écartez mieux ils font écrits, plus ils font à craindre le poifon pour être mêlé avec une liqueur agréable, n'en eft pas moins dangereux: il n'eft point de perfonne fage qui voulût boire d'une eau pour bonne qu'elle lui parut, s'il avoit le moindre foupçon qu'elle fût empoifonnée.

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CHAPITRE VI

De la vifite du S. Sacrement.

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'Eft encore une pratique trés-fainte & trés-avantageufe de faire tous les jours à quelque heure de l'aprefdînée ou fur le foir une vifite à Jefus-Chrift dans le S. Sacrement, & toutes les perfonnes qui ont un peu de pieté & d'amour pour Nôtre - Seigneur n'y doivent point manquer, à moins que des occupations preffantes, ou la foumiffion qu'elles doivent aux perfonnes dont elles dépendent ne leur en ôte la liberté. Un Dieu defcend du Ciel en terre pour venir nous cher. Dy

cher, & nous ne voudrions pas faire quelques pas pour le vifiter & pour correfpondre à de fi aimables recherches.

Si on nous difoit que Jefus-Chrift eft dans un feul endroit de l'Univers & qu'il nous y attend, quelque éloigné que fut cet endroit ; il n'eft point de Chrétien pour peu qu'il eût de foy & d'amour pour fon Dieu, qui ne dût entreprendre un grand voyage pour le vifiter; il est à nôtre porte; il eft dans nos Eglifes; il nous y attend; il nous invite à lui rendre vifite, & nous ne daignons pas l'aller trouver. Si nous avons proche de nous un ami fidelle, genereux & puiffant, ne nous faifons-nous pas un plaifir de le voir fouvent, de

l'entretenir, de lui ouvrir nôtre cœur, de lui demander fes avis, d'employer fon fecours dans nos befoins, fur tout quand nous fçavons que c'eft lui faire à lui-même un veritable plaifir que d'en ufer ainfi.

Eft-il un ami plus fidelle, plus tendre, plus genereux, plus puiffant que Nôtre-Seigneur Jefus-Christ? Comment donc fe faire une peine, ou plûtoft comment ne fe pas faire un fouverain bonheur de le vifiter, de l'entretenir, d'épancher nôtre cœur en fa prefence, de lui découvrir nos befoins, de lui demander fes graces, fçachant fur tout qu'il n'eft fur les Autels qu'afin que nous retirions de fa préfence tous ces avantages? D'ailleurs c'eft un moyen feur

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