de lui plaire que de nous les procurer. Quoy un Dieu fe fait fes delices d'être avec les hommes & de s'entretenir a

Et deli- vec eux, & les hommes se fe

ciæ meæ

effe cum ront un fujet de peine & d'enfiliis ho- nui de le vifiter, & de s'enProv. 8. tretenir avec lui.

minum.

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Si le Prince accorde une audience particuliere à un Courtifan quelle faveur ! quel fujet de jaloufie pour les autres que ne fait-on pas pour la meriter? quel foin n'a-t-on pas de la menager & d'en profiter pour fa fortune? Y a-t-il donc moins à gagner avec Nôtre-Seigneur qui eft toûjours fur les Autels prêt à

nous donner audience & une audience trés-particuliere, & à nous accorder des faveurs plus grandes que nous n'oferions l'efperer? cependant

nous negligeons des occafions fi précieufes. Quoy des interêts où il s'agit du falut c'est-à-dire d'un bonheur ou d'un malheur éternel, ne meritent pas autant nôtre attention, nôtre empressement & nôtre zele, que des interêts où il s'agit d'une fortune fi fragile & fi paffagere! Ce qui paffe en un moment doit-il entrer en comparaison avec ce qui doit durer une Eternité ?

Pour faire cette vifite du faint Sacrement avec plus de fruit, on peut en divers temps fe fervir de diverses confiderations capables d'infpirer une nouvelle ferveur. Quelquefois on peut dans un fentiment de penitence aller vifiter Nôtre Seigneur & fe profterner à fes pieds, com

me laMagdelaine pour les ar rofer de les larmes, & parces larmes effacer fes pechez: ou bien aller au Temple dans le même efprit que le Publicain, lequel à la vûë de fes pechez étoit fi plein de confufion, qu'il n'ofoit ni approcher de l'Autel de peur de le profaner par la présence d'un homme fi criminel, ni lever les yeux au Ciel de peur d'en fouiller ce femble la pureté par l'impureté de fes regards. On peut venir quelquefois chercher Nôtre-Seigneur dans le S. Sacrement avec la même intention, que ce jeune homme dont il eft parlé dans l'Evangile, c'est-à-dire pour apprendre de lui le chemin du Ciel & les moyens d'arriver Quid fa. à la vie Eternelle, pour le

ciendo

vitam æ confulter dans nos doutes,

Lernam

bo ?

pour le prier de nous faire poffide. connoître fes deffeins fur nous L. 10. & l'état auquel il nous ap- 25 pelle, fuppofé que nous ne foyons encore engagez dans aucun. Il faut quelquefois aller à lui comme un malade à fon Medecin, pour lui expofer les maladies de nôtre ame, & pour lui demander les remedes neceffaires, en lui difant avec Marthe, Seigneur Foan.11. celui que vous aimez eft malade. v 3 Pouvez-vous l'aimer & le laiffer dans fes infirmitez ? Quelquefois comme l'aveugle de l'Evangile, pour le prier qu'il nous gueriffe de nôtre aveuglement, en lui difant avec lui, Seigneur, que je voye: que Domine je voye vos grandeurs pour deam. les honorer, votre bonté pour l'aimer, ma malice pour la détefter, mes miferes pour

ut vi.

Luc. 18.

141

en gemir, la vanité du mon de pour le mépriser & pour m'en détacher. Il faut enfin venir à Jefus-Christ comme à un parfait ami, pour converfer familierement avec lui, pour lui ouvrir fon cœur pour lui declarer fes fentimens , pour lui représenter fes befoins, pour lui demander fes graces, & fur tout for amour; enfin pour trouver auprés de lui de la consolation & du fecours.