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On les mange coupés par tranches, & trempés dans un peu de fucre ou même fans fucre. Son goût eft mêlé de celui du citron, de la lime douce de l'orange, & furpaffe tous ces fruits par fon odeur & fa faveur. Ce fruit n'eft pas feulement agréable au goût, il eft auffi fort falutaire ; il facilite la digeftion fans la précipiter, il ranime l'eftomac fans l'échauffer. On en fait un firop très-bon pour la coqueluche des enfans.

James, dans fon Dictionnaire univerfel de Médecine, dit qu'on tire par expreffion le fuc de l'Ananas, & qu'on en fait un vin excellent, qui vaut prefque la malvoifie, & qui enivre. Il eft propre pour fortifier le cœur, pour réveiller les efprits; il arrête les naufées, il excite les urines. Les femmes enceintes doivent s'en abftenir, car il les feroit avorter, au rapport du même auteur.

Lémery ajoute, qu'on confit les Ananas fur les lieux, pour envoyer par-tout; & que cette confiture eft propre pour réveiller la chaleur naturelle, & pour fortifier les personnes qui font d'un tempérament foible.

Michel Bernard Valentinus, dans fon Hiftoire réformée des Plantes exotiques, rapporte, d'après Cleyer, que l'Ananas paffe pour être un diurétique & un lithontriptique très-puiffant.

PLANTES BECHIQUES

Qui font rapportées dans d'autres Claffes.

POLYPO

OLYPODE. Sa racine & fes feuilles fe fubftituent aux capillaires. Voyez la claffe des plantes Hépatiques.

Guimauve, Althaa. Sa racine, fes fleurs & fes fommités font d'un ufage très-familier dans les ti

fanes pectorales. Voyez la claffe des plantes Emollientes.

Bouillon-blanc, Verbafcum. Ses fleurs s'emploient par pincées, dans les infufions qu'on ordonne pour adoucir la toux, & les âcretés de la poitrine. Voyez ci-après la claffe des plantes Emollientes.

Grande Confoude, Symphitum. Sa racine en con. ferve avec le miel blanc, ou en tifane, eft très-utile dans le crachement de fang & dans les ulcères du poumon. Voyez la claffe des herbes Vulnéraires, au chapitre des Aftringentes.

Fougère. Ses feuilles, en tifane, fe fubftituent aux capillaires. Voyez ci-après les plantes Hépatiques.

Iris de Florence. Sa racine sèche entre dans plufieurs compofitions deftinées pour l'afthme & pour les autres maladies de la poitrine. Voyez ci-devant la claffe des plantes Purgatives.

Cerfeuil d'Espagne, Myrrhis. Ses feuilles sèches, fumées comme celles du tabac, paffent pour être propres à l'asthme. Voyez la claffe des plantes Hépatiques.

Marrube blanc, Praffium. Ses feuilles & fes fleurs en firop ou en tifane, font très-propres à exciter le crachat, & foulagent les afthmatiques. Voyez ciaprès les plantes Hyftériques.

Paquerette & Marguerite, Bellis major & minor. Les fleurs & les feuilles de cette plante conviennent, en tifane & en infufion, dans les ulcères du poumon, auffi bien que plufieurs autres vulnéraires aftringentes. Voyez la claffe qui traite des Vulnéraires, au chapitre des Aftringentes.

Pied-de-veau, Arum. Sa racine fraîche, mise en conferve avec le miel blanc, & prife à demi-once, excite les crachats, & foulage dans l'afthme. Voyez les plantes Hépatiques.

Ortie, Urtica. Les grappes de fleurs en conferve, appaifent le crachement fang, auffi bien que le fuc

épuré de fes feuilles, bu à deux ou trois onces. Voyez ci-après les plantes Vulnéraires, au chapitre des Aftringentes.

Véronique. Les feuilles & les fleurs de cette plante, que quelques-uns ont appelée le Thé de l'Europe, fe prennent en infufion comme le thé, dégagent le poumon des afthmatiques, & les font cracher. Voyez la claffe des plantes Vulnéraires, au chapitre des Aftringentes.

Scabieufe. L'eau diftillée de cette plante, à trois ou quatre onces, & l'infufion de fes feuilles & de fes fleurs, procurent une expectoration facile dans la pleuréfie. La plupart des plantes diaphorétiques font le même effet. Voyez la claffe des plantes Diaphorétiques.

Safran, Crocus. Une pincée de fes fleurs, infufée dans un demi-fetier de lait, eft un bon remède pour le rhume & pour les poumoniques. Voyez ci-après les plantes Hystériques.

Oliban. Une dragme en poudre, enfermée dans une pomme (qu'on aura creufée pour cet effet, & cuite enfuite auprès du feu) fait fuer dans la pleuréfie, & foulage confidérablement les malades. Voyez ci-après la claffe des plantes Diaphorétiques.

Ariftoloche. Sa racine en poudre, à une dragme, fait le même effet que celle de l'iris dans l'asthme. Voyez les plantes Hystériques.

du

Calament. L'infufion de fes feuilles & de fes fleurs n'eft pas moins utile dans la toux opiniâtre, & pour faire cracher, que celle de l'origan pouliot, de l'hyffope, des fleurs de ftæchas & de quelques autres aromatiques. On en fait un firop excellent pour l'asthme, pour la difficulté de respirer, & pour les autres maladies du poumon, qui font caufées par une pituite ou lymphe épaiffie dans les bronches de cette partie. Voyez ci-après la claffe des plantes Céphaliques.

TROISIÈME CLASSE.

PLANTES ERRHINES OU STERNUTATOIRES ET SALIVANTES.

LEs remèdes qui, par leur âcreté, font capables de picoter la membrane du neż, & d'exciter, par cette irritation, l'éternuement, s'appellent errhines & fternutatoires. Ces plantes font ordinairement mifes en ufage dans les maux de tête, dans la léthargie, l'apoplexie & les autres difpofitions foporeufes: on les ordonne communément en poudre, qu'on prend par le nez, ou qu'on fouffle dans cette partie par le moyen d'un tuyau de plume, lorfque les malades. font privés de mouvement & de fentiment. On emploie auffi ces remèdes par la bouche en mafticatoire: ons le nomme alors falivans, en latin apophlegmatifantes, parce qu'ils ont la vertu d'exprimer quantité de falive & de férofité, en irritant les glandes du palais & de la bouche, lefquelles font d'ailleurs comprimées dans la maftication par les mouvemens de la mâchoire, des muscles buccinateurs & de la langue. Lorfque la membrane pituitaire & les finus frontaux qu'elle tapiffe, font abreuvés d'une pituite trop abondante ou trop épaiffe, les errhines font ordonnés, comme étant très-propres par leurs fels âcres & volatils, à exciter un picotement qui oblige cette membrane à fe refferrer, & à fe dégager de l'humeur dont elle eft furchargée.

On peut obferver que les errhines agiffent fur la membrane pituitaire, & les mafticatoires fur les glandes falivaires, à peu près comme les émétiques agiffent fur la membrane de l'eftomac. Auffi prefque tous les remèdes de cette claffe font émétiques trèsviolens, & même dangereux, Le tabac, le marron

d'Inde, le laurier-rofe, l'ellébore, l'euphorbe, &c. font des remèdes qui, pour la plupart, ne fe prennent point intérieurement; ils cauferoient des effets pernicieux.

I. NICOTIANE, Tabac, Herbe à la Reine, Pétun. Quoique cette plante foit étrangère, elle croît fi aifément en France, qu'elle y eft comme naturalifée ainfi je la comprendrai dans le nombre des plantes de notre climat. Il y en a trois espèces qui font toutes d'ufage.

1. Nicotiana major latifolia C. B. 169. Nicotiana major five Tabacum majus I. B. tom. iij. p. 629. Hyofciamus Peruvianus Dod. 452. Sana San&ta Indorum Adv. Lob. 584. Perebecenuc Oviedo Lugd. 1901. Herba fanéta Crucis fœmina Caft. Tornabona Cæl. 344. Petum latifolium Cluf. Exot. 309. Pocyelt Mexi canorum Hern. 312.

2. Nicotiana major angustifolia C. B. 170. Nicotiana five Tabacum folio anguftiore I. B. tom. iij. pag. 630. Hyofciami Peruviani altera icon, Dod. 452. Tabacum five Herba San&ta minor, Lob. ic. 584. Herba fanta Crucis mas Cast. Petum anguftifolium Cluf. Exot. 310.

3. Nicotiana minor C. B. 170. Priapeia, quibufdam Nicotiana minor, I. B. tom. iij. pag. 630. Dubius Hyofciamus luteus folanifolius, Lob. ic. 269.

On emploie indifféremment les feuilles des deux premières espèces pour faire le tabac en corde & en poudre, dont l'ufage eft fi commun. Le tabac croît naturellement dans les îles de l'Amérique & au Bréfil. Je n'expliquerai point la préparation du tabac en corde & en poudre, dont il y a plufieurs fortes, qui font employées pour le plaifir autant que pour la néceffité, & dont l'excès ou l'abus ne font pas moins dangereux, qu'un ufage réglé en est utile : il me fuffit de parler ici de la manière dont on s'en fert pour les ufages de la médecine.

Les feuilles du tabac féchées & mifes en poudre, ou celui qui eft en corde, étant rapé & pris par le nez, excitent l'éternuement, & procurent une abondante évacuation de férofités, fur-tout à ceux qui

n'en

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