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après les avoir trempés dans l'eau falée, qui les gonfle: on les fait fécher enfuite. Ce fentiment eft appuyé fur l'expérience. Le Poivre fait la bafe des épices qu'on mêle fi familièrement dans les fauces de la cuifine; on y ajoute le gingembre, la mufcade, le girofle, l'anis vert & la coriandre.

Le Poivre noir entre dans la thériaque & dans l'électuaire des baies de laurier; le blanc entre dans le mithridat, le diaphénic, & dans l'hiera-diacolocynthidos.

Cinq ou fix grains de Poivre noir dans la foupe, facilitent la digeftion, & rétabliffent l'appétit perdu.

Le Poivre noir n'eft pas employé dans les mâchicatoires, parce qu'il eft moins agréable que le blanc; mais il entre dans la thériaque d'Andromaque, dans le mithridat, le diafcordium, l'électuaire de fatyrio, celui des baies de laurier, & dans la bénédicte laxative.

On fait un excellent cataplafme pour appaifer les tranchées des femmes en couche, avec le Poivre long en poudre. On en prend une once, deux œufs frais, autant d'efprit-de-vin qu'il y a de blanc dans les œufs; on les bat bien ensemble pendant demiheure; on l'étend enfuite fur des étoupes, & on l'applique fur le nombril, après l'avoir échauffé fur une affiette.

12. POIVRE DE GUINÉE ou d'Inde, Corail de jardin, Poivre du Bréfil, Piment.

Piper Indicum vulgatissimum C. B. 102. Piper Indicum five Calecuticum, five Piper filiquaftrum, I. B. Raii Hift. 676. Capficum filiquis longis propendentibus, Inft. 152. Capficum Actuari, five Canimum Zingiber, &c. Lob. ic. 316. Solanum Capficum dictum vulgatissimum Hern. Quiya Brafilienfibus Pis. 225. Chilli Piper filiquofum Mexicanum Hern. 135.

Cette efpèce de Poivre croît naturellement dans les Indes & au Bréfil; on l'élève aisément de graine

dans l'Amérique, en Espagne, en Portugal, en Languedoc, en Provence, & même dans nos jardins. Le fruit ou les capfules de cette plante ne font guère en ufage dans la médecine : la femence eft d'une âcreté intolérable; la feule gouffe ou capsule qui l'enveloppe eft fupportable: on la confit au fucre, & on en mange une demi-once au plus, pour diffiper les vents, aider à la digeftion, & fortifier l'eftomac. Les vinaigriers s'en fervent pour donner plus de force au vinaigre, fuivant le rapport de quelques-uns. Les Efpagnols, auffi-bien que les Indiens, s'accoutument dès leur jeuneffe à manger ce fruit cru, qui nous mettroit la gorge en feu fi nous voulions en goûter. L'ufage de ce fruit peut caufer la dyffenterie.

POIVRE DE LA JAMAÏQUE ou de Thévet. Voyez la claffe des plantes Alexitères.

13. EUPHORBE.

Euphorbium C. B. 387; Dod. 378. Euphorbia Cord. Euphorbium verum antiquorum Comm. Tithymalus aizoïdes, triangularis, nodofus & fpinofus, lacte turgens acri Pluck. Schadida Calli Hort. Malab. Raii Hist. 873.

L'Euphorbe eft une gomme qu'on nous apporte d'Afrique, de la Libie & du mont Atlas, où la plante d'où elle coule croît communément. Cette drogue eft d'une âcreté fi exceffive, qu'il faut prendre des précautions pour la mettre en poudre, fans lefquelles on auroit long-temps la gorge, le nez & les yeux enflammés: on ne l'emploie en médecine que dans des maladies extrêmes, comme dans la léthargie, l'apoplexie, &c. On la donne à la dose de cinq ou fix grains dans les poudres fternutatoires, qu'on fouffle dans le nez des malades. Quelques-uns s'en fervent pour purger les férofités dans l'hydropifie, après l'avoir corrigée comme on fait la fcammonée pour cela ils la mettent en poudre dans un citron ou un coing, enveloppé de pâte,

qu'on fait cuire enfuite dans le four d'autres font diffoudre l'euphorbe dans le vinaigre, le fuc de limon, de grenade, ou quelque autre acide on en donne ainfi, corrigée, cinq à fix grains en pilules. Comme ce purgatif eft très-violent, on l'ordonne plus communément pour la gale & le farcin des chevaux, que pour les hommes. On en prépare les pilules d'euphorbe de Quercétan, dont la dofe eft d'un fcrupule jufqu'à demi-gros, pour les fièvres intermittentes les plus rebelles. Cette gomme entre auffi dans les trochifques alhandal, avec quelques autres gommes purgatives qui y font employées : on les confeille dans l'hydropifie & la cachexie. L'Euphorbe entre pareillement dans la compofition des pilules de nitre de Trallian, celles d'hermodattes de Méfué, les fétides, & le philonium romain.

PLANTES ERRHINES ET SALIVANTES Qui font rapportées dans d'autres Claffes. ENTRE les plantes purgatives, il y en a plusieurs

qui, par leur âcreté, font capables de faire éternuer & cracher; entre autres, le fruit du concombre fauvage, mis dans le nez, fait couler beaucoup de férofités du cerveau, & foulage les maux de tête: le peuple eft dans l'ufage de ce remède, qui, par fa violence, attire quelquefois la fluxion fur le vifage, & caufe un mal plus grand que celui qu'on veut guérir, principalement lorfqu'on met ce fruit dans l'oreille. Voyez ci-devant dans la claffe des Purgatives.

L'Ellébore blanc : la racine en poudre entre dans les violens fternutatoires. Voyez la même claffe.

L'Iris : la racine sèche en poudre, eft un errhine plus doux, lequel eft employé dans les poudres céphaliques. Voyez ci-devant la même claffe.

Le Cabaret, Azarum. Les feuilles de cette plante, mifes en poudre, font très-bonnes pour faire éternuer fans violence, dans les maux de tête, dans les fuites des coups à la tête, après avoir préalablement recouru à la faignée : ce remède m'a fouvent réuffi. C'eft la bafe d'une poudre céphalique, connue fous le nom de Saint-Ange.

La plus grande partie des plantes aromatiques & céphaliques font fternutatoires, entre autres les plantes fuivantes.

La Bétoine : fes feuilles, féchées & mifes en poudre, font éternuer, & font couler par le nez une férofité abondante; elle foulage par-là ceux qui font fujets à la migraine & aux fluxions catarrheufes. On en prend le matin à jeun deux ou trois pincées.

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Le Muguet fes fleurs, mifes en poudre, après les avoir fait fécher à l'ombre, font un fternutatoire plus puiffant que la bétoine.

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La Marjolaine & l'Origan : leurs fommités, auffi bien que celles du pouliot, du ferpolet & du thym, entrent dans la compofition de la poudre céphalique, fi fameufe pour décharger le cerveau des fonnes fujettes aux catarrhes & aux étourdiffemens. Cette poudre eft d'un ufage très-familier & trèsutile à ceux qui ne peuvent fupporter le tabac, & fe prend par le nez le matin à jeun, à deux ou trois pincées.

La Sauge eft une plante falivante, très-falutaire à ceux qui font fujets aux fluxions fur les dents; car, en mâchant des feuilles de Sauge, on eft obligé de cracher beaucoup, ce qui foulage ces maladies.

La Saponaire. Je l'avois mife, dans la première édition, entre les plantes errhines : je l'ai placée, dans les fuivantes, dans la claffe des plantes vulnéraires déterfives, pour les raifons que j'expliquerai ci-après. Cette plante sèche a la propriété de

faire éternuer, lorfque vous en mettez quelques feuilles broyées dans le nez.

Le Thlafpi fa femence eft âcre, & approche des vertus de celle de la moutarde; ainfi on pourroit, dans un befoin, s'en fervir pour les mâchi

catoires.

QUATRIÈME CLASSE. PLANTES HYSTÉRIQUES.

ON appelle remèdes hystériques ou emménago

gues, ceux qui font propres à rétablir les évacuations naturelles au fexe. On les emploie ordinairement pour procurer les mois aux filles, & guérir la plupart des maladies que cette fuppreffion leur caufe, comme font les pâles-couleurs, la jauniffe, les coliques, les migraines, &c. On donne auffi ce nom aux remèdes capables de guérir les maladies de la matrice, auxquelles les femmes font fujettes, foit par la mauvaife qualité ou la petite quantité de leurs menftrues, foit après l'accouchement, lorfque les évacuations qui doivent furvenir s'arrêtent, ou ne coulent pas affez abondamment. Ces remèdes font auffi donnés avec fuccès dans les vapeurs qui font accompagnées de convulfions, de difficulté de refpirer, de ris & de pleurs fucceffifs, & d'autres accidens qui arrivent le plus fouvent aux femmes, à l'occafion de la fuppreffion de leurs ordinaires. La plupart de ces remèdes ont une odeur forte, pénétrante & défagréable, comme la rue, la fabine, la valeriane & les gommes étrangères; d'où on peut conjecturer qu'elles abondent en principes fulfureux, âcres & volatils, par lefquels elles excitent dans le fang une fermentation capable d'augmenter fon mouvement & fa flui

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