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dité, & de le rendre plus propre à furmonter les obftacles qui s'oppofent à fon évacuation périodique.

I. ARISTOLOCHE.

1. Ariftolochia rotunda flore ex purpurâ nigro C. B. 307. Ariftolochia rotunda I. B. tom. iij. pag. 559. Ariftolochia 1. Cluf. Hift. LXX. Aristolochia rotunda vera Trag. 768. [ARISTOLOCHE RONDE.]

2. Aristolochia longa vera C. B. 307. Aristolochia longa I. B. tom. iij. pag. 560. Ariftolochia altera radice pollicis craffitudine Cæf. 566. Ariftolochia longa Math. Clematitis Pena & Lob. Lugd. 977. [ ARISTOLOCHE LONGUE.]

3. Ariftolochia Clematitis recta C. B. 307. Aristolochia Clematitis vulgaris I. B. tom. iij. pag. 560. Ariftolochia Sarracenica Dod. 326. Ariftolochia longa Math. Fuchf. [ ARISTOLOCHE CLÉMÁTITE.]

On emploie ordinairement les racines des deux premières espèces, & on fubftitue la troifième à l'ariftoloche longue. Ces racines s'ordonnent en poudre depuis demi-dragme jufqu'à deux, ou en infufion jusqu'à demi-once. Elles font très-propres à faire venir les règles, & à purger la matrice après l'accouchement, comme dit Hippocrate dans fon Traité des Maladies des Femmes. Elles emportent les obftructions des vifcères, pouffent les urines, facilitent le crachement dans l'afthme, & s'emploient avec fuccès dans les décoctions vulnéraires & déterfives. J'en ai vu de très - bons effets en lavement, dans des hémorroïdes internes, lefquelles, ayant fuppuré, étoient prêtes à produire des fiftules. La décoction d'une demi-once d'aristoloche ronde avec les fommités d'abfinthe, environ une poignée pour chaque remède, prife tous les matins pendant huit jours, a guéri des perfonnes qui rendoient le pus par le fondement. Hoffmann, après Galien, préfère l'ufage de l'ariftoloche longue, pour déterger les ulcères, pour fécher la gale, & c'eft un remède familier aux Allemands. Simon Pauli fe fervoit avec fuccès de la décoction de fa poudre,

fa poudre, faite dans de l'eau de véronique, dont il baffinoit les ulcères des jambes.

Lobel affure dans fes Mémoires, que la longue, jointe avec la pistolochia, eftpréférable à la ronde pour chaffer l'enfant mort de la matrice : ce qu'il a expérimenté, l'ayant même appliquée en forme. de peffaire dans la vulve.

La troifième espèce n'a pas moins de vertu que les autres fa racine eft amère, apéritive, fudorifique, déterfive & vulnéraire; fa poudre ou fon extrait eft utile dans les vapeurs hystériques, pour les pâles-couleurs, pour l'afthme, & pour les fièvres intermittentes. Voyez Tournefort.

Fabri de Caftelnaudary nous a donné une bonne méthode pour préparer l'effence & l'extrait d'Ariftoloche, tempérée avec la grande confoude.

L'Ariftoloche entre dans les lotions & les teintures vulnéraires : la ronde eft employée dans la poudre diapraffii de Nicolas Alexandrin, dans la dialacca magna de Méfué, dans les trochifques de capres, dans l'huile de fcorpion compofée de Méfué & dans celle de Mathiole, dans l'onguent de nicotiane de Joubert, dans l'onguent des apôtres d'Avicenne, & dans l'emplâtre vulnéraire de Paracelfe. L'Ariftoloche longue entre dans l'aurea Alexandrina, dans l'hiera-logodii, dans les trochifques de lacea de Méfué, dans l'emplâtre divin, &c. On les emploie toutes deux dans la poudre de l'électuaire de Justin, dans l'emplâtre pour les defcentes de Nicolas Prapofitus, & dans l'emplâtre ftyptique de Crollius. Quelques-uns prétendent que la racine de l'Ariftoloche clématite eft la tenuis des anciens, qui entre dans la thériaque d'Andromaque, & dans celle appelée diatefferon de Méfué. Ses feuilles s'emploient dans l'eau vulnéraire, autrement appelée eau d'arquebufade. Toutes les trois efpèces d'Ariftoloche entrent dans l'emplâtre diabotanum de M. Blondel.

2. ARMOISE.

Artemifia vulgaris major C. B. 137. Artemifia I. B. tom. iij. pag. 184. Artemifia Parthenii 8 fpecies Brunf. Artemifia mater herbarum Lob. ic. 764. Artemifia 1. vulgaris Lugd. 950.

Les feuilles & les fleurs de cette plante font d'un ufage très-familier dans les infufions & dans les décoctions hystériques: on en fait bouillir légérement une poignée dans un bouillon de veau, ou dans une chopine d'eau. On les emploie auffi dans les demi-bains & les lave-pieds, où on les mêle avec autant de mercuriale. On emplit des fachets d'Armoife pour les appliquer en manière de cataplafme fur le nombril des femmes qui fe plaignent de fuffocation de matrice. Cette plante a donné le nom au firop d'Armoife de Fernel & de Rhafis, qu'on ordonne fi communément à une once dans les potions hystériques, apéritives & céphaliques. Elle entre dans la poudre de l'électuaire de Juftin, dans le catholicon fimple de Fernel, dans l'onguent martiatum, & dans la poudre contre la rage de Paulmier. L'Armoife eft auffi employée dans l'eau vulnéraire. On prépare un extrait d'Armoife & une conferve pour les mêmes ufages.

3. BOTRYS.

1. Botrys Ambrofioides vulgaris C. B: 138. Botrys Dod. 34. Chenopodium Ambrofioides folio finuato, Inft. 506. Atriplex odorata feu fuaveolens Morif. Hift. Botrys plerifque Botanicis 1. B. tom. iij. part. ij. pag. 298.

2. Botrys Ambrofioides Mexicana C. B. 138. Chenopodium Ambrofioides Mexicanum, Inst. 506. Atriplex odorata Mexicana Hern. 159.

J'ai cru devoir placer ces deux plantes après l'armoife, non pas tant par la déférence due à l'autorité de Diofcoride & de Pline, qui ont regardé la première comme une espèce d'armoife, qu'à caufe des qualités qu'elles ont communes. L'odeur forte & aromatique du Botrys femble indiquer qu'elle

abonde en fel volatil aromatique huileux, comme l'affure Emmanuel Koenig: ainfi les auteurs ont eu raifon de lui attribuer la vertu de pouffer les ordinaires & les vidanges, foit qu'on l'applique extérieurement fur la région de la matrice, en forme de cataplafme, après l'avoir fait bouillir légérement dans le vin; foit qu'on en donne intérieurement l'infufion à la manière du thé. La conferve qu'on en prépare avec le fucre, ou le firop, ont les mêmes vertus. Ces préparations font auffi très-utiles aux afthmatiques & à ceux qui ont de la peine à refpirer. Mathiole affure qu'il a guéri des perfonnes qui crachoient le pus, en leur faifant ufur de cette plante réduite en poudre, & liée enfuite avec le miel en confiftance d'électuaire.

M. Hermans loue l'eau diftillée de notre plante pour les enfans qui ont le ventre enflé, & pour diffiper les vents; il faut leur en donner par cuillerées : il ordonne de faire bouillir deux poignées de cette plante dans le vin, & d'y ajouter un peu de miel pour ceux qui ont une refpiration difficile. On met le Botrys dans les habits & dans le linge, pour les garantir de la vermine, & pour leur communiquer fa bonne odeur.

Hernandès avance que la feconde efpèce, cuite avec les alimens, fortifie les afthmatiques & les phthifiques, auxquels elle fournit un aliment agréable: il ajoute que la décoction de fa racine arrête la dyffenterie & diffipe l'inflammation.

4. MAT MATRIC

ATRICAIRE.

Matricaria vulgaris feu fativa C. B. 133. Matricaria vulgó minus Parthenium I. B. tom. iij. pag. 139. Artemifia tenuifolia Tab. ic. 8. Amaracus Galeni & Aginetæ. Crifpula quorumdam. Matricaria Parthenii 1. Species Brunf.

On emploie les feuilles & les fleurs de cette plante, dans les infufions & dans les décoctions hyftériques on en laiffe infufer une poignée dans un

demi-fetier de vin blanc pendant la nuit, & on en donne l'infufion à jeun pendant quelques jours, pour les pâles-couleurs. Quelques-uns prétendent que la feule application des feuilles fous la plante des pieds, provoque les mois. J'ai vu des gens qui, pour se guérir du mal de dents, avoient mis dans leurs oreilles des feuilles de Matricaire broyées entre les doigts, lefquels m'ont affuré avoir été guéris; mais c'eft un remède très- violent, qui, en foulageant d'un côté, attire fouvent une fluxion fur les oreilles, plus dangereufe que le mal des. dents.

Chefneau loue le cataplafme fait avec les feuilles de Matricaire, appliqué fur la tête, pour appaifer la migraine : ce remède n'eft pas à méprifer, fur-tout lorfque les malades fe plaignent de froid dans cette partie, où quelques-uns difent qu'ils fentent comme des glaçons. Cette plante pilée, & appliquée fur les endroits où la goutte fe fait fentir, en foulage les douleurs.

La Matricaire n'eft pas feulement hystérique & céphalique, elle eft auffi très-propre contre les vers: l'eau où elle a macéré les tue, & rétablit les, levains de l'eftomac par fon amertume. Simon Pauli préparoit une légère infufion avec la Matricaire, les fleurs de camomille & un peu d'armoife, & la faifoit boire aux femmes fujettes aux vapeurs : ces plantes en lavement les foulagent beaucoup, furtout lorsqu'on y ajoute une once de miel de concombre fauvage. G. Hoffmann, après Tragus & Braffavola, affure que le fuc de la Matricaire, au poids de quatre onces, purge la pituite & la bile noire, & qu'il enlève les obftructions.

Les Anglois & les Allemands la rangent parmi. les fébrifuges; ce qui lui a fait donner le nom de febertem.

Le firop de fes feuilles & la conferve qu'on en

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