페이지 이미지
PDF
ePub

prépare, font paffer les urines & en adouciffent les conduits.

La Matricaire entre dans le firop d'armoife de Rhafis, dans l'onguent contre les vers, & dans l'emplâtre de Vigo de ranis.

5. MELISSE, Citronnelle.

Meliffa hortenfis C. B. 229; I. B. tom. iij. part. ij. pag. 232; Dod. 91. Melifophyllum vulgare vel adulterinum Fuchf. Apiaftrum Math. Adv. Lob. Apiaftrum Citrago Lob. ic. 514.

Les feuilles & les fleurs font d'un usage très-familier, non-feulement dans les maladies des femmes, mais encore dans celles du cerveau. Cette plante eft hystérique, céphalique & ftomachique. On prend l'infufion des feuilles à la manière du thé, une bonne pincée lorsqu'elles font sèches, ou une petite poignée toutes fraîches pour un demi-fetier d'eau on en met auffi une poignée bouillir légérement dans un bouillon de veau. Sa préparation ordinaire eft fon eau diftillée, laquelle eft ou fimple, ou compofée. L'eau de Méliffe fimple s'ordonne dans les potions cordiales & hystériques, jufqu'à fix ou huit onces, comme les autres ; mais à l'égard de l'eau de Méliffe compofée ou magiftrale, elle est beaucoup plus fpiritueufe, foit par les aromates qu'on y ajoute, foit par l'eau-de-vie dans laquelle on la fait infufer. Quelques perfonnes font un grand fecret de cette préparation, qui ne confifte que dans les différentes dofes des drogues qu'ils joignent aux feuilles de Méliffe; la difpenfation la meilleure eft celle de M. Lémery, que voici.

Prenez feuilles fraîches de Méliffe, fix poignées; écorce de citron féchée, noix mufcade, coriandre, de chacune une once; girofle & canelle, de chacune demi-once : les feuilles pilées, & les autres drogues concaffées, feront mifes dans un vaiffeau propre à les diftiller, avec deux livres de vin blanc & demi-livre d'eau-de-vie: on laiffera ce mélange

trois jours en digeftion, après avoir couvert le vaiffeau de fon chapiteau, auquel on joindra le récipient, dont on bouchera exactement les ouvertuenfuite on fera diftiller cette matière au feu de fable modéré, ou au bain-marie.

res;

:

Cette eau eft fort eftimée pour l'apoplexie, la léthargie & l'épilepfie, pour les vapeurs, les coliques, la fuppreffion des ordinaires & celle des urines enfin, cette eau s'eft acquis une réputation égale à celle de l'eau de la reine de Hongrie, à laquelle même plufieurs la préfèrent. On en donne une cuillerée, ou pure, ou mêlée dans un verre d'eau, fuivant les différentes maladies plus ou moins violentes.

Foreftus recommande la Méliffe pour les palpitations de cœur & pour les défaillances; Rondelet pour la paralyfie, le mal-caduc & les vertiges; Simon Pauli pour la mélancolie, & pour pouffer les règles; & Rivière pour la manie.

La Méliffe entre dans le firop d'armoife de Rhafis, dans le catholicon fimple, &c.

6. RUE.

Ruta hortenfis latifolia C. B. 336; I B. tom. iij. pag. 197. Ruta graveolens hortenfis Dod. 19. Ruta domeftica Trag. 68. Ruta latifolia Tab. ic. 133.

Les feuilles & les femences font en ufage dans la médecine, en infufion & en décoction: comme elles font d'une odeur très-forte, & même défagréable, la dofe en eft moindre que des autres plantes. La Rue n'eft pas feulement hystérique; elleeft auffi céphalique, ftomacale & vermifuge, carminative, anti-fcorbutique, cordiale & vulnéraire. Une ou deux pincées des feuilles fraîches, infufées dans un verre de vin blanc, ou une dragme lorfqu'elles font sèches & en poudre, eft très-propre à rétablir le cours des mois, & à appaiser les vapeurs hystériques. Mifaldus prefcrit la Rue avec l'hyf

fope, bouillis dans du vin, & en donne un verre pour la même maladie. La conferve des feuilles & des fleurs de Rue diffipe les indigeftions. En Italie, on la mange en falade. Simon Pauli la loue pour les vers; & pour cela, on met dans le nombril 'des enfans qui y font fujets, du coton imbibé de quelques gouttes d'huile de Rue, ou, d'huile de Rue, ou, à fon défaut, du fuc de fes feuilles fraîchement pilées : on peut même en donner quelques cuillerées par la bouche à jeun, mêlées dans l'eau de chiendent ou de fcordium. Ce même auteur s'étend beaucoup fur les qualités de de la Rue, fur-tout pour la colique, foit qu'on en donne la décoction en lavement, foit qu'on mêle quelques cuillerées de fon huile dans les décoctions carminatives, foit enfin qu'on l'applique en cataplafme fur le ventre. L'huile d'olive dans laquelle on a fait infufer les feuilles & les femences de cette plante, eft un puiffant remède dans les mêmes maladies: cette huile, bue à une cuillerée, & prife à trois onces en lavement, foulage confidérablement dans la colique humorale: l'huile effentielle de Rue eft plus eftimée, fur-tout pour la paffion hystérique. On prépare avec les feuilles une conferve, une eau diftillée, & un vinaigre pour les mêmes ufages. La Rue eft propre pour les écrouelles; on en fait prendre, le matin à jeun, trois ou quatre feuilles aux enfans affligés de cette maladie. Ils les mangent avec leur pain, & continuent long-temps ce remède, qui n'eft pas à méprifer. On peut leur faire avaler deux ou trois gros de fuc de Rue dépuré dans un bouillon, lorfqu'ils ne peuvent pas manger les feuilles.

On prétend que la Rue fervoit de bafe à ce fameux antidote de Mithridate, Dans les maladies contagieufes, pour fe garantir du mauvais air, deux cuillerées de fuc de Rue, avec autant de bon vin, eft un remède très-utile; on peut même en augmen

ter la dose jusqu'à un verre le matin à jeun, & autant quatre heures après le dîner. Le vinaigre de Rue, dont nous avons parlé ci-deffus, fait le même effet. On le prépare en Italie de cette manière : on fait infufer les feuilles de Rue dans le plus fort vinaigre; on y ajoute de la pimprenelle, de la bétoine, quelques gouffes d'ail, des noix & des baies de genièvre, avec fort peu de camphre : la dose est d'une cuillerée.

Zacutus loue fort la Rue pour l'épilepfie; & Valeriola ordonne, pour la même maladie, une once de fon fuc, avec demi-once de miel fcillitique. Sylvius & Fabricius Hildanus comptoient fort fur la même plante, dans le même cas. Dolæus en faifoit mettre dans le nez des épileptiques, dans le temps de l'accès. La décoction des feuilles de Rue eft un excellent gargarifme pour les gencives des fcorbutiques, & pour ceux qui font attaqués de la petite-vérole; ce gargarifine réfout les grains qui fatiguent la gorge : on en peut baffiner auffi le tour des yeux.

Jean de Milan, dans fon Ecole de Salerne, prétend que la Rue fert à éclaircir la vue; ce que l'expérience confirme dans les taies de la cornée, & dans les fuffufions où l'humeur aqueufe eft trouble, fi on fait fouffler dans l'oeil malade l'odeur de la Rue, par une jeune perfonne faine qui en a mâché auparavant. La vapeur de la décoction, reçue à l'œil malade par le moyen d'un entonnoir renverfé, fait le même effet.

La Rue convient dans les ulcères internes, foit vénériens ou autres. On mêle parties égales de Rue, de menthe, de graine d'agnus-caftus, de fuccin & d'os de sèche, pour en faire prendre un gros.

En Provence, on applique fur le ventre une omclette faite avec beaucoup de feuilles de Rue fauvage, pour la paffion hyftérique.

J'ai vu réuffir pour les pâles-couleurs, de faire mettre fous la plante des pieds, dans le chauffon, des feuilles de Rue, auffi bien que celles de ma

tricaire.

Mayerne affure que la poudre de Rue, prife jufqu'à deux gros dans de vicille bière, pendant un temps confidérable, guérit l'épilepfie; & que fon fuc eft de même ufage, lâche le ventre, fait quelquefois vomir, & agit par la transpiration.

D'autres emploient les feuilles de Rue.expofées à l'air pendant la nuit, & pilées le lendemain, puis les font prendre trois matins de fuite, dans une eau céphalique la dofe peut être d'une once de ce fuc dans quatre onces d'eau diftillée de tilleul ou

autre,

La Rue entre dans la compofition du vinaigre fébrifuge de Sylvius Deleboë, dans le firop apéritif cachectique de Charas, le firop anti- épileptique & le firop martial apéritif cathartique du même auteur, dans les trochifques de capres, ceux de myrrhe, l'électuaire des baies de laurier, la poudre contre la rage de Paulmier, le firop de ftæchas, le firop d'armoife & la décoction céphalique.

Elle entre auffi dans la poudre diahyffopi de Nicolas d'Alexandrie, dans l'aurea du même auteur, dans l'huile de capres, dans l'onguent aregon, dans le martiatum, & dans le baume tranquille. La femence de Rue eft employée dans les pilules optiques de Méfué, dans les pilules fétides, dans celles des hermodates, & dans les trochifques de rhubarbe du même auteur.

7. SABINE, Sabinier.

1. Sabina folio Tamarifci Diofcoridis C. B. 487. Sabina baccifera & fterilis I. B. tom. j. pag, 288. Savina mas Tab. ic. 945. Sabina mirifolio Cord.

2. Sabina folio Cupressi C. B. 487. Sabina baccifera Math. Savina fæmina Tab. ic. 946.

« 이전계속 »