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tructions des vifcères, pour pouffer les mois, & pour les autres maladies de la matrice; elle eft utile dans la colique, elle tue les vers, foulage dans les cours de ventre & dans la dyffenterie. On l'ordonne en bol, en pilules, en opiat, comme la gomme ammoniac; elle fe met plus facilement en poudre qu'elle, & la dofe eft la même : on tire l'extrait de Myrrhe avec l'eau-de-vie, ou l'efprit-de-vin. L'huile par défaillance fe fait par le moyen des œufs durs, comme l'enfeigne M. Lemery dans fa chimie : on tire auffi l'efprit & l'huile par la cornue au bain de fable. La Myrrhe eft employée avec fuccès extérieurement, étant très-réfolutive, vulnéraire, & propre à réfifter à la pourriture & à la carie des os. La Myrrhe en poudre, enveloppée dans une toile d'araignée, & mife dans la narine, arrête le fang qui coule du nez.

Elle entre dans la thériaque d'Andromaque, dans la confection d'Hyacinte, le philonium, les pilules d'Agaric, les catholiques de Potier, l'huile de fcorpion compofé, & l'élixir de propriété de Paracelfe. On prépare des trochifques de Myrrhe: elle eft auffi employée dans plufieurs emplâtres & onguens, entre autres dans le martiatum, l'onguent des apôtres, l'emplâtre divin, celui de mélilot, l'emplâtre ftyptique, l'oxycroceum, &c.

24. GALBANUM.

1. Galbanum C. B. 494. Galbanum Galbanifera Ferula I. B. tom. iij. part. ij. pag. 50; Raii Hift. 421. Oreofelinum Africanum, galbaniferum, frutefcens, Anifi folio, Inft. 319. Anifum Africanum frutefcens, folio & caule rore cæruleo tinétis, Pluk. Ferula Galbanifera Par. Bat. 163.

Le Galbanum eft une gomme qui coule naturellement, ou par incifion, d'une plante qui croît en Afrique, dans l'Arabie & dans la Syrie. Celui qui eft en larmes jaunes, doré, luifant & un peu tranfparent, eft préférable à celui qui eft en maffe bru

ne, rempli d'ordures & de pierres. On diffout le Galbanum dans le vinaigre, comme la gomme am. moniac: on l'ordonne pour pouffer les ordinaires, les vidanges, & même l'enfant mort dans le ventre de fa mere: la fumée de cette gomme, fur une pelle chaude, foulage les femmes dans l'accès des vapeurs hystériques, par fon odeur auffi défagréable que pénétrante. La dose en substance est depuis un scrupule jusqu'à demi-gros, en bol ou en opiat; on en donne un gros lorfqu'il eft diffous: l'emplâtre de Galbanum, ou le Galbanet de Paracelfe, s'applique fur le ventre dans les mêmes maladies: on en frotte auffi la région ombilicale dans la colique, & les parties paralytiques en reçoivent du foulagement. Le Galbanet de Paracelfe fe fait avec une livre de Galbanum, demi-livre d'huile de térébenthine, deux onces d'huile de lavande; on fait diftiller le tout dans la cornue avec fuffifante quantité de chaux vive en poudre, & l'on conserve la liqueur pour les ufages dont je viens de parler.

Le Galbanum eft un puiffant réfolutif; on l'emploie avec fuccès dans les tumeurs skirrheufes & invétérées, & dans les bubons vénériens. Il entre dans la thériaque, le mithridat, le diafcordium, l'onguent des apôtres, l'emplâtre diachylum avec les gommes, le divin, l'oxycroceum, & l'emplâtre pour la matrice.

On tire une forte de gomme de la racine de la plante fuivante, qui est beaucoup inférieure à la précédente.

2. Ferulago latiore folio C. B. 148. Ferula Galbanifera Lob. ic. 779; I. B. t. iij. part. ij. p. 52. Ferula fæmina Cæl. 276. 25. ASSA-FETIDA.

Afa fætida C. B. 499. Assa fœtida noftras Officinarum I. B. tom. iij. part. ij. p. 133. Stercus Diaboli German. Assa Offic. Laferpitii fpecies Cord. Altit. Avic. Bont. 41; Cluf. Exot. 152. Anjuden Indis Hingt.

L'Affa-Foetida eft un fuc gommeux qui fe tire par expreffion de deux fortes de plantes qui croiffent dans la Perfe, affez près de la mer la première eft femblable à un faule on en coupe les feuilles & les jeunes branches qu'on met à la preffe pour en tirer le fuc qui s'épaiffit & s'endurcit au foleil. L'autre plante eft plus commune; elle a les feuilles comme le tithymale, & les racines en gros navets, dont on exprime le fuc: ces racines font d'une puanteur infupportable à ceux qui n'y font point accoutumés; car les Indiens en aiment l'odeur, & emploient cette drogue dans leurs fauces, comme nous faifons l'ail, dont elle participe par fa mauvaise odeur.

On emploie cette gomme comme les autres, en bol, en pilules, en opiat, depuis un fcrupule jufqu'à un demi-gros: fon ufage eft dans les violens accès de la paffion hystérique, & dans la fuffocation utérine; quelques-uns s'en fervent dans les fièvres malignes & dans la petite-vérole: elle est fort réfolutive, & c'eft le remède ordinaire des maréchaux, pour les tumeurs & les abcès des chevaux; elle est auffi très-bonne pour les beftiaux: on s'en eft fervi utilement dans les endroits où la contagion a fait tant de ravages, en la faifant infufer dans le vinaigre avec l'ail, le fel & le poivre, pour laver la langue des boeufs & des vaches auxquels il furvenoit une efpèce d'abcès à la racine de la langue, qu'on avoit foin auparavant de ratiffer avec une cuillier, & on la lavoit enfuite avec cette infufion. Quelques-uns ont obfervé de mettre un morceau d'Affa-Fatida dans un trou fait à l'auge ou au ratelier des étables, près l'endroit où on attache le bétail; ou bien de frotter les auges avec la lotion précédente. On a fait entrer cette drogue dans la poudre thériacale & l'orviétan, qu'on a fait préparer pour ces maladies.

On tire la teinture d'Affa-Fatida avec l'efprita de-vin tartarifé, dont la dofe eft d'une cuillerée. Cette gomme entre dans la poudre hystérique de Charas, dans les trochifques de myrrhe, le baume utérin, & dans l'emplâtre pour la matrice. 26. SAGAPENUM, ou Gomme de Séraphin. Sagapenum Veterum, I. B. tom. iij. part. ij. p. 156. Officinis Serapinum Math. Sagapenum C. B. 494.

Cette drogue eft un fuc gommeux & réfineux, qui coule naturellement & par incifion, d'une plante affez semblable à la férule, qui croît dans la Perse & dans la Médie; les morceaux ou larmes d'un jaune pâle ou blanchâtre, font préférables à ceux qui font d'un rouge foncé; les noirâtres font encore inférieurs. La dofe eft d'un demi-gros en bol ou en pilules cette gomme s'emploie comme les drogues précédentes, & pour les mêmes ufages. Elle purge affez fortement, lorfqu'on en donne jufqu'à demi-once : on s'en fert dans les maladies du cerveau, la paralyfie, l'épilepfie, dans l'afthme & dans la fuppreffion des règles. On la corrige avec la canelle ou les autres aromates comme on fait les purgatifs trop âcres, ou bien on la diffout dans le vinaigre, dans l'eau-de-vie tartarifée, ou dans le

vin blanc.

Elle entre dans l'hière de Pacchius, l'hiera-diacolocynthidos, les pilules d'hermodates de Méfué, & dans les pilules fétides.

27. OPOPANAX.

Panax Paftinaca folio, an Syriacum Theophrafti, C. B. 156. Panax Herculeum majus Ger. Raii Hift. 410. Panax Heracleum alterum five peregrinum Dod. 309. Sphondilis vel potius Paftinaca Germanica affinis Panax, vel Pfeudocoftus flore luteo, 1. B. tom. iij. part. ij. pag. 156. Panax Chironium Dod. Lugd. 741. Sagapenum exiftimatum Gefn. Hort.

L'Opopanax eft un fuc gommeux qui fe tire par incifion de la racine d'une efpèce de panais, que

les auteurs les plus exacts croient être l'espèce précédente; elle vient dans la Béotie, la Phocide & la Macédoine. L'Opopanax a les mêmes facultés, & s'emploie de la même manière & à la même dofe que le fagapenum, que quelques-uns prétendent être tiré d'une plante femblable. Outre fa vertu purgative & hystérique, il eft auffi très-réfolutif & vulnéraire, & on l'emploie dans quelques emplâtres.

Il entre dans les pilules d'euphorbe de Quercétan, les pilules fétides, celles d'hière de Coloquinthe. Il a donné le nom aux pilules d'Opopanax : il entre auffi dans l'électuaire anti-hydropique de Charas, & dans les trochifques de myrrhe.

28. CAMPHRE.

1. Camphora Officinarum C. B. 500. Caphura qua falicis folio dicitur I. B. tom. j. part. ij. pag. 338. Camphorifera arbor ex quá Camphora Offic. Hort. Lugd. Bat. 113. Capur & Caphur Arabum. Arbor Camphorifera Japonica Breyn. Cent. I.

2. Camphora Grimmi Eph. Germ. an. xi. obf. 153. Arbor Camphorifera Sumatrana Grimmii, Raii Hift. 1679. Camphorifera Sumatrana foliis Caryophilli aromatici, longius mucronatis, fructu majore oblongo, calice ampliffimo, tulipa figuram quodammodo repræfentante, Breyn. 2. P.

Le Camphre qu'on emploie dans nos boutiques, eft une substance réfineufe, légère, blanche comme la neige, graffe & douce au toucher, d'une odeur forte & pénétrante, d'une faveur amère, âcre & aromatique : c'est une forte de fel volatil huileux, qui fe tire par le fecours du feu, des racines & de l'écorce de plufieurs arbres & plantes différentes : il en coule auffi naturellement par l'incifion du tronc, fous la forme d'une réfine d'un blanc fale', laquelle eft très-odorante, qu'on appelle Camphre brut. Les auteurs modernes ne conviennent pas fur le nombre de fes arbres. Samuel Dalé en rapporte deux espèces différentes, après M. Ray; j'en viens de citer les noms. M. Koenig & M. Herman en reconnoiffent davantage; car ce dernier en mar

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