페이지 이미지
PDF
ePub

dans les cours de ventre, pourvu qu'il n'y ait ni fièvre, ni tranchées. On fait fécher ces fruits au four; &, après les avoir écrafés, on les jette dans la cuve pour les laiffer fermenter avec le moût: la faveur aromatique de cette liqueur ne la rend pas défagréable. Les feuilles du Prunier fauvage font employées dans l'onguent de la Comteffe.

Les fleurs infufées dans le petit-lait, lorfqu'elles font récentes, font utiles pour purger les férofités fcorbutiques.

M. Ray rapporte que la gomme de cet arbriffeau, détrempée dans le vinaigre, guérit les dartres en l'appliquant deffus.

4. NERPRUN, Noirprun, Bourg-épine.

Rhamnus Catharticus C. B. 478; I. B. tom. j. pag. 55. Rhamnus folutivus Dod. 756. Spina infectoria Math. Spina tervina vulgò Gefn. Merula Hoffm. 74.

On emploie en médecine, les baies ou fruits de cet arbre, dont on fait un firop; la dose en est d'une once, ainfi que des autres firops purgatifs. Quelques-uns appellent ce firop, firupus domefticus, ou firupus de fpina cervina. Il eft fort en ufage dans l'hydropifie, la cachexie, la goutte, le rhumatisme, & les maladies longues & opiniâtres. J'en ai donné à des malades enflés confidérablement, deux defquels avoient de l'eau épanchée dans la capacité du bas-ventre, & ils ont été guéris; ils en ont pris jusqu'à quatre fois, de deux jours l'un, une once à chaque fois, avec autant de Manne diffoute dans une décoction convenable. Lorsqu'on donne les baies de Nerprun en fubftance, on en donne jufqu'à vingt ou quarante à cinquante en décoction. Quelques-uns les font fécher, & en donnent la poudre à une dragme, incorporée avec la conferve de fleurs d'orange, ou quelque autre.

Sydenham a remarqué avec raifon, que le firop de Nerprun altère les malades confidérablement,

fur-tout quand on le donne feul, & qu'on n'a pas la précaution de manger un potage léger immédiatement après.

Solénander s'en fert dans la goutte & le calcul. La décoction de fes baies, faite avec demi-gros de crême de Tartre, dans un bouillon à moitié fait, bouillie pendant demi-heure, purge doucement & fans tranchées.

5. PÊCHER.

Malus Perfica I. B. tom. j. pag. 157; Dod. 796. Perfica molli carne & vulgaris, viridis & alba, C. B. 440.

On prend les fleurs, & même quelquefois les jeunes feuilles du Pêcher, pour en faire un firop qui purge affez bien : la dofe eft une once. On met quelquefois une petite poignée de ces fleurs dans un boillon de veau, qu'on fait infufer légèrement fur un feu modéré; on les ordonne aux perfonnes d'un tempérament pituiteux, & fujettes aux fluxions dans la tête: elles conviennent auffi aux enfans qui ont des vers. On leur applique avec fuccès fur le ventre, un cataplafme fait avec les feuilles de Pêcher & de la fuie, pilées ensemble & liées avec de bon vinaigre. La décoction d'une poignée de fleurs dans un verre de lait, n'eft pas moins efficace, & les & les purge. On peut encore purger ceux

de

quatre à cinq ans, avec un gros de fleurs sèches, mêlées avec le pain de leur déjeûner, ou dans un bouillon. Ces remèdes font familiers à la campagne. Les fruits de cet arbre font très-agréables au goût, & ne font pas fi contraires à la fanté que le croyoient les anciens; leurs noyaux & leurs amandes ont un ufage tout différent, comme on le peut voir ci-après à la fin de la Claffe des Plantes Hyftériques.

L'eau diftillée de fleurs de Pêcher eft auffi purgative, felon Schroder & Ethmuller.

M. Ray affure qu'elle efface les taches du visage.

pour

La gomme de Pêcher eft aftringente, & propre arrêter le cours de ventre & le crachement de fang, au rapport de M. Pitton, que M. Garidel cite. Gefner & quelques autres étendent cette vertu plus loin.

6. ROSES pâles.

Rofa rubra pallidior C. B. 481. Rofa holoferica Lob. ic. 207. tom. ij. Rofa fativa IV. Dod. 187. Rofa pallida Officin.

On emploie ordinairement les fleurs de cette efpèce de Rofes pour faire l'eau des neuf infufions, qu'on ordonne à Montpellier à deux onces dans les potions purgatives. L'eau-rofe diftillée fe fait auffi avec les fleurs de cette espèce, ou avec les Roses blanches fimples. Elle eft propre pour les maladies des yeux; on la mêle avec celle de Plantain dans les collyres, pour l'inflammation de ces parties. Dans les cours de ventre fimples & la diarrhée, on prefcrit, avec fuccès, des bouillies avec deux onces d'eau-rofe & un jaune d'œuf, pour un demi-feptier de lait. Quelques Apothicaires préfèrent, pour faire l'eau-rofe, les calices des fleurs aux fleurs mêmes. Le firop de Rofes pâles se prépare avec leur fuc épuré, & parties égales de fucre; on l'ordonne à une once dans les fluxions du cerveau. On fe fert particulièrement de celui qui eft compofé, dans lequel entrent le Séné, l'Agaric, & quelquefois la Rhubarbe: on donne fouvent ce dernier feul à une once & demie. On fait auffi, avec le fuc de Roses, un Electuaire qui eft eftimé, dans lequel entre la Scammonée, & dont la dofe eft de demi-once.

C'eft avec cette espèce de Rofes qu'on fait le miel Rofat, l'onguent Rofat, l'huile Rofat.

Il y a des Auteurs qui préfèrent les Roses blanches pour en tirer l'eau, par la diftillation, pour les ma ladies des yeux. Ethmuller les eftime contre les fleurs-blanches.

Conftantin les croit auffi purgatives que les Rofes pâles.

Les dames de Provence fe trouvent bien, dans les vapeurs, d'une potion faite avec trois onces d'eau-rofe & autant d'eau de fleurs d'Oranges, échauffées fur un feu doux, pour y faire fondre un morceau de fucre.

La conferve des Rofes de Provins, mêlée avec la plus vieille Thériaque qu'on peut trouver, en affez grande dofe pour en faire un cataplafme & l'appliquer fur l'eftomac, appaise le vomiffement caufé par une indigeftion.

7. ROSES mufcates ou de Damas.

Rofa mofchata fimplici flore C. B. 482. Rofa mofchata minor flore fimplici I. B. tom. j. pag. 45. Rofa mufcata alba Tab. ic. 1086. Nerfrim, vel Nerfrim Serapionis Anguil. Rofa Damafcena, quam coroneolam vocant Lugd. 125.

Quelques perfonnes fe purgent avec une ou deux pincées de Roses muscates, infufées dans un bouillon au veau: ces Rofes purgent plus fortement que les précédentes. Dans la Provence & dans les pays chauds, où elles ont plus d'odeur, trois ou quatre de ces fleurs, en infufion ou en conferve, purgent avec violence.

Amatus Lufitanus regarde ces fleurs comme un purgatif très-violent, fur l'expérience d'une dame Romaine, qui s'en trouva très-incommodée. Les payfans les plus robuftes n'en prennent qu'une ou deux pour fe purger; d'autres les font bouillir dans le lait pour en modérer l'action.

ROSES fauvages ou Eglantier, Roses rouges ou de Provins. Voyez aux Plantes Aftringentes, N.°* 28 & 29.

RAPONTIC. Voyez ci-après Rhubarbe.

8. FLAMBE ou Iris, Glayeul.

Iris vulgaris Germanica five filveftris C. B. 30. Iris vulg..

yiolacea

violacea feu purpurea filveft. I. B. tom. ij. pag. 709. Iris filvefl. Tab. ic. 648. Iris noftras Offic. Gladiolus cæruleus Trag. 699. On emploie dans la médecine, la racine de cette plante; on en tire le fuc par expreffion, & on l'ordonne depuis une once jufqu'à quatre dans l'hydropifie qui commence. J'en ai vu de très-bons effets; mais il faut continuer ce remède trois ou quatre fois, & même plus, de deux jours l'un. Le meilleur correctif du fuc d'Iris, eft la crême de Tartre, ou le criftal minéral: on fait fondre demi-once de l'une ou de l'autre dans fix onces d'eau bouillante; on y ajoute deux onces de fuc d'Iris, qu'on laiffe dépurer; on le fait prendre enfuite au malade.

Antoine Conftantin, auteur de la Pharmacopée Provençale, donnoit cette racine en diverfes maniè res, qu'on peut voir page 70 de fon ouvrage; en opiat, pilules, tablettes, &c.

M. Garidel a obfervé que cette racine excite de cruelles tranchées; ce que Braffavola & d'autres praticiens ont éprouvé. Sa préparation avec les fels fixes, doit raffurer ceux qui veulent s'en fervir. Méfué la corrige avec le Maftic & le Spicanard.

Sennert mêle le fuc dépuré avec la Manne, pour en corriger l'âcreté.

M. Garidel remarque en bon phyficien, que le ventre des hydropiques n'obéit guère qu'aux plus violens purgatifs, à caufe du relâchement des fibres des inteftins; & que pour les guérir il ne fuffit pas de procurer de grandes évacuations d'eaux, fi on ne travaille au rétabliffement du baume du fang, dont le défaut produit cette abondance de férofités crues & indigeftes.

9. IRIS DE FLORENCE.

Iris alba Florentina C. B. 31. Iris flore albo I. B. tom. j. pag. 719. Iris Illirica vel Florentina Officin.

Lorfque la racine de cette espèce eft récente, on peut l'employer comme la précédente: on la fait

B

די

« 이전계속 »