de la fonde fait bientôt voir leur tromperie; & ce remède, en dépouillant la pierre des glaires qui l'entouroient, fait souvent fouffrir les malades plus qu'auparavant

Les Pois chiches font utiles dans la jauniffe, pour tuer les vers, faire venir le lait aux nourrices, rétablir les règles, & faciliter l'accouchement; on s'en fert beaucoup en Espagne : la farine, de ces femences eft propre pour réfoudre les tumeurs, fur-tout celles des tefticules.

Les Pois chiches entrent dans le firop de guimauve de Fernel.

23. PERCE-PIERRE, Saxifrage.

On a donné ce nom à plufieurs plantes d'un genre fort différent, auxquelles quelques anciens avoient attribué la propriété de rompre ou de diffoudre la pierre dans les reins; mais c'eft une fuppofition que l'expérience a convaincu de fauffeté comme elles ont cependant la faculté de pouffer le fable par les urines, & d'être de quelque fecours dans ces fortes de maladies, nous les rangerons dans cette claffe. y en a quatre dont on fe fert plus communément; les autres ne font pas d'un ufage fi familier.

Il

1. Saxifraga rotundifolia alba C. B. 309. Saxifraga alba radice granulosa 1. B. tom. iij. pag. 706. Sedum foliis fubrotundis cretatis, Saxifraga alba dictum, Raii Hift. 148. [SAXIFRAGE.]

La figure de la racine, qui eft compofée de plufieurs petits tubercules femblables à de petites pierres rondes comme des noyaux de cerifes, a donné occafion de croire qu'elle pourroit être bonne pour le calcul humain; d'où vient le nom qu'elle porte. L'expérience a confirmé que la décoction de cette racine eft apéritive, auffi-bien que fon infufion dans le vin blanc; on en fait bouillir une poignée dans une pinte d'eau, ou infufer demi-once pendant la nuit dans un demi-fetier de vin blanc.

Fuchfius affure qu'elle pouffe les règles, & qu'elle débarraffe le poumon de cette lymphe groffière qui enduit fes véhicules dans l'afthme.

2. Saxifraga antiquorum quibufdam I. B. tom. iij. pag. 338. Caryophyllus faxifragus C. B. 211. Lychnis minor, Saxifraga Pluk. Gypfophyton & Symphitum petræum Chab.

On a donné le nom de Saxifrage à cette espèce, parce qu'elle vient dans les pierres & dans les fentes des rochers des pays chauds : elle eft commune en Provence & en Languedoc; j'en ai trouvé dans la haute Auvergne, près de Salers. La racine eft un puiffant diurétique en décoction, ou fon eau diftillée après l'avoir infufée dans le vin blanc; la dofe en eft de trois à quatre onces.

3. Saxifraga magna Dod. 315. Pimpinella faxifraga major, umbella candida, C. B. 159. Saxifraga hircina major I. B. tom. iij. pag. 109. Tragofelinum majus umbellá candida Inft. 309. [BOUCAGE, PERSIL DE Bouc.]

Il y a plufieurs espèces de cette plante, qui ne diffèrent que par la grandeur & la découpure de leurs feuilles, ou par la couleur rouge ou blanche de leurs fleurs. M. Lémery en a fait mention dans fon Traité des Drogues: elles ont toutes la même vertu ; celle-ci eft la plus commune dans les prés des montagnes. La racine, les feuilles & la femence font en ufage dans la médecine, en décoction & en infufion quelques-uns eftiment fa racine & fa graine autant que celle du perfil ordinaire; d'autres fubftituent fa femence à celle du perfil de Macédoine.

4. Saxifraga Anglorum, foliis fœniculi latioribus, radice nigra, flore candido, fimilis Silao, I. B. tom. iij. part. ij. p. 171. Sefeli pratenfe, Silaus forte Plinio C. B. 162. Sefeli pratenfe Monf pelienfium, Lob. ic. 738. Siler alterum pratense Dod. 310. Angelica pratenfis, Apii folio, Inft. 313.

Cette plante eft auffi commune dans nos prés, qu'elle l'eft en Angleterre, où fon usage est trèsfamilier pour la gravelle, d'où vient le nom qu'on lui a donné. On emploie toute la plante en dé

coction, ou bien on en exprime le fuc, qu'on donne à deux ou trois onces. Son eau diftillée a les mêmes vertus, auffi bien que fa femence en poudre, au poids d'une dragme dans un verre de vin blanc; elle eft propre dans la colique venteufe, cette plante étant également carminative & diurétique.

24. PASSE-PIERRE, Fenouil marin, Bacile,

Herbe de S. Pierre.

Chrithmum five Faniculum maritimum minus C. B. 288. Chrithmum five Faniculum marinum I. B. tom. iij. pag. 194. Foeniculum marinum five Empetrum, aut Calcifraga, Lob. ic. 392. Baticula five parva Batis Cæf. 296.

Cette plante croît naturellement dans les lieux pierreux fur le bord de la mer, & on l'élève dans les jardins le long des murailles on confit fes feuilles au vinaigre, avec cette espèce de concombre qu'on appelle cornichons; on les mange enfuite en falade, & on les mêle dans certains mets pour réveiller l'appétit. Cette plante eft apéritive, & emporte les obftructions des vifcères; mais elle est plus en ufage dans la cuifine que dans la pharmacie. 25. CAMPHRÉE.

Camphorata hirfuta C. B. 486. Camphorata Monfpelienfium 1. B. tom. j. part. ij. pag. 379. Camphorata Monfp. an Chamapeuce five humilis Picea Plinii, Adv. Lob. 174. Selago Plinii five Camphorata, Lugd. 1201.

Les botaniftes anciens & modernes n'ont prefque fait aucune mention des vertus de cette plante. M. Burlet, premier médecin du Roi d'Espagne, & médecin de la faculté de Paris, eft le premier qui nous ait inftruit de fes propriétés, par un mémoire qu'il lut 1703, dans les conférences de l'Académie royale des Sciences, où il étoit alors. Voici l'extrait de ce qu'on en a fait imprimer dans les Mémoires de

cette année.

La meilleure manière d'empløyer la Camphrée, eft en tifane, à la dofe d'une once ou deux, bouil

lies dans une ou deux pintes d'eau, ou infufées dans le vin blanc on la prend auffi à la manière du thé; plus elle eft nouvelle & aromatique, meilleure elle eft; fon odeur approche alors du Camphre, d'où vient fon nom. On s'en fert à Montpellier pour l'hydropifie, mais elle n'eft d'aucune utilité dans celle qui eft ancienne; il n'y a que dans l'hydropifie naiffante, dans laquelle les malades ont peu de fièvre & d'altération, qu'elle réuffit; mais il faut en continuer l'ufage long-temps, & l'aider de quelques purgatifs. M. Burlet eftime cette plante pour l'afthme; il ajoute alors à fa tifane cinq ou fix gouttes d'effence de vipère, & autant de laudanum liquide. Son effet le plus fenfible eft de porter par la voie des urines & de la tranfpiration; ce qui m'a déterminé à la placer dans cette claffe, d'autant qu'elle eft très-utile dans les obftructions récentes des vifcères, dans les pâles-couleurs, le fcorbut, & dans les maladies chroniques: ainfi cette plante peut être regardée comme apéritive, &, felon Lobel, comme vulnéraire.

26. ANCHOLIE, Gants de Notre-Dame.

Aquilegia filveftris C. B. 144. Aquilegia flore fimplici I. B. tom. iij. pag. 484. Aquilegia Dod. 181. Ifopyrum Diofc. Col. Aquilina Math. Adv. Lob. 339.

La racine, les fleurs & la graine font en ufage; ces parties font apéritives, diurétiques, fudorifiques, déterfives & anti-fcorbutiques. M. Tournefort s'eft étendu fur les différentes qualités de l'Ancholie dans fon Hiftoire des Plantes des environs de Paris, en rapportant ce que les meilleurs auteurs en ont dit: je me contenterai dans cet Abrégé de confirmer ce que l'expérience a le mieux autorisé. La poudre de fa racine à un gros, bue dans un verre de vin, appaife la colique néphrétique. Sa graine à la même dofe, mife en poudre, & mêlée avec un peu de fafran, & délayée dans un verre de vin, eft très

utile dans la jauniffe. On fait avec cette femence concaffée & bouillie légérement dans l'eau d'orge, un gargarifme propre à nettoyer les ulcères des gencives dans le fcorbut, & ceux de la gorge dans l'efquinancie: pour bien nettoyer la bouche & affermir les gencives, la teinture des fleurs d'Ancholie, tirée avec l'efprit-de-vin, eft excellente; pour la rendre plus efficace, on peut la mêler avec deux fois autant de teinture faite avec deux onces de gomme laque & deux gros de maftic en larmes, diffoutes dans chopine d'efprit-de-vin, & bouillies légérement pendant demi-quart d'heure fur un feu clair.

27. NIELLE.

Nigella arvenfis cornuta C. B. 145. Melanthium filveftre five arvenfe 1. B. tom. iij. pag. 209. Melanthium filveftre Dod. 303. C'eft la graine de cette plante qui eft d'usage en médecine fon infufion eft apéritive, & rétablit les ordinaires; elle eft auffi incifive, & procure l'expectoration; fa dofe eft d'un gros. L'huile qu'on en tire par expreffion ou par infufion, a les mêmes vertus. Dans la colique venteufe on fait une tifane avec les fommités de camomille, de mélilot & de graine de Nielle. Cette femence eft auffi très-propre à réfoudre les matières glaireufes qui s'amaffent dans les finus de la tête, & font les rhumes du cerveau & l'enchifrenement: pour cela on fait infufer une pincée de feuilles de marjolaine dans un verre de vin blanc, où l'on a jeté un gros de graine de Nielle; on paffe le tout par un linge, & on tire cela par le nez. La graine de Nielle entre dans le firop d'armoife, dans l'électuaire des baies de laurier de Rhafis, dans les trochifques de capres de Méfué, & dans l'huile de fcorpion de Mathiole.

28. PAVOT CORNU.

Papaver corniculum majus Dod. 448. Papaver corniculatum