luteum, I. B. tom. iij. pag. 398. Papaver corniculatum luteum, Ceratitis Diofcoridis, Theophrafti ; filveftre Ceratitis Plinio C. B. 171. Glaucium flore luteo Inft. 254.

Diofcoride affure, & fes commentateurs le confirment, que cette plante eft utile à ceux qui ont des urines troubles & épaiffes. En Portugal on fait boire à ceux qui font fujets à la pierre, un verre de vin blanc dans lequel on a fait infufer une demipoignée des feuilles écrafées de cette plante. Galien dit qu'elle eft vulnéraire & déterfive; on l'emploie pour les ulcères & les bleffures des chevaux: on broie fes feuilles, &, après les avoir pilées légérement, on y ajoute un peu d'huile; c'eft la manière dont s'en fervoit Dodonée.

29. BARDANE, Glouteron.

Lappa major Arcium Diofc. C. B. 198. Perfonnata five Lappe major aut Bardana I. B. tom. iij. pag. 570. Perfonatia Fuchs. Bardana vulgaris major Park. Perfonata, Lappa major, Bardana, Lob. ic. 588.

La racine, les feuilles & la femence de cette plante, font employées dans la médecine; la racine eft fudorifique, cordiale, béchique, apéritive, déterfive & vulnéraire. Quelques-uns la préfèrent avec raifon à celle de fcorfonère, pour la tifane qu'on ordonne dans les fièvres malignes & dans la petite-vérole; j'en ai vu de bons effets. Schroder en fait cas dans le crachement de fang, pour la goutte, pour les tumeurs de la rate, & pour les vieilles plaies. Foreftus rapporte qu'un malade fut guéri de la goutte par la décoction de cette racine, qui lui fit jeter quantité d'urine blanche comme du lait. Pena & Lobel affurent qu'étant confite au fucre, elle fait paffer les urines & vider le fable. Céfalpin l'eftime pour le crachement de fang & la phthifie, en en donnant au malade un gros avec quelques pignons. Les feuilles de Bardane font trèsréfolutives & vulnéraires; elles m'ont réuffi plu

fieurs fois pour des tumeurs confidérables furvenues aux genoux, qu'elles ont diffipées pour cela on les fait bouillir dans l'urine avec le fon, & on en fait un cataplafme qu'on renouvelle matin & foir. Les feuilles de cette plante, appliquées fur le cancer, lors même qu'il eft ouvert, en adouciffent la douleur, & mondifient les ulcères. Ces feuilles cuites fous la cendre, s'appliquent utilement fur les parties goutteufes: elles font bonnes auffi pour les luxations & pour la brûlure.

Hollérius fe fervoit avec fuccès de la racine & des fleurs de Bardane dans la pleuréfie; il les faifoit prendre en tifane: on donne dans ce cas, pour faire fuer le malade, huit ou dix germes d'œuf dans un verre d'eau diftillée de glouteron, après avoir faigné deux ou trois fois préalablement. Laurembergius dit que les tiges tendres, cuites, font très-diurétiques: on les mange en falade dans quelques endroits, comme on fait les afperges. Plufieurs obfervations marquent que la décoction de Bardane guérit la fièvre quarte: Péna rapporte que Henri III, roi de France, en fut guéri. Simon Pauli la loue pour la goutte & pour la vérole: Baglivi en confirme l'ufage dans les maladies vénériennes. Sa femence eft un excellent diurétique, foit infufée dans demi-fetier de vin blanc à un gros, foit concaffée & prife en émulfion dans l'eau diftillée de la même plante, ou quelque autre. Apulée donne cette femence en poudre pendant quarante jours pour la fciatique. La Bardane entre dans l'onguent populeum de Nicolas de Salerne, & dans le diabotanum de Blondel.

30. XANTHIUM Dod. 39. Lappa minor, Xanthium Diofcoridis, C. B. 198. Xanthium five Lappa minor I. B. tom. iij. pag. 552. Xanthium five Strumaria Adv. Lob. 254.

La décoction de toute la plante, fon fuc ou fon extrait, font en ufage dans les obftructions des vil

cères, pour les écrouelles, les dartres, & pour purifier le fang: la dofe du fuc eft de cinq à fix onces; & de l'extrait, d'un gros feulement : les feuilles pilées font réfolutives comme celles de la bardane. Koenig affure que la femence de cette plante, infufée dans l'efprit-de-vin, pouffe le fable puiffamment; fur ce témoignage on pourroit l'employer pour la gravelle j'aimerois mieux alors la donner en poudre, à la dose d'un demi-gros, dans du vin blanc.

31. FILIPENDULE.

Filipendula vulgaris an Molon Plinii, C. B. 163. Filipendula 1. B. tom. iij. part. ij. pag. 189; Dod. 56. Enanthe Fuchf. Cord. Lob. ic. 729.

La racine de cette plante, particuliérement ses petits tubercules, font en ufage en médecine; on les fait fécher & réduire en poudre, qu'on donne à une dragme dans un verre de vin blanc, ou d'eau de pariétaire, pour la gravelle. Taberna-Montanus, après Sylvaticus, Peyrus & Lobel, recommande ce remède pour l'épilepfie; & quelques autres ont comparé les vertus de cette racine à celles de la pivoine. Simon Pauli loue la poudre de la racine pour les fleurs-blanches, Mercatus & Provotius pour la dyffenterie. Dans le Médecin des Pauvres, elle eft eftimée pour l'afthme. Sennert en donnoit la poudre pour les écrouelles; mais il ajoutoit la grande fcrophulaire & quelques autres drogues propres à fondre d'autres la louent pour la dyffenterie & pour les fleurs-blanches. C'eft un excellent diurétique.

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32. GRATERON, Rièble.

Apparine vulgaris C. B. 334. Apparine Ger. I. B. tom. iij. pag. 713 Raii Hift. 484. Apparine afpera Thal. Philantropon Diofc. & Plin. Omphalocarpon, Lappago quorumdam.

Toute la plante en décoction, une poignée fur une pinte d'eau, ou deux onces de fon fuc, fou

lage confidérablement les malades affligés de la gravelle fon eau diftillée eft eftimée pour la pleuréfie. 33. GRÉMIL, Herbe aux Perles.

1. Lithospermum majus erectum C. B. 258. Lithospermum fivė Milium folis I. B. tom. iij. pag. 590. Saxifraga tertia Brunf. Anchufa tertia fimilis altera Cæsalp. 435. Lithospermum minus Dod. 83.

2. Lithofpermum majus repens latifolium C. B. 258. Lithofpermum majus Dodonei flore purpureo, femine Anchufæ, I, B. tom. iij. pag. 572. Lithospermum vulgare majus Park.

On emploie en médecine la femence de ces plantes, fur-tout celle de la première : on l'ordonne depuis deux gros jufqu'à demi-once en émulfion, dans une chopine de liqueur ou de tifane apéritive; j'en ai vu de très-bons effets dans la rétention d'urine on peut auffi faire infufer pendant la nuit demi-once de cette femence concaffée dans un verre de vin blanc, & le prendre le matin à jeun.

Mathiole donnoit un demi-gros de la graine de Milium-folis, dans le lait de femmes, à celles qui étoient en travail; & Freitagius en faifoit prendre jufqu'à deux onces en pareil cas on la recommande pour l'inflammation des proftates; alors on fait boire aux malades cinq ou fix onces d'eau de laitue ou de plantain, dans laquelle on délaye un gros & demi de cette graine en poudre, demigros de femence de céterac, & deux fcrupules de karabé.

La graine de Grémil entre dans l'électuaire de Juftin, & dans l'électuaire lithontriptique de Nicolas d'Alexandrie, dans la bénédicte laxative, & dans les pilules arthritiques de Nicolas de Salerne.

34. LARMES DE JOB.

Lithofpermum arundinaceum forte Diofcoridis & Plinii, C. B. 258. Lacryma Job. Cluf. ccxvi; I. B. tom. ij. p. 49. Lacryma Chrifti quorumdam. Arundo Lithofpermos Ger.

La femence de cette plante fe fubftitue à la précédente on l'emploie de la même manière & à la même dofe.

35. HERNIOLE, Turquette, Herbe du Turc.

Herniaria glabra aut hirfuta I. B. tom. iij. p. 378. Polygonum minus five Millegrana major glabra aut hirfuta C. B. 281. Em petrum Trag. 527. Herba Turca five Herniaria Lob. ic. 421. Epipactis Ang.

On emploie toute la plante en décoction ou en infufion dans l'eau ou dans le vin blanc, une poignée fur chaque pinte de liqueur; on la donne auffi en poudre dans le bouillon, ou dans un opiat convenable; fa dose alors eft d'un gros. On fait du vin avec l'Herniole dans le temps des vendanges, en la faifant cuver avec le moût : c'eft un excellent diurétique, pourvu qu'il n'y ait point de pierre; car alors il irrite les douleurs comme les autres diurétiques chauds. Le nom que cette plante porte, marque fa principale vertu, qui eft par rapport aux hernies; en effet, elle guérit les defcentes, appliquée en cataplafme fur l'aine après avoir fait la réduction; il faut en même temps en faire boire deux onces du fuc, ou quatre onces de l'eau diftillée. Hollérius veut qu'on en continue l'ufage pendant quinze jours, pourvu que la defcente foit réductible; car fi elle est adhérente, & qu'il y ait des accidens tels que vomiffement d'excrémens colique, &c. il faut en venir à l'opération. On a obfervé que la décoction d'Herniole appaise la douleur des dents; il faut s'en laver la bouche pendant qu'elle eft encore chaude. L'Herniole eft excellente pour la rétention d'urine & la colique néphrétique; j'en ai vu de bons effets dans l'enflure & dans l'hydropifie cette plante, employée en tifane, defsèche la férofité répandue dans l'intervalle des mufcles & de la peau.

Un homme de travail, âgé de quarante ans environ,