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fécher ordinairement, après l'avoir dépouillée de fon écorce, & alors elle acquiert une odeur agréable; elle entre dans la compofition de plufieurs parfums on en prépare une poudre fimple, appelée Pulvis Diaireos fimplex, qui fe fait avec la racine d'Iris, la poudre Diatragacant froide, & le Sucrecandi; fa dofe eft d'un demi-gros: elle est propre calmer la toux, en adouciffant l'âcreté de l'humeur qui coule du cerveau fur la gorge; elle convient par cet endroit dans les fluxions catarrheufes.

à

La poudre d'Iris compofée, appelée poudre de Salomon, eft plutôt un électuaire qu'une poudre. Voyez Lémery, Pharmacopée, page 371.

Le fuc de la racine d'Iris de Florence, eft plus efficace que celui de l'efpèce précédente pour enlever les obftructions des vifcères, & pour l'hydropifie. M. Ray rapporte qu'une perfonne de fa connoiffance lui a affuré avoir guéri plufieurs hydropiques, par le feul ufage de ce fuc: il en donnoit quatre cuillerées dans fix cuillerées de vin blanc, tous les matins à jeun.

La racine d'Iris entre dans le firop d'Armoife de Rhazès, dans la Thériaque, dans l'emplâtre de Mélilot, dans le Diabotanum, &c. Elle entre auffi dans la compofition de l'eau-de-vie Allemande. Voyez ci-après dans l'article du Jalap, No. 37.

10. COULEUVRÉE, Brione ou Vigne blanche.

Bryonia afpera five alba, baccis rubris, C. B. 297. Vitis alba five Bryonia I. B. tom. ij. pag. 143; Math. Adv. Lob. ic. 624. Bryonia alba Dod. 400. Tamarum vulgò, vel Cerafiola Cæfalp. 206.

La racine de cette plante eft fort en ufage dans l'enflure, l'hydropifie & les obftructions des vifcères, dans la goutte, l'afthme, l'épilepfie, les vapeurs, la paralyfie, les vertiges, & la plupart des maladies chroniques. Lorfqu'elle eft récente, le fuc qu'on en tire par expreffion s'ordonne depuis deux gros juf

qu'à demi-once; fon infufion dans le vin blanc fe prend jufqu'à deux onces. Comme ce purgatif eft affez violent, & fait quelquefois vomir, on le corrige avec la crême de Tartre, le Sel végétal, ou quelque poudre céphalique, comme celle de Marjolaine ou d'Origan. L'eau de Brione fe tire ainfi on découvre la racine dans le printems, fans l'arracher de terre; on en coupe la tête de travers; on creufe enfuite la partie inférieure, & on la recouvre avec celle qu'on a coupée; on prend garde qu'il n'entre point d'ordures dans la cavité qu'on vient de faire; le lendemain on la trouve pleine d'une eau, dont une cuillerée purge affez doucement.

Arnaud de Villeneuve affure qu'il a guéri un épileptique avec le fuc de la racine, qu'il lui fit boire pendant trois femaines. Mathiole dit qu'il a vu guérir une dame des vapeurs, laquelle avoit inutilement tenté plufieurs autres remèdes; elle but pendant un an, tous les jours, un verre de vin blanc où avoit infufé une once de cette racine.

Lorfque le fuc de Brione eft épuré & repofé, la partie terreftre & farineufe qui fe précipite au fond du vaiffeau, étant defféchée, s'appelle Fécule: on ne s'en fert guère, & elle n'a pas grande vertu. La racine de Couleuvrée fèche & en poudre, s'ordonne depuis un fcrupule jufqu'à deux dans demi-verre de vin blanc. Les jeunes pouffes ou afperges de Brione, fes fruits ou baies, ont à peu près la même vertu que la racine; on fait un extrait des unes & des autres avec le vin blanc & l'efprit de vin, dont la dose eft jufqu'à une dragme.

Les jeunes pouffes & les femences font purgatives comme la racine. Elles tuent les vers & les autres infectes engendrés dans l'eftomac, comme l'a obfervé Bartholin.

M. Ray obferve que la racine pilée & appliquée en cataplafme, trois ou quatre fois, fur les parties

affligées de la goutte, les foulage notablement. La poudre de cette racine mêlée avec le miel, & appliquée fur la teigne en liniment, la guérit au rapport de Schroderus.

Pour la fciatique, prenez un gros morceau de racine de Couleuvrée, creufez-la, & la rempliffez de Colophone pulvérifée, recouvrez-la dumorceau que vous aurez ôté, fufpendez-la au foleil, & recevez deffous dans un vaiffeau de terre la liqueur qui en découlera, pour en graiffer chaudement la partie fouffrante: j'ai vu des gens qui s'en font bien trouvés.

La racine de Couleuvrée, appliquée extérieurement, eft fort réfolutive, propre à fondre les loupes & les tumeurs fcrophuleufes. Elle entre dans l'onguent Agrippa de Nicolas, dans le Diabotanum, & dans l'onguent Areg. On l'emploie dansles lavemens, depuis une once jufqu'à deux en décoction.

II. SOLDANELLE, ou Chou marin.

Soldanella maritima minor C. B. 245. Braffica marina, five Soldanella I. B. tom. ij. p. 166. Convolvulus maritimus noftras rotundifolius Mor. Hift. Ox. part. ij. 11. Soldanella Dod. 395.

Les feuilles de cette plante purgent affez fortement les férofités; on les emploie différemment : quelques-uns en donnent une ou deux poignées macérées dans le vinaigre avec le creffon d'eau; d'autres les mettent en poudre & en donnent deux fcrupules; plufieurs en font bouillir dans un bouillon de veau deux ou trois dragmes, & y jettent un peu de canelle en poudre. La meilleure manière de s'en fervir, eft de faire macérer fes feuilles dans le vinaigre, ou avec la crême de Tartre, ou le Tartre vitriolé. On prépare auffi une conferve avec les feuilles de Soldanelle, leSucre & la Canelle. Duménil, chirurgien à Paris, faifoit bouillir cette plante avec le Concombre fauvage & les baies de Sureau, dans du vin rouge, dont il faifoit prendre quelques verrées par jour aux hydropiques.

Obern Dorferus a déclamé contre cette plante; mais Rulandus le jeune a écrit en fa faveur.

Elle entre dans la compofition du firop Hydragogue de M. Charas, dans l'Hydragogue merveilleux de Du Renou.

12. SUREAU.

Sambucus fructu in umbellâ nigro C. B. 456. Sambucus vulg I. B. tom. j. p. 544. Sambucus Dod. 845. A' Græcorum.

Toutes les parties de cet arbre font en ufage dans la Médecine. Les anciens s'en fervoient comme d'un purgatif & d'un apéritif. Hippocrate&Diofcoride employoient la décoction des feuilles & des tendrons, pour purger & pouffer les urines des hydropiques; ils ordonnoient auffi le vin dans lequel on avoit fait bouillir les racines. Une once de l'écorce moyenne de la racine & de la tige, ou demi-once de feuilles infufées dans fix onces d'eau, avec quinze grains de fel d'Abfinthe & un fcrupule de Canelle, purgent très-bien les férofités. Un gros de femence de Sureau en poudre, avec vingt grains de fel de Tartre & quinze grains de Mercure doux, mis en bol avec fuffifante quantité de firop de Chicorée, font le même effet. Une poignée de jeunes feuilles ou de bourgeons en falade, purgent doucement. On fait avec les baies de Sureau, un rob ou fuc épaiffi, qu'on donne avec fuccès jufqu'à une once dans le cours de ventre & dans la dyffenterie. Les fleurs de Sureau toutes fraîches, fricaffées avec des œufs, purgent affez bien. Le petit-lait où elles ont infufé pendant la nuit, foulage ceux qui font fujets aux éryfipèles & aux autres maladies de la peau; il faut en boire un verre foir & matin, & baffiner en même temps le vifage avec deux parties d'eau de fleurs de Sureau & une partie d'efprit-de-vin. Les fleurs de Sureau font réfolutives, anodines, adouciffantes & diaphorétiques: on les applique en fomentation fur les éry

fipèles, & pour les autres maladies de la peau. Le vinaigre Surat s'appelle ainfi, parce qu'on y a fait infufer des fleurs de Sureau, pour lui donner de l'odeur & de la force. Ce vinaigre eft moins contraire à l'eftomac & plus fain que le commun. Les feuilles de Sureau échauffées fur le feu, font fort réfolutives en fomentation; on les fubftitue à celles d'Hièble. On fait avec les unes & les autres un bain vaporeux, ou des fomentations réitérées, pour baffiner les jambes enflées & celles des hydropiques; fi on y mêle les feuilles & les fleurs de Tanaifie, elles ont plus de vertu.

L'huile de l'écorce moyenne de Sureau, faite par infufion, eft fouveraine pour la brûlure, la goutte,

& toutes les inflammations.

Fréitagius, dans fon Aurora Medicorum, a remarqué que les fleurs de Sureau fèches ne lâchent pas le ventre, comme elles font lorfqu'elles font fraîches, ce que plufieurs autres Praticiens ont reconnu comme lui; mais leur décoction eft diaphorétique & propre pour l'éryfipele, & leur poudre purifie le fang.

L'efprit qu'on tire de fes fleurs, cohobé jusqu'à trois fois, & diftillé après la fermentation, eft un des meilleurs remèdes pour cette maladie, en appliquant fur la partie un linge chaud mouillé dans cette liqueur, & changé du foir au matin.

La poudre des fleurs fèches a la même vertu, mais plus foible, fuivant M. Garidel.

Jean Bauhin faifoit boire trois fois par jour, en trois prifes, le matin, à midi & le foir, une once & demie de l'eau de l'écorce moyenne, pour la goutte.

On fait bouillir légérement les fleurs avec le miel, pour en faire des lavemens.

Camérarius ordonnoit la décoction des tendrons avec un peu de Safran, pour pouffer les ordinaires.

J. Bauhin, après Gefner, rapporte que la décoction de l'écorce moyenne, à laquelle on ajoute la

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