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viron, fe trouvant altéré après un exercice forcé, eut l'imprudence de boire de l'eau fraîche à difcrétion: il ne tarda guère de s'en repentir par une enflure univerfelle qui lui furvint peu après, avec une rétention d'urine. Il y avoit déja quelques jours qu'il en étoit affligé, lorfqu'il eut recours à moi. Je lui trouvai le ventre enflé comme un ballon, & tout le refte du corps bourfoufflé à proportion. En moins de quinze jours il fut parfaitement guéri, par le feul ufage de la tifane d'Herniole, qui rétablit le cours des urines, & deux ou trois purgations faites avec l'eau-de-vie Allemande, dont j'ai donné la coinpofition dans l'article du Jalap, où j'avois ajouté la fcammonée à demi-dofe du poids du jalap.

L'Herniole convient auffi dans la jauniffe. Cette plante entre dans la poudre de Bauderon pour les defcentes des enfans.

36. GENEST.

1. Genista angulofa & fcoparia C. B. 395. Genista angulofa &trifolia I. B. tom. j. pag. 388. Cytifo-Genifta fcoparia vulgaris flore luteo Inftit. 649. Spartium Adv. Geneftilla fpartium Lob ic. 89.

2. Genifta juncea I. B. tom. j. pag. 395. Spartium arborefcens feminibus lenti fimilibus, C. B. 396. Spartium Offic. Spartium Hifpanicum frutex vulgare Park. Spartium Diofcorideum, Narbonenfe & Hifpanicum, Lob. ic. 90. [GENEST D'ESPAGNE.]

On emploie en médecine les fommités des jeunes tiges, les fleurs & les femences de ces deux efpeces, fur-tout de la dernière, dont la décoction fait quelquefois vomir. On tire par expreffion le fuc des branches tendres, qui purge par haut & par bas, donné à une once. La conferve des fleurs s'ordonne à demi-once, & les femences en poudre à un ou deux gros. On prépare le firop des fleurs, ou leur infufion, dans l'eau commune, qu'on fait bouillir légérement avec les fommités de menthe ou de farriette : on les ordonne depuis une once jus

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qu'à deux dans l'hydropifie, la goutte, le rhuma tifme, & dans les maladies du foie, de la rate & du méfentère. La fumigation de fes fleurs eft utile aux hydropiques pour défenfler les jambes. Les deux efpèces de Geneft font très-apéritives & diurétiques les cendres du Geneft commun, infufées dans du vin blanc, foulagent les hydropiques. Dodonée, qui recommandoit ce remède, ordonnoit auffi l'infufion des tendrons de Geneft, pour faire paffer les eaux & les urines des hydropiques. Claudius y ajoutoit du fel d'abfinthe; & il a publié ce remède comme un grand fecret pour l'hydropifie. L'extrait des feuilles de Geneft a les mêmes vertus. Les fleurs du Geneft commun, infufées dans du lait chaud, font propres pour les dartres & les dartres & pour les maladies de la peau, en fomentation. Dans plufieurs endroits on mange en falade les fleurs de cette efpèce, qui ne font aucunement purgatives, non plus que leurs boutons qu'on confit au vinaigre, & qui, de cette manière, font ftomachiques & excitent l'appétit. On fait que les acides affoibliffent les purgatifs; c'eft pour cette raifon que ceux qui en ufent de cette manière, ne fe plaignent d'aucune envie

de vomir.

Cependant Simon Pauli prétend que l'infufion de 'deux gros de fes fleurs eft purgative. La conferve & l'extrait des fleurs font propres pour les maladies de l'eftomac; on les emploie dans les pilules bal famiques, que l'on fait prendre au commencement du repas.

Les fleurs de Geneft entrent dans la décoction apéritive hépatique, & dans le firop hydragogue de Charas.

37. ARTICHAUT.

1. Cinara hortenfis foliis non aculeatis, C. B. 383. Carduus five Scolymus fativus non fpinofus, 1. B. tom. iij. p. 48. Cinara Dod. 74. Scolymuş non aculeatus Tab. ic. 695,

2. Cinara fpinofa cujus pediculi efitantur C. B. 383. Scolymus aculeatus Tab. ic. 696. Cardones Cæf. 526. [CARDONS.1 On fait affez l'ufage de ces deux espèces d'Artichauts par rapport à la cuifine; l'un & l'autre fourniffent un aliment également utile & agréable. A l'égard de la médecine, on s'en fert rarement dans les maladies; il eft à propos cependant de dire que les Artichauts, auffi bien que les cardons, font apéritifs, qu'ils emportent les obftructions & pouffent par les urines ainfi ceux qui font fujets à la gravelle & à rendre des urines bourbeuses & en petite quantité, peuvent s'accommoder de ces alimens. Koenig affure que les feuilles d'Artichaut, cuites. dans le vinaigre avec celles de tanaifie & d'abfinthe, & appliquées en cataplafme fur le bas-ventre après y avoir ajouté un peu de mithridat, font capables de tuer les vers.

38. CHERVIS.

Sifarum Germanorum C. B. 155. Sifarum multis 1. B. tom. iij. part. ij. pag. 153. Sifarum Dod. 681.

Tout le monde fait que de toutes les racines qui fe mangent au printemps, celle de Chervis eft une des meilleures & des plus agréables au goût. Cordus foutient qu'elle eft une des plus utiles pour la fanté; cependant Dodonée affure qu'elle ne fournit pas beaucoup d'aliment, quoiqu'elle fe digère plus aifément que les autres elle a cela de commun avec la plupart des racines & des légumes, qui est d'être venteufe. A l'égard de fes vertus médicinales, Céfalpin convient, après les anciens botaniftes, qu'elle pouffe les urines; quelques autres ajoutent qu'elle est vulnéraire : en général, elle eft plus en ufage dans la cuifine que dans la pharmacie. 39. FRENE.

Fraxinus excelfior C. B. 416. Fraxinus vulgatior I. B. tom. j. pag. 174; Raii Hift. 1702. Fraxinus vulgaris Park. Fraxinus Dod. 833.

L'écorce & le bois de Frêne font employés en décoction dans le vin, pour les obstructions du foie & de la rate, & pour vider les férofités fuperflues on l'ordonne avec fuccès dans les bouillons, les potions & les tifanes pour les pâles-couleurs. Céfalpin eftime la décoction du bois de Frêne, employée comme celle du gaïac, comme un fudorifique propre pour la vérole. Les cendres de fon écorce font cauftiques, & peuvent fervir de cautère dans le befoin; Lobel le dit ainfi, & confeille le parfum des feuilles, de la graine & de l'écorce de cet arbre pour la furdité : ce parfum eft conftamment réfolutif. L'eau qui coule par les extrémités des branches mifes au feu, a la même vertu; il faut la feringuer dans l'oreille, qu'on bouche enfuite avec du coton trempé dans la même liqueur. On appelle fa femence langue d'oiseau, lingua avis, feu ornithogloffa officinarum; elle eft auffi apéritive & auffi hépatique que l'écorce: on confit cette femence quand elle eft verte, comme on fait les capres, dans le vinaigre. Le fel fixe de Frêne pouffe par les urines, & s'ordonne depuis un scrupule jufqu'à un demi-gros. On loue l'ufage de ce fel dans l'eau de chardon-béni, mêlé avec le firop de grenade ou de framboife, pour la petite-vérole & la rougeole.

40. BOULEAU.

Betula C. B. 426; I. B. tom. j. pag. 148; Dod. 839; & aliorum. Populo albæ fimilis in Alpibus Cæfalp, 121.

L'écorce, les feuilles, & l'eau qui coule du tronc de cet arbre par la térébration, font en ufage dans la médecine. L'écorce moyenne du Bouleau eft fi fine, qu'elle fervoit autrefois de papier; & Tragus rapporte avoir vu des vers écrits fur cette écorce dans une bibliothèque de Suiffe: on emploie aujourd'hui toute l'écorce à faire des cordes à puits.

Les feuilles de Bouleau font apéritives, déterfives & cofmétiques, c'eft-à-dire propres à décraffer la peau; leur fuc & l'eau diftillée ont les mêmes vertus. L'eau qui fort du tronc de cet arbre par le trou qu'on y a fait avec une tarière, dans le printemps, eft préférable à fon fuc & à fon eau diftillée : la dofe eft depuis deux jufqu'à quatre onces. Van - Helmont s'étend fur la manière de tirer cette eau; il préfère celle qui coule d'une branche de l'épaiffeur de trois doigts, à celle qu'on tire du tronc près de la terre, laquelle eft infipide & moins aigrette que l'autre. Cet auteur affure que c'eft une efpèce de baume très-adouciffant, & propre à calmer les douleurs de la pierre & de la gravelle. On peut faire provifion de cette eau dans les mois de mars & d'avril & la conferver pendant l'année, pourvu qu'on verse un peu d'huile d'olive deffus, pour garantir la fuperficie de l'impreffion de l'air qui la pourroit corrompre.

41. TAMARISC.

Tamarifcus Germanica Lob. ic. 218; I. B. tom. j. pag. 351. Tamarix fruticofa folio craffiore, five Germanica, C. B. 485. Myrica Trag. 955. Myrica filveftris altera Cluf. Hift. 40.

Sa racine, fon bois & fon écorce font en ufage dans la médecine, pour faire vider les urines, pour l'hydropifie, les oppilations du foie, de la rate & des autres vifcères: on les emploie dans les apozèmes, tifanes & bouillons apéritifs, une once pour chaque pinte de liqueur qu'on fait réduire à deux tiers. L'extrait de l'écorce, fait avec le vin blanc ou l'eau-de-vie, eft un puiffant apéritif : on en prend depuis deux dragmes jufqu'à une. Son fel fixe eft d'un ufage très-familier dans les bouillons depuis douze grains jusqu'à vingt pour chaque prife, L'efpèce de Tamarifc fuivant, qui croît dans la Saintonge & dans le Languedoc, a les mêmes

vertus.

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