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Tamarifcus Narbonenfis Lob. ic. 218. Tamarix altera folio tenuiore, five Gallica, C. B. 485. Tamarix major, five arborea Narbonenfis, I. B. tom. j. pag. 351.

42. SAPIN.

1. Abies conis fursùm fpectantibus five mas, C. B. 505. Abies five Edarydiau 1. B. tom. j. pag. 231. Abies taxi folio fruttu fursùm fpectante Inft. 585. Abies Bellon. 28. Abies taxi foliis, Raii Hift. 1394, [SAPIN FEMELLE.]

2. Abies tenuiore folio fructu deorsùm inflexo Inft. 585. Picea major prima, five Abies rubra, C. B. 493. Picea latinorum five Abies mas Theoph. I. B. tom. j. pag. 238. Abies conis deorsùm Spectantibus, Raii Hift. 1396. Sapinus Bellon. 27. [PICEA OU EPICIAS, SAPIN MALE OU EPISSIAS,]

Ces deux espèces de Sapin fourniffent à la médecine plufieurs bons remèdes ; la décoction des jeunes branches eft utile dans le fcorbut; leur réfine eft d'un grand ufage pour la chirurgie: on en tire de plufieurs fortes; la première espèce en fournit deux, une liquide qu'on appelle térébenthine de Strasbourg ou de Venife: c'est une liqueur qui s'amaffe dans des tubercules dont l'écorce de cet arbre eft couverte, lefquels font gros comme des noifettes, & même plus; elle eft plus eftimée que la térébenthine qui coule par l'incifion de l'écorce, qui eft moins claire, moins odorante. La feconde forte de réfine, qui fe tire du Sapin femelle, eft sèche, & femblable à l'encens ou au galipot qui fe tire du pin; elle s'amaffe fur les fruits de cet arbre, & quelquefois fur le tronc & fur les groffes branches.

La térébenthine eft un des plus sûrs apéritifs que nous ayions, & des meilleurs remèdes pour la rétention d'urine & pour la colique néphrétique, comme nous dirons ci-après. Les chirurgiens ne peuvent s'en paffer pour leur digeftif, pour le baume d'Arcæus & leurs autres principales préparations.

Le Sapin mâle fournit une réfine dont il y a plu fieurs espèces d'un ufage très-commun, La première

eft la réfine commune qui se tire auffi du pin, du mélèze, du cyprès & du térébinthe, laquelle eft durcie par la coction ou par la chaleur du foleil; la feconde eft la poix liquide; la troifième, la poix sèche ou de Bourgogne; la quatrième, la colophone, l'arcanfon ou le bray fec: toutes ces réfines différentes fe tirent des arbres nommés ci-deffus, & font des matières que la diftillation produit autant que la nature. Voyez M. Lémery, Traité des Drogues fimples, pag. 564, 604, 648.

43. TÉRÉBINTHE.

Terebinthus vulgaris C. B. 400. Terebinthus, I. B. tom. j. p. 278; Dod. 870. Terebinthus anguftiore folio vulgatior, Park. La véritable Térébenthine la plus recherchée pour la gravelle, eft celle qui coule de cet arbre dans l'île de Chio, où il eft commun; elle eft plus épaiffe que la Térébenthine de Venise qui coule du mélèze: elle eft d'un blanc jaunâtre, & prefque fans odeur ni faveur par rapport aux autres espèces. On donne la Térébenthine de Chio en bol, depuis dix grains ou gouttes jufqu'à vingt, ou roulée dans le fucre en poudre, ou enveloppée dans le pain à chanter comme elle eft rare, on lui fubftitue les autres espèces de Térébenthine, dont il quatre fortes.

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La première & la plus eftimée, eft celle du Térébinthe. La feconde coule du mélèze dont nous avons parlé dans la claffe des Purgatifs, aux articles de la Manne & de l'Agaric: celle-ci eft plus coulante & plus claire que la précédente; c'eft proprement la Térébenthine de Venife. La troifième, à laquelle on donne ce nom mal-à-propos, coule des espèces de fapin, comme nous l'avons dit cideffus, & vient du mont Pila dans le Forez, des montagnes d'Auvergne, & des autres endroits de France où ces arbres font communs. La quatrième

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espèce enfin eft la Térébenthine commune, qui est d'un blanc jaunâtre, épaiffe, pleine d'ordures, laquelle coule du pin dépouillé de fon écorce; elle a la confiftance du miel on la prépare dans le Languedoc & dans les Landes de Bordeaux, dans les lieux où les pins fe trouvent en quantité; on ne l'emploie en médecine qu'après l'avoir lavée plufieurs fois on la donne jufqu'à une once, diffoute avec un jaune d'œuf & délayée enfuite dans une décoction apéritive, en lavement pour la néphrétique, ou cuite en confiftance folide, & en bol à la dofe de fept à huit gouttes dans la gonorrhée.

L'efprit de Térébenthine, ou fon huile, fe tire par la diftillation; elle pouffe les urines, & s'ordonne depuis quatre gouttes jufqu'à dix: elle eft auffi vulnéraire, réfolutive & déterfive. La Térébenthine eft employée dans la plupart des emplâtres. PLANTES ÉTRANGÈRES.

44. BOIS NÉPHRétique.

Lignum peregrinum aquam cæruleam reddens, C. B. 426. Lignum nephriticum cæruleo & flavo tingens, I. B. t. j. p. 491. Coatli feu aqueus ferpens Hern. 119.

Le Bois néphrétique vient de la Nouvelle Efpagne & du royaume de Mexique, où il eft appelé Coult & Tlapalcypatly; on le coupe en petits morceaux, ou bien on le rape, & on en met une ou deux onces dans une chopine d'eau à laquelle, en moins d'une demi-heure, il communique une couleur brune tirant fur le bleu : on en donne dans la rétention d'urine jufqu'à quatre onces; &, l'infufion confommée, on remet de l'eau fur le même bois, qui lui communique la même teinture: on la renouvelle jufqu'à ce que l'eau ne change plus, ou qu'elle ait acquis très-peu de couleur. Ce bois, pour être bon, doit être folide, pefant, d'un jaune rou

geâtre tirant fur le brun; il faut le nettoyer de fon écorce & de fon obier qui eft blanc : lorfqu'on emploie le vin blanc pour l'infufion, au lieu d'eau, la liqueur purge & fait uriner, & on la donne à deux onces feulement.

45. PAREYRA-BRAVA,
YRA-BRAVA, ou Vigne bâtarde.

Butua, o vero Brutua Zan. pag. 59. Ambutua legno ejufdem Tab. XXI.

La figure que Zannoni donne de l'arbre que je viens de nommer, & fur-tout de fa racine, repréfente affez bien celle qu'on nous envoie des Indes fous le nom de Pareyra-brava; & quoique cet auteur ne faffe aucune mention de fa vertu apéritive, j'ai cru que je devois la rapporter dans cette claffe, cette propriété étant confirmée par des expériences journalières. J'ajouterai feulement ici, que Zannoni affure que les Indiens s'en fervent pour les abcès intérieurs & extérieurs, & même pour les hémorragies; ils la prennent en poudre dans de l'eau & dans du lait : cet auteur n'en donne point la dofe.

Nous devons cette racine à M. Amelot, ambaffadeur en Portugal, qui l'a apportée le premier en France: elle naît au Mexique, & pouffe des tiges & des feuilles femblables à la vigne; les Portugais l'ont apportée de ce pays, & s'en fervent commu nément dans les rétentions d'urine & dans les maladies des reins.: on en donne depuis quinze jufqu'à trente grains en poudre dans du vin blanc, le matin à jeun. Ce remède eft bon pour pouffer les matières glaireufes contenues dans la veffie.

J'en ai donné avec le plus grand fuccès dans l'anafarque ou bouffiffure cedémateuse.

On peut faire bouillir dans demi-fetier de vin deux gros de Pareyra-brava, le réduire au quart, & en donner alors une cuillerée dans la colique néphrétique.

46. THE.

Thea Officin. The Sinenfium five Tfia Japonenfibus, Breyn. Cent. 1. c. 52; Raii Hift. 1619. Chaa C. B. 147. Chaa Herba Japonis I. B. tom. iij. part. ij. pag. 5. Evonyme adfinis, arbor Orientalis nucifera, flore rofeo, Pluk.

On nous apporte les feuilles de Thé de la Chine & du Japon; le meilleur eft d'un vert bleuâtre, d'une odeur approchante de celle de la violette, & fon infufion d'un jaune verdâtre & citronné : les feuilles qui font noires ou brunes ont été mouillées. La manière d'employer le Thé eft affez connue. Dans fix onces d'eau bouillante ou environ, on jette une douzaine de feuilles au plus, on couvre le vaiffeau, on laiffe quelque temps cette infufion, jufqu'à ce que les feuilles foient tombées au fond; alors on verfe la liqueur dans une taffe, & on y ajoute environ deux gros de fucre, ou une cuillerée de miel de Narbonne : cette teinture eft utile dans la gravelle & dans la rétention d'urine. Il faut en prendre avec modération; car il y en a qui outrent tout, & qui en prennent des dix ou douze taffes le matin : cet excès peut être très-nuifible, & caufer une incontinence.

La plupart des auteurs modernes exaltent beaucoup les rares qualités du Thé, qu'ils regardent comme un remède univerfel; entre autres Emmanuel Koenig, après Riedlin, Waldschmit, Pechlin, Mappus & plufieurs autres. Cet auteur fe récrie fur fes vertus, & en fait une longue énumération. Je n'entrerai point dans ce détail, qui pafferoit les bornes que je me fuis prefcrites dans cet Abrégé; il me fuffit de dire que l'infufion du Thé, prife avec difcrétion, eft capable de détruire les mauvais levains des premières voies, & de diffoudre ces matières vifqueufes qui, fe rencontrant dans l'eftomac, corrompent & altèrent le chyle, & par conféquent forment les obftructions des glandes du mésentère

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