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feuilles pour les vieux ulcères chancreux, les baf finant avec l'eau diftillée, & les faupoudrant enfuite il eft bon de faire boire aux malades quelques verrées de la décoction des feuilles qui, faite dans le vin blanc, fe donne auffi avec fuccès pour les tumeurs fcrophuleuses, à la dose d'un petit verre pendant quelques mois, tous les matins. Cet auteur rapporte l'exemple d'une femme dont les mamelles étoient rongées jufqu'aux côtes, qui en fut guérie. Arnaud de Villeneuve dit avoir vu un homme dont la chair de la jambe étoit rongée jufqu'à l'os par un vieil ulcère, qui fut guéri de même. Plufieurs apothicaires fe fervent de la plante fuivante pour faire l'eau diftillée de Chardon-béni; elle peut lui être fubftituée avec fuccès. Le Chardon-béni eft employé dans le vinaigre thériacal, dans le firop de méliffe compofé, dans le firop anti-fcorbutique, l'huile de fcorpion de Mathiole, & dans le martiatum de Nicolas d'Alexandrie: on emploie les femences dans l'opiat de Salomon de Joubert.

2. Attractylis lutea C. B. 379. Cnicus Attractylis lutea diffus Hort Lugd. Bat. Auraflylis vera I. B. 3. 83. Attractylis Dod 736. Carthamum filveftre Cæfalp. 532.

2. CHARDON-MARIE, Artichaut fauvage.

Carduus albis maculis notatus vulgaris C. B. 381. Carduus Marianus, five lacteis maculis notatus, I. B. tom. iij. pag. 52. Carduus Leucographus Dod. 722. Leucacantha Lac. Sylibum, Carduus Maria, &c. Lob. ic. tom. ij. pag. 7. Spina alba horsenfis Fuchf.

On emploie les feuilles & la femence de cette plante, comme celles du chardon-béni, dont elle a les mêmes propriétés, foit par rapport à l'usage intérieur dans la pleuréfie & dans la fièvre, qu'à l'extérieur pour les ulcères, fur lefquels on applique des linges imbibés de fon eau diftillée. Mathiole croit cette plante apéritive, propre à déboucher les obstructions du foie & des reins, bonne dans

la

la jauniffe, l'hydropifie & la néphrétique. Lindanus regarde comme un remède affuré pour la rage, deux gros de femence de Chardon-Marie dans du vin. Ettmuller en recommande auffi l'émulfion pour les fleurs-blanches.

3. REINE DES PRÉS.

Ulmaria Cluf. Hift. cxxvIII; I. B. tom. iij. pag. 488. Barba capra floribus compactis C. B. 164. Regina Prati Dod. 57. Po tentilla 1. Ang. Argentilla major Thal. Medefufium Cord. Hift.

La racine & les feuilles font en ufage; l'eau dif tillée de cette plante eft fudorifique & cordiale; fa dofe eft la même que celle du chardon-béni: la décoction de la racine eft eftimée dans les fièvres malignes. Cette plante eft auffi vulnéraire & déterfive on l'emploie comme celle de fcorfonere, à laquelle quelques-uns la préfèrent. L'extrait de cette racine eft fudorifique à un gros; mais il en faut prendre matin & foir, & même deux ou trois jours de fuite, & ajouter à la prise du foir un demi-grain de laudanum.

4. SCORSONÈRE, Cercifi ou Salfifis d'Efpagne.

1. Scorzonera latifolia finuata C. B. 275 Tragopogon Hifpanicum, five Efcorzonera aut Scorzonera I. B. tom. ij. pag. 1060. Scorzonera major Hispanica 1. Clus. Hist. cxxxvII. Viperaria Hifpanica humilis Ger. ic.

2. Scorzonera angustifolia fubcærulea C. B. 275. Tragopogonis fpecies five Scorzonera major angustifolia, fubcæruleo flore, I. B. tom. ij. pag. 1062. [CERCIFI ou SALSIFIS COMMUN.]

Les racines de ces plantes s'emploient indifféremment dans les tifanes qu'on ordonne dans toutes les maladies où on foupçonne de la malignité; elles paffent pour cordiales & fudorifiques. On préfère la première espèce qu'on apprête dans la cuifine & qui fournit un bon aliment. Les feuilles & les fleurs fervent à faire l'eau diftillée, qu'on ordonne comme les précédentes. Il y a des apothicaires qui emploient la plante fuivante pour leur eau diftillée:

comme l'eau de fcorfonère n'eft guère fudorifique, celle-ci fait à peu près le même effet.

3. Tragopogon pratenfe luteum majus C. B. 274. Tragopogon flore luteo I. B. 2. 1058. Barbula Hirci Trag. 280. Gerontopogon flore luteo Gefn. [BARBE DE BOUC.]

5. SCABIEUSE.

1. Scabiofa pratenfis hirfuta, quæ Offic. C. B. 269. Scabiofa major communior, hirfuta, folio lafciniato, I. B. tom. iij. pag. 2. Scabiofa arvenfis five fegetalis Tab. ic. 159. Scabiofa vulgaris major Dod. 122.

Les feuilles & les fleurs de cette plante font employées pour faire l'eau diftillée de Scabieufe, qu'on ordonne communément avec celle de chardon-béni, & à même dofe, pour les potions diaphorétiques & cordiales. Cette plante eft auffi très-propre à faciliter l'expectoration dans les maladies de la poitrine; fon fuc, depuis trois onces jufqu'à fix, eft fudorifique, alexitère, béchique & vulnéraire. On prétend qu'il eft excellent dans les ulcères & les abcès des parties internes. Dans la petite-vérole, la rougeole & les fièvres malignes, on fait fuer avec un demi-gros de thériaque & un demi-grain de laudanum dans fix onces d'eau de Scabieufe. On fait un firop avec le fuc exprimé de toute la plan. te, qui eft très-propre pour les maladies de la peau; il faut en même temps baffiner les parties malades avec la décoction de la plante, à laquelle on ajoute trois cuillerées d'eau-de-vie camphrée fur chaque pinte de liqueur : cette décoction eft bonne pour les dartres; mais il faut les baffiner avec pendant un mois, & ufer pendant ce temps-là du firop. L'eau diftillée de Scabieufe, bue par cuillerées, abat les vapeurs. Taberna-Montanus dit que fon fuc mêlé avec un peu de borax & de camphre, emporte ces taches blanches que l'on voit fouvent fur la cornée.

Fallope & Valeriola affurent que cette plante eft un des meilleurs remèdes qu'on puiffe employer

pour le charbon. Ce dernier auteur fe fervoit avec fuccès du mélange fuivant.

Prenez des fucs de grande confoude, de la Scabieufe & du fouci fauvage, une once de chacun, de la vieille thériaque quatre fcrupules, un gros de fel avec deux jaunes d'oeufs; mêlez le tout enfemble, & en faites une espèce d'onguent que vous appliquerez fur le charbon après l'avoir fcarifié : l'efchare tombée, on achève la guérifon avec l'onguent d'ache, ou celui qu'on vient de décrire. M. Garidel a fouvent éprouvé ce remède avec fuccès.

Au défaut de la Scabieufe, on peut employer la plante fuivante pour les mêmes ufages.

2. Succifa hirfuta C. B. 269. Succifa five Morfus Diaboli 1.B. tom. iij. pag. 11. Scabiofa folio integro Cæfalp. 541; Inst. 466. Morfus Diaboli Trag. 246; Dod. 124. [REMORS ou MORS DU DIABLE.]

Outre les vertus que cette plante a communes avec la Scabieufe, Dodonée affure que la décoction eft excellente en gargarifme pour l'inflammation du gofier. Simon Pauli confirme cette propriété, & ajoute qu'elle eft propre auffi dans les ulcères vénériens de la gorge & des gencives.

Bontius recommande cette plante comme un trèsbon remède dans l'hydropifie & dans les abcès du foie. Cette efpèce de Scabieufe eft auffi fort bonne pour les femmes qui perdent leurs règles, & qui font tourmentées d'engorgemens à la matrice, de coliques fourdes, d'écoulemens de couleur fufpecte. Mon père l'avoit fouvent donnée avec fuccès en pareil cas, & j'en ai fait auffi de fréquentes expériences. J'ai même vu que dans les menaces d'ulcères à la matrice, la décoction de la racine & des feuilles, mife en ufage pendant fix mois de fuite, faifoit fort bien, fortifioit l'eftomac, rectifioit les digeftions, ranimoit la circulation, & faifoit ceffer toutes les douleurs fourdes de colique utérine. On

prend une demi-poignée de feuilles & de racines séches de cette Scabieufe, fort commune dans les bois; on la fait bouillir dans trois demi-fetiers d'eau, réduits à chopine; on en donne foir & matin un grand

verre.

La Scabieufe entre dans la décoction pectorale, dans le vinaigre fébrifuge de Sylvius Deleboé, dans le firop de méliffe compofé de Charas, & dans le firop de fymphito de Fernel.

6. SCORDIUM ou CHAMARRAS, Germandrée d'eau.

1. Scordium C. B. 257; I. B. tom. ij. pag. 295; Dod. 226. Chamadris paluftris canefcens, feu Scordium Officinarum, Inft. 205. Trixago Adv. Lob. ic. 497. Scordium legitimum Park. Chamadris paluftris allium redolens, Mor. Oxon.

On emploie les feuilles & les fleurs de cette plante en décoction & en infufion, une petite poignée fur chaque pinte d'eau, ou une bonne pincée à la manière du thé, pour un demi-fetier de liqueur. Cette plante eft cordiale, diaphorétique, apéritive, béchique, & vulnéraire déterfive; c'eft auffi un bon fondant, & capable, par fon amertume, de rétablir l'appétit & faire mourir les vers. On en fait boire l'infufion avec fuccès dans les fièvres malignes, la petite-vérole, la rougeole, & dans les maladies de la peau. L'extrait de toute la plante, à demi-once en bol, fait fuer, & pouffe quelquefois les urines. On prépare auffi un vin & un vinaigre, dans lesquels on fait infufer le Scordium, qui font le même effet depuis quatre onces jufqu'à fix. La conferve qu'on fait avec les feuilles fait fuer, & s'ordonne utilement pour faire cracher les afthmatiques & les phthifiques. Elle foulage auffi les filles qui ont la jauniffe, & qui ne font pas réglées; la dofe eft d'une once.

Cette plante a donné fon nom à l'électuaire diafcordium de Fracaftor: elle entre dans le vinaigre

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