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thériacal, dans la thériaque, le mithridat, l'orviétan, la poudre contre les vers, l'huile de fcorpion, & dans plufieurs autres confections alexitères. On l'emploie auffi dans les lotions vulnéraires, pour baffiner les parties ulcérées & menacées de grangrène. L'efpèce fuivante approche des vertus du Scordium, & lui eft quelquefois substituée.

2. Scordium alterum five Salvia agreftis C. B. 247. Scorditis five Scordium folio falvia I. B. tom. iij. p. 293. Salvia agreftis five Sphacelus Dod. 291. Scorodonia Officin. Rivin. Chamadris fruticofa filveftris Meliffe folio, Inftit. 205. Chamadris elatior falvia folio, flore ochroleuco, Mor. Oxon.

Quelques auteurs ordonnent la décoction de cette dernière plante, comme un bon fudorifique dans les maladies vénériennes. On l'infufe duns le vin blanc, & on en fait boire un verre de quatre heures en quatre heures aux hydropiques, que cela foulage quelquefois. Cette plante fortifie l'eftomac, tue les vers, pouffe les urines, & convient dans la jauniffe & dans la fièvre tierce.

7. GENIÈVRE, Pétron, Pétrot.

Juniperus vulgaris fruticofa C. B. 488. Juniperus vulgaris, baccis parvis purpureis, I. B. t. j. p. 293. Juniperus Dod. 852.

Le bois de Genièvre, les fommités des branches & les baies font en ufage. La décoction du bois eft prefque auffi fudorifique que celle de faffafras: on en coupe une once par petits morceaux, qu'on fait bouillir dans trois chopines d'eau, & réduire à une pinte; on la fait boire enfuite par verrées dans les maladies où il eft néceffaire de purifier le fang par l'infenfible transpiration : il eft bon, quand faire fe peut, d'y ajouter une petite poignée de baies bien mûres, & un peu concaffées. On prépare avec la décoction du bois un demi-bain, qui foulage les goutteux. Les fommités du Genièvre, bouillies dans le vin, le rendent propre à faire uriner; & quelques auteurs affurent avoir foulagé des hydropiques par

l'ufage de ce vin: Tragus, Mathiole & Simon Pauli font de ce fentiment; & M. Tournefort en a vu guérir avec les pilules faites avec deux parties d'aloès & une de baies de Genièvre. Les baies de cet arbufte fourniffent à la pharmacie plufieurs excellens remèdes on en tire par la diftillation une eau fpiritueufe, & une huile effentielle qui nage deffus, & qu'on fépare : l'eau fe donne depuis deux onces jufqu'à fix: elle eft fudorifique, cordiale, hyftérique, ftomachique, carminative, apéritive & béchique. L'expérience fait connoître que le Genièvre eft propre à rétablir les fonctions de l'estomac, qu'il diffipe les vents & les matières qui caufent les tranchées; qu'il décharge les poumons d'une lymphe groffière qui caufe fouvent la difficulté de refpirer; qu'il emporte les obftructions des vifcères; qu'il provoque les ordinaires, & qu'il fait paffer les urines. Demi-gros d'un mélange fait en forme d'opiat, avec les baies vertes de Genièvre pilées avec du beurre de mai, & pris tous les matins à jeun, foulage beaucoup les afthmatiques. Pour la paralyfie, prenez une livre de baies de Genièvre des plus nouvelles, & encore vertes, autant de vers de terre noyés dans l'eau de beurre, autant d'eau-de-vie; infufez vingt-quatre heures dans un pot de terre neuf; preffez enfuite, & en tirez le fuc, dont vous frotterez la partie paralytique. La graine de Geniè vre bien pilée, & mêlée avec de la graiffe de porc, puis bouillies enfemble dans un pot de terre bien bouché, fait un onguent admirable pour la teigne des enfans; il faut les purger fouvent avec trois ou quatre grains de diagrède, & autant d'aquila alba en bol dans un peu de confiture. En un mot, le Genièvre paffe dans l'efprit de plufieurs perfonnes pour un remède univerfel. On en fait un extrait qu'on peut appeler la thériaque des pauvres, parce qu'elle eft facile à faire, & coûte peu; la dofe eft

depuis un gros jusqu'à deux. Quelques-uns l'appellent la thériaque des Allemands: on l'emploie dans la thériaque réformée, dans laquelle on la préfère au miel. Cet Abrégé ne me permet pas d'en dire davantage fur toutes les autres préparations & les propriétés du Genièvre, dont l'usage eft fi commun; car on en fait une teinture, un ratafia, un élixir, un miel, une conferve: on en mange trois ou quatre grains après le repas, pour les vents, & pour aider la digeftion. On le couvre de fucre, & on en fait des dragées; enfin on le brûle pour chaffer le mauvais air, & on enveloppe les jambes enflées des convalefcens avec des linges expofés à fa fumée; cette fumigation les fortifie, & facilite la tranfpiration.

Le Genièvre entre dans plufieurs confections cordiales, comme dans l'élixir de vie de Fioraventi, dans l'élixir de tribus, dans l'élixir peftilentiel de Sennert, dans celui que Zwelfer a nommé l'élixir afthmatique, dans l'électuaire de Justin, dans l'opiat de Salomon de Joubert, dans l'huile de fcorpion de Mathiole, & dans plufieurs autres compofitions.

8. ANGÉLIQUE.

1. Angelica fativa C. B. 155; I. B. tom. iij. pag. 140. Imperatoria fativa Inft. 317. Smirnium Cord. Laferpitium Lac, Radix Spiritus Sancti, Agyrtarum Hoffm. Archangelica quorumdam. [ANGÉLIQUE DE BOHÊME OU DE JARDIN.]

2. Angelica filveftris major C. B. 155. Angelica filveftris magna vulgatior I. B. 3. 144. Imperatoria pratenfis major, Inft. 273. [ ANGÉLIQUE SAUVAGE.

La première espèce, que quelques-uns appellent archangélique ou racine du Saint-Efprit, à caufe de fes grandes vertus, nous étoit apportée autrefois de Bohême, où elle croît abondamment : elle vient auffi en France, & s'élève aisément dans nos jardins, où elle fe sème d'elle-même tous les deux ans. On emploie fa racine, les côtes de fes feuilles,

ou pour mieux dire leurs pédicules & fes femences! La racine & les feuilles ont une odeur mufquée très-aromatique. On les confit au fucre lorfqu'elles font fraîches; on les ordonne dans les fièvres malignes, dans la petite-vérole, dans les indigeftions, & pour les vents. La décoction d'une once de la racine sèche, bouillie dans trois chopines d'eau, & bue par verrées, eft fudorifique & cordiale; elle m'a réuffi plufieurs fois dans les fièvres pourprées. On donne auffi cette racine en fubftance & en poudre à un gros dans un demi-verre de vin, ou quelque autre liqueur appropriée. L'Angélique fauvage eft réfolutive; une poignée de les feuilles, broyées & appliquées fur les loupes, en les renouvelant deux fois par jour, les diffipe peu à peu. L'eau diftillée d'Angélique eft bonne pour les piquures des animaux venimeux, fur-tout fi on y applique les feuilles, pilées avec autant de celles de rue & du iniel. Quelques-uns emploient la femence d'Angélique comme les femences chaudes, & la mettent infufer avec les autres dans l'eau-de-vie, pour en faire un ratafia propre dans la colique venteufe les crudités, & dans les indigeftions. La racine d'Angélique de Bohême eft employée dans plusieurs confections alexitères, comme dans l'orviétan, dans l'électuaire du même nom de Hoffmann, dans l'antidote de Mathiole, dans la thériaque, dans l'opiat cordial de la Pharmacopée de Lyon, dans la confection thériacale de Mynficht, dans l'élixir de tribus, dans l'élixir peftilentiel de Crollius, dans l'élixir de vie de Mathiole & de Quercétan, dans la fleur des cordiaux ou le grand cordial de Batous, dans l'eau épidémique & dans le lait alexitère diftillé du même auteur, dans l'eau cordiale de Gilbert, dans l'eau anti-épileptique de Mynficht, dans l'eau célefte, dans l'eau prophylactique ou le vinaigre diftillé de Sylvius Deleboé, dans l'eau car

minative du même, &c. On lui fubftitue la racine de la feconde espèce, qui n'a pas tant d'odeur ni de vertu. Quelques-uns recommandent l'Angélique fauvage comme un bon remède dans l'épilepfie, à la dofe d'un gros de la racine en poudre, dans un verre de vin blanc, le matin à jeun.

IMPÉRATOIRE, Autruche, Benjoin François. Imperatoria major C. B. 156; I. B. t. iij. p. 137. Aftrantia Dod. 320; Cluf. Hift. cxxiv. Smirnion hortenfe Trag. 433. Herba Rena Cæf. Oftrutium Lon. Struthion Cord. Magiftrantia Cam. epit. 532.

On emploie ordinairement la racine de cette plante en décoction, à une once en poudre, & en fubftance à un gros, de la même manière que celle d'Angélique, & à peu près dans les mêmes maladies. J'ai vu de bons effets de fa tifane dans la rétention d'urine & dans la néphrétique; on en prend une poignée lorfqu'elle eft cueillie fraîchement qu'on fait bouillir dans deux pintes d'eau pendant demi-quart d'heure, & qu'on fait boire enfuite par verrées. Quelques-uns en font infufer demi-once dans chopine de vin blanc pendant la nuit; un verre de cette infufion eft fudorifique, & quelquefois diurétique.

L'Impératoire n'eft pas feulement diaphorétique; elle eft auffi ftomacale, cordiale, céphalique & fébrifuge demi-poignée de fes feuilles infufées dans une pinte de vin, dans un vaiffeau bien bouché, eft un remède utile aux enfans épileptiques; il faut leur en donner un petit verre le matin à jeun. Ce vin eft bon pour l'afthme, pour la colique venteufe, & pour l'hydropifie on le donne aux femmes en travail dans les Alpes. Avant la découverte du quinquina en France, la racine d'Impératoire paffoit pour fébrifuge. On tire par la chimie une huile effentielle des racines d'Impératoire, qu'on donne jusqu'à fix gouttes; l'extrait s'ordonne

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