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quartes, dans la vérole, & dans toutes les maladies où il eft néceffaire d'augmenter la tranfpiration & de pouffer les fueurs. Plufieurs préfèrent, avec raifon, l'écorce au bois; on la donne en fubftance en poudre fine, à un gros; on y ajoute la poudre de vipère & le mercure doux, de chacun vingt grains, avec fuffifante quantité de catholicon pour en faire un bol, qu'on prefcrit avec fuccès dans la gonorrhée invétérée. L'huile effentielle de Saffafras qu'on tire par le fecours de la chimie, fe donne dans les mêmes maladies, depuis quinze gouttes jufqu'à vingt.

16. SALSEPAREILLE ou SARCEPAREILLE.

Smilax afpera Peruviana, five Salfaparilla C. B. 296. Smilaci affinis Salfaparilla I. B. tom. ij. pag. 117. Sarçaparilla Offic. Smilax viticulis afperis Virginiana, folio hederaceo leni, Zarça nobiliffima Pluk. Juapecanga vulgò Sarçaparilla Pifon. 258. Mecaptali Paratla Hern. 288.

La Salfepareille croît dans cette partie de l'Amérique qu'on appelle Mexique; elle vient auffi dans le Bréfil & dans le Pérou. Cette racine eft la principale drogue de la tifane fudorifique qu'on ordonne dans la vérole on choifit celle qui eft rouffe en dehors & blanche en dedans, qui fe fend aifément par le milieu comme l'ofier; celle qui eft menue & de la groffeur d'une plume, eft préférable à celle qui eft groffe, qui vient de Marignan : cette dernière eft noirâtre. La dofe de la Salfepareille eft depuis une once jufqu'à deux, qu'on fait bouil lir dans trois ou quatre pintes d'eau, & réduire à la moitié on l'ordonne avec fuccès dans le rhumatifme & dans la goutte. Elle convient auffi dans Phydropifie; car cette racine a la propriété de deffécher on en fait bouillir deux gros coupés par petits morceaux, avec un poulet ou un morceau de veau pour faire deux bouillons; on y ajoute la racine fuivante, à pareille dose,

17. ESQUINE ou Squine.

China radix C. B. 296. Cina, Cinna Cæfalp. 423. Chine radix I. B. tom. ij. pag. 120. China orientalis feu Smilax afpere Chinenfis, Lampatam dicta, Hern. Dale.

Cette racine nous vient de la Chine & des Indes orientales. On l'emploie de la même manière & à la même dofe que la précédente; elle a les mêmes vertus, & on les mêle communément enfemble. La Squine eft préférable aux autres bois fudorifiques; elle eft plus douce, fans être moins pénétrante; elle convient aux maladies des enfans encore pleins de glaires, elle facilite la fortie des dents; elle eft convenable dans la gale, & détermine cette espèce de gourme qui coûte tant à fortir.

18. ZÉDOAIRE & ZERUMBETH.

1. Zedoaria longa C. B. 35. Zedoaria Ceylanica Camphoran redolens, Hort. Lugd. Bat. 636. Harankaka Xeylanenfium. Arnabi Veterum. Altera fpecies longâ radice Cord. Zaduaris, Zadvra vel Zadura quorumdam.

2. Zedoaria rotunda C. B. 36. Zerumbeth Serapionis, Lob. ic. 74. Zingiber latifolium filveftre, Hort. Lugd. Bat. 636. Zeiumber Garz. Valighuru five Zingiber filveftre Zeylanenfibus.

Kua Hort. Malab.

Ces deux racines, (que plufieurs croient être les différentes parties de la même) nous font apportées des grandes Indes, de l'île de Ceylan & de Malabar. La racine qui eft longue, nommée Zédoaire, paffe pour être le partie intérieure: celle qui eft plus près de la tige & vers le collet, eft plus renHée & prefque ronde; on la coupe en travers, & on nous l'apporte en cet état fous le nom de Zérumbeth. L'une & l'autre abondent en fel âcre, volatil & huileux, & font propres à pouffer les fueurs: elles conviennent auffi dans les maladies de l'eftomac; elles tuent les vers; elles font cordiales, hyftériques & béchiques. On les donne en infufion

dans

dans le vin blanc, ou en décoction dans l'eau com→ mune, depuis deux dragmes jufqu'à demi-once dans chopine, c'est-à-dire, dans une livre de liqueur: en fubftance & en poudre, la dofe eft de quinze à vingt grains. On en tire l'extrait avec l'efprit-devin ou l'eau-de-vie, qu'on donne à une dragme, & fon huile tirée par la diftillation, à quinze grains : on en prépare un vinaigre anti-peftilentiel.

La Zédoaire entre dans le vinaigre thériacal, dans le vinaigre fébrifuge ou l'eau prophylactique de Sylvius Deleboé, & dans la poudre réjouiffante.

19. OLIBAN, ou Encens mâle.

Thus five Olibanum Officinarum C. B. 501. Melax, Thus mafculum quorumdam. Lovan Arab. Conder Avicennæ Garz. & Linfc.

L'Encens mâle eft une réfine en larmes jaunâtres, laquelle, jetée fur le feu, exhale une odeur très-pénétrante & affez agréable. Elle coule d'un arbre qu'on ne connoît pas bien diftinctement, qui croît dans l'Arabie. On nous l'apporte des Indes orientales & de la Turquie. Cette drogue eft fudorifique, propre pour faire cracher dans l'afthme & dans la pleuréfie. On en met une dragme en poudre dans une pomme creufée à ce deffein; on la fait cuire enfuite près du feu, & on la fait prendre dans la pleuréfie, lorfqu'après deux ou trois faignées, le malade eft difpofé à la fueur; alors la fueur vient plus abondamment par ce remède, qui paffe pour un fpécifique dans cette maladie.

L'Oliban eft vulnéraire déterfif; on l'emploie dans plufieurs onguens, comme dans celui de bétoine, dans le divin & quelques autres. Il entre auffi dans la poudre de frai de grenouille de Crollius, dans la thériaque, dans le mithridat, dans les trochifques de karabé, dans les pilules de cynogloffe, &c.

P

PLANTES DIAPHORÉTIQUES Qui font rapportées dans d'autres Claffes.

N

On pourroit ranger entre les plantes Sudorifiques, la plupart des plantes Céphaliques & Aromatiques; car, comme elles abondent en principes volatils & huileux, elles font capables d'augmenter la transpiration & d'exciter la fueur, en agitant la maffe du fang au-delà de l'état naturel.

Une infufion de fauge, de romarin, d'origan, ou de quelque autre plante Aromatique, à laquelle on ajouteroit un peu de mufcade, de girofle ou de canelle, fait fuer abondamment; & les gens de la campagne, ou ceux dont les corps font robuftes, fe guériffent fouvent du rhumatifme avec cette forte de fudorifique : les perfonnes plus délicates, & qui agiffent avec plus de ménagement & de prudence, fe contentent d'employer ces plantes extérieurement, & fe font fuer à la vapeur d'une forte décoction d'herbes aromatiques dans un tonneau ou dans une espèce de boîte faite exprès. Ce fudorifique guérit quelquefois le rhumatifme le plus opiniâtre, fortifie les paralytiques, & foulage ceux qui font affligés de la fciatique.

Le marc du raifin eft encore un puiffant fudorifique; mais il faut s'en fervir avec difcrétion, & fe conduire par l'avis d'un fage médecin car les violens fudorifiques occafionnent quelquefois des fontes d'humeurs, qui caufent dans la fuite des ma ladies très-dangereufes.

Les feuilles d'Aune, de Frêne, de Bouleau, d'Hièble, de Sureau & plufieurs autres, échauffées dans un fac ou dans une étuve, deviennent un excellent fudorifique, en enveloppant le corps tout entier, ou la partie qu'on veut faire fuer, dans ces

feuilles ainfi échauffées : mais fouvent rien n'eft plus dangereux. J'ai vu mourir un homme dans l'effet d'un femblable remède; il étoit depuis quatre heures enveloppé dans des feuilles de Bouleau. Il ne faut s'en fervir que dans les cas de paralyfie froide ou de membres perclus, & encore avec prudence.

La racine de Bardane, en tifane, fe fubftitue avec fuccès à celle de Scorfonère, à la même dofe, furtout dans les fièvres malignes pourprées, & dans la petite-vérole. Voyez ci-devant la claffe des plantes Diurétiques.

Les fleurs de Sureau & celles de Prunier fauvage, diftillées dans le vin blanc, après une légère digeftion, fourniffent une eau fpiritueufe, dont cinq ou fix onces, données dans la pleuréfie, font fuer affez raisonnablement. Voyez ci-devant la claffe des plantes Purgatives.

Les habiles praticiens favent que l'Opium, mêlé avec les Aromates & les Volatils, devient un sudorifique excellent. C'eft un remède qu'il faut employer avec prudence & à petite dofe : il eft difficile de la déterminer en général, & je me contente ici de l'indiquer. Voyez ci-après la claffe des Narcotiques.

Coquelicot. Une forte infufion de fes fleurs, environ une poignée fur demi-fetier d'eau bouillante, prise comme le thé, avec un peu de fucre, eft un fudorifique affez doux, propre dans les fluxions de poitrine, la pleuréfie & les rhumatifines. Voyez cidevant la claffe des Béchiques.

Entre les plantes Cordiales, fur-tout celles qui nous font apportées des pays étrangers, il y en a plufieurs qu'on pourroit rapporter à cette claffe, comme la racine de contrayerva, celle de fénéka, celle de fpicnard, le bois de fantal, & quelques autres qui entrent dans la compofition de la thériaque, qui eft quelquefois fudorifique.

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