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thériaque, eft excellente pour faire fuer les peftiférés; il faut l'entendre de la fèche. Quelques-uns y ajoutent le diacode.

Simon Pauli affure qu'il a calmé les douleurs de la goutte, avec les raclures de cette écorce, appliquées fur la partie malade. C'est un remède excellent & für contre la brûlure. On en fait divers onguens: celui de Mathiole eft le meilleur : la defcription eft dans Garidel, (Hift. des Plant. d'Aix, pag. 423) auffi bien que celle de Zwelfer. Voyez auffi M. Tournefort, Hift. des Plant. de Paris.

Les fleurs de Sureau, bouillies dans l'huile d'olive, réduite aux trois quarts, foulagent les douleurs de la goutte.

Le Champignon qui vient fur le Sureau, appelé Fungus membranaceus, Auricula Juda five fambucinus, macéré dans l'eau Rofe ou d'Euphraife, eft bon pour l'inflammation des yeux, fuivant Schrodérus. D'autres auteurs l'infufent dans le vinaigre, & l'ordonnent en gargarifme pour l'efquinancie, auffi bien qu'appliqué extérieurement.

Simon Pauli dit que le vin dans lequel il a infufé, vide les hydropiques. L'Anatomia fambuci Martini Blochwifii, Med. Germ. nous apprend que la moëlle de Sureau eft propre pour vider le fable des reins, auffi bien que les eaux du ventre.

D. Hulfe donne la préparation d'une huile excellente pour la goutte. Rempliffez un vaiffeau de terre verniffé, de feuilles fraîches de Sureau fans les replier, & en les comprimant fouvent; couvrez-le enfuite & l'enfermez dans la terre pendant un an : vous y trouverez une croûte fur la fuperficie, & dans le fond une huile qu'il faut conferver précieufement pour le befoin.

Le fuc des tendrons des feuilles & de l'écorce moyenne, mis dans l'oreille à cinq ou fix reprifes, mûrit & fait fuppurer les abcès de cette partie.

Les feuilles échauffées entre deux tuiles chaudes & appliquées fur le front & les tempcs, guériffent la migraine. D. Crufe Angl.

13. HIEBLE, ou petit Sureau.

Sambucus humilis five Ebulus C. B. 456. Ebulus five Sambucus herbacea, I. B. tom. j. pag. 546. Ebulus Dod. 381. Chamaakte Diofc.

On emploie cette plante, comme la précédente; fa racine & fa femence purgent plus que celles du Sureau: deux gros de femence d'Hièble, infufés dans un demi-feptier de vin blanc, fans y joindre d'autre purgatif, vident abondamment les férofités, & conviennent dans le rhumatifme, la goutte & l'hydropifie. Prenez deux livres de feuilles fraîches, pilezles, & les faites bouillir dans une livre de beurre de mai, jufqu'à ce que l'herbe foit fèche & grefillée; paffez-les avec expreffion : vous en faites un onguent excellent pour la goutte.

Les feuilles d'Hièble, cuites dans l'eau commune, appliquées fur les hémorroïdes, entre deux linges le plus chaudement que le malade les pourra fouffrir les amortit & en appaife la douleur. La racine d'Hièble, coupée par petits morceaux, applatie avec le marteau, puis bouillie avec la lie du vin blanc pendant deux heures, fait paffer la goutte en deux ou trois jours. On la laiffe un peu refroidir, & on y trempe des linges dont on enveloppe les membres des goutteux, le plus chaud qu'ils peuvent le fouffrir, & on le réitère matin & foir. Ce remède m'a été communiqué par un curé charitable envers les pauvres malades, qui l'a fouvent employé avec fuccès. Les racines & les femences de cette plante entrent dans les compofitions hydragogues de Charas & de Du Renou,

14. AULNE NOIR, Bourgêne.

Alnus nigra baccifera C. B. 428; 1. B. tom. j. pag. 560, Frangula Dod. 784; Inst, 612; Park.

L'écorce moyenne, particulièrement de la racine, eft vomitive lorfqu'elle eft récente; quand elle eft fèche elle eft purgative; on la fépare de l'arbre dans le printemps, & on la fait fécher à l'ombre: on la donne en fubftance à un gros, & en infufion jusqu'à deux dans le vin blanc: on y ajoute quelque aromate ou ftomachique pour correctif, comme la canelle, ou l'anis, ou plutôt le fel d'abfinthe ou quelque autre fel fixe. Les gens de la campagne s'en fervent dans les fièvres intermittentes avec fuccès, parce que ce remède les purge par haut & par bas affez vigoureufement.

L'écorce de cet arbriffeau, broyée avec le vinaigre, guérit la gale & la deffèche en peu de temps, fi l'on s'en frotte deux fois par jour. Sa décoction dans le vinaigre eft bonne pour nettoyer les gencives des fcorbutiques, & pour préferver les dents de la pour

riture.

15. LIN SAUVAGE.

Linum pratenfe flofculis exiguis C. B. 214. Alfine verna, glabra, flofculis albis, vel potius Linum minimum, I. B. tom. j. pag. 453. Linum filveftre catharticum Gerard.

Cette plante n'eft pas d'un ufage familier en France; mais on s'en fert affez communément en Angleterre. On en fait infufer une petite poignée dans fix onces de vin ou de bière, ou bien on en fait une légère décoction, laquelle excite quelquefois le vomiffement, & purge ordinairement les férofités par le bas. On l'emploie dans l'hydropifie naiffante avec fuccès. Cette plante fe peut donner sèche & en poudre, à la dofe d'un gros, avec autant de crême de Tartre & demi-gros d'Anis; elle agit alors avec plus de douceur, fuivant l'obfervation de M. Boyle, rapportée par M. Ray. M. Tournefort la croit fébrifuge fon amertume lui a peut-être donné occafion d'en juger ainfi; & d'ailleurs fa qualité purgative & émétique autorife ce fentiment.

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16. TITHYMALE, Herbe à lait, Efule ou Ré

veille-matin.

Quoique toutes les espèces de Tithymale foient purgatives, on emploie principalement les fuivantes qui fe trouvent très-communément.

1. Tithymalus Cypariffias C. B. 291. Efula Offic. Cæfalp. 374. Tithymalus cupreffinus five humipinus Lob. ic. 356.

2. Tithymalus latifolius Catapucia diftus, Hort. Lugd. Bat. Lathyris major, C. B. 293. Lathyris five Catapucia minor, I B. t. iij. App. 880. Efula major, Rivini. [ EPURGE, CATAPUCE.] 3. Tithymalus amygdaloides, anguftifolius, Tab. ic. 591. Tithymalo maritimo affinis, Linaria folio, C. B. 291. Alypum Cam. epit. 985. Alypum Mathioli. Tithymalis affine I. B. tom. iij. pag. 676.

On emploie ordinairement les racines d'Efule, fur-tout leur écorce. On la fait macérer dans le vinaigre pendant vingt-quatre heures; on la donne enfuite depuis un fcrupule jufqu'à une dragme en fubftance, & au double en infufion. On s'en fert avec fuccès dans l'hydropifie, la jauniffe, les obftructions des vifcères, les fièvres opiniâtres & les maladies rebelles. On prépare l'extrait des racines d'Efule avec du vin blanc ou l'efprit de vin, en y ajoutant quelques gouttes d'efprit de foufre ou d'huile d'anis; la dofe en eft d'un fcrupule. On tire auffi l'extrait des feuilles dans le vinaigre, dans la folution de crême de Tartre, ou dans les fucs de Coing, d'Ofeille, de Limons, ou autres acides; elles agiffent avec moins de violence que la racine. Le fuc laiteux de toute la plante, mis en digeftion avec le fel de Tartre, & puis épaiffi, fournit une matière qui vaut bien la fcammonée de Smyrne, laquelle eft fouvent altérée par des fucs de plantes âcres, mal préparés. Les femences d'Efule, furtout celles de l'Epurge, font d'un ufage familier dans la campagne; les payfans en prennent dix ou douze. C'est un violent purgatif, s'il n'eft corrigé par la coction avec le fel d'Abfinte, ou quelque autre fel fixe.

La femence de la troifième efpèce de Tithymale eft capable d'irriter les inteftins & d'y caufer quelque ulcère, fi on ne la corrige avec le fel & le vinaigre, au rapport de Camérarius; ainfi c'eft un remède dangereux fa racine eft d'un ufage plus innocent, quoiqu'elle foit émétique & purgative comme celle d'Efule.

On diftribue à Paris, depuis quelque temps, un remède qu'on prétend fpécifique pour les fièvres, & que l'on a nommé, par excellence, la poudre fébrifuge. Celui qui la fait diftribuer en fait un grand fecret, & la vend très-cher: ce n'eft néanmoins autre chofe que la racine de cette plante mife en poudre, & donnée dans un bouillon trois jours de fuite. La dofe eft d'un demi-gros à un gros pour chaque prife, fuivant la force ou la foibleffe du malade. Ce remède purge avec violence par haut & par bas; ainfi il n'eft pas surprenant qu'il guériffe la fièvre il ne convient pas aux femmes groffes, & encore moins aux perfonnes dont la complexion eft tendre & délicate. On peut faire le magiftère d'Efule avec l'efprit de vin, & en précipiter la réfine avec l'eau froide.

M. Garidel eftime fort le bol de M. Tournefort, que voici. Prenez demi-gros ou deux fcrupules' de racine d'Efule, autant de crême de Tartre, vingt grains de Mercure doux, avec fuffifante quantité de conferve d'Abfinthe, ou de marmelade de fleurs d'Oranges, pour en faire un bol, auquel on peut ajouter quelques gouttes de baume du Pérou; c'eft un purgatif affez bon.

Schroder, Hoffman & Ettmuller conviennent que la véritable Efule des anciens, eft le Tithy malus foliis pini, fortè Diofcoridis Pitiufa.

La racine d'Efule a donné le nom aux pilules de Efula de Fernel, dont la dofe eft d'un demigros. Cette racine entre auffi dans la compofition

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