ÆäÀÌÁö À̹ÌÁö
PDF
ePub

pliqués fur les parties affligées de la goutte, ont fouvent réuffi pour en calmer la douleur.

Les racines d'Ail, pilées dans un mortier, & ré duites en onguent avec de l'huile d'olive verfée peu à peu deffus, font un puiffant réfolutif pour les humeurs froides, & pour faire tomber les cors des pieds: la puanteur de cet onguent l'a fait nommer Moutarde du diable. Quelques-uns s'en fervent pour adoucir le cancer. Les payfans de Provence l'emploient pour faire mourir les vers; ils en frottent le nombril des enfans. Le fuc de l'Ail, mêlé avec du miel & du beurre non falé, guérit la teigne & la gale la plus opiniâtre ce fuc, mêlé avec du falpêtre & du vinaigre, fait mourir les poux. L'Ail a donné le nom à l'électuaire de Allio, eftimé pour les maladies contagieufes.

La Rocambole eft plus douce & plus en ufage dans les alimens. L'efpèce fuivante eft célèbre, & fe fubftitue, quand elle eft récente, au fpicanard mais elle n'en a pas, à beaucoup près, la

vertu.

3. Allium montanum latifolium maculatum C. B. 74. Allium Alpinum I. B. tom. ij. p. 566. Victorialis longa Cluf. Hift. 189. 2. FRAXINELLE ou Dictame blanc, Diptam.

Dictamnus albus vulgo, feu Fraxinella, C. B. 222; I. B. tom. iij. pag. 494. Fraxinella Cluf. Hift. 99; Dod. 348. Polemonium Tab. ic. tom. ij. pag. 96.

On nous apporte la racine de cette plante du Languedoc & de la Provence, toute sèche & mondée. Elle paffe pour cordiale & alexitère; elle poufle les fueurs, les urines, & même les ordinaires; elle fait auffi mourir les vers. L'expérience d'un herboriste de Sermaife près de Noyon, nommé Poulet, confirme ces vertus. Il fit jeter un ver de cinq à fix pieds de long à un paysan qui souffroit des douleurs d'entrailles exceffives, avec une faim canine, & cela en lui faifant ufer d'un firop

fait avec l'infufion de la racine de Fraxinelle pendant quelques jours. Le même herborifte fit vider deux crapauds à un autre payfan, dont l'un étoit déja corrompu & affez gros, & l'autre vivant & de la groffeur d'une noix; il les jeta par la bouche, avec deux écuellées de fang: ce malade fut guéri en même temps des fyncopes & des foibleffes dont il avoit été affligé, après avoir pris pendant quinze jours d'une tifane faite avec la racine de Fraxinelle, & avoir été purgé enfuite avec un émétique. Les fleurs & les feuilles de cette plante, prifes comme le thé, foulagent les perfonnes fujettes aux vapeurs on l'emploie en poudre à une dragme, ou en infufion dans fix onces de vin blanc jufqu'à demi-once : quelques-uns l'eftiment pour l'épilepfie, & pour les maladies du cerveau. La racine de Diptame entre dans plufieurs compofitions cordiales, entre autres dans l'orviétan, dans l'opiat de Salomon, & dans quelques autres antidotes. L'eau diftillée de toute la plante eft cosmétique.

Zwelfer & Charas ont raifon de fubftituer la Fraxinelle aux orobes pour les trochifques de fcille, qui entrent dans la thériaque.

3. CARLINE, Caméléon blanc, ou Chardon

nerette.

Carlina acaulos magno flore C. B. 38. Carlina caulifera vel acaulos I. B. tom. iij. pag. 64. Chamaleum album Math. Lugd. 1453. Carduus Xerantemos, flore albo ampliore acaulis, Mor. Oxon. Carlina altera Dod. 727. Cardopatium, Spina Arabica, Ixine quorumdam.

La racine de cette plante eft en ufage; on la croit propre pour les maladies contagieufes, pour la pefte, la petite-vérole, &c. Elle eft fudorifique, cordiale, apéritive, hystérique, & tue les vers. On l'emploie comme la précédente, à un gros en fubftance, & en infufion au double: on peut auffi s'en fervir en tifane, en faifant bouillir une once dans

quatre livres d'eau commune, réduites aux deux tiers. Elle eft utile dans l'hydropifie naiffante, dans l'afthme, & dans toutes fortes de fièvres. On mange les têtes de Carline en ragoût, de même que celles d'artichauts.

La Carline entre dans l'orviétan & dans quelques autres antidotes.

4. DOMPTE-VENIN.

Afclepias albo flore C. B. 30. Afclepias five Vincetoxicum multis, floribus albicantibus, I. B. tom. ij. pag. 139. Vincetoxicum Dod. 407. Hirundinaria Trag. 180. Hirundinaria flore albo Park. Ciffion, Ciffophyllon, Hederalis Ruel. 728.

La racine du Dompte-venin eft alexitère, fudorifique, apéritive & hyftérique ; les feuilles font réfolutives. On fait bouillir cette racine dans le vin, demi-livre dans une chopine, qu'on réduit au tiers cette décoction fait fuer, & foulage les hydropiques, au rapport de Tragus. La décoction d'une once dans une pinte d'eau commune, eft préférable à la fcorfonère dans les fièvres malignes. On prépare l'extrait des racines & des feuilles de cette plante, qu'on donne à un gros pour les mêmes maladies. Pour les tumeurs des mamelles, le cataplafme de l'herbe amortie, & mife deffus, eft très-utile. La racine en poudre eft déterfive, & nettoie les ulcères, comme celle de l'ariftoloche : quelques-uns la fubftituent à la racine de l'efpèce appelée ariftolochia tenuis, à laquelle elle reffemble par sa figure & par fon odeur.

5. ANTHORA.

Aconitum falutiferum feu Anthora C. B. 184. Antithora flore luteo Aconiti, I. B. tom. iij. pag. 660. Anthora Zedoaria, Aconitum falutiferum, Tab. ic. 112. Napellus Moyfis Avic.

La racine de cette plante paffe pour être le contre-poifon de l'aconit, & un remède propre pour guérir les morfures des bêtes venimeufes, & les bleffures empoisonnées; on la fait prendre en pou

dre dans le vin blanc, à un gros. Elle entre dans quelques compofitions alexitères.

6. DORONIC.

1. Doronicum radice fcorpii C. B. 184. Doronicum Romanum, Aconitum Pardalianches antiquorum, Dod. 437; Lugd. 1737. Doronicum majus Officinarum Ger. Doronicum latifolium Cluf

Hift. XVI.

Cette plante eft de peu d'ufage dans la pharmacie; il n'eft pas même trop fûr de s'en fervir intérieurement, car la plupart des auteurs conviennent que les chaffeurs s'en fervent pour tuer les loups. Les chiens & les autres bêtes à quatre pieds n'en mangent point fans danger : cependant Gefner a ofé en faire l'expérience fur lui-même; & on peut, après le témoignage de ce philofophe, en ufer hardiment : il s'en fervoit avec fuccès dans l'épilepfie & le vertige, la mêlant avec le gui, la gentiane & l'aftrantia. Quelques-uns, après Mathiole, la croient propre aux morfures du fcorpion, à caufe de la figure de fa racine; elle entre même dans la compofition de quelques remèdes alexitères; & M. Ray, dans fon Hiftoire, affure que les gens de la campagne s'en fervent pour les vertiges.

On prétend que les danfeurs de corde mangent fouvent de la racine de Doronic pour fortifier leur cerveau, & fe garantir du vertige. La racine de cette plante eft employée dans la poudre de l'électuaire diambra de Méfué, dans celle diamargariti fri gidi, dans celle diamofchi dulcis de Méfué, dans l'électuaire de gemmis du même, dans le philonium perficum, & dans la poudre de l'électuaire latificans de Rhafis.

L'efpèce fuivante s'emploie indifféremment au lieu de la première.

2. Doronicum radice dulci C. B. 184. Doronicum folio fubrotundo ferrato I. B. tom. iij. pag. 17. Doronicum 111. Auf triacum 15. Cluf. Hift. XVII.

7. GRAINE D'ECARLATE, Kermès.

Chermes, Kermes, Coccum infectorium, Coccus Baphica, Granum tinctorium, Scarlatum Officin.

Cette drogue eft une forte de tubercule ou petite coque rouge & luifante, de la groffeur d'un grain de genièvre elle fe trouve fur les feuilles de l'efpèce fuivante de chêne vert.

Ilex aculeata cocciglandifera C. B. 425. Ilex coccigera I. B. tom. j. pag. 106. Coccus infectoria Lob. ic. 153. Granum & Coccus Baphica Anguil. Kermes feu Chermes Officin.

On a cru long-temps que cette graine étoit une baie ou une espèce de fruit; mais on a découvert que c'étoit un tubercule attaché aux feuilles de cet arbre fon origine vient de la piquure des infectes, à l'occafion de laquelle le fuc nourricier de l'arbre étant extravafé s'épaiffit, & forme de petites veffies par le gonflement & la dilatation de l'écorce déliée des feuilles; ces veffies deviennent, par la fuite, dures, rondes, & femblables à des fruits: l'infecte dépofant affez ordinairement quelques œufs après s'être nourri de ce fuc, il s'en trouve d'enveloppés dans cette liqueur, & enfermés dans la veffie qui leur fert de matrice, dans laquelle, après être éclos, ils confomment la fubftance qui s'y étoit amaffée; de forte qu'il ne refte qu'une eau vide & légère. Ces arbres font communs dans le Languedoc & la Provence; on a foin de ramaffer le Kermès fitôt qu'il eft mûr & d'un beau rouge; on l'arrose de vinaigre avant de le laiffer fécher : on fait mourir, par ce moyen, les vers, & on conferve ainfi le fuc de ces tubercules.

La Graine d'Ecarlate eft également utile à la médecine & aux teintures: on prépare dans le pays un firop avec fon fuc exprimé & repofé, & partie égale de fucre: ce firop a donné le nom à la confection d'alkermès, qu'on ordonne avec fuccès dans les fyncopes, les palpitations de cœur, & les dé

« ÀÌÀü°è¼Ó »