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Les fleurs cordiales, favoir, celles de Bourrache de Buglofe, de Violette & de Rofe, s'emploient par pincées en infufion, à la manière du thé.

Le Girofle, la Canelle giroflée, & quelques autres aromates étrangers, font auffi alexitères, & s'emploient dans les confections cordiales. Voyez ci-après la claffe des plantes Céphaliques.

Plufieurs plantes hystériques, comme la racine d'Acorus, les feuilles de Rue, les racines de Méum, de Valériane & d'Ariftoloche, font auffi cordiales, & font employées dans la thériaque, l'orviétan, &c. Quelques-uns mangent deux ou trois feuilles de Rue le matin à jeun, pour fe préserver du mauvais air. Voyez ci-devant la claffe des plantes Hyftériques.

SECONDE

PARTIE.

APRÈS avoir parlé, dans la première Partie de

cet ouvrage, des plantes qui agiffent fur les corps d'une manière fenfible, en chaffant les humeurs dégénérées par les voies deftinées à les évacuer; l'ordre que j'ai établi demande que cette feconde Partie traite des plantes dont les effets font moins fenfibles, & dont les qualités n'agiffent fur les humeurs qu'imperceptiblement : leurs vertus n'en font pas pour cela moins réelles & moins excellentes, ainfi que nous allons le démontrer dans le détail de cette feconde Partie, dans laquelle j'expliquerai les propriétés particulières de chacune de ces plantes,

DES PLANTES ALTÉRANTES.

On appelle en médecine plantes Altérantes, celles

qui, par une action particulière fur les humeurs, en rétabliffent la conftitution naturelle, & conféquemment la fanté : cette fanté ne confifte que dans ane jufte proportion des parties fluides du corps, avec les parties folides qu'elles arrofent; enforte que le reffort de celles-ci ne foit d'un côté, ni forcé, ni contraint par la trop vive impulfion de celles-là, ou ne foit au contraire, ni relâché, ni affoibli par leur lenteur & leur pareffe; car c'eft ce jufte équilibre & ce tempérament mefuré des unes & des autres, qui met le corps en état de faire fes fonctions avec la vigueur & la force qui font inféparables d'une fanté parfaite. La misère de l'homme eft telle, que cet état de perfection ne fe

foutient pas long-temps; & la vie feroit de peu de durée, fi l'Auteur de la nature, prévoyant cette décadence, n'avoit fagement préparé dans les alimens & dans les remèdes, les fecours propres à nous conferver.

Les plantes Altérantes en fourniffent la plus grande partie; leur nombre eft beaucoup plus confidérable que celui des plantes évacuantes, & leur manière d'agir différente. Les unes ont la propriété d'augmenter le mouvement des liqueurs lorfqu'il eft ralenti par leur épaiffiffement, ou par leur féjour dans les parties ce font elles que les anciens appeloient chaudes, parce que la chaleur eft, comme tout le monde le fait, le principe du mouvement. Les autres, au contraire, font capables de modérer la fougue & l'impétuofité des humeurs, lorfqu'elles font dans une agitation violente, & font appelées froides par cette raison. Les plantes odorantes & aromatiques, qui abondent en principes fulfureux & volatils, font du premier ordre celles qu'on nomme rafraîchiffantes, dans lefquelles le flegme & les parties groffières & mucilagineufes prédominent, font du fecond ordre. C'est ce qui avoit déterminé nos anciens maîtres à divifer les plantes Altérantes en chaudes & en froides.

Une autre manière de diftinguer ces plantes, eft par rapport aux parties principales dont elles foulagent les incommodités, & dont elles tirent leur dénomination: ainfi les plantes céphaliques conviennent à la tête & à guérir fes maladies; les ftomachiques font deftinées pour l'eftomac, & pour rétablir fes fonctions, lorfqu'elles font affoiblies; les hépatiques pour le foie; les ophthalmiques pour & ainfi des autres.

les yeux,

Il y a une troifième divifion des plantes Altérantes, eu égard aux maladies particulières qu'elles ont la propriété de guérir: c'eft de cette manière

qu'on diftingue les plantes fébrifuges, les anti-fcor butiques, & celles qu'on croit fpécifiques pour certaines maladies particulières.

La divifion que j'ai adoptée renferme toutes les autres, & m'a paru plus méthodique, en ce qu'elle eft conforme à la pratique de la médecine, par rapport aux parties fouffrantes qu'elle doit foulager, & aux maladies qu'elle fe propofe de guérir. C'est dans ce deffein que j'ai féparé les plantes Altérantes en deux fections.

Dans la première, j'ai compris celles qui font employées pour les différentes parties du corps, ou qui font deftinées à guérir particuliérement certaines maladies; & je les appelle Altérantes du premier ordre.

Dans la feconde, j'ai rangé les plantes qui font propres à plufieurs parties du corps, & à plufieurs maladies en général, foit qu'elles foient appliquées extérieurement, foit qu'elles foient prises intérieurement; & je les ai nommées Altérantes du fecond ordre.

SECTION

PREMIÈRE.

er

PLANTES ALTÉRANTES DU I. ORDRE.

PREMIÈRE CLASSE.

PLANTES CÉPHALIQUES ET AROMATIQUES.

LES

Es plantes Céphaliques font ainfi nommées, parce qu'elles font propres aux maladies de la tête, appelée en grec xoan; elles conviennent fur-tout

à celles du cerveau, comme l'apoplexie, la para. lyfie, l'épilepfie, la léthargie, & la plupart des m ladies du genre nerveux, qui font accompagnées de mouvemens convulfifs.

Entre ces plantes, il y en a plufieurs qui ont une odeur forte & pénétrante, defquelles on tire par l'analyfe chimique des principes actifs & une portion confidérable d'huile effentielle. On appelle ces plantes Aromatiques, & on les emploie avec fuccès dans les maladies dont on vient de parler, nonfeulement intérieurement, en fubftance & en infufion; mais encore à l'extérieur, appliquées en fomentation.

Les plantes appelées Céphaliques peuvent auffi être regardées comme anti-fpafmodiques, puifque plufieurs d'entre elles conviennent dans les convulfions, agacemens, irritations, tiraillemens, douleurs, étouffemens, fyncopes, évanouiffemens, foibleffes, toutes maladies du genre nerveux, & très-connues dans la pratique. Il eft peu de maladies qui exigent de la part des médecins plus de circonfpection, d'expérience & d'habileté, même d'une certaine fagacité pour en diftinguer les variétés & pour les guérir.

Le cerveau, cette maffe pefante, blanche & pulpeufe, fi fouvent difféquée par les anatomiftes & fi peu connue; ce centre des opérations de l'ame, des fens, de la volonté & du mouvement, eft fujet, ainfi que les nerfs qui font fes agens, à une multitude prefqu'infinie de maladies. Ces maladies en général font, fuivant le langage des médecins, idiopathiques ou fympathiques, c'est-à-dire, qu'elles font ou propres au cerveau, ou elles lui font communiquées par les autres parties avec lefquelles il eft uni, par le moyen des nerfs, ces cordons élaftiques, fi actifs, fi fenfibles, fi fufceptibles des moindres impreffions,

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