페이지 이미지
PDF
ePub

4. PIVOINE.

1. Paonia folio nigricante, fplendido, quæ mas C. B. 323. Paonia mas procerior I. B. tom. iij. p. 492. Paonia mas foliis nucis Gefn. Paonia mas Dod. 194. [PIVOINE MALE.].

2. Paonia communis vel fæmina C. B. 323. Paonia fæmina vulgatior I. B. tom. iij. pag. 492. Paonia famina altera Dod. 195. Aglaophoris Eliani quorumdam. [PIVOINE FEMELLE.]

Ces deux espèces fe cultivent aifément dans les jardins, où elles fe multiplient de graine, & par leurs racines qui fubfiftent plufieurs années. On fe fert ordinairement de leurs racines & de leurs femences, & quelquefois des fleurs, dont quelquesuns tirent la teinture avec le vin blanc, qu'ils donnent jufqu'à quatre onces. L'ufage commun de ces parties, eft de les réduire en poudre après les avoir fait fécher à l'ombre, & d'en donner depuis un gros jufqu'à deux en bol, en opiat, ou de quelque autre manière : on ordonne auffi les racines en décoction & en infufion jufqu'à une once lorfqu'elles font fraîches; on les fait bouillir dans un bouillon au veau, ou dans une pinte d'eau, en forme de tifane. La Pivoine eft eftimée anti-épileptique, & très-propre pour les maladies du cerveau, pour l'incube, appelée du vulgaire le cochemart, & pour les mouvemens convulfifs. Cette plante pouffe auffi les ordinaires, les vidanges des accouchées & emporte les obftructions des vifcères. La racine entre dans la poudre de Guttète.

5. GUI DE CHÊNE.

Vifcum baccis albis C. B. 423. Vifcus Quercus & aliarum arborum 1. B. tom. j. part. ij. pag. 89. Vifcum Dod. 826. Lignum fanctæ Crucis quorumdam.

Cette plante naît fur l'écorce de la plupart des arbres, entre autres fur le chêne, le pommier, le poirier, le châtaignier, l'aubépin, &c. On préfère le Gui qui vient fur le chêne à tous les autres. M. Tournefort propofe des conjectures affez vraifem

S

blables fur la production de cette plante, & fur la manière dont elle fe nourrit: on peut confulter làdeffus fon Hiftoire des Plantes des environs de Paris. On emploie dans la médecine fon bois & fes fruits ou baies. Le bois fe met en poudre, & s'ordonne depuis un gros jufqu'à deux, ou coupé par morceaux & mis en infufion dans le vin blanc, à demionce fur fix onces de liqueur. Les baies font remplies d'un fuc vifqueux, dont les anciens fe fervoient pour faire de la glu; celle que nous employons préfentement eft faite avec l'écorce du houx: on choifit celle du milieu qui eft la plus tendre & la plus verte; on fa laiffe pourrir dans la cave; on la bat enfuite dans des mortiers, pour la réduire en une pâte qu'on lave & qu'on manie dans l'eau. Cette drogue eft très-réfolutive & très-émolliente, appliquée extérieurement : j'en ai vu de bons effets dans la goutte on l'étend fur des étoupes, dont on enveloppe la partie fouffrante; ce cataplafme adoucit les douleurs & diminue l'inflammation. Le Gui paffe pour un fpécifique dans l'épilepfie, & dans les maladies du cerveau : on eftime celui qui eft apporté d'Italie : il entre dans la poudre de Guttète.

Simon Pauli prétend que la poudre de Gui eft un excellent remède pour la pleuréfie, fondé sur l'expérience de Schenkius & d'Hoffmann. M. Ray le confirme, après le docteur Boyle: la dofe eft d'un gros dans l'eau de chardon-béni ce remède provoque les fueurs : la même quantité, prise à jeun dans un verre de vin blanc, après avoir préalablement faigné & fait vomir, guérit l'épilepfie, fi le remède eft continué long-temps.

Quelques auteurs prétendent que le Gui, pris de même dans le vin blanc, guérit la fièvre quarte. 6. PRIME-VÈRE, Primerole, Fleurs de Coucou.

Verbafculum pratenfe odoratum C. B. 241. Primula veris odorata flore luteo fimplici I, B. tom. iij. p. 495. Herba Para

lyfis Brunf. Offic. Artiftica Gefn. Hort. Dodetantheon Anguil. Alifma pratorum Col. Paralyfis vulgaris pratenfis, flore flavo fimplici, odorato, Park, Parad.

Rien n'eft plus commun que cette plante dans les prés & dans les bois, où elle fleurit dès le printemps: fes feuilles & principalement fes fleurs font en ufage; on les donne en infufion dans l'eau bouilIante, à la manière du thé, une bonne pincée dans fix onces d'eau, ou une petite poignée dans un bouillon de veau: leur eau diftillée fe donne à la dofe de quatre à fix onces, comme la plupart des autres. Cette plante a la propriété de fortifier les nerfs, de guérir la paralyfie qui eft légère, furtout celle de la langue & le bégaiement; le nom latin qu'on lui a donné le fait connoître : elle réuffit bien dans le rhumatifme & dans les maladies des jointures. On a remarqué qu'elle avoit quelque chofe de fomnifère, en ce qu'elle calme les vapeurs, & diffipe la migraine & les vertiges des filles mal réglées. Bartholin affure qu'il a guéri une perfonne paralytique du côté gauche, en lui faifant ufer de l'eau-de-vie de froment dans laquelle avoit bouilli la Prime-vère; on l'applique en fomentation.

M. Ray rapporte que le fuc des feuilles & des fleurs, mêlé avec pareille quantité de lait de vache, a guéri une douleur de tête invétérée, qui n'avoit pu céder à aucun remède.

Le cataplafme émollient auquel on a joint les fleurs de cette plante, eft très-propre pour appai fer les douleurs de la goutte. Elle entre dans l'onguent martiatum.

7. MOURON.

1. Anagallis phaniceo flore C. B. 252. Anagallis phanicea mas I. B. tom. iij. pag. 369. Anagallis terreftris mas, Thal, Corcorus, Grateve Theoph. [MOURON MALE A FLEUR ROUGE.]

2. Anagallis cæruleo flore C. B. 252. Anagallis cœrulea fa

mina, I. B. tom. iij. p. 369. [MOURON FEMELLE A FLIUR BLEUE.]

Ces deux espèces, qui ne diffèrent que par la couleur de la fleur, fe trouvent ordinairement dans les jardins, & dans la campagne fur le bord des foffés, le long des grands chemins : elles font également utiles dans la manie & dans l'épilepfie, fuivant Harthman, Mynficht, Rolfinfius, Michaël, Willis, &c. elles font utiles auffi dans la phrénéfie qui furvient aux fièvres continues. On emploie le Mouron par poignées dans les tifanes & dans les apozèmes qu'on ordonne aux hypocondriaques; leur eau diftillée a la même vertu. La teinture des fleurs faite avec l'efprit-de-vin, & l'extrait de toute la plante, fur-tout lorfqu'il eft mêlé avec celui des fleurs de mille-pertuis, font des remèdes qui ne font pas à méprifer dans l'épilepfie. Tragus affure qu'un verre de vin dans lequel on a fait bouillir légérement une poignée de Mouron, eft un bon remède contre la pefte; il faut que le malade fe tienne bien couvert dans fon lit, car il fait fuer cet auteur eftime le fuc de cette plante pour l'hydropifie, & pour les obftructions du foie & des reins.

Simon Pauli parle du cataplafme de Mouron bouilli dans l'urine, & appliqué fur les pieds & les mains des goutteux, comme d'un remède familier dans fon pays. L'eau diftillée du Mouron eft bonne pour les fuffufions des yeux; elle appaife les tranchées des enfans, & fait revenir les règles. M. Ray la donne comme un remède éprouvé, mêlée avec égale quantité de lait de vache, pour les phthifiques & ceux qui ont des abcès dans la poitrine.

Arnaud de Villeneuve prétend que la racine de l'espèce qui eft à fleurs rouges, mâchée, raffermit les gencives lorfque les dents branlent dans leurs alvéoles. Quelques-uns affurent que le Mouron eft

vulnéraire lorsqu'il eft appliqué extérieurement fur les morfures des animaux, & en même temps pris intérieurement en infufion : il entre dans le mondificatif d'ache.

8. CAILLE-LAIT, ou petit Muguet.

1. Gallium luteum C. B. 335. Gallium verum I. B. tom. iij. pag. 720. Gallium Dod. 355.

2. Gallium album vulgare Inft. Mollugo montana anguftifolia, vel Gallium album latifolium C. B. 334. Gallium album 1. B. tom. iij. pag. 721. Mollugo Dod. 354.

Ces deux efpèces fe trouvent ordinairement dans les prés, au bord des chemins & des allées des bois un peu découverts: les auteurs conviennent qu'elles font anti-épileptiques. La première espèce eft la plus recherchée : M. Tauvry l'eftime comme un fpécifique dans cette maladie, foit qu'on fe ferve de fa poudre jufqu'à un gros, foit qu'on emploie fa décoction, en mettant une poignée dans une pinte d'eau. Emmanuel Koenig prétend que l'efprit acide qui domine en elle, la rend propre à ralentir la trop grande raréfaction des efprits, & par conféquent à calmer les mouvemens convulfifs & irréguliers des nerfs : c'est cet acide qui lui donne sa propriété de cailler le lait, d'où elle a pris fon nom. On s'en fert communément en Catalogne pour l'épilepfie; quelques-uns la font prendre à la manière du thé pour la goutte. Le firop fait avec le fuc de fes fleurs, eft fort apéritif, & propre à provoquer les mois. Taberna-Montanus dit que la décoction de cette plante eft excellente pour guérir la gale sèche des enfans, pourvu qu'on les en basfine fouvent, ou qu'on leur en faffe un bain : cette plante paffe pour vulnéraire déterfive. On dit que l'ufage des fleurs de la feconde efpèce, en conferve ou en infufion, eft également utile aux épileptiques. L'efpèce à fleur jaune eft cependant plus en ufage, & on l'emploie non-feulement pour l'épi

« 이전계속 »