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14. THYM.

1. Thymus vulgaris latiore folio, C. B. 219. Thymum durius Dod. 276.

2. Thymus vulgaris folio tenuiore C. B. 219. Thymum vulgare rigidius, folio cinereo, I. B. tom. iij. part. ij. pag. 263. Thymum durius vulgare Park.

3. Thymus capitatus qui Diofcoridis, C. B. 219. Thymum Creticum five antiquorum I. B. tom. iij. part. ij. pag. 263. Thymum Cephaloton Dod. 276. [THYM DE CRETE.]

Cette dernière espèce eft la plus eftimée; mais elle eft fort rare en ce pays, & difficile à élever. Les anciens ne parloient que du Thym de Crète, car celui qui croît en Provence leur étoit inconnu. Diofcoride dit que fa décoction foulage l'afthme, tue les vers, pouffe les règles & les vidanges: étant mêlée avec du miel en manière de looch, elle fait cracher. Pline dit que l'odeur du Thym eft fi pénétrante, qu'elle appaife le paroxifme du haut mal extérieurement le Thym de Crète est réfolutif, & foulage la goutte fciatique, étant appliqué fur la partie fouffrante en manière de cataplafme, fait avec le miel, la farine d'orge & la poudre de Thym. On emploie cette espèce dans les anciennes compofitions où les auteurs l'ordonnent, comme dans la confection hamech, l'aurea Alexandrina, la poudre réjouiffante de Nicolas de Salerne, &c. Les autres efpèces de Thym font communes dans les jardins potagers; on les emploie dans les décoctions & dans les infufions aromatiques & céphaliques, dont on fe fert ordinairement en fomentation pour baffiner les parties nerveufes & mufculeuses trop affoiblies ou trop gonflées. Le Thym eft une des herbes fines des plus familières dans la cuisine, pour relever la faveur des viandes. Son huile effentielle eft fort eftimée; on en donne cinq ou fix gouttes dans deux ou trois onces d'une liqueur convenable, pour appaiser la colique venteufe, pour fortifier l'eftomac, & pour pouffer les

mois & les urines. C'eft auffi un excellent remède pour la douleur des dents qui font cariées : on en imbibe un petit coton qu'on met dans le trou de la dent gâtée; on l'y laiffe quelque temps; quand la douleur eft opiniâtre, on change de coton tous les jours. Elle entre dans le baume tranquille; elle eft plus agréable que l'huile de Thym de Crète. 15. SERPOLET.

1. Serpyllum vulgare majus C. B. 220. Serpillum vulgare I. B. tom. iij. part. ij. pag. 269. Serpyllum album 1. & IL Tab. ic. 36.

2. Serpyllum foliis citri odore C. B. 220; I. B. tom. iij. part. ij. pag. 270. Serpyllum citratum Tab. ic. 360. Thymum Latifolium Ger. [SERPOLET CITRONNÉ.]

Le Serpolet eft très-commun dans les prés; il a les mêmes ufages que le thym; fon odeur eft plus douce & moins pénétrante : celui qui fent le citron eft préféré pour la poudre céphalique, dont j'ai parlé ci-deffus on en tire auffi de l'huile effentielle, mais en moindre quantité que du thym.

La conferve des fleurs & des fommités de Serpolet, foulage ceux qui font fujets au vertige & à la migraine. Simon Pauli dit qu'en Danemarck on fe trouve bien de boire dans l'éryfipèle la décoction de Serpolet, qui dépure le fang, & pouffe par les fueurs ou par les urines. On laiffe macérer une poignée de Serpolet dans de l'eau commune, à laquelle on ajoute une cuillerée de bon miel blanc, pour le rhume & pour la toux opiniâtre. Paracelfe eftimoit la liqueur qu'on tiroit du Serpolet, diftillée avec l'efprit-de-vin, pour les fluxions catarrheufes & le rhume du cerveau. On dit que cette liqueur fait parler les muets, parce qu'elle eft utile dans la paralyfie de la langue.

M. Ray rapporte qu'elle eft merveilleuse pour faire recouvrer la parole aux apoplectiques, fur le témoignage du docteur Soame. Sylvius Deleboé employoit en pareil cas l'effence d'anis.

16. RO MARIN.

Rofmarinus hortenfis anguftiore folio C. B. 317. Rofmarinus coronarius fruticofus, five nobilior anguftiore folio, I. B. tom. ij. pag. 25. Rofmarinum coronarium Dod. 272. Libanotis coronaria Cord. Hyffopus Hebræorum quibufdam. Cafia nigra Theoph.

Le Romarin croît naturellement en Provence & dans les pays chauds; on l'élève dans nos jardins; fes fleurs & fes feuilles font d'ufage. L'eau de la reine de Hongrie, fi fameuse, eft tirée par la diftillation des fleurs de cette plante, mifes en digeftion dans l'eau-de-vie; quelques-uns y ajoutent les jeunes feuilles pour la rendre plus forte. Perfonne n'ignore les propriétés de l'eau de la reine de Hongrie, qu'on emploie fi univerfellement dans les défaillances, dans les étourdiffemens & dans les vertiges, dans les vapeurs hystériques & hypocondriaques; on en prend intérieurement deux ou trois gros (c'eft environ une cuillerée) dans un verre d'eau extérieurement on en frotte les tempes, le nez, & les parties nerveufes & mufculeufes affoiblies, ou affligées des douleurs de rhumatifme. Pour les contufions, les bleffures & les humeurs froides, le mal de dents, la gangrène même, on emploie cette eau avec fuccès. Les fleurs du Romarin qu'on appelle anthos, c'est-à-dire, fleurs par excellence, n'ont pas ici l'odeur & la vertu de celles qu'on recueille en Provence & en Languedoc. Les feuilles du Romarin bouillies dans le vin, fortifient les nerfs & les jointures; le vin aromatique, dont les chirurgiens fe fervent fi utilement en fomentation, pour diffiper l'enflure qui furvient aux plaies, eft fait avec les feuilles de Romarin, de thym, de fauge, &c. L'eau où les feuilles & les fleurs de Romarin ont macéré pendant la nuit, eft bonne pour la jauniffe & les fleurs-blanches, pour le relâchement de la matrice en injection ; & prife intérieurement, elle fortifie la mémoire & la vue,

Les feuilles prifes en infufion, à la manière du thé ou autrement, pendant un temps confidérable, font utiles dans les écrouelles, fuivant Ettmuller.

Borel prétend que les fleurs ou les feuilles cuites dans le vin, étant paffées (il faut y mêler un peu de miel, & les prendre en boiffon en fe mettant au lit) font un excellent remède pour les afthmatiques.

M. de Saint-Jacques, fameux médecin de la faculté de Paris, donnoit avec fuccès, dans les fièvres tierces, quatre à cinq gouttes d'effence de Romarin dans une liqueur convenable. Simon Pauli rapporte ce fait, comme l'ayant vu pratiquer dans l'hôpital de la Charité de Paris.

On fait avec les feuilles le miel appelé anthofat, qui fe donne à une once ou deux dans les vapeurs & dans la colique venteufe. Les fleurs de Romarin entrent dans le firop de ftæchas, dans l'opiat de Salomon & dans l'orviétan : l'huile effentielle eft employée dans le baume apoplectique.

17. SAUGE.

1. Salvia major an Sphacelus Theoph. C. B. 237; I. B. tom. iij. pag. 304. Salvia major Math. Dod. 290.

2. Salvia minor aurita & non aurita C. B. 237. Salvia minor auriculata I. B. tom. ij. pag. 305. Salvia nobilis Brunf. Sphacelus verus Theoph. Lugd. 880. [ SAUGE FRANCHE.]

3. Salvia folio tenuiore C. B. 237. Salvia Hifpanica odoTatiffima Camer. [SAUGE DE CATALOGNE.]

On élève aifément dans nos potagers les deux premières espèces de Sauge, qui croiffent naturellement en Provence & dans les pays chauds : leurs feuilles & leurs fleurs font d'un ufage très-utile, & très-ordinaire dans les décoctions & fomentations aromatiques, pour fortifier les nerfs, pour raffermir les chairs, ramollir les tumeurs, & pour diffiper l'enflure des plaies. Rulandus fe vante d'avoir guéri une femme épileptique par l'ufage du via

où l'on faifoit infufer la Sauge: ceux qui ont de la difpofition à la bouffiffure s'en trouvent bien. Lindanus prefcrit l'ufage de la Sauge dans le fcorbut, fur-tout fi l'on baffine bien les gencives avec moitié de fon jus, & autant de fuc de cochlearia. Chefneau ordonnoit la Sauge, avec autant de falfepareille & de balaufte, pour les fleurs-blanches. L'ufage de la Sauge eft contraire aux femmes groffes, parce qu'elle pouffe les règles. On prend l'infufion des feuilles intérieurement pour les vertiges, l'affoupiffement, & les autres affections du cerveau qui menacent de l'apoplexie, la paralyfie, &c. On choifit pour cela la Sauge franche, à laquelle on préfère celle de Provence on eftime encore davantage la Sauge de Catalogne. L'ufage de la petite Sauge à la manière du thé, eft très-familier; on en met une pincée ou un petit bouquet de huit ou dix feuilles dans un demi-fetier d'eau bouillante; on y ajoute enfuite un peu de fucre: cette boiffon, continuée plufieurs jours les matins à jeun, n'eft pas feulement propre aux maladies du cerveau, pour ranimer le mouvement des liqueurs & la circulation du fang; elle eft auffi très-utile dans la fuppreffion des règles & des urines, dans les indigeftions & les foibleffes d'eftomac, dans les vents & la colique, pour tuer les vers, pour débarraffer le poumon des afthmatiques, fur-tout fi on en fume les feuilles; en un mot, cette plante a tant de vertus, qu'elle paffe dans l'efprit de plufieurs pour une plante univerfelle, & propre à tous maux. Veflingius a renouvelé l'ancien remède d'Aétius pour le crachement de fang, qui eft de faire boire le matin deux verres de fuc de Sauge avec le miel; j'en aimerois mieux l'infufion. Simon Pauli l'ordonne faite dans le vin pour les maux de dents, fur-tout fi l'on y ajoute deux gros de bon tabac en gargarifme. L'onguent fait avec les feuilles de

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