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foit cette liqueur, & on en mettoit dans le creux de la main pour la tirer par le nez, pour le rhume du cerveau & l'enchifrenement : l'eau diftillée ou la fimple décoction peut fervir dans un befoin.

Les feuilles & les bouquets de fleurs de la Marjolaine fourniffent feules une poudre fternutatoire affez bonne elles entrent dans celle qu'on prépare ordinairement avec les autres errhines. Outre cette propriété, elle a celle de fortifier le cerveau, de pouffer les règles, de diffiper les vents, & d'appaifer la colique : on en tire l'eau diftillée & l'huile effentielle comme des précédentes, & on la donne à la même dose: elle entre dans la poudre céphalique, dans le vin aromatique, & dans les autres préparations propres à fortifier les nerfs, & à faciliter la circulation du fang & des autres liqueurs.

La poudre de Marjolaine, incorporée avec la marmelade d'abricot ou la conferve des fleurs d'orange, eft bonne dans l'épilepfie, dans le vertige pour le tremblement. La Marjolaine entre dans le firop d'armoise de Rhafis, dans le firop de bétoine compofé, dans la poudre xyloaloës de Méfué, &c.

&

23. MARUM.

Marum Cortufi, I. B. tom. iij. part. ij. pag. 242. Chamadris maritima incana, frutefcens, foliis lanceolatis, Inft. 205.

Cette plante eft d'une odeur très-pénétrante & aromatique; on la préfère à la marjolaine, avec raifon; car elle donne une huile effentielle plus abondante & plus forte; elle n'eft pas feulement céphalique, elle eft auffi fudorifique, cordiale, ftomachique & hystérique : on la met en poudre, & on en donne demi-gros en opiat ou en conferve, car elle eft fort amère. Elle entre dans les mêmes

compofitions que la marjolaine, dans les trochifques d'Hédicroi, & par conféquent dans la thériaque.

24. ORIGAN.

1. Origanum filvefire, Cunila bubula Plinii, C. B. 223. Origanum vulgare fpontaneum I. B. tom. iij. part. ij. p. 236. Agrioriganum five Onitis major Lob. ic. 492. Majorana filveftris

Park.

2. Origanum filveftre humile C. B. 223. Prod. 109. Origa num repens villofum Aurelianenfium, Hort. Reg. Par.

L'Origan a les mêmes ufages que la marjolaine, & eft employé de la même manière : la poudre de fes feuilles & de fes fleurs féchées à l'ombre, eft céphalique, & propre à faire couler par le nez la férofité: on fe fert avec fuccès de l'infufion de fes fleurs dans la fuppreffion des urines & des rè gles; elles font auffi cracher avec plus de facilité les afthmatiques, & ceux qui ont une toux opiniatre. Cette plante eft apéritive, incisive, hystéri que & ftomachique; car dans les indigeftions, les rapports aigres & les vents, fon eau diftillée, fon huile effentielle, le firop & la conserve qu'on prépare avec cette plante, font d'un fecours merveil leux. L'huile effentielle d'Origan eft très-agréable; elle réjouit les fens, & appaife les douleurs des dents, en mettant un coton qui en eft imbu, dans le creux de la dent qui eft gâtée. Dans le rhume du cerveau & le torticolis, on fait fécher l'Origan au feu, & on l'enveloppe tout chaud dans un linge, dont on couvre bien la tête.

L'Origan entre dans le firop d'armoife, dans l'électuaire des baies de laurier, dans l'onguent martiatum, dans le firop de ftoechas de Méfué, & dans la poudre diapraffii de Nicolas d'Alexandrie.

25. DICTAMNE DE CRÈTE.

Dictamnus Creticus C. B. 222. Dictamnus Cretica feu vera I. B. tom. iij. Part. ij. pag. 253. Dictamnum verum Dod. 281. Origanum Creticum, latifolium, tomentofum, feu Dictamnus Creticus, Inft, 199.

Quoique cette plante ne croiffe pas naturelle

ment en France, elle y eft fi commune dans les jardins, que j'ai cru la devoir placer après l'Origan, dont elle est une espèce. Ses feuilles & fes bouquets de fleurs font en ufage, non-feulement pour les maladies du cerveau & des nerfs, mais auffi pour celles de la matrice; car elle pouffe les mois, les vidanges, & facilite l'accouchement laborieux, au rapport d'Hippocrate & de Pline, qui croient qu'elle fait fortir le foetus mort. Jean Bauhin rapporte une observation de cette nature. Quelques-uns l'emploient dans les fièvres. On donne cette plante en poudre depuis une demi-dragme jufqu'à une, & en infufion dans le vin blanc, depuis deux dragmes jufqu'à demi-once. On en donne auffi la teinture à la manière du thé. Le Dictamne entre dans la thériaque d'Andromaque le père & dans celle qui eft réformée, dans le mithridat, l'orviétan, le diafcordium, dans l'opiat de Salomon, dans le firop d'armoife de Rhafis, dans la poudre diapraffii de Nicolas d'Alexandrie, dans la confection d'hyacinthe, & dans la poudre de l'électuaire de fafran de mars de Bauderon.

26. LAURIER.

1. Laurus vulgaris C. B. 460. Laurus I. B. tom. j. p. 409. Laurus & mas & fœmina Tab. ic. 950. Laurus tenuifolia Math. [LAURIER FRANC.]

2. Laurus latifolia platytera Diofc. C. B. 460. Laurus latifolia mas & fœmina Tab. ic. 951. [LAURIER ROYAL.]

On emploie indifféremment les feuilles & les fruits de ces deux espèces; la première eft plus commune en ce pays, il n'y a point de bon ragoût dans la cuifine, où fes feuilles sèches ne foient en ufage. On l'élève aifément dans nos jardins; c'eft pour cela que je ne l'ai point rangée dans les plantes étrangères, où elle pourroit être, car elle ne croît pas naturellement en France, mais en Efpagne, & du côté de Gibraltar. Le Laurier eft tout rempli

de fel âcre, volatil, huileux & aromatique, fur tout fes baies, dont on tire une huile excellente pour les maladies des nerfs, la paralyfie, les convulfions, la colique & la foibleffe d'eftomac. Cette huile fe tire par l'expreffion, par la coction dans l'eau bouillante, ou par la diftillation; & on la donne auffi bien intérieurement à petite dofe de dix ou douze gouttes, qu'on s'en fert extérieure ment en liniment. On tire auffi par la fermentation de fes fruits un efprit qui a les mêmes vertus. Les feuilles de Laurier fe donnent en infufion comme le thé, au nombre de cinq ou fix, ou en pou dre à deux gros: extérieurement elles entrent dans les fomentations avec les herbes aromatiques, pour fortifier les parties engourdies, dans les rhumatifmes, la paralyfie, &c. Les baies ont donné leur nom à l'électuaire de baies de Laurier, qui eft eftimé pour les coliques, & les maladies de la matrice. Elles ont donné auffi leur nom à l'emplâtre de baccis Lauri de Méfué; elles entrent dans l'or viétan, dans l'emplâtre de mélilot, dans l'électuaire de Juftin, dans l'aurea Alexandrina, dans la thériaque diatefferon de Méfué, dans la confection anacardine du même : fes feuilles entrent dans le martiatum, & dans l'emplâtre de bétoine; & fon huile dans l'onguent de Naples, dans l'emplâtre appelé manus Dei, dans celui de Paracelfe, dans l'emplâtre de grenouilles, & dans l'emplâtre flyptique.

27. DIGITALE.

Digilatis purpurea folio afpero C. B. 243. Digitalis purpurea 1. B. tom. ij. pag. 812. Campanula filveftris Tragi, 889. Aralda Bononienfibus Gefn. Virga regia major, flore purpureo, Cæfalp, 348; Park.

Cette plante n'eft pas en ce pays d'un ufage fi familier qu'en Angleterre M. Ray rapporte que les payfans s'en trouvent bien pour l'épilepfie : je

dis les payfans, car il faut être vigoureux & robufte pour s'en fervir, parce qu'elle purge par haut & par bas avec violence. La manière de s'en fervir eft d'en faire bouillir deux poignées, avec quatre onces de polypode de chêne, dans fuffifante quan tité de bière pour une prife; il faut en continuer l'ufage pendant quelque temps, & en prendre deux fois la femaine, particuliérement quand l'épilepfie est invétérée. Parkinson affure auffi que l'onguent fait avec le fuc de la Digitale eft propre pour les tumeurs fcrophuleufes. Cette plante eft vulnéraire; on s'en fert beaucoup en Italie pour réunir les plaies & nettoyer les ulcères : auffi aurois-je pu la mettre entre les vulnéraires; mais cette propriété particulière pour l'épilepfie, m'a déterminé à la placer dans cette claffe.

PLANTES ÉTRANGÈRES.

28. CANELLE.

1. Cinnamomum, five Canella Zeylanica, C. B. 408. Canella five Cinnamomum vulgare I. B. tom. j. pag. 446. Laurus Zeylanicus baccis calyculatis Hermanni, Raii Hist. 1561. Caffia cinnamomea Hort. Lugd. Bat. Arbor canellifera Zeylanica, cortice acerrimo, feu præftantiffimo, quæ Cinnamomum Officinarum, Breyni 2. Prod. Canella quæ Cuurdo Pif. Mant. Arom. 165. Kurandis Zeylanenfibus.

2. Cinnamomum, five Canella Malabarica & Japonenfis, C. B. 409. Caffia lignea Officin. Hern. 35. Caffia vulgaris Calihacha dicta, Pif. Mant. Arom. 165. Caffia lignea fufca, aromatici & glutinofi faporis, I. B. tom. j. pag. 451. Arbor canellifera Malabarica, cortice ignobiliore, cujus folium Malabathrum Officin. Breyn. 2. Prod. Carua Hort. Malab. tom. j. p. 107.

Ces deux espèces de Canelle nous font apportées des Indes orientales; ce font les écorces des branches de deux fortes d'arbres affez femblables par leurs feuilles au laurier royal. Les feuilles que nous employons dans la thériaque, fous le nom de malabathrum, paffent, fuivant quelques-uns, pour

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