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& faupoudrez le côté de la mie de la poudre cideffus, puis l'appliquez fur la région de l'eftomac, après l'avoir préfenté au feu; couvrez le ventre d'un linge chaud, avec une bande qui tienne cette croûte en état : ce remède eft bon pour la colique venteufe.

A la fin de l'accès d'une fièvre intermittente, quinze grains de Muscade' dans un verre de vin avec deux gros de fucre, provoquent & foutiennent une fueur abondante, & qui emporte la fièvre fi le malade a été préalablement faigné fuffifamment, & bien évacué par haut & par bas. Tout le monde connoît le fruftratoire du vin, de la Muscade & du fucre.

Les militaires croient qu'une noix Mufcade, avalée fur le champ de bataille lorfqu'on a été bleffé, peut garantir de la gangrène une plaie dont le panfement feroit trop retardé.

On tire par expreffion l'huile de Mufcade, qui a les mêmes vertus; on en frotte l'eftomac & les parties nerveufes qui font foibles : cette huile eft employée dans la thériaque réformée, dans les pilules de Charas, qui font propres pour la colique. La noix Mufcade entre dans les tablettes ftomachiques, dans la poudre aromatique rosat, & dans la poudre réjouiffante. Le Macis a les mêmes vertus, & entre dans les mêmes compofitions; &, outre cela, on l'emploie dans la poudre pour l'avortement, & dans celle pour la dyffenterie; il entre auffi dans l'orviétan, dans le diaphénic, & dans la bénédicte laxative.

32. STORAX.

Styrax folio mali Cotonei, C. B. 452. Styrax arbor I. B. tom. j. pag. 341. Styrax Lob. ic. 151.

Le Storax eft une gomme-réfine qui découle de l'arbre qu'on vient de nommer: on lui donne plu

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fieurs noms, favoir; Styrax rubra, Nafcaphtum, Tegname, Bufuri, Thus Judæorum.

On trouve dans les boutiques des droguiftes trois fortes de Storax ou Styrax. 1°. Le commun, qui n'eft que de la fcieure du bois, liée en morceaux avec quelques gommes; elle eft de petite valeur. 2o. Le Storax appelé Calamite, qui eft plus précieux; il eft en larmes & en morceaux rouges, luifans, femés de grumeaux blanchâtres, d'une odeur très-agréable. 3°. Le Styrax liquide, qui eft une compofition faite avec le Storax Calamite, le galipot, l'huile & le vin; il doit être d'un gris de fouris, d'une confiftance moyenne, ni trop folide, ni trop liquide, d'une odeur de Storax, mais moins douce & plus pénétrante : le meilleur est celui qui eft moins rempli d'ordures : cette efpèce de Styrax a donné fon nom à un onguent qui eft d'un grand ufage dans les hôpitaux, comme propre à nettoyer les ulcères fcorbutiques, & à prévenir la gangrène.

Le Storax Calamite nous eft apporté de la Syrie & de la Cilicie; il eft excellent pour fortifier le cerveau, les nerfs & les tendons; on le fait diffoudre dans de bon vin blanc fur un petit feu; on en met demi-gros dans fix onces de liqueur; on fait prendre cette folution aux malades; mais il eft plus ordinaire de le donner en bol, ou en opiat, à quinze ou vingt grains. Il eft utile dans l'afthme & dans la toux opiniâtre. On en tire une huile par la diftillation qui à les mêmes vertus, & dont la dose eft de huit ou dix grains.

Le Storax entre dans la thériaque & dans la poudre céphalique odorante. Les paftilles qu'on fait brûler comme un parfum précieux, fon compofées de parties égales de Storax & de benjoin quelques-uns y ajoutent d'autres aromates & drogues odorantes; les oifelets de Cypre de Charas font de cette nature

33.

33. BOIS D'ALOÈS.

Agallochum, Xyloaloës, & Lignum Aloës Officinarum, C. B. 393; I. B. tom. j. pag. 477. Tarum, id eft Xylo-Aloë fiffilis 3 Cord. Lignum Aloës quod palo d'Aguilla vel d'Agula, Linsc.

;

Plufieurs auteurs prétendent que l'arbre qui nous fournit le bois d'Aloès en donne de trois espèces, favoir; 1o. le bois d'Aigle, ou la partie qui eft immédiatement fous l'écorce: ce bois eft très-dur très-ferré, d'une couleur noirâtre, d'une odeur agréa ble; les Indiens en font des armes. 2°. Le cœur de l'arbre, qui eft plus réfineux, plus odorant & plus dur; c'est celui dont il s'agit, qu'on appelle proprement bois d'Aloès. 3°. Enfin, ce qui occupe la partie moyenne entre le bois d'Aigle & le bois d'Aloès: il eft femblable à un bois qui fe pourrit, & n'est d'aucun ufage. Cet arbre vient à la Chine quelques-uns croient que le bois de Cambac ou de Calambac eft le même, ce qui n'est pas éclairci. Le véritable bois d'Aloès eft couleur de café brûlé, mais plus brun: il s'enflamme à la chan➡ delle, & fa réfine fournit une odeur agréable: on le rape, & on en donne en poudre demi-gros, ou en infufion jufqu'à deux : il eft cordial & cépha lique, propre à fortifier le cœur & le cerveau, à réveiller les efprits & ranimer le fang; il eft aussi hystérique & ftomachique, car il tue les vers par fon amertume, & pouffe les mois : on l'emploie comme le fantal, auquel on le fubftitue. Il entre dans les trochifques d'alipta mofchata.

34. GALANGA.

1. Galanga major C. B. 35; I. B. tom. ij. pag. 738; Cluf, Exot. 211. Acorus feu Galanga major Fuchf. Iridis genus Cluf. in Acoftam. [GROS GALANGA, ou ACORUS.]

2. Galanga minor Officin. C.B. 35; I. B. Idem Cluf. Exot, ibid. Lavaudou Chinenfibus Linfc. [PETIT GALANGA.}

Ces deux fortes de Galanga font des racines qui nous fout apportées des Indes, de Malabar & da

la Chine: la première eft appelée mal-à-propos par quelques droguiftes Acorus, parce qu'on la fubftitue à cette racine : la feconde eft plus eftimée & plus en ufage. L'une & l'autre fe donnent en infufion dans le vin blanc jufqu'à deux gros, coupées par petits morceaux : cette infufion eft utile dans les maladies du cerveau, de l'eftomac & de la matrice. Cette racine abonde en fel âcre, huileux & aromatique c'eft pourquoi elle réveille les efprits, rétablit le levain de l'eftomac, & pouffe les mois. Elle entre dans l'orviétan, la bénédicte laxative, les tablettes courageufes, la poudre aromatique rofat, & dans la poudre réjouiffante.

PLANTES

A

CEPHALIQUES

Qui font rapportées dans d'autres Claffes.

LA La plupart des plantes Alexitères, fur - tout celles qui ont de l'odeur, comme l'orange, fes fleurs, l'amome, les cardamomes, les cubèbes, le fpica-nard, les fantaux, le fchonante, toutes ces plantes font céphaliques, étant très-capables de rendre au fang & aux efprits leur fluidité naturelle. Voyez ci-devant la claffe des Alexitères.

Entre les plantes Diaphorétiques, plufieurs font propres aux maladies du cerveau; l'angélique fauvage eft regardée par quelques auteurs comme un bon remède contre l'épilepfie; le geniévre, fur-tout fon huile effentielle & fon eau fpiritueufe, font eftimés pour abattre les abattre les vapeurs, diffiper les étour diffemens, réveiller les efprits, & pour rétablir le mouvement des nerfs. Voyez ci-devant la claffe des plantes Diaphorétiques.

Plufieurs plantes Hyftériques font employées dans les maladies du cerveau: la yalériane fauvage eft un

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remède des plus affurés contre l'épilepfie : la méliffe & fon eau diftillée eft d'un ufage très utile dans l'apoplexie, dans la paralyfie & dans les affections foporeufes : les fleurs de fafran, l'huile de rue & de fabine, font auffi propres à diffiper les vapeurs qui portent à la tête, & qui attaquent le genre nerveux : l'acorus, le calamus-verus, le camphre, &c. les gommes d'une odeur forte & pénétrante, comme l'affa-foetida, le fagapenum, le galbanum, l'opopanax ont auffi la même vertu, & on en fait des emplâtres, lefquels, appliqués fur la tête, foulagent la migraine, & modèrent les accès épileptiques & les mouvemens convufifs. Voyez cidevant la claffe des plantes Hyftériques.

La Toute-bonne, Sclarea. Deux poignées de fes feuilles & de fes fleurs, infufées dans une livre de vin blanc, font très utiles dans l'épilepfie. Voyez ci-après la claffe des plantes Ophthalmiques.

Le Mille-pertuis, Hypericum, l'Yvette Chamapitis, font auffi propres à rétablir le mouvement de nos liqueurs : l'infufion de ces plantes faite à la manière du thé, foulage les paralytiques & les goutteux. Voyez ci-après la claffe des plantes Vulnéraires, au chapitre des vulnéraires Apéritives.

La Benoite, Caryophyllata, là Germandrée, Chamadris, prifes de la même manière, font le même effet. Voyez ci-après la claffe des Fébrifuges.

L'Ofmonde, Ofmunda, paffe pour un remède propre à dénouer les enfans, & pour les maladies des jointures, auffi bien que les autres efpèces de fougère, foit en faifant boire l'eau diftillée de leurs racines aux enfans, à deux onces par jour pendant quelque temps, foit en les faifant coucher fur des paillaffes remplies de feuilles de fougère sèches. Voyez ci-après la claffe des plantes Hépatiques.

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