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doucement; cette graine s'imbibe de l'humidité fuperflue qui eft entre les paupières & le globe de l'œil, & la vue en devient plus éclaircie.

Le docteur Michel fait entrer cette plante dans fon effence pour guérir les fleurs-blanches; & Corbius en préparoit l'onguent fuivant pour les mêmes maladies.

Pilez autant que vous voudrez de cette plante avec quantité fuffifante de beurre frais, environ demi-livre de beurre par livre d'herbe; laiffez pourrir ce mélange, puis le faites bouillir, & le paffez par un linge; il en faut graiffer le bas-ventre, & faire ufer intérieurement de la même plante en tifane. Craton recommandoit cet onguent pour les fuffocations de matrice, fur-tout y ajoutant du tacamahaca. Schwenfeldius approuvoit fort la Toutebonne dans l'épilepfie, comme nous l'avons dit cideffus.

4. VERVEINE.

Verbena communis cæruleo flore, C. B. 269. Verbena vulgaris 1. B. tom, iij. pag. 443. Verbenaca recta Dod. 150. Herba facra Ang. Hierobotane mas Brunf. Columbaris Hermol. Herba Cephalalgica Hofn. Alt.

yeux,

On emploie toute la plante pour en tirer l'eau diftillée, qui eft très-utile dans les maladies des & fur-tout dans l'inflammation : le fuc de la Verveine éclaircit la vue, & nettoie les yeux comme l'eau diftillée. Outre cette propriété, cette plante eft vulnéraire, apéritive, déterfive, hystérique & fébrifuge : le vin dans lequel on fait infufer la Verveine pendant la nuit, eft propre pour la jauniffe & pour les pâles-couleurs; on en fait prendre le matin trois ou quatre onces à jeun. Cette plante eft commune dans les champs & le long des chemins.

L'herbe fraîche pilée, mife dans un petit fac de toile fufpendu au cou, foulage les douleurs de la

migraine, fuivant Riviere qui tient ce remède de Foreftus.

La décoction de Verveine en gargarifme guérit les ulcères des amygdales, au rapport de Grunlengius.

Chefneau employoit avec fuccès le cataplafme fait avec les feuilles de Verveine pilées, & mêlées avec la farine de feigle & le blanc d'oeuf, pour les tumeurs & dans les douleurs de la rate en l'appliquant fur la partie fouffrante.

Prenez une poignée de racine de Verveine, faites-la infufer pendant vingt-quatre heures dans demi-fetier de vin blanc, faites-la prendre avant le friffon, ou au commencement de l'accès de la fièvre; la fueur en fera plus abondante, & la guérifon plus prompte.

Pour faire revenir le lait aux nourrices, prenez demi-fetier d'eau de Verveine, & la faites prendre trois heures après fouper, & qu'on ne prenne au cune nourriture de la nuit.

Le fuc de Verveine, ou fon extrait, modère les accès des fièvres intermittentes, & les guérit quelquefois; on fait prendre un gros de cet extrait deux fois par jour, devant le friffon & fur le déclin de la fièvre les jours d'accès, & les jours d'intermiffion le matin & l'après midi : le fuc de la plante fe donne de même depuis deux jufqu'à quatre onces : dans les fièvres même qui ne font précédées d'aucun friffon, le quinquina mêlé avec le fuc ou l'extrait de Verveine, réuffit mieux que feul.

On prétend que l'eau diftillée, ou la décoction de cette plante, dans laquelle on a fait bouillir des écreviffes de rivière, prévient l'avortement. Le cataplafme de Verveine, appliqué fur le front ou fur la tête en manière de calotte, n'eft pas inutile dans la migraine, fur-tout lorfque les malades fentent un froid confidérable fur la tête. Les feuilles de Verveine pilées, mêlées enfuite avec la farine

du feigle & les blanc d'oeufs, font un cataplafme très-réfolutif : les feuilles feules, fricaffées dans la poële avec un peu de vinaigre, ou amorties fur la pelle chaude, & appliquées fur le côté, foulagent confidérablement dans la pleuréfie & dans la douleur de côté. La férofité qui s'échappe par les pores de la peau, jointe au fuc de cette herbe, rend les linges qui couvrent la partie d'une couleur rougeâtre; ce qui en impofe au peuple ignorant, qui s'ima gine que la Verveine attire au-dehors le fang extravafé fur la plèvre. La décoction de Verveine eft propre en gargarifme pour les maux de gorge: le fuc de cette plante, ou fon huile par infufion, guérit les plaies.

5. BLEUET, Aubifoin, Blavéole, Péroole, Barbiau, Caffe-lunette.

Cyanus fegetum C. B. 273. Cyanus I. B. tom. iij. pag. 22. Cyanus Flos Dod. 251. Lychnis agria & Flos frumenti Brunf. Baptifecula Trag. 506. Papaver Heracleum quorumdam.

Toute la plante eft en ufage pour les maladies des yeux; on en tire une huile diftillée, qu'on appelle eau de Caffe-lunette, parce qu'elle éclaircit la vue on emploie la fleur préférablement aux feuilles pour cette eau; elle eft excellente pour la rougeur & l'inflammation des yeux pour rendre cette eau active, on ajoute le fafran & le camphre. Le Bleuet fe sème de lui-même dans les terres labourables & dans le prés, où il eft très-commun.

Tragus affure qu'un demi-gros de graine de Bleuet en poudre, lâche le ventre. Quelques auteurs prétendent que la bière dans laquelle on fait bouillir une poignée de cette herbe, fur un verre de liqueur, devient très-apéritive & hépatique, & qu'elle guérit la jauniffe & la rétention d'urine.

Camerarius faifoit baffiner les gencives des enfans avec l'eau diftillée de cette plante, dans le temps que les dents pouffent, & y ajoutoit le fuc

d'écreviffe. Le même auteur foutient que les fleurs de Bleuet en poudre, font utiles dans le mal caduc; on en peut employer toute la tête, & en donner un gros ou deux pendant quinze jours. Le fuc de Bleuet mange peu à peu les taies des yeux: il y en a qui l'eftiment vulnéraire pris intérieure, ment à une once, lorfqu'on foupçonne du fang extravafé par quelque chute.

6. PIED-D'ALOUETTE.

Confolida regalis arvenfis, flore cæruleo, C. B. 142. Confolida regalis, flore minore, I. B. tom. iij. pag. 210. Delphinium fegetum, flore cæruleo, Inft. 416. Delphinium vulgare Cluf. Hift. 205. Flos Regius filveftris Dod. 252. Anthemis Eranthe mos, five Confolida Regalis, Lugd. 970. Buccinum & Delphinium alterum quorumdam.

Les blés font fouvent remplis de cette plante; fes fleurs font principalement en ufage : on les applique fur les yeux, après les avoir fait macérer dans l'eau-rofe; elles en appaifent l'inflammation. Taberna-Montanus dit que la conferve des fleurs de cette plante appaife les tranchées des enfans: quelques-uns prétendent que cette herbe eft vulnéraire apéritive.

Ettmuller, après Agricola, obferve que la décoction des fleurs de cette plante facilite l'accouchement; mais il confeille de la faire avec du vin, en y ajoutant les fleurs de Bleuet: il ajoute qu'elle eft bonne pour la fuppreffion d'urine, foit qu'on en boive la décoction, ou qu'on applique le marc fur le bas-ventre.

7. BRUYÈRE, Pétrole.

Erica vulgaris glabra C. B. 585. Erica vulgaris, humilis, femper virens, flore purpureo, I. B. tom. j. pag. 354. Erica 1. Math. 152.

Quelques praticiens affurent que l'eau de cette plante diftillée appaife l'inflammation des yeux; & Tragus foutient qu'elle eft bonne pour la colique.

L'huile de fes fleurs eft bonne pour les dartres du vifage, & appaife les douleurs de la goutte, au rapport de Clufius & de Taberna-Montanus. On prépare avec les feuilles & les fleurs de Bruyère, un bain vaporeux dont les goutteux reçoivent du foulagement.

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La Bruyère blanche ranime les forces, & eft bonne pour la gangrène, en infufion, intérieurement & extérieurement.

8. CHARDON A BONNETIER ou A FOULON. Dipfacus fativus C. B. 385; I. B. tom. iij. pag. 73. Care duus Fullonum five Dipfacus fativus Lob. ic. 17. Labrum Ve neris Math. Lugd.

Cette plante fe cultive & fe sème dans les champs par rapport à fes têtes qu fruits, qui fervent à ceux ομ qui préparent des ouvrages de laine, & particu lièrement aux bonnetiers. A l'égard de fon ufage en médecine, Tragus & plufieurs autres auteurs affurent que l'eau qui fe trouve dans la cavité formée par l'union de fes feuilles qui embraffent fa tige, eft excellente pour appaifer l'inflammation & la rougeur des yeux: elle eft utile auffi pour embellir & décraffer la peau. Schroder eftime la décoction de cette plante faite dans le vin, pour raffermir les rhagades ou gerçures du fondement.

Mayerne recommande la poudre de cette plante à la dofe d'un gros, prife dans la décoction de la même plante, ou quelque autre liqueur convenable, pour le crachement de fang.

9. TRÈFLE.

Teum

Trifolium pratenfe purpureum C. B. 327. Trifolium purpu vulgare I. B. tom. ij. pag. 374. Trifolium pratenfe flore monopetalo, Inft. 404. Trifolium pratenfe Tab. ic. 523.

Les prés font remplis de Trèfle, dont il y a un grand nombre d'efpèces différentes: j'ai connu une perfonne qui avoit plufieurs fois éprouvé avec fuc

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