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cès l'eau diftillée de l'efpèce de Trèfle dont les feuilles font marquées d'une tache blanchâtre en forme de cœur, pour les maladies des yeux, furtout pour appaifer l'inflammation & en diffiper la rougeur. Jean Bauhin fait mention de cette propriété c'est ce qui m'a déterminé à ranger cette plante dans la claffe des ophthalmiques. Il y en a qui affurent que la décoction de Trèfle eft utile aux femmes fujettes aux fleurs-blanches, & qu'elle appaife les douleurs & les tranchées des inteftins. Riolan eftime l'huile, par l'infufion de fes fleurs, pour appaifer les tremblemens des membres. A PLANTES ÉTRANGÈRES.

10. SARCOCOLLE, ou Colle-chair.

Sarcocolla C. B. 498. Sarcocolla Officinarum, I. B. tom.j. part. ij. pag. 308; Math. & aliorum.

La Sarcocolle eft une gomme qu'on apporte Marseille, qui coule naturellement d'un arbriffeau qui croît dans la Perfe & dans l'Arabie.

Cette gomme eft en très-petits grains & comme en pouffière, d'une couleur roufsâtre; on y trouve des grains blanchâtres, & d'autres tirant fur le rouge: fon ufage le plus ordinaire eft extérieur, pour les maladies des yeux, & pour réunir les chairs des bleffures, d'où vient le nom qu'on lui a donné. On la fait macérer dans le lait de femme, ou dans le lait d'âneffe, dont on baffine enfuite les yeux; ce remède appaife l'inflammation, diffipe les nuages & éclaircit la vue. M. Ray y ajoute un peu d'eau-rose & de fucre, & recommande qu'on l'applique fur les cils. Cet auteur donne cette gomme pour un bon aftringent dans les faignemens de nez. Elle entre dans plufieurs onguens, entre autres dans le mondificatif de réfine.

PLANTES

OPHTHALMIQUES

Qui font rapportées dans d'autres Claffes. ROSE. Son eau diftillée eft d'un usage très-familier dans la plupart des collyres. Voyez ci-devant la claffe des plantes Purgatives.

Plantain. L'eau diftillée de fes feuilles s'emploie ordinairement avec la précédente dans les collyres: on applique auffi les feuilles de Plantain fur les yeux pour en appaiser l'inflammation. Voyez ci-après la claffe des plantes Vulnéraires, au chapitre des Aftringentes.

Fenouil. L'eau diftillée de toute la plante s'emploie comme celle de la rofe & du plantain. Voyez ci-devant la claffe des plantes Apéritives..

Pouliot. Le fuc de fes feuilles éclaircit la vue & diffipe la chaffie, au rapport de Tragus. Voyez cidevant la claffe des Céphaliques.

Thé. L'infufion de fes feuilles paffe au Japon pour un fpécifique dans les maladies des yeux, & pour fortifier la vue. Voyez ci-devant la claffe des plantes Apéritives.

Le Camphre convient dans un grand nombre des maladies des yeux; il eft calmant, réfolutif, atténuant; il diffipe les brouillards qu'occafionne l'épaiffiffement des humeurs. On peut diffoudre quatre ou cinq grains de Camphre dans autant d'huile d'amande douce, & en frotter la paupière & les entours de l'œil tous les jours.

TROISIÈME CLASSE. PLANTES STOMACHIQUES ET VERMIFUGES.

L'USAGE a donné le nom de Stomachiques à des plantes qui, pour la plupart, font amères, & qui fervent à faciliter la digeftion des alimens, que doit procurer l'eftomac.

La raifon, qui n'eft venue en médecine qu'après l'expérience, explique facilement pourquoi les amers conviennent principalement à l'eftomac. La falive qui découle abondamment & prefque fans interruption des glandes de la bouche, du palais & de la gorge, le fuc gaftrique qui fe fépare dans les glandes de l'eftomac, dégénèrent bien fouvent, & perdent la qualité favonneufe qui leur eft néceffaire. La bile qui, mêlée avec toutes les humeurs du fang, leur communique l'action, la chaleur, l'activité qui lui eft propre, n'a pas toujours dans fes principes les propriétés qui lui ont mérité le nom de baume du corps dans les enfans, noyée dans une lym phe trop gluante & trop infipide, où tournant à l'aigre; dans les vieillards, defféchée & prefque coagulée, faute d'une humidité néceffaire, ou faute d'action de la part des vaiffeaux fecs & racornis; elle exige les fecours efficaces de l'art. C'eft par les amers qu'on ranime les fibres de l'eftomac, qu'on divife, qu'on atténue les liqueurs qui fervent à la digeftion, en humectant & en pénétrant les alimens; c'est par les amers qu'on remplace la bile en défaut, & qu'on s'oppose à la putridité qui permet aux vers de s'engendrer. Mais puifque les amers ont tant de vertus, il faut en conclure qu'ils ont beaucoup d'action; s'ils ont beaucoup d'action, il ne faut ni les prodiguer, ni les donner mal-à-propos. S'ils ne ren

contrent

Contrent à combattre aucun vice dans l'eftomac & dans les premières voies, ils occafionnent une chaleur brûlante, qui, paffant bientôt dans le fang, l'allumeta, échauffera la poitrine, la gorge, les reins, occafionnera des hémorroïdes, des pertes, des crachemens de fang. Ainfi tous ces élixirs, dont les noms fe multiplient fans changer de bafe, & par conféquent de nature, l'élixir de propriété, l'élixir de Stoughton, l'élixir de vie, l'élixir amer, le baume de vie, le baume du corps, &c. &c. &c. qui font tous des teintures d'aloès, de myrrhe; tous ces temèdes, difons-le librement, caufent autant de maladies réelles, qu'ils en guériffent d'imaginaires ou de factices. On veut manger, & manger par-delà le befoin c'eft un plaifir de plus; on a des dégoûts, des pefanteurs; la nature ne peut fuffire à procurer la digeftion de tout ce qu'on accumule dans l'eftomac; elle ne fournit point affez, ni affez tôt fes agens ordinaires : prenez, dit un prôneur à gages, prenez de l'élixir, & vous digérerez, vous n'aurez plus mal. Un honnête homme de médecin vous crie, faites diète, buvez de l'eau, mangez peu, laiffez reposer votre eftomac, attendez, fes forces reviendront. L'élixir fe prend, & fe prend tous les jours; & par ce perfide élixir, on ne fait plus quand on deviendra malade : le dégoût vous avertiffoit : la maladie vous atterre fans avertir: il faut prefque dans le même inftant multiplier des fecours quelquefois contradictoires. On faigne, on purge, on fait fuer, on fait vomir : les urines ne paffent pas, la tête fe prend, la poitrine s'engorge, &c. &c. &c. Mais brifons fur cette morale; ce n'eft point notre affaire. Les amers doivent être employés avec fobriété, c'est tout ce que nous voulions dire; & qui eft fobre en a rarement befoin, fi ce n'eft après une longue maladie, pour rétablir les forces perdues & rectifier les humeurs dégénérées.

Il eft bon de favoir qu'il eft des cas où les acides conviennent mieux que les amers, même comme Stomachiques. Le firop de vinaigre, le verjus, la limonade, fervent fouvent à réveiller un eftomac engourdi, affoibli, ou relâché. Voilà encore un de ces cas trop ordinaires, où tout le monde croit être médecin. La limonade a-t-elle réuffi à quelqu'un ? la limonade, vous dira-t-il, eft bonne pour la bile; prenez-en, je m'en trouve à merveille: mais la li monade refferre, coagule; votre bile ne coule pas, & vous l'arrêtez. Prenez-en, nous y confentons; mais feulement lorfque les fibres annoncent le relâchement, & les liqueurs la diffolution.

1. ABSINTHE, Aluyne.

1. Abfinthium vulgare majus I. B. tom. iij. pag. 168. Abfin thium Ponticum, feu Romanum Officinarum, feu Diofcoridis, C. B. 138. Abfinthium latifolium Dod. 32. [ ABSINTHE ORDINAIRE.]

2. Abfinthium Ponticum tenuifolium incanum, C. B. 138. Abfinthium Ponticum vulgare, folio inferiùs albo, I. B. tom. iij. pag. 175. Abfinthium tenuifolium Dod. 24. Abrotanum album five fæmina Cord. in Diofc. Abfinthium Galatium fardonium, Diofc. Lob. ic. 755. [PETITE ABSINTHE.]

3. Abfinthium feriphium Gallicum C. B. 139. Abfinthium feriphium tenuifolium marinum, Narbonenfe, 1. B. tom. iij. pag. 177. Abfinthium marinum quorumdam.

4. Abfinthium Judaïcum, &c. Voyez ci-après POUDRE

A VERS.

L'Abfinthe vient naturellement dans un terrein fec; elle s'élève aifément dans nos jardins : toutes les espèces en font amères & odorantes; elles font ftomacales, apéritives, hystériques, fébrifuges & vulnéraires déterfives. Celles qu'on emploie le plus ordinairement font les deux premières; la troisième eft commune fur le bord de la mer Méditerranée : dans la Provence & dans le Languedoc, on s'en fert affez familiérement. La quatrième espèce eft étrangère; nous en parlerons ci-après.

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