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en infufion au double. Sa vertu fpécifique eft de faire mourir les vers; elle a celle auffi de provoquer les ordinaires, & de fortifier l'eftomac. On la mêle avec fuccès dans les infufions purgatives, quand on foupçonne dans l'eftomac des matières glaireuses qui empêchent l'effet des purgatifs.

9. CAFÉ,

ou Cofé.

Caffe vel Coffee Officin. Evonimo fimilis Ægyptiaca, fructu baccis Lauri fimilis, C. B. 428. Bon vel Ban arbor, I. B. tom. j. P. 422. Coffee frutex ex cujus fructu fit potus, Raii Hift. 1691. Buna ex qua Alexandria potio fit, Cluf, in Garz. Cahue, Caona,

Bunchos.

Le Café eft un fruit ovale, qui renferme une ou deux femences, convexes d'un côté & plates de l'autre, avec une rainure ou fillon dans leur longueur elles n'ont ni odeur ni faveur fenfible. L'arbre qui porte ce fruit croît dans l'Arabie heureufe.

Son ufage eft familier à toutes les nations : on le fait rôtir, on le réduit en poudre, & on le fait bouillir enfuite dans de l'eau commune, comme tout le monde le fait; on verfe la liqueur par inclinaifon, & on y ajoute du fucre à difcrétion. Cette boiffon se prépare dans des maifons particulières, plutôt pour la fenfualité & comme une boiffon délicieuse, que pour la néceffité & comme un remède. Ce n'eft pas que le Café ne foit utile pour la fanté, & n'ait de grandes vertus, entre autres celle de fortifier l'eftomac, d'accélérer la digeftion des alimens, d'appaifer les maux de tête, & d'abattre les vapeurs du vin : il rend la mémoire & l'imagination plus vives, & fortifie le cerveau; il provoque les ordinaires & pouffe les urines; enfin il purge par le ventre quelques perfonnes. Mais toutes ces propriétés n'ont lieu qu'autant qu'on prend le Café par remède & avec modération; car ceux qui en ont contracté une trop forte habitude par un ufage journalier, n'éprouvent plus

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ces effets; fon ufage exceffif eft même pernicieux, fur-tout à ceux qui ont la poitrine délicate, & de la difpofition à la pulmonie : les personnes maigres, vives & qui dorment peu, doivent s'en abftenir; car il maigrit confidérablement, il empêche de dormir, il épuife les forces, & rend impuiffans ceux qui en prennent avec excès, comme l'ont remarqué Willis & quelques médecins.

Une forte décoction des femences de Café fans les avoir brûlées, eft fort apéritive & bonne pour

les reins.

On altère le Café en poudre avec la croûte de pain rôti, le feigle, l'orge, les fèves & d'autres femences rôties; mais il eft aifé de le reconnoître à l'odeur & au goût, car ces drogues ne font pas une boiffon auffi agréable que le Čafé.

10. CHOCOLAT.

Chocolata Pif. Mant. Arom. 196. Succolata quorumdam. Le Chocolat eft une espèce de pâte sèche, faite avec l'amande d'un fruit appelé cacao, le fucre, & un mélange d'aromates en poudre : ceux qu'on emploie ordinairement font la vanille, la canelle & le girofle; quelques-uns fubftituent à la vanille, le mufc, l'ambre gris, le poivre de la Jamaïque, le roucou, le gingembre, &c.; d'autres ajoutent à la liqueur qu'on prépare avec le Chocolat, quelques gouttes de baume de Copahu ou de baume blanc du Pérou.

Cacao Acoftæ. Cacao five Cacavate Park. Amygdalis fimilis Guatimalenfis C. B. 442. Cacao America, five Avellana Mexi cana, I. B. tom. j. pag. 291. Cacahualt vulgò Cacao, Pif. Mant. Arom. 198. Cacava, Quahuilt five Arbor Cacavi cacavifera, Hern. 79. & feq. [ CACAO, GROS CARAQUE.]

Le Cacao qu'on apporte de l'Amérique, où il eft appelé Cacavi, eft l'amande d'un fruit qui en renferme jufqu'à foixante ou quatre-vingt, entaffées & arrangées à peu près comme les grains de

grenade. On prétend qu'il y a quatre fortes d'arbres qui portent le Cacao, dont le premier & le fecond font appelés cacahuaquahuilt, le troisième xuchicahuaquahuilt, & le quatrième tlacacahuaquahuilt: c'eft pour cela qu'on trouve chez les droguiftes de quatre fortes de Cacao. On préfère pour le Chocolat les amandes du premier & du fecond, appelé le gros & le petit caraque, parce qu'ils viennent de la province de Nicaraga: le gros caraque eft le plus eftimé & le plus en ufage; le troifième & le quatrième font appelés gros & petit Cacao des îles, parce qu'on les apporte des îles de l'Amérique & de Saint-Domingue. Le gros Cacao des îles n'eft bon qu'autant qu'il approche des qualités du gros caraque le petit Cacao des îles ne vaut rien.

Le Cacao eft la bafe du Chocolat: on le prépare mieux à Paris que dans les Indes & en Espagne. M. Lémery, dans fon Traité des Drogues fimples, & Monfieur fon fils, dans fon Traité des Alimens nous en donnent la préparation, que je ne répéterai point ici, étant affez connue de tout le monde. La coque de Cacao eft bonne en infufion pour la toux & pour faciliter les urines.

On tire du Cacao une huile figée ou beurre, qui eft fort en usage maintenant intérieurement pour la toux convulfive des afthmatiques, pour la dyffenterie ou ténefme; intérieurement pour les gerçures du nez & des lèvres, & pour les dartres. On en fait auffi des fuppofitoires très-utiles dans les hémorroïdes internes.

Vanilla, Vaynellos Officin. Aracus Aromaticus feu flos niger, Mexicanis Tlilxochilt, Hern. 38. Pif. Mant. Arom. 200. [ VANILLE.]

La Vanille eft la gouffe d'une plante à peu près semblable à nos haricots : lorfqu'elle eft sèche & mûre, les Mexicains & ceux de Guatimala & SaintDomingue, où cette plante croît, la cueillent &

la frottent avec de l'huile, de peur qu'elle ne fa brife & ne fe sèche trop; ils en forment enfuite des paquets de 50, 100, 110, pour nous les envoyer. Les Vanilles qu'on trouve recoufues & trop sèches, ne valent rien. (Voyez Pomet, Hiftoire des Drogues, pag. 208.) Les Indiens appellent la plante tlilxochilt, & la gouffe mecaxochilt. Hernandès affure qu'elle eft utile dans la fuppreffion des mois & des urines, qu'elle avance l'accouchement & pouffe les vidanges. Elle réchauffe l'eftomac, felon le même auteur, le fortifie, facilite la digestion, & diffipe les vents: il affure auffi qu'elle fortifie le cerveau, & qu'elle réfifte au venin.

On trouve à Paris deux fortes de Vanille; une plus petite qui vient du Pérou, & plus eftimée pour fon odeur; l'autre qui vient des îles de l'Amérique, & d'une odeur moins aromatique & moins pénétrante; elle eft plus longue & moins chère.

Orleana feu Orellana folliculis lapparceis, Hort. Lugd. Bat. Vrucu Pif. 133. Achiolt feu Medicina tingendo apta, Hern. 74< Arbor Mexicana fructu caftaneâ coccifera, C. B. 419. Mitella Americana, maxima tinctoria, Inst. 342. Daburi Cluf. Exot. 73. Bixa Oviedi ejusdem, 74. 82; I. B. tom. j. part. ij. pag. 440. [Roucou.j

Le Roucou eft une pâte d'une odeur d'iris ou de violette, qu'on nous apporte de la Cayenne, où on la prépare le mieux; on écrafe la graine rouge qui fe trouve dans le fruit de la plante que nous venons de nommer; on jette cette graine écra fée dans de l'eau chaude, qu'on remue jufqu'à ce qu'elle fe foit chargée de toute la teinture qu'elle peut prendre; on la laiffe repofer enfuite, & on fait fécher le réfidu ou fécule qui fe précipite au fond, dont on forme de petits pains qui fervent aux

teintures.

Le Roucou eft en ufage dans la médecine : Hernandès affure qu'il eft rafraîchiffant & aftringent, que la décoction de ce fruit appaife l'ardeur de la

fièvre

fièvre & modère la foif. On l'emploie avec fuccès dans les juleps rafraîchiffans, & pour arrêter le cours de ventre & la dyffenterie. Les Indiens mêlent le Roucou dans la compofition du Chocolat, pour lui donner de la couleur: on ne s'en fert point en France pour cet ufage.

Le Chocolat fournit une boiffon très-utile à ceux qui en prennent avec modération : il nourrit & fortifie l'eftomac, il aide à la digestion, il adoucit les âcretés de la poitrine, & convient dans le rhume & dans la toux opiniâtre. Les vieillards & ceux qui font d'un tempérament pituiteux, s'en accommodent mieux que les jeunes gens & que ceux qui font d'un tempérament vif & bilieux, parce que cette liqueur échauffe confidérablement, & empêche de dormir.

II. CACHOU, ou Terre du Japon.

Terra Catechu, Terra Japonica Officinarum.

Le Cachou eft une forte de pâte dure, sèche, d'un roux noirâtre, gommeufe & réfineufe, femblable à une pierre; d'une faveur amère & auftère au commencement, mais qui laiffe enfuite dans la bouche une impreffion douce & agréable. La nature de cette drogue n'eft pas bien connue; l'opinion la plus vraisemblable eft que le Cachou eft un fuc épaiffi par la chaleur, compofé des fucs d'areca, & de l'écorce verte d'un arbre épineux du Japon, appelé catechu : fa confiftance & fa faveur ont plus de rapport à un fuc épaiffi qu'à une terre, comme quelques-uns l'ont foutenu. L'areca eft le fruit de l'arbre que les auteurs ont nommé différemment. Voici fes fynonymes.

Palma cujus fructus feffilis Faufel dicitur, C. B. 510. Filfel & Fufel Avic. Faufel five Areca Palma foliis, I. B. tom. j. pag. 389. Arecifera nucleo verficolori, nuci mofchata fimili, Pluk. Avellana Indica verficolor, Park. Nuci Indica affinis Y

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