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fructus Cæfalp. 83. Areca five Faufel Cluf. Exot. 188. Pinang Bont. Panchmaraum Malab. Caunga Hort. Malab.

Paulus Ammanus, auteur moderne, foutient que le Cachou eft l'extrait de la régliffe des Indes, du calamus aromaticus & du fuc d'areca, qui leur communique fa couleur rouge; qu'il y en a de deux fortes: une qui eft la plus pure, laquelle fond aifément dans la bouche: l'autre eft plus dure & plus remplie de faletés : cette dernière n'eft d'aucun ufage. Le Cachou qu'on nous apporte des Indes occidentales a befoin de préparation; on le mêle avec le fucre candi, après l'avoir mis en poudre, une once de fucre pour deux onces de Cachou; on ajoute à ce mélange un grain d'ambre gris & autant de mufc, pour les perfonnes qui ne font pas fujettes aux vapeurs hyftériques; on incorpore cette poudre avec une quantité fuffifante de mucilage de gomme adragant, tiré dans de l'eau de fleurs d'orange, & l'on en fait une maffe qu'on forme enfuite en petits grains ou trochifques de figure différente, que l'on fait fécher.

Le Cachou ainfi préparé fe prend depuis douze grains jufqu'à demi-gros dans les indigeftions & dans les flux lientériques, dans la foibleffe d'eftomac & le relâchement des fibres; car c'eft un bon aftringent. Il eft propre auffi dans l'inflammation de la gorge, pour l'enrouement, & pour corriger la mauvaife haleine : les perfonnes fujettes aux rapports aigres, en prennent après le repas trois ou quatre petits grains : cet ufage leur eft utile, & convient auffi à ceux qui ont des vents & des crudités. L'ufage le plus ordinaire du Cachou eft dans les dévoiemens invétérés, après de longues maladies; on en donne dix-huit grains dans une taffe d'eau, avec un peu de fucre, après le repas, comme du café.

PLANTES

ON

STOMACHIQUES

Qui font rapportées dans d'autres Claffes.

N peut mettre au nombre des plantes Stomachiques, & qui font mourir les vers, toutes celles qui font amères & aromatiques; ainfi, entre les plantes cordiales & céphaliques, il y en a plufieurs qu'on emploie utilement pour fortifier l'eftomac & facili ter la digeftion, entre autres

L'Ail & la Rocambole ont la propriété de tuer les vers, & de corriger les crudités & les vents. Voyez ci-devant la claffe des plantes Alexitères.

L'Orange & le Citron. Leurs écorces, foit sèches, foit confites, font également utiles dans les indigeftions. Voyez la même classe.

Les Santaux & le Corail font auffi très-propres a détruire les aigreurs de l'eftomac, & à abforber les acides qui forment les matières glaireufes propres à faire éclore les vers & altérer la digeftion des alimens. Voyez ci-devant la même claffe des Alexitères. Entre les plantes céphaliques & aromatiques, le Thym, la Sauge, l'Hyffope, la Sarriette, le Laurier & quelques autres, ont auffi la vertu de détruire les matières vermineufes, & de rétablir le levain de l'eftomac lorfqu'il eft affoibli. Voyez cidevant la claffe des plantes Céphaliques.

Les plantes Céphaliques étrangères nous fournis fent des Stomachiques éprouvés : la Canelle, le Girofle & la Mufcade font d'un ufage familier dans la cuifine pour affaisonner nos alimens, & en aider la digeftion. Voyez ci-devant la même claffe.

La claffe fuivante, qui traite des plantes Fébris fuges, dont la plupart font amères, nous fournit d'excellens Stomachiques, La Gentiane, la petite

Centaurée, le Chamædrys, le Quinquina, font trèspropres à corriger les aigreurs, & à abforber les acides vicieux. Voyez la claffe fuivante.

La Fougère. Sa racine en décoction, ou fon eau diftillée, paffe pour un bon remède pour faire mourir les vers. Voyez ci-après la claffe des plantes Hépatiques.

La Rhubarbe eft un excellent Stomachique, & un très-bon vermifuge. Voyez ci-devant la claffe des plantes Purgatives.

QUATRIÈME CLASSE.

PLANTES FÉBRIFUGE S.

LE E nom de Fébrifuges, que l'ufage & l'expérience ont fait donner à quelques remèdes, pourroit faire croire qu'il y a des fpécifiques en médecine; cependant on n'en peut reconnoître aucun qui mérite ce nom, fi l'on excepte néanmoins le mercure: encore eft-il certain que la méthode d'employer ce remède, eft fort au-deffus du remède même, fous quelque forme qu'il foit donné. Qui eft-ce qui ignore que la multitude de guériffeurs qui fe mêlent de traiter la maladie vénérienne, ne fert bien fouvent qu'à la multiplier & à l'éternifer, bien plus par la mauvaise manœuvre du traitement & des prétendus fecrets, que par la faute d'un remède trèsefficace?

Le quinquina & les autres amers, ordinairement employés dans la cure des fièvres intermittentes ne les guériffent pas par une vertu fpécifique, puifque très-fouvent ils les augmentent, les irritent, & les font dégénérer en fièvres continues ou inflammatoires, parce qu'ils font employés fans méthode,

fans connoiffance & trop précipitamment. Qu'on ne s'étonne donc plus fi, lors de la découverte du quinquina, il s'éleva tant de voix contre ceux qui cherchoient à en établir l'ufage fans examen & fans reftriction. Que les beaux-efprits apprennent une bonne fois à ne parler que de ce qu'ils favent; qu'ils s'épargnent de vaines déclamations contre la médecine & les médecins. Il n'appartient à parler d'un art qu'à ceux qui le possèdent: Quam quifque norit artem in hac fe exerceat. On fait maintenant que le quinquina ne chaffe la fièvre que lorfqu'elle eft prefque gué rie, & que fa vertu tonique n'agit jamais avec plus d'efficacité, que lorsqu'il paroît qu'il n'y a plus rien à faire. Les fièvres intermittentes, dans le traitement desquelles on emploie les Fébrifuges, font prefque toujours occafionnées par la mauvaife difpofition & l'embarras des premières voies. Lorfqu'on a pu fans rifque les évacuer, qu'on commence à s'appercevoir que par les faignées, les délayans, les émétiques, les accès font diminués ou affoiblis, que la rémiffion eft plus longue; alors, pour prévenir de nouvelles rechutes, rectifier les humeurs, rétablir le reffort des fibres dérangées dans leur mouvement, l'ufage des amers ou fébrifuges doit être admis; & entre tous les fébrifuges, le quinquina doit, fans contredit, avoir la préférence. Il eft cependant des cas, rares à la vérité, & des répugnances particulières qui n'admettent jamais le quinquina, & qui permettent les autres fébrifuges, tels que l'extrait de petite centaurée, de gentiane, de chamædrys, &c. &c.

Quoiqu'en général il ne foit pas prudent, même dans les fièvres intermittentes, de brufquer l'ufage des fébrifuges avant le fixième ou feptième accès, on rencontre des cas où leur violence, les fymptômes dont ils font accompagnés, les vomiffemens, les palpitations de coeur, les friffons convulfifs,

exigent de fe preffer davantage; mais il faut, fur ces précautions délicates, s'en rapporter aux médecins expérimentés; l'art qu'ils pratiquent est un art long, difficile, compliqué, qui exige beaucoup de jugement, de prudence, de célérité, & en même temps de réflexion. Si quelquefois dans les fièvres continues on peut employer des fébrifuges, ce n'eft qu'à la fin des fièvres, & plutôt pour rétablir l'eftomac & le reffort des premières voies, que pour chaffer le prétendu levain de la fièvre, auquel, fi mal-à-propos, on croit que les fébrifuges conviennent comme spécifiques. Les fébrifuges, & fur-tout le quinquina, font bien plus fouvent employés dans des maladies où il n'y a point du tout de fièvre, que dans les fièvres mêmes. C'eft ainfi qu'aujourd'hui nous voyons l'ipécacuanha prefque abandonné dans la dyffenterie, dont on le croyoit le fpécifique, tandis qu'il eft employé avec les plus grands fuccès dans un grand nombre d'autres maladies.

I. GENTIANE.

Gentiana major lutea C. B. 187. Gentiana vulgaris major, Ellebori albi folio, I. B. tom. iij. pag. 520. Gentiana Dod. 342; Tragi, 174; Cluf. Hift. 311.

Cette plante ne fe rencontre que dans les montagnes, dans les lieux humides, & dans les prés des vallées. On emploie ordinairement fa racine, & quelquefois fes fleurs : comme elle eft fort amère, on l'ordonne plutôt en poudre, en opiat, ou en bol, qu'en infufion; fa dose alors eft d'un gros au plus; & en infufion, elle eft d'une demi-once dans l'eau ou dans le vin : on y ajoute une dragme de cristal minéral. On tire l'extrait de la racine par le moyen du vin blanc; la dofe alors eft depuis un gros jufqu'à quatre. Cet extrait entre dans les pilules tartarées de Schroder, & dans la plupart des opiats fébrifuges compofés. Avant la découverte du quinquina, on fe fervoit commenément

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