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22. ELLEBORE NOIR.

1. Helleborus niger flore rofeo, C. B. 186. Helleborus niger legitimus Cluf. Hift. 274. Veratrum nigrum, 1. Dod. 85. Helleborus niger flore albo, interdùm etiam valde rubente, I. B. tom. iij. pag. 635.

2. Helleborus niger vulgaris flore viridi, C. B. 185. Helleborus niger vulgaris flore viridi, vel herbaceo, radice diuturnâ, 1. B. tom. iij. pag. 636. Veratrum nigrum, 2. Dod. 385.

3. Helleborus niger fætidus, C. B. 185. Helleborus niger, filveftris, adulterinus, etiam hieme virens, I. B. tom. iij. App. 880. Veratrum nigrum, 3. Dod. 386. [ Pied-de-GRIFFON.]

On emploie indifféremment les racines des deux premières efpèces, pour faire l'extrait d'Ellébore, qu'on ordonne depuis un fcrupule jusqu'à un demigros dans les affections foporeufes, l'épilepfie, la manie, la fièvre quarte, & les autres maladies rebelles. L'ufage de l'Ellébore en substance ou en infufion eft très-délicat ; il porte à la tête, caufe quelquefois des convulfions & des irritations dans les parties nerveufes. Les racines d'Ellébore en poudre fe donnent depuis quinze grains jufqu'à un fcrupule, & en décoction depuis une dragme jufqu'à deux; fon extrait préparé avec l'eau de pluie & la crême de Tartre, ou avec l'Esprit-de-Vin, eft moins dangereux dans fon opération.

Parkinfon prétend que la meilleure préparation de l'Ellébore, eft fon infufion dans le fuc de Coing, ou fa coction dans un Coing creufé exprès & cuit au four, comme on fait la Scammonée : ainfi le fuc ou le firop de Coing, eft un remède falutaire pour guérir les maux caufés par l'Ellébore.

La décoction de la racine d'Ellébore noir, faite dans la leffive, nettoie la vermine des enfans: on leur en lave la tête, après l'avoir mife en poudre & mêlée avec du fain-doux en manière d'onguent; elle eft utile pour la gale, les dartres & les maladies de la peau. Les plus violentes fluxions des yeux cèdent quelquefois à la diverfion de la férofité qui

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fe fait au bout du lobe de l'oreille percée, & lardée enfuite d'un brin de racine d'Ellébore noir ou blanc; d'autres y emploient la racine de Pied-de-Griffon; c'eft notre troisième espèce d'Ellébore, qui n'est pas moins cauftique que les autres.

J'ai confeillé avec fuccès la racine d'Ellébore pour cautère, appliquée fous la gorge des vaches, pour y déterminer un dépôt toujours favorable, lorfqu'il furvient. On fait un trou à la peau, & on l'enfonce deffous. Ce remède guériffoit quelquefois, & préfervoit toujours les beftiaux de la maladie qui régnoit en 1748.

L'Ellébore noir entre dans l'extrait catholique de Sennert, dans l'extrait panchymagogue de Crollius & d'Arthman, dans l'extrait catholique & cholagogue de Rolfinfius, dans les pilules tartarées de Quercétan, & dans le diabalfemer ou électuaire de Séné.

23. ELLEBORE BLANC.

1. Helleborus albus flore atro-rubente, C. B. 186. Veratrum flore atro-rubente, Inft. 273. Helleborus albus, I. B. tom. iij. pag. 633. Helleborum album five Veratrum, Dod. 383. Helleborus albus, Math. Lugd. 1632.

2. Helleborus albus flore fubviridi, C. B. 186. Veratrum flore fubviridi, Inftit. 273.

On fe fert également des racines de ces deux efpèces, & on les prépare comme celles de l'Ellébore noir; mais, comme elles font plus âcres & plus violentes dans leur opération, on les emploie plus communément pour purger les chevaux que pour purger les hommes: on en trouve cependant dans les auteurs quelques préparations affez utiles. Au rapport deTragus, l'Ellébore blanc, infufé vingt-quatre heures dans le vin ou dans l'oxymel, & féché enfuite, puis donné à demi-dragme dans un verre de vin blanc, peut être utile aux maniaques, & à ceux qui font fujets aux vapeurs hypocondriaques. Gefner prétend que l'Ellébore blanc, macéré dans le vinaigre &

cuit dans le miel en confiftance de firop, eft utile dans l'afthme humide, la difficulté de refpirer, l'épilepfie, & la maladie où la pituite domine. Jean Fabri de Caftelnaudary propofe pour la même fin, des pilules compofées avec les efpèces Diarrhodon abbatis, l'extrait des racines d'Ellébore blanc, l'Aloès, la Canelle & le Girofle à la dofe d'un demi-fcrupule. L'ufage ordinaire de l'Ellébore blanc eft de le mêler avec les poudres fternutatoires, pour en augmenter la violence, & les rendre plus capables d'irriter les fibres nerveuses du nez. On l'emploie en poudre par le nez, avec fuccès, dans l'apoplexie, la léthargie, & les autres affections foporeufes.

24. LAURÉOLE.

1. Laureola femper virens flore viridi, quibufdam Laureola mas, C. B. 462; 1. B. tom. j. pag. 564. Daphnoïdes five Laureola, Adv. Lob. 156; Lugd. 211. Thymelaa Lauri-folio femper virens, feu Laureola mas, Inftit. 595.

2. Laureola folio deciduo flore purpureo, officinis Laureola famina, C. B. 462. Laureola folio deciduo five Mezereon Germanicum, I. B. tom. j. pag. 566. Chamelaa Germanica Dod. 364. Chama-Daphne, five Pufilla-Laurus, Adv. Lob. ic. 367. Thymelaa Lauri-folio deciduo, five Laureola fæmina, Inft. 595. Piper montanum Gefn. Mezereon Officin. [BOIS-GENTIL.]

Les feuilles & les baies de ces deux efpèces purgent avec une force égale, & les payfans s'en fervent familièrement la dofe en eft d'un gros en fubftance, & en infufion au double. Comme ce purgatif eft violent, il faut le corriger avec la crême de Tartre, ou quelque fel fixe & lixiviel; on peut le mettre en macération dans le vinaigre, ou dans quelque autre acide, pendant vingt-quatre heures: on l'ordonne dans l'hydropifie, le rhumatifme, les vapeurs hystériques & la fièvre quarte. L'écorce de ces arbriffeaux s'emploie de la même manière.

25. GAROU ou THYMÉLÉE.

Thymelaa foliis lini, C. B. 463. Thymelaa Monfpeliaca;

I. B. tom. j. p. 591. Thymelaa, Grana Gnidii, Adv. Lob. ic 3691. Chamelaa tenuifolia & nigra Serapionis.

Les feuilles & les fruits de cette plante font fi âcres, qu'on ne s'en fert plus comme on faifoit autrefois; fes fruits ou baies font appelés Cocca Gnidia, ou Grana Gnidia. Il faut les laiffer macérer longtemps dans le vinaigre avant de s'en fervir; fans cette précaution, leur ufage eft pernicieux. Conftantin, auteur de la Pharmacopée Provençale, efpérant de pouvoir corriger les méchans remèdes & en faire de bons, en y mêlant des ftomachiques & des ftyptiques, avouoit cependant que la décoction des feuilles du Garou, au poids de demi-once dans l'eau commune, excitoit des vomiffemens & des fyncopes très-dangereufes.

Le même auteur compofoit une huile après Méfué, qu'il donnoit intérieurement fans danger, & en oignoit le ventre des hydropiques. Voyez le chapitre Ix du Livre de fa Pharmacie; ou M. Garidel, 461.

Schroder donne, depuis fix grains jufqu'à quinze, la poudre des feuilles ou de l'écorce, après l'avoir fait infufer dans le vinaigre ou le fuc de coings pendant vingt-quatre heures.

La racine du Garou nous eft apportée sèche du Languedoc; on l'emploie comme un véficatoire pour attirer les férofités dans les migraines & dans les fluxions violentes. Après avoir percé l'oreille, on paffe un petit morceau de cette racine, de la même manière qu'avec la racine de l'Ellébore. Ces fortes de cauftiques font de mauvais remèdes, & augmentent fouvent l'inflammation.

Les Teinturiers fe fervent du Garou pour teindre en vert les étoffes de laine: il eft vrai que c'eft d'abord en jaune qu'on teint, enfuite en bleu avec le pastel ou l'indigo; ce qui donne après la couleur verte.

26. GRAND LIZERON ou LIZET.

Convolvulus major albus, C. B. 294. Convolvulus major, I. B. tom. ij. pag. 154. Smilax lævis major, Dod. 392. Volubilis major, Trag. 805; Tab. ic. 875. Helxine Ciffampelos Corn.

Cette plante n'eft pas d'un ufage familier; j'ai cru cependant devoir en faire mention dans cette Claffe, parce que fon fuc laiteux fournit une réfine qui approche des vertus de la Scammonée; on pourroit la donner comme elle pour purger les férofités, mais à une dofe plus forte, c'est-à-dire, depuis vingt grains jufqu'à trente. J. Prévôt, dans fa Médecine des Pauvres, donne huit onces de la décoction d'une ou deux poignées de fes feuilles, fuivant la force du fujet.

Conftantin donnoit l'infufion faite avec quatre ou cinq dragmes des fleurs & des feuilles concaffées, & quelquefois moins.

D'ailleurs le Lizeron eft réfolutif & anodin; on l'applique en cataplafme après une légère coction; & quelques Auteurs le confeillent pour les tumeurs menacées d'inflammation. Voyez ci-après dans la Claffe des Plantes Réfolutives, No. 18.

PLANTES ÉTRANGÈRES.

27. CASSE.

Caffia fiftula Alexandrina, C. B. 403. Caffia purgatrix, I. B. tom. j. 416. Caffia nigra, Dod. 787. Caffia folutiva vulgaris, Park. Quauhayohuarli ii five Caffia fiftula, Hern. 87.

Cet arbre croît dans le Levant en Egypte, & furtout près du Caire; c'eft pour cela qu'on l'ordonne quelquefois fous le nom de Medulla Ægyptiaca. Depuis vingt ans la Caffe de Levant eft rare en France; celle qui nous vient des îles de l'Amérique & de la nouvelle Espagne y eft plus com mune, & n'eft guère moins bonne, fur-tout lorfqu'elle eft nouvelle & pefante; car la vieille, cella qui eft légère, sèche ou moifie, ne vaut rien. Les

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