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les joints des pierres : fes feuilles font eftimées propres pour les maladies du foie & de la rate; on les emploie communément avec les capillaires en infufion dans l'eau bouillante, ou en tifane; quelques-uns même les font fécher, & en prennent la poudre depuis un gros jufqu'à deux pour les obftructions du foie. Cette poudre eft très-utile, fuivant M. Ray, dans la palpitation de cœur, dans les vapeurs hystériques, & dans les mouvemens convulfifs. On peut auffi préparer avec fes feuilles pilées & le fucre, une conferve propre aux mêmes ufages. Schroder eftime la Langue de Cerf pour le crachement de fang, pour les cours de ventre, & dans les maladies dont nous avons déja parlé. Elle est vulnéraire déterfive; car, appliquée fur les ulcères & fur les plaies, elle les nettoie, & les conduit à cicatrice. Dans les maladies de poitrine & dans les duretés de la rate, cette plante produit de bons effets; mais il faut en continuer quelque temps l'ufage.

Un ufage affidu de l'infufion de Scolopendre, foulage les perfonnes dont le foie eft skirrheux. 4. POLYPODE.

Polypodium vulgare C. B. 359. Polypodium I, B. tom. iij. pag. 746. Polypodium majus Dod. 464. Polypodium, Filicula, Herba Radioli Apulei, Lob. ic. 814.

On rencontre le Polypode fur les mazures & fur les vieilles murailles des villages; mais on préfère celui qui fe trouve au pied des chênes : fa racine & fes feuilles font d'un ufage très-familier; on donne fes feuilles en décoction & en infufion comme celles des capillaires, auxquelles on les fubftitue, parce qu'elles font plus communes; mais elles n'ont pas tant de vertu. La racine eft plus hépatique qu'elle n'eft purgative, quoiqu'on l'emploie fouvent dans les infufions purgatives, comme nous l'avons dit ci-devant. Cette raçine en poudre, depuis un gros

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jusqu'à deux, ou en décoction à une once, eft apéritive, & propre à déboucher les vifcères.

C'eft pour cela que M. Ray rapporte que fa racine donnée en poudre, à un gros, avec un peu de crême de tartre & de caffia lignea, eft un excellent remède contre les duretés de la rate, la jauniffe & pour l'hydropifie. Tragus & Turnerus eftiment fa décoction faite avec le vin, & à laquelle on ajoute un peu de miel & de fucre, pour la fièvre quarte & l'affection mélancolique; ils la préfèrent, avec raifon, à fon eau diftillée.

Dodonée eftime la décoction de Polypode dans la gouute; elle eft en ufage le long du Rhin & de la Mofelle pour cette maladie. Pline affure que la farine de la racine sèche, eft capable de confumer le polype du nez. Le Polypode eft utile dans l'afthme & dans le fcorbut, parce qu'il adoucit le fang & le rend plus fluide; fa décoction ne devient laxative, qu'après qu'elle a bouilli long-temps dans l'eau.

Elle entre dans le catholicum, dans le lénitif, dans la confection hamech, dans l'électuaire de pfyllio, dans l'hiera-diacolocinthidos, dans l'extrait panchimagogue d'Hartmann, & dans les pilules tartarées de Quercétan.

5. FOUGÈRE OU FEUGÈRE.

1. Filix non ramofa dentata C. B. 358. tom. iij. pag. 737. Filix vulgo mas dieta, five non ramofa, I. B. tom. iij. p. 737Filix mas Dod. 462. Driopteris Math. Lugd. 1227. [FouGÈRE MALE.]

2. Filix ramofa major, pinnulis obtufis non dentatis, C. B. 357. Filix major prior Trago, five ramofa repens, I. B. tom. iij. pag. 735. Filix fæmina Dod. 462. [FOUGERE FEMELLE.]

3. Filix ramofa non dentata florida C. B. 357. Filix paluftris Dod. 463. Filix floribus infignis I. B. tom. iij. p. 736. Ofmunda vulgaris & paluftris Inft. 547. [FOUGÈRE FLEURIE, QU OSMONDE.]

Rien n'eft plus commun que la Fougère dans les

bois & dans les garennes; elle aime les terres fablonneufes. Toute la plante s'emploie, mais fpécialement la racine : les feuilles peuvent fe fubftituer aux capillaires dans les maladies de poitrine, & on en peut faire un firop. La racine s'ordonne en décoction avec fuccès dans les obftructions du basventre, une once dans une pinte d'eau. L'eau diftillée de la racine de Fougère mâle eft eftimée pour faire mourir les vers : c'eft un remède très-bon pour cette maladie; un gros de la racine fait le même effet; elle pouffe les urines, & défopile le foie. Simon Pauli faifoit prendre jufqu'à une demi-once de cette poudre dans de l'eau falée, à ceux qui avoient des vers. Le mucilage qu'on tire des racines fraîches pilées, eft excellent pour la brûlure. Sennert & Foreftus recommandent la décoction de Fougère dans le gonflement de la rate. M. Rouyer, trèshabile chirurgien, s'eft bien trouvé du cataplafme fait avec cette racine pilée, appliqué fur la rate. Tout le monde fait que le fel de Fougère fert à faire du verre : c'eft un grand fondant.

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La troisième espèce de Fougère eft appelée Fougère fleurie, parce qu'elle porte fes graines en manière de bouquet au fommet des feuilles. Cette efpèce eft reconnue par les meilleurs auteurs pour être très-propre aux enfans noués on en fait prendre la tifane & la décoction de la racine, ou la racine des jeunes pouffes; on en fait auffi avec la racine de la Fougère mâle, & même celle de la Langue de Cerf & de Cétérac, fuivant le rapport de M. Ray, lefquelles font également utiles pour le rachitis. Les gens de la campagne font coucher les enfans noués fur des paillaffes faites de feuilles de Fougère. Lobel affure que la racine de l'Ofmonde eft utile dans les defcentes, pour la colique, & pour les maladies du foie. Dodonée eftime le milieu de la racine, qui eft blanchâtre, comme très

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efficace dans les bleffures, pour les defcentes, les chutes & les contufions, foit qu'on l'ordonne en décoction, ou broyée & infufée dans quelque liqueur.

On calcine la racine de Fougère, & on la donne à la dofe d'un demi-gros, & d'un gros dans du vin blanc pour chaffer les vers. Ce n'eft point une méthode à méprifer de brûler les plantes, & de les donner de cette façon. Le genet fe donne fous cette forme dans l'hydropifie. On peut encore compofer, une poudre purgative avec de la gratiole, les feuilles de pêcher, de nicotiane & autres plantes purgati ves, qui s'adouciroient par la calcination, & qu'on donneroient à la dofe d'un gros ou un gros & demi en poudre.

Quercétan, dans fa Pharmacopée rétablie, nous a donné la defcription d'une eau pour la brûlure, où il mêle demi-livre de l'eau diftillée des feuilles de Fougère, avec autant de flegme de vitriol & d'alun, dans lequel il fait macérer une poignée de feuilles de bouillon-blanc, avec autant de lierre, & dix écreviffes de rivière, autant de grenouilles & de limaçons rouges. Il diftille le tout, & en fait baffiner la partie brûlée.

Une poignée de racines de Fougère mâle, ratiffée & concaffée, infufée dans une pinte de vin blanc pendant vingt-quatre heures, passée ensuite, fournit un excellent remède pour l'enflure qui menace d'hydropifie; on en fait prendre un verre le matin à jeun, & en même temps on fait ufer au malade d'une tifane faite avec la racine d'ofeille & le chiendent, & fur chaque verre on met fix gouttes d'efprit de fel dulcifié.

6. FUMETERRE, ou Fiel de Terre.

Fumaria Officinarum & Diofc. C. B. 143. Fumaria vulgaris I. B. tom. iij. pag. 391. Fumaria Dod. 59. Capnos, Fumarie

Lob. ic. 757. Fumus terra Brunf. Thal. Herba melancholifuga Cat. Altorf.

Cette plante fe trouve ordinairement dans les terres fumées, dans les jardins potagers, &c. d'où vient fon nom. On l'emploie en décoction & en infufion; on en tire le fuc, & on en fait le firop ou fimple ou compofé; on la fait auffi fécher, & on en donne la poudre : toutes ces préparations font excellentes pour déboucher les obftructions des vifcè res, pour ouvrir le ventre & faire couler la bile; elles pouffent auffi les urines, elles calment & adouciffent confidérablement les vapeurs mélancoliques & l'affection hypocondriaque. Dans la cachexie, la jauniffe & les maladies chroniques, la Fumeterre eft d'une grand fecours; on donne fon fuc depuis deux onces jufqu'à fix; on la fait infuser ou bouillir un bouillon dans l'eau, ou dans le bouillon de veau, mais plus communément dans le petit-lait, une poignée fur chopine de liqueur.

Dans les maladies de la peau, cette plante paffe pour un bon remède; car elle eft très-propre à purifier le fang, & à détruire les principes vicieux qui l'altèrent. Son eau diftillée eft fudorifique, déterfive & vulnéraire.

On fait un onguent du fuc de Fumeterre, mêlé avec parties égales de fuc de patience fauvage & de celui d'aunée, que l'on fait épaiffir fur le feu avec du fain-doux. On fait auffi une conferve de Fumeterre pour les maladies de la peau.

Le firop de Fumeterre fimple fe donne depuis une once jufqu'à deux, dans une chopine de tifane apéritive, pour deux ou trois prifes. Les myrobolans, les tamarins, la caffe & les autres drogues qui entrent dans le compofé, le rendent plus purgatif que le firop fimple. Cette plante entre dans l'électuaire de pfyllio, l'électuaire de féné, la confection hamech, dans le firop de chicorée compofé, dans le

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