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vagues, indéterminées, dans le reflux de la matière laiteufe, des dartres & autres maladies éruptives.... Si les véficatoires rappellent avec tant d'efficacité, du centre à la circonférence, un air corrompu qui s'eft chargé de miafmes ou d'exhalaifons de toute espèce, il ne faut pas cependant croire qu'ils conviennent dans tous les temps des maladies & dans tous les cas; il faut préalablement que cet air foit difpofé à fuivre la route & la pente des humeurs préparées; il faut qu'il n'y ait ni trop ni trop peu de plénitude: ainfi les fibres trop tendues & en convulfion, la fièvre vive & forte, les humeurs dans un état d'inflammation ou de regorgement, & plufieurs autres accidens qu'il feroit trop long de détailler ici, font des raifons exclufives pour les véficatoires, que maintenant on applique à tout propos & très-fouvent mal-à-propos, & que nous avions toutes les peines du monde, il y a 25 ans, à faire adopter dans les cas les' mieux indiqués.

Quoique nous nous foyons propofés d'être courts, nous ne pouvons cependant terminer cet article fans dire un mot fur la Tympanite, cette collection ou épanchement de vents, fi mal-à-propos appelée hydropifie de vents.

La Tympanite eft une maladie chronique des plus redoutables & des plus difficiles à guérir, fa cause étant toujours profonde, compliquée & organique. Elle eft le plus fouvent la fin & la fuite de quelque obftruction mal connue & mal traitée dans fon principe. Un engorgement skirrheux, traité avec des purgatifs violens, avec des fondans multipliés, s'échauffe, s'ulcère, fuinte une férofité ichoreufe, qui pourrit en croupiffant; l'air mêlé avec toutes les liqueurs fe raréfie par la chaleur, fe défunit, s'extravafe; de-là fe produit ce gonflement immenfe qui croît de jour en jour, qu'on appelle Tympanite, & qui incommode plus le malade par fon volume que par fon poids.

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Il est bien plus facile de raifonner fur la caufe & les fymptômes de la Tympanite, que fur le traié ment qu'elle exige. De la théorie que nous venons d'établir, on conçoit que les Carminatifs chauds ne conviennent pas; ils augmenteroient la chaleur fourde & les douleurs profondes dont fe plaignent les malades. Il y a d'ailleurs avec la Tympanite une fièvre habituelle, une grande maigreur, une confomption établie; & plus le ventre augmente, plus les autres parties s'émacient & diminuent: les Carminatifs chauds feront donc pernicieux. Les émolliens & les relâchans ne peuvent opérer aucun foulagement: que feroient-ils fur des fibres dont le reffort eft excédé, & par conféquent perdu? Les apéritifs & les balfamiques ne conviendront pas davantage: la fièvre s'oppofe aux derniers; les autres feront infructueux. Les reins ne peuvent feuls fe charger des humeurs en défaut, & ne donneront jamais d'iffue aux vents, à l'air raréfié & renfermé, foit que cet air foit dans les inteftins, foit qu'il foit hors des inteftins, & contenu entre eux & le péritoine. Que faire? Propofer, avec quelques auteurs trop occupés à fe copier les uns les autres, & qui n'ont vu ni médecins ni malades, de faire la ponction? ce feroit une abfurdité, parce qu'il n'y a point de figne certain qui puiffe décider précisement fi la Tympanite exifte dans l'inteftin ou hors de l'inteftin, & que, dans l'un & l'autre cas, le choix du lieu où l'on pourroit faire la ponction eft impoffible à déterminer. Traiter le skirrhe ou l'obftruction ulcérée comme première caufe de la Tympanite, ce feroit fans doute le parti le plus raisonnable; fublata caufâ, tollitur effectus. Mais quel remède employer? Malgré les belles promeffes du remède Anglois pour diffoudre la pierre de la veffie, on fait aujourd'hui que toute fon action eft énervée avant d'être arrivée à fon but, Il en feroit

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fans doute de même d'un remède affez actif pour pouvoir déterger, mondifier, cicatriser un ulcère interne & profond, d'un mauvais caractère. Cependant on propofe en pareil cas, ainfi que dans le cancer, l'ufage de la belladona: Probabit exitus. Nous en parlerons lorfque nous traiterons des plantes Narcotiques ou Affoupiffantes.

I. ANIS.

Anifum Herbariis, C. B. 159. Anifum veteribus, I. B. tom. iij, part. ij. pag. 92. Anifum vulgare Cluf. Hift. 202. Apium, Anifum dictum, Inft. 350.

L'Anis eft la première des quatre femences chaudes majeures, qui font les femences d'Anis, de carvi,' de cumin & de fenouil. Les quatre femences chaudes mineures font celles d'ache ou de perfil, d'ammi, de panais fauvage & d'amome. On fe fervoit autrefois de l'Anis pour correctif du féné, & on n'ordonnoit guères d'infufion purgative fans cette femence; mais on a reconnu par expérience, que les fels fixes font encore plus capables d'atténuer la réfine des purgatifs que l'Anis, le femen-contra, la coriandre, &c. Cependant cet ancien ufage fubfifte encore dans plufieurs endroits, où on fait infuser une dragme de femence d'Anis avec deux dragmes de féné; & dans les lavemens on en fait bouillir avec les autres herbes jufqu'à deux & trois gros pour diffiper les vents, pour appaifer la colique, & dans le cours de ventre. L'Anis eft un ftomachique affez utile, car il aide la digeftion, & empêche les crudités; plufieurs en prennent après le repas, fur-tout celui qui eft en dragée & couvert de fucre. Il eft bon pour les enfans fujets au cochemar & aux fuffocations, fuivant Ettmuller. On tire l'huile d'Anis de deux manières, ou par expreffion, ou par diftillation; l'une & l'autre font excellentes pour la colique venteufe, & pour faire cracher les asthmaBb

tiques; on en met jufqu'à dix gouttes dans un verre de quelque liqueur convenable.

L'Anis eft employé dans plufieurs teintures, ratafias, & autres fortes de liqueurs qu'on boit après le repas. Il entre auffi dans quelques alimens comme un affaifonnement qui en relève le goût. A l'égard de la pharmacie, on l'emploie dans le firop d'armoife, le firop anti-afthmatique de Charas, la poudre diarrhodon, & dans la poudre réjouiffante.

2. CORIANDRE.

Coriandrum majus C. B. 158. Coriandrum Lob. ic. 705; I. B. tom. iij. part. ij. pag. 89.

La femence de cette plante s'emploie comme la précédente dans la médecine & dans les alimens: je ne répéterai point ce que j'ai dit, car on fe fert de l'une & de l'autre indifféremment.

3. CARVI.

1. Cuminum pratenfe, Carvi Officinarum, C. B. 158. Caros 1. B. tom. iij. part. ij. pag. 69. Carum Dod. 299. Carvi Cæl. 291. Careum Fuchf. Ger.

Le Carvi fe trouve dans les prés; on ne fe fert guère que de fa femence; c'eft une des quatre femen ces chaudes qu'on emploie, comme les précéden tes, dans la colique & dans les indigeftions: quelquesuns ordonnent auffi la racine dans les tifanes & dans les lavemens carminatifs. Pour guérir la colique venteuse, on prend un pain tout chaud au fortir du four, on le faupoudre avec cette graine pilée, on l'arrofe de bonne eau-de-vie, & on l'applique fur le bas-ventre.

L'huile effentielle de la femence de Carvi eft fort âcre & fort pénétrante; on en donne cinq à fix gouttes dans deux onces d'huile d'amandes douces. On en met quelques gouttes dans de bon espritde-vin, que l'on feringue dans l'oreille pour la furdité. Koenig nous donne la compofition d'une huile

excellente pour le tintement des oreilles : la voici. Prenez femences de Carvi & de coriandre, de chacune deux gros, de coloquinthe un gros; faitesles bouillir dans l'huile de rue; après une forte décoction, preffez-les, & ajoutez à ce mélange une once d'eau de la reine de Hongrie; diftillez-en quelques gouttes dans l'oreille lorfqu'elle fera froide, & la bouchez avec du coton. On peut en frotter le nombril dans la colique.

On fubftitue la femence de Carvi à celle de cumin, qu'on nous apporte de l'île de Malte, & qu'on emploie de même.

En voici les noms.

2. Cuminum femine longiore C. B. 146. Cuminum five Cymi num fativum I. B. tom. iij. pag. 22. Feniculum orientale, Cuminum dictum, Inft. 312. [CUMIN. ]

4. AMMI.

Ammi majus C. B. 159. Ammi vulgare majus latioribus foliis, femine minus odorato, 1. B. tom. iij. part. ij. pag. 27. Ammi commune feu vulgare, Dod. 307. Ammiofelinum Tab. ic. 91.

Cette plante fe trouve dans les prés; fa femence eft une des quatre femences chaudes mineures; on l'emploie dans les infufions & dans les décoctions carminatives, de la même manière & à la même dofe que les autres. Outre la vertu carminative de cette femence, elle eft propre dans les maladies de l'estomac, & quelques auteurs la recommandent contre la ftérilité des femmes; il faut alors en prendre un gros en poudre dans du lait ou du vin, de deux jours l'un, trois heures avant dîner, & en prendre quatre ou cinq jours de fuite; il ne faut pas que la femme couche avec fon mari les jours qu'elle en ufera : c'est ainfi que Mathiole & Freitagius s'en font expliqués. Simon Pauli eft de ce fentiment, & il ajoute que cette graine eft bonne pour les fleurs-blanches; mais alors il faut donner

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