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Lotus urbana Math. Loti five Trifolii species, Cord. Melilotus Germanica Lob. ic. 43.

Cette plante eft très-commune dans les prés; elle eft non-feulement carminative, mais adouciffante & émolliente, réfolutive & apéritive fes fleurs s'emploient par préférence à fes feuilles; on les mêle avec les fleurs de camomille, une petite poignée de chacune, qu'on fait bouillir légèrement dans deux pintes d'eau : cette tifane eft propre à modérer les douleurs de la colique, à calmer les inflammations du bas-ventre, & à foulager les malades affligés de la rétention d'urine. Dans les lavemens carminatifs, émolliens & adouciffans, rien n'eft plus en ufage que le Mélilot & la camomille dans l'eau commune, ou dans du bouillon de trippes, & on ajoute quelques gouttes d'huile d'anis à la décoction paffée. On emploie auffi ces plantes dans les cataplafmes réfolutifs, dans les bains & demi-bains pour la colique néphrétique. Faites bouillir quelques poignées de Mélilot & de camomille dans une quantité d'eau fuffifante; trempez dans cette décoction un morceau de drap, ou de flanelle de la largeur du bas-ventre, &, après l'avoir exprimé légèrement, appliquez-le le plus chaud que vous pourrez fur le ventre; renouvelez cette fomentation de deux heures en deux heures, & couvrez le ventre de linges chauds : ce remède m'a fouvent réuffi dans la colique venteufe, dans l'hydropifie tympanite, & dans la 'tenfion douloureufe du bas-ventre: lorfqu'il eft menacé d'inflammation, on peut y ajouter les herbes émollientes, dont nous parlerons ci-après.

Simon Pauli employoit la fomentation fuivante dans la pleuréfie. Prenez de fommités de Mélilot, de pariétaire, deux poignées de chacune, des feuillés de bétoine une poignée, de guimauve une poignée & demie, des fleurs de camomille demi-poignée; faites bouillir le tout dans une quantité d'eau fụf

fifante, pour en faire de fréquentes fomentations fur le côté.

Pour les tumeurs des bourses, on fait bouillir les oignons de lis, les feuilles de ciguë & de jusquiame; on les paffe par le tamis; fur une demi-livre de cette pulpe ou bouillie, on ajoute une once de poudre de fleurs de Mélilot, de camomille & de petite abfinthe fi ce mélange eft un peu trop folide, on l'humecte avec un peu d'huile rofat ou d'huile de vers, ou quelques gouttes d'huile fétide de tartre quelques-uns ajoutent les quatre farines réfolutives. Cecataplafme eft propre pour les tumeurs des autres parties. Le fuc des fleurs de Mélilot, ou l'infufion de ces parties dans l'eau bouillante, ap paifent l'inflammation des yeux, fur-tout fi, après l'avoir retiré du feu, on y ajoute un peu d'efpritde-vin camphré, & qu'on paffe le tout par un linge pour en féparer le camphre inutile.

L'eau diftillée des fleurs de Mélilot eft d'une odeur affez agréable: Céfalphin remarque qu'elle augmente celle des autres eaux aromatiques avec lefquelles on la mêle; c'eft pour cela qu'on l'emploie dans l'eau de Cordoue.

Le Mélilot a donné le nom à l'emplâtre de Mélilot; il entre dans quelques autres compofitions, entre autres, dans l'emplâtre de cire, fi eftimé les contufions.

12. CAMOMILLE.

pour

1. Chamamelum vulgare, Leucanthemum Diofc. C. B. 135. Chamamelum vulgare amarum I. B. tom. iij p. 116; Dod. 257. Anthemis Math. Cord, Chamælum Parthenii 3. Species Brunf.

2. Chamamelum nobile flore multiplici, C. B. 135. Chama, melum Romanum flore multiplici, Tab. ic. 19. Chamamelum repens odoratiffimum perenne, flore multiplici, I. B. t. iij. p. 119.

3. Chamamelum fætidum C. B. 135. Chamamelum fatidum, five Cotula fatida, I. B. t. iij. p. 120. Cotula alba Dod. 258. Buphtalmum minus Cord. Parthenium Fuchf. [ MAROUTE.]

La première espèce fe trouve dans les terres fas

blonneufes & sèches; la dernière espèce eft trèscommune dans les jardins & dans les terres fumées: on préfère les deux premières efpèces pour les fomentations & les cataplafmes émolliens, réfolutifs & adouciffans, de la même manière & conjointement avec le mélilot.

L'infufion de leurs fommités dans l'eau chaude, foulage dans la colique néphrétique & dans la rétention d'urine. La Camomille eft utile dans la colique venteufe, & dans les tranchées des accouchées, prife en lavement ou en infufion. Simon Pauli loue le vin où fes fleurs ont infufé, pour la pleuréfie; il faut en même temps appliquer fur le côté du malade une veffie de cochon remplie de la décoction chaude de la plante, & la renouveler de temps en temps. Dans la goutte, la fciatique, les hémorrhoides & les maladies où il faut adoucir & réfoudre, les fomentations & les cataplafmes faits avec la Camomille font excellens. L'huile de Camomille, faite par l'infufion de la plante dans l'huile d'olive, a les mêmes vertus. Pour les rhumatifmes on y ajoute l'huile de millepertuis & l'efprit-devin camphré en petite dofe, pour en faire un liniment. La poudre des fleurs de Camomille eft bonne pour les fièvres intermittentes : c'eft un remède ancien, & Diofcoride le recommande : Rivière & Baglivi confirment cette vertu fébrifuge, & ce dernier auteur affure en avoir guéri la fièvre quarte. Ce fébrifuge eft affez familier aux Ecoffois & aux Irlandois; ainfi cette plante eft carminative, apéritive, réfolutive, adouciffante & fébrifuge.

La décoction de la troifième efpèce, appelée Maroute, en cataplafme & en fumigation, eft autant utile aux femmes affligées de vapeurs de matrice, que le caftor, fuivant le rapport de Tragus. Quelques-uns fe fervent avec fuccès de fon fuc, à deux ou trois onces, pour les écrouelles : ce remède eft

en usage dans l'Angleterre; à Paris on l'emploie utilement pour les hémorrhoïdes, en fomentation. On peut, dans un befoin, s'en fervir en lavement & en cataplafme, à la place des efpèces précédentes. Cette plante a donné le nom à l'huile & au firop de Camomille; elle entre dans l'onguent martiatum, dans l'emplâtre de meliloto de Méfué, dans l'emplâtre pour la matrice, & dans le cérat de cumin.

PLANTES CARMINATIVES

Qui font rapportées dans d'autres Claffes. ENTRE les plantes apéritives, les femences d'ache,

de perfil & de fenouil font Carminatives, & du nombre des femences chaudes; on les fait infuser avec les autres dans l'eau-de-vie; on les diftille, & on en tire des eaux fpiritueufes appelées fenouillette, efprit d'ache, &c. Une once de ces liqueurs convient dans les crudités & dans les indigeftions, fur-tout aux perfonnes qui mangent trop, & qui font fujettes aux vents & aux rapports: on les prend après le repas. Voyez ci-devant la claffe des plantes Apéritives.

La femence d'Angélique a la même vertu, & on s'en fert de même que de celles dont nous venons de parler. Voyez la claffe des plantes Diaphorétiques.

L'eau des trois noix, & la plupart des eaux cordiales, font auffi très-utiles dans les coliques de vents. Voyez la même claffe.

L'infufion des fleurs de Coquelicot m'a fouvent réuffi pour diffiper les flatuofités qui caufent des gonflemens d'eftomac. Voyez ci-devant la claffe des plantes Béchiques.

Le Poivre blanc. Deux ou trois grains avalés après

le repas, ont la même vertu. Voyez la claffe des plantes Errhines.

Le Genièvre. Ses baies avalées comme le poivre, font à peu près le même effet. Voyez la claffe des plantes Diaphorétiques.

Les écorces d'Orange & de Citron confites, font utiles à ceux qui font fujets aux vents & aux rapports aigres, caufés par une mauvaise digestion. Voyez la claffe des plantes Alexitères.

La plupart des plantes ftomachiques & amères font très-propres à guérir la colique venteufe, & à diffiper les vents qui s'engendrent dans l'eftomac par le défaut de digeftion; entre autres, l'abfinthe, la menthe, le café, le thé, le cachou, &c. Voyez ci-devant la claffe des plantes Stomachiques.

Entre les plantes rafraîchiffantes, il y en a plufieurs qu'on emploie utilement dans la colique venteufe, lorfque l'irritation des inteftins & leur tenfion exceffive menacent d'inflammation le bas-ventre les émulfions avec les femences froides, les amandes & les pignons blancs, l'huile d'amandes douces, le firop de nénuphar, l'eau diftillée de la même plante, & les lavemens rafraîchiffans, peuvent être employés avec fuccès. Voyez la claffe des plantes Rafraîchiffantes.

SEPTIÈME CLASSE. PLANTES ANTI-SCORBUTIQUES. ON comprend par le terme d'Anti-Scorbutique tout ce qui eft capable de guérir le Scorbut: on remarque encore que la plupart des plantes qui méritent ce nom, & qui font appropriées à cette maladie, abondent en fels âcres, foit fixes, foit vo

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