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dont nous venons de parler; elles pouffent les urines, emportent les obftructions, & conviennent à ceux qui font affligés des vapeurs mélancoliques, qu'on appelle affections hypocondriaques. Les feuilles de Pafferage, mifes en poudre après les avoir fait fécher à l'ombre ou au four, prifes à la dofe d'un demi-gros dans un verre de vin blanc, foulagent les hydropiques; il faut continuer ce remède pendant huit jours au moins, & le prendre le matin. L'eau commune où la Pafferage a macéré, peut fervir de boiffon aux fcorbutiques, L'onguent préparé avec les feuilles, eft bon pour les tumeurs éryfipélateufes. La racine eft réfolutive & adouciffante; on la pile avec le beurre, & on l'applique fur les endroits où la goutte fe fait fentir, Les feuilles broyées & appliquées en cataplafme, foulagent les douleurs de la fciatique.

On peut diftiller la Pafferage avec le miel fermenté, fuivant la méthode de l'abbé Rouffeau; elle donne alors une effence ou liqueur fpiritueufe & inflammable, qui eft excellente pour les vapeurs hyf tériques, & pour celles qui affligent les hommes, & qu'on appelle hypocondriaques: on en fait prendre une cuillerée ou pure, ou mêlée avec de l'eau où elle a macéré. La teinture de cette plante, tirée avec l'efprit-de-vin, eft trop forte; elle étourdit les malades.

2. Lepidium gramineo folio, five Iberis, Inft. 216. Iberis latiore folio, C. B. 97. Iberis I. B. tom. ij. pag. 918; Dod 714. Lepidium hortenfe Ang.

Cette feconde espèce de Pafferage, qui fe trouve fur le bord des grands chemins & dans les terres sèches, a les mêmes vertus que la première espèce. Diofcoride & Galien l'ordonnoient comme un bon remède pour la fciatique: Dodonée indique la manière de s'en fervir, qui eft d'en faire cuire les racines avec du vieux. oing, & de les appliquer en

cataplafme pendant quatre heures, & de graiffer enfuite la partie malade avec de la laine imbue d'huile. Cette espèce entre dans l'huile des trois espèces de poivre de Máfué.

10. RAIFORT SAUVAGE.

Raphanus rufticanus C. B. 96. Raphanus filveftris, five Armoracia multis, I. B. tom. ij. pag. 831. Cochlearia folio cubitali Inft. 215. Raphanus rufticanus, craffa radice, lapathi folio, Lob. ic. 320. Raphanus magna Dod. 678.

Cette plante croît au bord des ruiffeaux, des rivières, des étangs, & dans les prairies humides. Sa racine eft la partie qu'on emploie ordinairement; on la coupe par rouelles, & on la fait infufer ou dans la décoction d'orge pendant douze heures fur les cendres chaudes, ou bien on la fait bouillir comme les autres racines pour en faire une tifane; la dose eft d'une once pour une pinte de liqueur: c'eft un anti-fcorbutique excellent, qui entre dans la compofition d'un remède que Simon Pauli recommande fort dans cette maladie.

Cette racine n'eft pas feulement anti-scorbutique, elle eft auffi ftomacale & pectorale: on s'en fert communément en Flandres; on la ratiffe, & on en mêle avec le beurre que l'on met fur les tartines pour déjeûner. On fait boire aux phthifiques le lait où cette racine a bouilli : les hydropiques s'en trouvent bien lorfqu'elle a infufé dans du vin blanc ; elle les purge quelquefois par haut & par bas, furtout lorsqu'on la pile, & qu'on en mêle le jus avec le vin où elle a infufé. D'ailleurs, le Raifort fauvage a les mêmes vertus que celui qu'on cultive dans les jardins potagers; il réveille l'appétit, pouffe les urines, & foulage les afthmatiques, en faifant cracher les matières vifqueufes arrêtées dans les bronches du poumon.

11. PATIENCE AQUATIQUE, ou Parelle de Marais. Lapathum aquaticum folio cubitali, C. B. 116. Lapathum maximum aquaticum, five Hydrolapathum, I. B. tom. ij.

pag. 986. Lapathum paluftre Tab. ic. 437. Lapathum longifolium nigrum paluftrum, five Britannica antiquorum vera, vel. Hydrolapathum nigrum Muntingii, Raii Hist. 172.

Cette efpèce de Patience, qui n'eft pas rare fur les bords de nos rivières & de nos étangs, paffe pour excellente contre le fcorbut. Muntingius, auteur célèbre, en a fait un Traité particulier, dans lequel il s'étend beaucoup fur fes vertus, & fur les différentes manières d'en préparer les racines, les feuilles & les fleurs. Je dirai feulement ici qu'outre les propriétés des autres espèces de Patience, dont nous avons parlé dans la claffe des plantes Apéritives, la racine de celle-ci est très-utile dans les ma ladies longues & opiniâtres, dans les rhumatifmes, la goutte fciatique, les maladies de la peau, dartres, éryfipèles, rougeurs, gale, &c. Sa décoction en forme de tifane, ou fon infufion comme celle de la racine de Raifort fauvage, font les préparations les plus fimples: celle qui fuit eft en ufage à Paris pour préferver de la goutte.

On fait infufer fur les cendres chaudes pendant trois jours, dans fix pintes de vin blanc, fix onces de racine de Patience de marais, trois onces de celle de gentiane, autant de régliffe, de canelle & de macis, & deux onces de fafran; on bouche le pot, qu'on expofe à une chaleur fi modérée que le vin ne puiffe bouillir; on paffe cette infufion par la chauffe, on y ajoute demi-fetier de bon efpritde-vin, & on en boit pendant quinze jours deux ou trois onces par jour. Muntingius, dont ce remède eft tiré, joint aux drogues énoncées ci-deffus, trois jaunes d'œufs, trois onces de poivre noir, & une pinte de vinaigre de fureau.

PLANTES ÉTRANGÈRES.

12. CANELLE BLANCHE.

Laurifolia Magellanica cortice acri, C. B. 461. Cortex Win teranus five Coftus corticofus Officin. Cortex Winteranus acris,

five Canella alba, I. B. tom. j. pag. 460. An Ligni aromatici Monari cortex, Raii Hift. 1801.

que

Cette écorce nous eft apportée de l'Amérique; l'arbre dont elle est tirée eft affez commun dans les îles de Saint-Domingue & de Madagascar : on lui a donné le nom de celui qui l'a apportée le premier en Angleterre : elle est beaucoup plus épaiffe celle de Canelle, d'une couleur cendrée & blanc fale, d'une odeur qui approche de celle de la mufcade, & d'une faveur très-âcre & piquante. Quelques-uns la mettent en poudre, & là mêlent avec les fines épices à la place de la muscade, mais affez mal-à-propos; d'autres la fubftituent au coftus des Indes, drogue très-rare, qui eft peu connue, & qui eft confondue dans les auteurs. L'ufage ordinaire de notre écorce eft pour le fcorbut; on la donne en poudre depuis un fcrupule jufqu'à demidragme, & en infufion depuis un gros jufqu'à deux, dans cinq ou fix onces d'eau diftillée de cochléa ria. On s'en fert très-communément en Angleterre. 13. COSTUS INDIQUE OU ARABIQUE.

1. Coftus Arabicus Diofcoridis, C. B. 36. Coftus Arabicus Zingiberi fintilis, I. B. tom. ij. p. 794. Coftus Indicus Cluf. Exot. 502, Zingiberis effigie Coftus Arabicus & Syriacus, Adve Lob. 34. Tfia Kua, Hort. Malab. tom. xj.

2. oftus amarus Officinarum, feu Helenium & Comagenium Diofc. Č. B. 37. Coftus Helenii facie Officin. I. B. tom. ij. pag. 751. [COSTUS AMER.]

3. Coftus dulcis Offic. Centaurio magno cognatus, I. B. tom. ij. pag. 751. [COSTUS DOUX.]

Bauhin & la plupart des anciens auteurs diftinguent plufieurs espèces de Coftus, entre autres les trois dont je viens d'indiquer les noms; mais Clufius après Garcie Dujardin, Bontius & Acofta foutiennent, avec plus de vraisemblance, qu'il n'y a qu'une espèce de racine appelée Coftus, laquelle, de douce qu'elle est toute récente, devient plus amère avec le temps, qui altère aufli fa couleur blan

châtre, qui noircit lorfqu'elle eft vieille. Les différens endroits plus ou moins éloignés d'où on l'apporte, ont auffi donné occasion à fes différens noms; car elle vient dans la Syrie, dans l'Arabie & dans d'autres provinces de l'Afie; on en trouve dans les Indes & à la Chine, près de Bengala & de Cambaya. Il n'eft pas aifé de décider fi le Coftus dont nous nous fervons, eft celui que les anciens employoient dens la thériaque; mais il nous importe peu, puifque le nôtre étant bien choifi, a les qualités d'une drogue aromatique, âcre & odorante; & qu'après fon examen, elle fut jugée à Venise propre à être employée dans la thériaque qu'on fit en 1563: on s'en eft fervi depuis pour les mêmes ufages que le Coftus des anciens; & ceux qui n'en ont point de bien conditionné, lui fubftituent, avec raifon, la racine de zédoaire, dont nous avons parlé dans la claffe des plantes Diaphorétiques. La figure de cette racine & fes qualités ont beaucoup de rapport à celles du Coftus doux, ainfi elle peut lui fervir de fubftitut. Il y en a qui ne font point de fa çon d'employer à fa place la racine d'aunée, ou celle de grande centaurée; mais la zédoaire est préférable. La racine de Coftus fe donne à demi-gros en fubftance & en poudre, & au double en infufion elle eft apéritive, ftomachique, hépatique, anti-fcorbutique, & propre à emporter les obftructions; elle entre dans la thériaque, & dans plufieurs compofitions cordiales & alexitères.

14. CURCUMA, ou Souchet des Indes.

Curcuma radice longá, Hort. Lugd. Bat. 209. Cyperi genus ex India Math. C. B. 37. Curcuma five Terra merita Officin. radice croceâ, I. B. tom. ij. p. 746, Crocus Indicus, Arabicus, Curcuma Officinis noftris, Radix Curcuma dieta, Bont. Pifon. 117. Terra merita, Curcuma Pharmacopæorum, Lob. ic. 72. Manjella Kua, Hort. Malab.

La figure de cette plante eft bien gravée dans

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