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M. Hermans; fa racine eft la partie d'ufage: on l'apporte des Indes, de Bengala & de Malabar : elle croît auffi dans l'île de Saint-Laurent. Elle eft affez femblable au gingembre, dont elle ne diffère que par la couleur jaune, qui la fait appeler des Portugais Safran di Tierra. Cette plante abonde en fel volatil huileux; c'eft un anti-fcorbutique éprouvé; elle eft auffi apéritive, propre à pouffer les mois les urines, & à déboucher les vifcères; on l'emploie avec fuccès dans la jauniffe & dans l'hydropifie la dofe eft d'un demi-gros en poudre, & d'un gros en infufion. La couleur jaune de cette drogue la rend'utile aux teintures, & à d'autres fortes d'ouvrages.

15. GOMME LAQUE.

Lacca Officinarum, C. B. 499; I. B. tom. j. part. ij. p. 44; Cluf. Exot. 158; Raii Hift. 1535.

Cette drogue eft une espèce de réfine qui fe trouve fortement attachée autour des petites branches de certains arbres qui croiffent dans les Indes orientales, principalement dans la province de Bengala & du Pégu. Cette réfine eft dure, transparente, d'un rouge foncé, d'une fuperficie inégale & raboteufe,. fans faveur fenfible, qui s'enflamme aifément, & dont l'odeur eft affez agréable. On trouve trois fortes de Gomme Laque chez les droguiftes; la première & la plus naturelle eft en bâtons; la feconde eft plate ou en maffe, parce qu'elle a été fondue & jetée fur le marbre, où elle prend cette figure en refroidiffant; la troifième enfin eft en grains: elle eft de moindre valeur, & comme le rebut de la première, dont on a tiré la plus pure pour la teinture rouge. Cette dernière forte de Laque fert à faire la cire à cacheter les lettres.

La Gomme Laque fe diffout dans l'efprit-de-vin & dans l'huile de térébenthine; c'eft la bafe du 'ver

nis de la Chine, & de celui qu'on imite fi bien en France, auquel on donne la couleur qu'on veut. Son ufage dans la médecine, & fa préparation la plus ordinaire, eft fa teinture tirée avec l'efprit-de-vin, qui eft excellente pour nettoyer les gencives, & les préferver de la pourriture qui les menace dans le fcorbut on en mêle une once avec dix ou douze gouttes d'efprit de vitriol, dans cinq ou fix onces d'eau de cochlearia ou de bécabunga. Cette teinture fe donne intérieurement jufqu'à une dragme dans cinq ou fix onces d'eau de chicorée, ou dans quelque autre eau apéritive. On prépare auffi des trochifques auxquels la Gomme Laque a donné fon nom: Méfué, qui en eft l'auteur, y a employé plufieurs autres drogues, la plupart apéritives; leur dose eft depuis une dragme jufqu'à une & demie. La poudre dialacca eft à peu près la même préparation; on ordonne l'une & l'autre avec fuccès dans les obftructions des vifcères, dans la jauniffe, le fcorbut, & dans quelques autres maladies longues & opiniâtres.

PLANTES ANTI-SCORBUTIQUES

Qui font rapportées dans d'autres Claffes.

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ous avons averti au commencement de cette claffe, que la plupart des plantes apéritives & des hépatiques étoient propres à guérir le fcorbut, & nous en avons dit la raifon; celles qu'on emploie ordinairement avec le plus de fuccès, font

L'Ofeille. Ses feuilles mêlées avec celles de creffon dans l'omelette, ou dans les autres alimens dont on nourrit les scorbutiques. Je l'ai souvent éprouvé; les racines ont la même vertu en décoction.

La racine de Patience fauvage en tifane, convient

auffi dans cette maladie. Voyez ci devant la claffe des plantes Apéritives.

L'Ache. Le fuc de fes feuilles eft propre à nettoyer les gencives des fcorbutiques, comme celui de l'ofeille & de l'herbe aux cuillers. Voyez la même claffe.

Le Raifort. Sa racine infufée dans le vin blanc, à la dofe de cinq ou fix onces, ou deux onces de fon fuc, conviennent dans la même maladie. Voyez la même claffe.

Le Houblon. Ses jeunes bourgeons en décoction ou mangés en falade, font utiles aux fcorbutiques. Voyez la claffe des plantes Hépatiques.

La Fumeterre infufée dans le petit-lait, ou dans le bouillon de veau. La racine de polypode en tifane, l'aigremoine employée de la même manière, font ordonnées dans le fcorbut avec fuccès. Voyez la claffe des Hépatiques.

Le Pied-de-veau. Sa racine en poudre à demigros, en bol liée avec le firop des cinq racines, & prife pendant quinze jours confécutifs à jeun, n'eft pas un remède indifférent : j'en ai vu dans le fcorbut de très-bons effets. Voyez la même claffe.

L'Arrête-bœuf. Sa racine & fes feuilles en décoction font utiles pour nettoyer les gencives des fcorbutiques. Cette tifane convient auffi, prife intérieurement. Les jeunes rameaux du fapin & du picéa en décoction, font le même effet, & font d'un ufage familier en Angleterre. Voyez la claffe des plantes Apéritives.

La femence de Moutarde en mâchicatoire, eft bonne pour nettoyer la bouche des fcorbutiques. Voyez la claffe des plantes Errhines.

Le Citron. Son jus convient dans le même cas; on peut même permettre aux malades quelques verres de limonade pour appaifer leur foif. Voyez la claffe des plantes Alexitères.

Entre les plantes vulnéraires déterfives, quelquesunes font utilement employées en gargarifme, & pour nettoyer les ulcères de la bouche des fcorbutiques, comme la décoction des feuilles & des fruits de la ronce, lorfqu'ils font encore verts: la décoction de la perficaire eft propre pour baffiner les ulcères des jambes; l'herbe même appliquée en fomentation diffipe leur enflure. Voyez ci-après la claffe des Vulnéraires au chapitre des Déterfives.

SECTION

SECONDE.

PLANTES ALTÉRANTES DU 2. ORDRE.

DANS

ANS la première Section de la feconde Partie de cet Abrégé, nous avons parlé des plantes Altérantes du premier ordre, ainfi diftinguées, parce qu'elles font propres à certaines maladies particulières, & deftinées à quelques parties du corps préférablement aux autres. Cette feconde Section traitera des vertus des plantes dont l'ufage eft plus général, qui peuvent s'appliquer à toutes les parties du corps indifféremment, & qui par conféquent conviennent à plufieurs fortes de maladies : je les appelle plantes Altérantes du fecond ordre. Cette Section comprendra les plantes Vulnéraires, les Emollientes, les Réfolutives, les Anodines & les Rafraîchiffantes, lefquelles formeront ainfi cinq claffes.

PREMIÈRE CLASSE.

PLANTES VULNÉRAIRES.

LE E nom & la qualité de Vulnéraire eft attribué à un fi grand nombre de plantes, dont les effets font

néanmoins

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néanmoins tout différens, qu'il eft à propos d'expliquer ce qu'on entend par remède Vulnéraire & ce qui m'a déterminé à diftinguer les plantes qui méritent ce nom. La propriété Vulnéraire en géné ral peut être attribuée à tout remède capable de guérir une plaie, ou extérieure ou intérieure, foit qu'elle foit récente & accompagnée d'hémorra gie, foit qu'elle foit ancienne ou ulcérée; foit enfin qu'il y ait intérieurement des dépôts d'humeurs extravafées, ou des obftructions dans le voisinage de la plaie, qui en empêchent la réunion & la cica trice. Ces différentes circonftances me donnent lieu de féparer les plantes Vulnéraires en Aftringentes, Déterfives & Apéritives, dont je ferai trois cha pitres différens.

CHAPITRE PREMIER.

PLANTES VULNÉRAIRES ASTRINGENTES.

ON comprend affez par le mot d'Aftringent, que les plantes Vulnéraires auxquelles on donne ce nom, font celles qui peuvent, en refferrant les vaifseaux, arrêter le fang, & fufpendre les hémorra gies fi dangereufes dans la plupart des plaies nouvelles. Ces plantes s'appliquent extérieurement, & on en fait prendre intérieurement l'infufion ou le fuc. Elles ne font pas feulement employées dans les bleffures ou dans les chutes, on s'en fert auffi avec fuccès dans les cours de ventre & dans la dyffenterie, dans le flux immodéré des mois & des hémorroïdes, dans les fleurs-blanches & dans toutes les évacuations exceffives.

On envoie depuis quelque temps des Alpes & des montagnes de Suiffe, un mélange de différentes plantes sèches, fous le nom de Faltranc ou Vulné

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