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fula, Dod. 130. Fabaria Math. Scrophularia media vel tertia Brunf. Acetabulum alterum Cord.

On trouve cette plante dans les bois humides; fes racines & fes feuilles font en ufage dans la médecine; on s'en fert avec fuccès pour les coupures, comme de celles de la grande confoude: lorfqu'elles font appliquées extérieurement fur les tumeurs, elles avancent la fuppuration : on les applique avec fuccès fur le panaris, appelé communément mal d'aventure; il faut auparavant les amortir fur la braife, & les écrafer enfuite. On les emploie pour les bleffures, les hernies & les décoctions aftringentes & rafraîchiffantes: elles entrent dans l'eau vulnéraire. Ses racines, qui reffemblent à des hémorroïdes, étant compofées de petits tubercules, font eftimées pour cette maladie; on les écrafe & on les fait cuire dans du beurre frais & réduire en onguent, on l'applique deffus les hémorroïdes lorfqu'elles font enflammées; on en reçoit plus de foulagement que de celui qu'on fait avec la joubarbe, dont nous parlerons ci-après dans la claffe des plantes Rafraîchiffantes.

13. SCEAU DE SALOMON.

Polygonatum latifolium vulgare C. B. 303, Polygonatum vulgò Sigillum Salomonis, I. B. tom. iij. pag. 529. Polygona tum Dod. 345. Fraxinella Cæfalp. 224.

Cette plante croît naturellement dans les bois, où elle fe multiplie par fes racines qui tracent. Ses parties font d'un ufage très-familier pour les defcentes; j'en ai fouvent donné à des enfans avec fuccès: pour cela, on en fait infufer une once coupée par morceaux dans demi-fetier de vin blanc pendant vingt-quatre heures, qu'on fait boire enfuite en deux ou trois prifes pour chaque jour; il faut continuer pendant huit ou quinze jours, & appliquer fur la hernie de la même racine pilée, & un bandange par deffus : des perfonnes plus avancées

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en âge s'en font fort bien trouvées. Mathiole fait grand cas de la conferve des racines pour la même maladie. Schroder affure que quatorze ou quinze fruits de notre plante provoquent le vomiffement: on dit qu'un gros de fa racine fait de même; cependant je n'ai pas trouvé que ceux à qui j'ai fait prendre l'infufion dont je viens de parler, aient eu la moindre naufée. Cette plante étant aftringente, peut être fort utile dans les fleurs-blanches. Palmer, après M. Herman, nous la donne pour un bon remède contre la goutte, fi l'on en fait boire l'infufion faite dans la bière. Sa racine eft excellente pour les échymoses & meurtriffures; c'eft pour cet effet qu'elle entre dans l'emplâtre d'Adrianus à Mynficht. Sennert & Ettmuller confirment cette vertu, foit qu'on en applique la racine pilée fur la partie meurtrie, foit cuite & en cataplafme. Quelques-uns en font un avec deux parties de cette racine & une de grande confoude, cuite dans peu d'eau, & paffée enfuite par le tamis il faut l'appliquer en cataplafme un peu chaudement. C'eft Ettmuller qui pro pofe cette formule.

La. tifane avec la racine de Sceau de Salomon, eft bonne pour la gravelle: fon eau diftillée décraffe le teint & l'embellit, au rapport de Céfalpin : la décoction de toute la plante guérit la gale & les autres maladies de la peau.

14. PLANTAIN.

1. Plantago latifolia finuata C. B. 189. Plantago major folio glabro, non laciniato utplurimùm, I. B. tom. iij. pag. 502. Plantago major Dod. 107. Septinervia Offic. Kokeri. Plantago & Centinervia Cæfalp. 327.

2. Plantago latifolia incana C. B. 189. Plantago major, hir futa, media à nonnullis cognominata, I. B. tom. iij. pag. 504. Plantago media Dod. 109. Cynogloffum quorumdam, Lugd. 1261.

3. Plantago anguftifolia major C. B. 189. Plantago lanceolata I. B. tom. iij. pag. 50s. Plantago minor Dod. 107. Quin queneryia Offic. Lanceola Cæfalp. 328.

Toutes les espèces de Plantains font communes dans les prés, au bord des chemins, & dans les terres incultes. On emploie la première efpèce de Plantain comme la plus commune, & à fon défaut, on fe fert des deux autres dans la plupart des décoctions & des tifanes vulnéraires & aftringentes. Cette plante eft d'un ufage très-familier on fe fert des feuilles qu'on applique toutes fraîches fur les bleffures & fur les contufions. On donne le fuc depuis deux onces jufqu'à quatre au commencement des fièvres intermittentes; j'ai vu quelques malades qui en ont été guéris. On choifit pour cette maladie la feconde efpèce, dont on prend cinq ou fix racines; on les pile, on les fait infufer dans cinq onces d'eau, auxquelles on ajoute trente gouttes d'efprit de foufre pour trois prifes, qu'on donne une heure avant le friffon; il faut auparavant bien purger le malade. Tragus eftime le Plantain pour les phthifiques. La tifane & fon eau diftillée font utiles dans la dyffenterie, dans le crachement de fang, & dans les hémorragies, de quelque nature qu'elles foient. Pour les hémorroïdes, on pile le Plantain, on en fait un onguent avec le beurre frais, qu'on fait fondre enfemble, on en frotte la partie fouffrante avec le bout d'un porreau : ce remède eft très-falutaire. Sa femence à un gros, prife dans du lait, m'a fouvent réuffi pour les cours de ventre ou mise en poudre & avalée dans du bouillon : c'eft un remède familier aux gens de la campagne. Dans les collyres, on emploie communément l'eau diftillée de Plantain avec l'eau-rofe, pour appaiser l'inflammation des yeux. Camérarius donnoit le fuc de toute la plante avec l'eau-rofe & le fucre. Dans la gonorrhée, on ordonne l'eau de Plantain en injection, lorfqu'il s'agit de l'arrêter : c'eft une méthode pernicieuse. Simon Pauli fe fervoit utilement de l'extrait de Plantain, & de la décoction de fal

fepareille pour guérir le piffement de fang qui furvenoit après la gonorrhée.

Le cataplafme fait avec les feuilles de Plantain & la mouffe qui croît fur les pruniers, cuits ensemble dans le vin, paffe pour un bon remède pourles hernies, étant appliqué fur la partie. Rivière affure qu'un demigros de femence de Plantain avalée dans un œuf, eft capable de prévenir l'avortement. M. Boyle propofe pour le vomiffement & pour le crachement de fang, Îe remède fuivant, qui me paroît bon. Prenez fix onces de racines de grande confoude fraîche & ratiffée, pilez-la dans un mortir avec un peu de fucre, & faites-en une espèce d'électuaire avec le fuc d'une douzaine de poignées de feuilles de Plantain.

Schwenfeld recommande la fomentation des feuilles de Plantain en décoction pour la chute de l'anus. Pour les cuiffons & démangeaifons de cette partie, Ettmuller confeille la décoction des feuilles de cette plante, dans laquelle on fera fondre un petit morceau d'alun: on peut lui fubftituer fon eau diftillée. On fe fert auffi du Plantain avec fuccès en faifant cette décoction dans l'eau de chaux, pour deffécher les ulcères des jambes.

Cette plante entre dans l'eau vulnéraire, & dans la poudre contre la rage, de Paulmier. Dans les maux de gorge, le gargarifme de Plantain eft excellent.

15. AMARANTHE.

Amaranthus fimplici paniculâ, C. B. 12. Amaranthus purə pureus 1. B. tom. ij. pag. 968. Amaranthus anguftifolius, fin→ plici fpicata panicula, Lob. ic. 251. Circaa Trag. 579.

On élève aifément l'Amaranthe de graine dans les jardins, où on en cultive plufieurs espèces, à caufe de la beauté de leurs couleurs. La décoction de fes fleurs eft utile dans le crachement de fang, & dans les autres hémorragies; fa femence fe donne avec fuccès à un gros comme celle de plantain,

dans toute forte de cours de ventre; je l'ai souvent expérimenté.

Comme cette plante eft très-aftringente, il y auroit du danger d'en faire prendre aux femmes & aux filles dans le temps de leurs règles, dont elle pourroit caufer la fuppreffion.

16. PATIENCE ROUGE, Sang-de-Dragon.

Lapathum folio acuto, rubente, C. B. 115. Lapathum fanguineum, five Sanguis Draconis Herba, I.B. tom. ij. p. 988. Lapathum rubens Dod. 650.

Cette plante fe trouve fi communément dans les jardins potagers, que j'ai cru la devoir placer ici, fa femence ayant à peu près la même vertu que celle de l'amaranthe: elle eft un peu moins aftrin. gente qu'elle; fa dofe eft d'un demi-gros & d'un gros au plus. La couleur rouge de fes tiges & des pédicules de fes feuilles, lui a fait donner mal-àpropos le nom de Sang-de-Dragon, qui ne convient qu'à l'espèce de fuc réfineux dont nous parlerons à la fin de cette claffe.

Quelques-uns prétendent que l'extrait de Lapathum fanguineum mis dans le nez, rétablit l'odorat. 17. THALITRON.

Thalictrum Dodonei, Lugd. 1146. Nafturtium filveftre tenuif fimè divifum, C. B. 105. Seriphium Germanicum, five Sophia quibufdam, I. B. tom. ij. pag. 886. Sophia Chirurgorum Lob. ic. 738; Dod. Sifymbrium annuum, Abfinthii minoris folie, Inft. 226. Accipitrina Cæfalp. 361. Eryfimum Sophia dictum, Raii Hift. 812.

Rien n'eft plus commun fur les vieilles murailles, dans les terres sèches & le long des chemins, que cette plante; fa femence eft connue des herboristes fous le nom de Thalitron; on la donne à la dofe d'un gros, ou dans du potage, ou dans du vin rofé, pour arrêter les cours de ventre : c'eft un remède fort familier aux pauvres, & tous les auteurs conviennent de cette propriété : la décoction ou l'in

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