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qui ont de la répugnance à prendre une médecine, & qui d'ailleurs ne haïffent pas le café.

La Manne entre dans l'électuaire diacarthami & dans l'hydragogue merveilleux de Du Renou. 31. ALOÈS.

1. Aloë vulgaris C. B. 286. Aloë I. B. tom. iij. pag. 696; Dod. 359; Officin. Aloë Diofc. Col. 40. Aloë vulgaris five fempervivum marinum, Gerar. Park. Caraguata Brafilienfibus Marcg. 38. Tertia Pif. 193. Aloë vera vulgaris Munt. 17.

2. Aloë fuccotrina anguftifolia, fpinofa, flore purpureo, Breyn. Prod. 2. Aloë India Orientalis ferrata five fuccotrina vera, floribus Phaniceis, H. Beaum. Aloë fuccotrina Officin. Aloe Americana Anane folio, floribus fuave rubentibus, Pluk. Phytogr.

3. Aloë Caballina Offic. Aloë Guineenfis Caballina, vulgari fimilis, fed tota maculata, Comm. Præl. Bot. 40.

L'Aloès eft un fuc épaiffi, dont on trouve trois fortes chez les Droguiftes, que la plupart des auteurs croient être tirées de la même plante par expreffion ou par incifion, lefquelles ne diffèrent que par le degré de pureté. Ces auteurs marquent la manière de tirer ce fuc, qu'il feroit trop long d'expliquer ici.

La première efpèce d'Aloès eft appelée Aloès Succotrin; foit, comme l'avance Pomet dans fon Hiftoire des Drogues, parce que c'eft un fuc concret; foit, comme il eft plus vraisemblable, parce qu'il vient de l'île de Soccotora fur la mer Rouge. Čette espèce d'Aloès eft la plus pure & la plus en usage; elle est d'un jaune tirant fur le rouge foncé, luifante, friable en hiver, qui s'amollit aisément en été, & dont l'odeur approche de celle de la myrrhe. La feconde espèce eft l'Aloès Hépatique, ainfi appelée parce qu'elle eft de la couleur du foie, d'un rouge plus obfcur que la précédente, & d'une fubftance moins pure. On emploie ces deux espèces de la même manière, & on s'en fert indifféremment pour en tirer l'extrait

La troisième espèce s'appelle Aloès Caballin, parce qu'il n'eft en ufage que pour les chevaux; il eft fi noir & fi rempli d'ordures, qu'on doit le rejeter comme le marc des autres: auffi n'a-t-il pas grande vertu.

Quelques auteurs modernes doutent, avec raifon, fi ces trois efpèces d'Aloès viennent de la même plante, étant différentes par l'odeur & la qualité c'est pour cela que j'ai rapporté les différens noms des efpèces d'Aloès, dont ils foupçonnent que ces fucs épaiffis font tirés. Quoi qu'il en foit, on nous les apporte de Perfe, des Indes & des îles de l'Amérique. On n'emploie que les deux premières fortes, qu'on prépare, avant de s'en fervir, par une lotion réitérée avec les fucs de roses ou de violettes: on tire enfuite l'extrait de cette maffe, après l'avoir fait diffoudre dans l'efprit-devin, filtrer & évaporer. Cet extrait, ainfi préparé, s'ordonne à la dofe de douze ou quinze grains au plus, en opiats ou en pilules, à caufe de fon in- ́ fupportable amertume. M. Garidel s'étend fort, dans fon Hiftoire des Plantes d'Aix, fur la prompte & éclatante végétation des tiges de l'Aloès, pag. 20 & fuiv.

Il rapporte auffi la manière de tirer le fuc des feuilles, & les différences de qualité de ces fucs, fur le récit de MM. Herman & F. Columna.

Il le croit compofé de deux fubftances l'une réfineufe, balfamique & vulnéraire, qu'on tire par l'efprit-de-vin; l'autre gommeufe & vifqueufe, qui eft purgative, que l'on tire avec l'eau & les fucs

aqueux.

Il parle auffi, page 23, des embaumemens des Egyptiens avec l'Aloès, & de la raifon des différentes vertus des Mumies.

L'Aloès convient aux mélancoliques, aux perfonnes fujettes aux vers, aux aigreurs d'eftomac

& à ceux qui font affligés de maladies chroniques & opiniâtres, caufées par des obftructions dans les viscères; il eft contraire aux femmes enceintes, car il excite un trop grand mouvement dans le fang. Comme il eft fort atténuant, il ne convient point dans les crachemens de fang, &, en général, dans toutes les maladies qui l'affectent, mais feulement dans les maladies de la lymphe & de la bile engorgée par épaiffiffement.

L'Aloès ne donne pas plus les hémorroïdes que les autres purgatifs, & certainement moins que le féné & le diagrède; c'eft une vieille erreur copiée par tous les auteurs, fans favoir pourquoi il eft vrai qu'il ne convient pas dans les maladies des inteftins, des reins & de la veffie. S'il réuffit dans la fuppreffion des règles, c'eft uniquement parce qu'il rectifie les digeftions, rétablit l'action de l'eftomac, embarraffée par l'épaiffiffement du fuc gaftrique. L'amertume de l'Aloès prouve affez son utilité dans les cas d'empâtement des canaux biliaires, qu'une pituite épaiffe & glaireufe engorge auffi l'Aloès eft la bafe des pilules de Stahl & des pilules ftomachiques & purgatives. Les pilules angéliques ou de Francfort en font prefque entièrement composées, auffi bien que celles qu'on appelle les grains-de-vie, & qu'on avale avant le repas. L'Aloès entre auffi dans l'Hieradiacolocynthidos, dans l'extrait catholique de Francfort & de Sennert, dans les pilules cachectiques de Charas, dans celles diambra de la Pharmacopée de Londres, dans les peftilentielles ou fétides, & dans les pilules tartarées de Schroder. L'Aloès donne le nom au dialoë ou hiera-picra de Galien; & il entre dans l'élixir de propriété de Paracelfe, dans le baume du Commandeur, & dans plufieurs autres compofitions vulnéraires & déterfives, étant très-propre à résister à la pourriture.

32. RHUBARBE.

Rhabarbarum Officinarum C. B. 116; I. B. tom. ij. p. 98. Rhabarbarum genuinum Officin. Park. Rhabarbarum lanuginofum, five Lapathum Chinenfe longifolium, Munt. 196; Raii Hift. 1077. Rha five Rheum quorumdam.

La racine de cette plante nous eft apportée de la Chine, où elle croît abondamment. Il faut choisir la plus nouvelle, jaune au dehors, au dedans femée de veines rouges, à peu près comme la noix mufcade: elle doit être d'une odeur aromatique & affez agréable. Lorfqu'elle eft infufée dans l'eau elle lui communique affez promptement une couleur fafranée. Quand elle est ainfi choifie, la meilleure préparation eft de la prendre en fubftance ou en poudre dans quelques cuillerées de bouillon, ou de la mâcher fimplement, fon amertume étant fupportable la dofe eft depuis quinze ou vingt grains jufqu'à demi-gros; mais, en infufion dans l'eau, on l'ordonne ordinairement à un gros. Les propriétés de la Rhubarbe font en fi grand nombre, que Tilingius, auteur célèbre, en a compofé un traité tout entier. Ses vertus les mieux autorisées par l'expérience, font de purger avec douceur les humeurs bilieufes, de rétablir le reffort des fibres. inteftinales, lorfqu'elles ont été trop relâchées par des flux de ventre & des lienteries, de fortifier l'eftomac, de faciliter la digeftion, de détruire les matières vermineufes, & de tuer les vers auxquels les enfans font fujets : c'est pour cela qu'on leur donne avec fuccès, pendant quelques jours, pour boiffon ordinaire, une légère infufion d'un gros de Rhubarbe dans une pinte d'eau, avec un peu de régliffe. L'infufion de deux gros de Rhubarbe coupée par morceaux & mife dans un linge, dans une livre d'eau de chicorée fauvage, & prife enfuite à la dofe de quatre onces, après avoir preffé le nouet, eft un affez bon remède pour les fièvres longues &

opiniâtres il faut en continuer l'ufage pendant huit ou quinze jours, & laiffer feulement infufer la Rhubarbe pendant la nuit.

L'ufage de cette racine ne convient pas dans l'ardeur d'urine, ni dans les maladies où il y a difpofition inflammatoire dans le bas-ventre. Il y a des auteurs qui prétendent que la Rhubarbe totie eft plus aftringente que purgative, & qu'elle convient de cette manière dans les cours de ventre d'autres foutiennent, au contraire, que cette méthode n'eft pas bonne, parce que le feu enlevant les parties volatiles de cette racine, la rend plus âcre & plus capable de caufer des tranchées. L'expérience nous apprend que la Rhubarbe réuffit dans les cours de ventre, quand elle est bien choifie, fans qu'il foit néceffaire de la faire rôtir. Cet ancien usage n'eft même prefque plus familier; & la manière la plus ordinaire de l'employer eft d'en ordonner la préparation, qu'on appelle catholicon double de Rhubarbe, à une once, délayée dans un verre d'eau de plantain. Elle réuffit mieux quand on la délaie dans l'infufion d'un gros de myrobolans citrins.

La préparation fuivante eft un excellent ftomachique. Prenez de la Rhubarbe, & des trois Santaux en poudre, de chacun deux gros; rapure d'ivoire & corne de cerf, de chaque un gros & demi; faites bouillir dans trois pintes d'eau, après les avoir enveloppés dans un nouet, & réduit à deux pintes fur un feu doux; prenez-en un poiffon ou quatre onces le matin à jeun, & mangez deux heures après.

La Rhubarbe ne convient pas à tous les enfans, mais feulement à ceux qui font pâles, fujets au dévoiement, & qu'il faut purger en fortifiant : dans tous les autres cas, elle leur fait plus de mal que de bien.

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