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23. CROISETTE.

Cruciata hirfuta C. B. 335. Gallium latifolium, Cruciata quibufdam, flore luteo, I. B. t. iij. p. 717. Cruciata Dod. 337

Cette plante eft fi commune dans les prés & dans les bois, que j'ai cru ne devoir pas l'omettre : elle paffe pour vulnéraire aftringente; & les gens de la campagne l'emploient avec fuccès pour les defcentes des enfans, en appliquant deffus l'herbe pilée en cataplafme, & faifant boire fa décoction aux malades. La plupart des auteurs, entre autres Dodonée, Camérarius & Thalius, conviennent de cette propriété.

Un auteur moderne affure qu'une fomentation faite avec cette plante, & répétée fouvent fur la région du foie, guérit le skirrhe de ce vifcère. On ne rifque rien de l'éprouver.

24. ORTIE.

1. Urtica urens maxima, C. B. 232. Urtica vulgaris major I. B. tom. iij. pag. 445. Urtica major five filveftris, afperior, Tab. ic. 534. Urtica urens altera Dod. 151. [ORTIE COMMUNE.]

2. Urtica urens minor C. B. 232. Urtica minor annua I. B. t.iij. p. 446. Urtica urens altera. Dod. 152. [ORTIE GRIECHE.]

3. Urtica iners, five Lamium 1. Dod. 153. Lamium album non fatens, folio oblongo, C. B. 231. Galeopfis five Urtica iners, floribus albis, I. B. tom. iij. pag. 322. Lamium album Tab. ic. 536. Lamium vulgare album, five Archangelica flore albo, Park. [ORTIE MORTE, ou ORTIE BLANCHE.]

Ces espèces font très-communes par-tout. Les racines & les grappes de fleurs de la première efpèce font apéritives, & on les emploie avec fuccès dans les tifanes & dans les apozèmes qu'on ordonne dans la gravelle & dans la rétention d'urine on en fait auffi une conferve pour la même fin. Mais le fuc de l'Ortie commune, & de celle qu'on appelle Ortie grièche, eft un des plus affurés remèdes pour le crachement de fang & pour les hémorragies; j'en ai ordonné pour la première maladie

à plufieurs perfonnes, & toujours avec fuccès : la dofe eft depuis deux onces jufqu'à quatre, ou feul un peu tiède, ou mêlé avec partie égale de bouillon. On eft depuis quelque temps à Paris dans l'ufage de prendre les feuilles d'Ortie infufées dans l'eau bouillante, à la manière du thé, pour purifier le fang, pour la goutte & le rhumatifme : cette infufion eft bonne en gargarifine pour les maux de gorge. Les racines confites au fucre procurent l'expectoration dans la vieille toux, dans l'afthme, dans la pleuréfie, fur-tout fi on y applique les feuilles en cataplafme fur le côté : on en fait boire le fuc pour les mêmes maladies. J'ai vu réuffir le remède fuivant dans la pleuréfie.

Prenez deux ou trois poignées d'Ortie grièche, la plus fraîche, pilez-les légèrement, & les faites bouillir avec un demi-quarteron d'huile d'olive & un verre de vin; paffez le tout, & faites-en prendre le jus au malade, que vous tiendrez bien couvert pour ménager la fueur: on peut appliquer le marc fur le côté, le plus chaud que vous pourrez: le temps favorable pour appliquer ce remède, eft après avoir fait deux ou trois faignées, & entre le deux & le troisième jour.

M. Garidel a éprouvé plufieurs fois ce remède avec fuccès: il rapporte que les pleurétiques auxquels on faifoit ce remède, vidoient des urines comme teintes de fang.

La tifane d'Ortie eft bonne dans les fièvres malignes, la rougeole, & dans la petite-vérole.

Les feuilles & les fleurs de l'efpèce appelée Ortie morte, font très-utiles dans les pertes de fang & les fleurs blanches; on en fait bouillir une poignée dans un bouillon de veau: ce remède m'a fouvent réuffi; ou bien on donne cinq ou fix onces de fon fuc de fix heures en fix heures, & on applique fur le bas-ventre de la malade, un cataplafme fait

Avec le même fuc & un peu de farine de froment. Ettmuller ordonne pour la même maladie, le cataplafme fait avec les feuilles d'Ortie pilées & fricaffées dans la poêle. L'huile d'olive dans laquelle on a fait infufer au foleil les fleurs de cette plante, eft un baume excellent pour les bleffures des tendons: M. Dodart nous a affuré, dans une de nos affemblées, en avoir vu l'effet.

Plufieurs médecins anciens & modernes fe fervent des Orties pour attirer les efprits & le fang fur les parties defféchées & paralytiques, en les frappant avec un paquet d'Orties. Quelques-uns croient qu'elle eft l'antidote de la ciguë & de la jufquiame.

Le cataplafme d'Ortie eft émollient & réfolutif; il foulage les goutteux, & diffipe quelquefois les loupes & les tumeurs froides, felon le rapport de M. Tournefort.

Un gros & demi de femence d'Ortie en poudre fubtile, prise dans un verre de vin chaud, eft un bon remède pour chaffer les vents de l'eftomac au rapport de Clufius.

La graine d'Ortie entre dans l'électuaire de Juftin, dans la poudre de l'électuaire lithontriptique de Nicolas d'Alexandrie, & dans le martiatum.

On fubftitue quelquefois à l'Ortie morte la plante appelée Lamium purpureum fœtidum folio fubrotundo, five Galeopfis Diofc. C. B.

25. PRÊLE, Queue de Cheval.

Equifetum paluftre, longioribus fetis, C. B. 15. Equifetum majus, aquaticum, I. B. tom. iij. pag. 729. Hippuris Diofcoridis, Cauda Equina, Tab. ic. 251. Hippuris minor Dod. 73. Polygonum fæmina Fuchf.

Cette plante croît naturellement dans les endroits humides, dans les foffés, & au bord des étangs. Quoique fa racine foit plus connue comme propre pour polir les ouvrages de tabletterie & de mar

queterie, que dans la pharmacie, elle ne laiffe pas d'avoir des ufages très-utiles pour la fanté. Tous les auteurs conviennent qu'elle eft vulnéraire & aftrin gente on ordonne fa décoction dans le crachement de fang, dans le flux immodéré des hémorroïdes, des mois, & dans toutes fortes d'hémorragies. Un gros de la racine de cette plante en poudre, eft utile dans le crachement de fang, au rapport de Taberna-Montanus, qui faifoit prendre aux dyffentériques deux ou trois onces de fuc de Prêle; Tragus l'ordonnoit à ceux qui piffoient le fang, & à ceux qui avoient des defcentes. Le fuc eft bon pour les ulcères & pour les plaies.

Diofcoride prétend qu'elle pouffe les urines. C. Hoffmann rapporte que dans des fièvres opiniâtres, même malignes, il s'eft bien trouvé de fa décoc tion. C. Bauhin confeille ce remède dans l'ulcère du poumon, pris foir & matin à la dofe de deux ou trois onces, pourvu que la décoction foit un peu forte. Taberna-Montanus faifoit mêler la poudre de Prêle dans la nourriture des pulmoniques. La Prêle entre dans l'onguent de la Comteffe de Varignana.

26. AIRELLE, Raifin de bois, Morets.

Vitis Idea foliis oblongis crenatis, fructu nigricante, C. B. 470. Vitis Idaa angulofa, 1. B. tom.j. pag. 520. Vitis Idas, five Myrtillus 1. Tab. ic. 1078. Vaccinia nigra Dod. 768. Bagola 1. genus, Cæfalp. 210.

On trouve cet arbriffeau communément dans les bruyères, & dans les terres fablonneufes auprès des bois. Les fruits ou baies de cette plante font en ufage en médecine; on en tire le fuc qu'on fait épaiffir en firop épais comme du raifiné, en y ajoutant un peu de fucre: cette compofition s'appelle rob, comme les autres de même nature; elle eft excellente pour les cours de ventre, & pour modérer l'ardeur d'une bile enflammée. On fait auffi

fécher fes fruits, & on les donne en poudre depuis un gros jufqu'à deux, ou en décoction jufqu'à demionce dans la dyffenterie. Simon Pauli croit qu'on pourroit fubftituer le fuc épaiffi des Morets, à celui du vrai myrte des anciens, même à l'acacia, à cause de fa vertu aftringente. Il y en a qui appliquent fur le fein des accouchées une fomentation faite avec la graine de cet arbriffeau & le fel commun, pour empêcher que le lait n'y vienne. Il y a des cabaretiers qui rougiffent les vins blancs avec ces fruits, & qui en augmentent la quantité par le fuc de ces baies: cette falfification n'eft pas bonne; mais elle eft moins dangereufe que bien d'autres qui fe tiquent.

27. MYRTE, Meurte.

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1. Myrtus latifolia Romana C. B. 468. Myrtus altera Dod 2. Myrtus minor vulgaris C. B. 469; Lob. ic. t. ij. p. 127. Myrtus Tarentina I. B. tom. j. pag. 512; Cluf. Hift. 67.

Les feuilles, & les fruits ou baies appelées Myrtille, font en ufage intérieurement & extérieurement, & ont la propriété de refferrer. On emploie principalement le firop fait avec le fuc des fruits, qu'on ordonne depuis demi-once jufqu'à une once dans les juleps ou potions aftringentes & rafraîchiffantes. Dans les pertes de fang des femmes, le faignement de nez, & le flux exceffif des hémorroïdes, ce firop eft excellent, auffi-bien que dans le cours de ventre & dans la dyffenterie: on fait avec les feuilles de Myrte échauffées, des fomentations très-utiles dans les foulures des nerfs & les luxations; ou bien on emploie leur décoction pour les mêmes usages. Le fuc des Myrtilles épaiffi en forme de rob, fe donne à deux gros ou demi-once, dans les mêmes maladies que le firop.

La décoction ou l'eau diftillée des feuilles & des Aeurs de Myrte, eft déterfive, aftringente, propre

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