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à fortifier les parties, & fur-tout les gencives; elle convient, en gargarifine, à tous les maux de gorge. Cette plante eft d'un ufage plus commun en Italie, en Efpagne & en Provence, que dans ce pays-ci, parce qu'elle y eft plus commune. Le vin dans lequel on fait bouillir les baies de Myrte, n'est pas à méprifer pour les rapports aigres, pour le hoquet, pour le relâchement de la luette, & la chute du fondement & de la matrice.

On prépare une huile, par l'infufion des baies du Myrte dans l'huile, qu'on appelle oleum myrtillorum, pour la diftinguer de celle qu'on fait par l'infufion des feuilles, qu'on appelle oleum myrti : l'une & l'autre fervent pour fortifier les membres on en fait une onction fur l'eftomac, dans les vomiffemens & dans les cours de ventre. L'huile des baies eft préférable à celle des feuilles.

Ces fruits ont donné le nom au firop de Myrte compofé de Méfué: ils entrent dans les trochifques de ramich du même, & dans l'onguent flyptique de Fernel.

28. GRENADIER, Balauftes.

Punica qua malum granatum fert, Cæfalp. 141. Malus punica fativa, C. B. 438. Malus punica, I. B. tom. j. pag. 76. Malus granata five punica, Tab. ic. 1033.

Ses fleurs appelées Balauftes, l'écorce de fon fruit appelé Malicorium, fon fuc & fes pépins, font d'ufage en médecine; on les emploie avec fuccès dans le cours de ventre, la dyffenterie & les pertes de fang. Les fleurs s'ordonnent par pincées en infufion; le.Malicorium fe met en poudre depuis une dragme jufqu'à deux, & en décoction jufqu'à demi-once. On prépare un firop avec le fuc de Grenade, qui eft excellent pour appaifer l'ardeur de la foif dans les fièvres continues; fa dofe eft d'une once dans chopine d'eau : il adoucit la bile & les humeurs

âcres

âcres par fon agréable acidité. Les pepins ou femences de la Grenade font auffi aftringens; on s'en fert comme des fleurs pour arrêter les gonorrhées : on les mêle quelquefois avec les femences rafraîchiffantes dans les émulfions.

On préfère pour les ufages de la médecine, les Grenades aigres à celles qui font douces. 29. EPINE-VINETTE.

Berberis dumetorum, C. B. 454. Berberis vulgò, quæ & Oxya cantha putata, I. B. tom. j. pag. 52. Spina acida, five Oxyacantha, Dod. 750. Crefpinus Math. Amirbaris Avic.

L'écorce de la racine de cette plante, & principalement fon fruit, font en ufage. L'écorce eft aftringente & déterfive; on l'emploie dans les décoctions pour les cours de ventre & la dyffenterie. Le fruit eft plus ufuel; on en met une poignée pour chaque pinte de tifane dans les mêmes maladies, & pour appaifer la trop grande fermentation des humeurs, fur-tout lorfqu'elle eft caufée par des matières bilieufes que ce fruit corrige par fon acidité. On le prépare de plufieurs manières; on le confit au fucre, on en fait du firop, de la gelée, du rob, & on emploie toutes ces différentes préparations dans les juleps rafraîchiffans & aftringens. Le rob fait avec une forte décoction des fleurs d'Epine-vinette, eft fort bon pour de vieilles toux occafionnées par relâchement des fibres & abondance de pituite froide & gluante. Dans l'ardeur d'urine & dans les inflammations internes, on fait diffoudre le nitre dans le fuc d'Epine-vinette pour le faire criftallifer. Simon Pauli enseigne la manière de faire le fel effentiel, qu'il appelle le tartre de Berberis, de cette manière.

Prenez deux livres de fuc d'Epine-vinette, deux onces de fuc de limon; faites évaporer doucement fur le feu; paffez ce mélange par une chauffe, & le mettez criftallifer à la cave. Ces criftaux font

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fort rafraîchiffans, propres dans l'ardeur d'urine & dans les inflammations internes : la dofe eft d'un demi-gros ou d'un gros au plus. Tragus affure que le vin qu'on fait avec le fruit de cet arbriffeau, arrête les cours de ventre, la dyffenterie & les pertes blanches des femmes. Dans les maux de gorge, on mêle dans les gargarifmes un peu de fuc ou de firop d'Epine-vinette.

L'Epine-vinette a donné le nom au firop de Berberis, au fapa de Méfué, & aux trochifques de Berberis du même. On emploie fon fuc dans le firop de corail pour en faire la diffolution; on le préfère aux autres diffolvans, quoiqu'il foit bien foible. Ce fuc entre dans le firop de myrte compofé de Méfué, dans les trochisques de laque & dans le diaprun. 30. COIGNASSIER.

1. Mala cotonea majora C. B. 434. Cotonea Malus I. B. tom. j. pag. 27. Cydonia fructu longo laviori, Inft. 632. Cydonia majora Raii Hift. 1453. [COIGNASSIER FEMELLE.]

2. Mala cotonea minora C. B. 434. Cydonia fructu breviore & rotundiore, Inft. 633. Cydonia minora Raii Hift. 1453. [COIGNASSIER MALE.]

Les fruits de ces deux espèces ne font pas feulement en ufage entre les alimens, mais encore dans la médecine. On ordonne dans les cours de ventre, dans les indigeftions & dans les foibleffes de l'eftomac, le cotignat, la gelée de coing, le firop ou les coings confits. Le bois de Coignaffier eft fort bon dans les dévoiemens invétérés. La gelée de coing s'appelle Myva cydoniorum; on la donne depuis demi-once jufqu'à une once, & les autres préparations à proportion. Les pepins ou femences de coing font incraffans & adouciffans; on en fait un remède excellent pour les hémorroïdes, en les faifant bouillir dans le lait après les avoir dépouillés de leur écorce on en remplit de petits fachets de toile élimée qu'on applique chaudement fur les hé

morroïdes, en les renouvelant de demi-heure en demi-heure : j'en ai vu de bons effets. Ces mêmes femences nous donnent encore un mucilage qu'on tire avec l'eau-rofe ou avec celle de folanum, & qui eft très efficace pour adoucir l'acrimonie des humeurs, pour la brûlure, l'inflammation des yeux, les crevaffes du mamelon, & pour la féchereffe de la langue dans la fièvre maligne. Ettmuller nous apprend qu'on le rend plus efficace, fi l'on fe fert de l'eau de frai de grenouille, & fi on y mêle du fuc d'écreviffe mêlé avec le camphre & le fel de faturne.

Les feuilles du Coignaffier ou Coignier, comme on l'appelle en certaines provinces, font eftimées par les payfans pour deffécher les vieux ulcères des jambes. Ils les appliquent après les avoir fait tremper dans de l'eau ou du vin chaud. On donne pour arrêter le vomiffement, une once de fuc de coings. mêlée avec trois onces d'eau de menthe, en y ajoutant un peu d'eau de canelle. Un praticien moderne, auquel on peut ajouter foi, a fait préparer un extrait de mars avec le fuc de coings pour des vomiffemens opiniâtres dans une affection hypocondriaque, qui lui a fort bien réussi.

31. EGLANTIER, ou Rofier fauvage.

Rofa filveftris vulgaris, flore odorato incarnato, C. B. 483. Rofa filveftris alba cum rubore, folio glabro, I. B. t. ij. p. 43. Rofa filveftris Tab. ic. 188. Cynosbatos Diofc. Plin. Adv.

Les fruits de cette efpèce de Rofier qui eft fi commun dans les haies, s'appellent Gratte-cu, & leur conferve Cynorrhodon. On s'en fert communément dans les cours de ventre, pour modérer l'ardeur de la bile, pour adoucir l'âcreté de l'urine, dans la dyfurie & dans la ftrangurie : cette préparation eft auffi très-utile dans le flux hépatique, dans les foibleffes d'eftomac & les indigeftions; on

en donne depuis deux gros jufqu'à demi-once. Les femences féparées de la chair du fruit dont on fait la conferve, font plus apéritives; elles conviennent dans la gravelle, ou en émulfion à deux gros fur une chopine de liqueur appropriée, ou à un gros en poudre dans un verre de vin blanc.

On trouve une espèce d'éponge attachée à la tige de ce Rofier, formée, comme les autres tubercules ou excroiffances qui viennent fur les plantes, à l'occafion de la piquure des infectes. Cette éponge eft d'ufage, & a les mêmes vertus que le fruit; on l'appelle Spongiola ou bedeguar; on la donne en poudre ou en infufion, depuis deux gros jusqu'à demi-once. Elle eft plus déterfive en décoction qu'aftringente, & on peut l'employer dans les gargarifmes pour les ulcères de la gorge. Le bedeguar, felon Sennert, eft bon pour calmer les douleurs de tête. Quelques auteurs prétendent que cette éponge a une qualité fomnifère; Tragus, Simon Pauli, Schwenfeld & Sennert nous l'affurent, & Hoffmann prétend qu'elle eft utile pour calmer la phrénéfie. La cendre de cette éponge, mêlée avec celle de l'éponge commune, eft, felon plufieurs, très-propre pour réfoudre les

écrouelles.

Cette même éponge en poudre, infusée dans un verre de vin du foir au matin, paffée enfuite & prife à jeun, paffe pour un bon remède dans la dyffenterie. On purge le lendemain avec la rhubarbe. Zwelfer & Sérapion, dans leur pratique, affurent que les petits vers qu'on trouve pendant l'automne & dans l'hiver dans le bedeguar, font un remède très-bon pour l'épilepfie.

Tragus, Céfalpin & plufieurs autres auteurs, donnent la racine de l'Eglantier comme un remède utile contre la rage. Il est tiré de l'Hiftoire naturelle de Pline; mais il ne faut le regarder que comme un préfervatif. Cette racine entre dans un fameux re

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