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autre. Lorfque la perte eft arrêtée ou modérée, on diminue le nombre des prifes à proportion.

VULNÉRAIRES ASTRINGENTES

Qui font rapportées dans d'autres Classes.

PLUSIEURS des plantes Vulnéraires Déterfives font Aftringentes, par la raifon que j'expliquerai ciaprès, entre autres les drogues & gommes-réfines étrangères.

La Rhubarbe & le Rhapontic. Leurs racines fe donnent avec fuccès dans les cours de ventre & dans la dyffenterie. Voyez ci-devant la claffe des plantes Purgatives.

Kermès. Les baies de Kermès ou graine d'écarlate, le firop qu'on en prépare, & la confection appelée alkermès, fe donnent avec fuccès dans les pertes de fang des femmes, & à celles qui font menacées par quelque accident d'accoucher avant terme. Voyez la claffe des plantes Alexitères.

Corail. Cette production marine eft aftringente & abforbante; fa préparation la plus ordinaire eft en poudre fubtile, & fa dofe depuis demi-fcrupule jufqu'à trente grains ou environ. Voyez la même Claffe.

Cachou. Cette drogue eft excellente dans toutes les hémorragies; on la mêle en poudre avec les autres aftringens qu'on donne en bol ou en opiat, ou feule à demi-fcrupule, fans mélange d'ambre gris ni d'autre aromate qui foit contraire à la perte de fang qu'on veut arrêter, Voyez ci-devant la classe des plantes Stomachiques.

L'Argentine & la Bourfe à Berger. Leurs femences s'emploient avec fuccès dans les cours de ventre & dans les pertes de fang. Voyez ci-devant la claffe des plantes Fébrifuges. L'Argentine, re

gardée comme plante Vulnéraire Aftringente, eft d'autant plus convenable dans les fleurs-blanches, que cette plante eft ftomachique & un peu amère. Il n'y a point, entre les maladies des femmes, de maladie qui demande plus de prudence, plus d'attention & plus d'habileté de la part des praticiens, que les fleurs-blanches, parce que cette maladie eft très-fréquente, qu'elle vient d'un grand nombre de caufes fouvent différentes entre elles, & toujours de conféquence; enfin, parce qu'il eft fouvent dangereux pour les femmes d'en être guéries. Bien fouvent cette maladie vient d'un vice de l'eftomac des digestions longues, pénibles & laborieuses, d'erreurs dans le régime, des veilles, d'intempérance, &c. &c.

J'ai employé l'Argentine avec fuccès lorsque les fleurs-blanches venoient de crudités, de foibleffes, de fuites de couches. Si les urines viennent plus troubles, moins crues, moins féreufes par l'ufage de l'Argentine, c'eft un bon figne, & il faut la continuer; mais je ne prétends pas qu'on regarde cette infufion comme fpécifique dans cette maladie, fi défagréable & fi faftidieufe à tous égards, pour le médecin & pour la malade. Le cas que nous venons d'indiquer fert encore de preuve qu'il n'y a point de fpécifiques. En effet, le lait, les bains, les émulfions, le petit-lait clarifié, les eaux douces, telles que font celles de Cauteretz, de Bagnères, &c. ont fouvent réuffi en adouciffant l'âcreté du fang, & en le débarraffant d'une faumure corrofive; mais il eft des indications entièrement contraires. Le quinquina, la cafcarille, les eaux de Forges, un régime plus fec qu'humide, des frictions avec une étamine un peu neuve, faites fur toute l'habitude du corps, pour augmenter la transpiration, un exercice continué, même au-delà de celui qu'on a coutume de confeiller aux perfonnes du fexe; tous ces moyens,

fi oppofés aux premiers dont nous avons parlé, conviennent dans la plupart des pertes blanches: auffi les femmes fédentaires, oifives, habitantes des grandes villes, perdues par le luxe, font-elles plus fujettes à cette maladie opiniâtre que les femmes de la campagne, ou celles qui mènent une vie plus occupée & plus réglée. On doit donc conclure que les fleurs-blanches font difficiles à guérir.

La Nummulaire paffe pour être Vulnéraire Aftringente; on la donne en décoction & en infufion dans les cours de ventre. Voyez ci-devant la claffe des plantes anti-Scorbutiques.

CHAPITRE SECOND.

PLANTES VULNÉRAIRES DETERSIVES.

ON

N entend par remèdes Déterfifs ceux qui font capables de nettoyer les plaies, c'est-à-dire de faire tomber les chairs mauvaifes & baveufes qui entretiennent la pourriture, empêchent la réunion de la plaie & la formation de la cicatrice. La plupart des plantes qui produifent cet effet, abondent en fel âcre & lixiviel, qui, pénétrant & diffolvant ces chairs fanieufes qui corrompent le fuc nourricier, les détache & les fait tomber par efcarres; alors cette lymphe douce & naturelle, fournie par le fang & deftinée pour former une chair nouvelle, n'y trouvant plus d'obstacle, les parties fibreufes & folides reprennent infenfiblement leur reffort, les vaiffeaux fanguins fe réuniffent, & la plaie parvient à une heureufe cicatrice : c'eft en cela que les Vulnéraires Déterfifs peuvent paffer pour Aftringens, & qu'entre les Aftringens il y en a de Déterfifs.

Comme je ne parle ici

que des Plantes, & d'une manière

manière abrégée, je ne m'étendrai point fur les différentes espèces de Déterfifs, Mondificatifs, Efcarrotiques & Cauftiques, qui ne diffèrent entr'eux que du plus au moins, & entre lefquels les plus violens font tirés des minéraux ; je ne traite ici que des végétaux qui font plus doux dans leur action, entre lefquels on en trouve cependant quelques-uns qui rongent affez puiffamment les chairs pour les cautérifer, & qui peuvent paffer pour de véritables véficatoires. Je commencerai par ceux-ci, & pafferai enfuite aux plantes Déterfives & fimplement Vulnéraires, dont l'action eft plus douce, & qu'on peut employer intérieurement & extérieurement.

1. PERSICAIRE.

1. Perficaria mitis maculofa & non maculofa, C. B. 101. Perficaria mitis I. B. tom. iij. pag. 779. Perficaria 11. Tab. ic. 857. Pulicaria fæmina Brunf. Crateogonon. Lac Plumbago Plinii, aliis Britannica ejufdem.

2. Perficaria urens five Hydropiper C. B. 107. Perficaria acris five Hydropiper I. B. tom. iij. p. 780. Hydropiperi Dod. 607. Crateogonon Ang. Perficaria mafcula Brunf. [CURAGE, POIVRE D'EAU.]

Les espèces de Perficaires font très-communes dans les prés & au bord des eaux. On emploie ces plantes en décoction, & elles font utiles dans les cours de ventre & dans la dyffenterie, fur-tout lorfqu'on foupçonne quelque ulcère dans les inteftins. La Perficaire eft très déterfive & aftringente; on en fait boire utilement la tifane à ceux qui ont la gale, & qui font fujets à des maladies de la peau. La feconde efpèce, appelée Poivre d'eau à caufe de fa faveur âcre, a les mêmes vertus que la première; mais elle eft plus déterfive. Son eau distillée, à la dofe de deux ou trois onces, eft fort bonne pour la gravelle & pour les glaires des urines. Pour la dyffenterie & le ténefine, outre la décoction qu'on donne en lavement, on fait prendre en même temps

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au malade un gros de fa poudre mêlée avec du gros vin, cuit en firop avec du fucre. Cette plante eft un bon fondant & un apéritif propre pour l'hydropifie, la jauniffe & les obftructions des vifcères: pour cela on en met une poignée bouillir un bouillon dans une chopine d'eau de veau. Les feuilles de Perficaire, écrafées & appliquées fur les parties goutteufes, foulagent dans la douleur; mais il ne faut pas qu'il y ait de l'inflammation.

Le Poivre d'eau eft d'un grand ufage dans la chirurgie, pour diffiper les enflures & les tumeurs œdémateufes des jambes, des cuiffes & des autres parties: j'ai vu fouvent de très-prompts effets de fa décoction dans ces fortes de maladies. On applique l'herbe bouillie un peu chaudement, ou des linges imbibés de fa décoction. Tous les auteurs conviennent que le Curage pilé & appliqué fur les vieux ulcères, en mange les chairs baveufes, & en nettoie la pourri

ture & les vers.

La Perficaire entre dans le firop d'armoife de Rhafis & dans l'eau vulnéraire.

2. RONCE.

Rubus vulgaris, five Rubus fructu nigro, C. B. 579. Rubus major fructu nigro, I. B. t. ij. p. 47. Rubus Dod. 742. Morus five Rubus Ang. Rubus Batis Adv. 446. Rubus Idæus Ger. ic.

Tout le monde fait que les Ronces font communes dans les haies & aux bords des chemins. Les jeunes branches ou pouffes, les feuilles & les fruits de cette plante, font d'un ufage très-familier, intérieurement & extérieurement. La décoction des branches & des feuilles arrête les cours de ventre & les fleurs-blanches, fuivant Diofcoride; elle nettoie les ulcères des gencives & de la bouche en gargarifme, fur-tout lorfqu'on y ajoute quelques gouttes d'efprit de vitriol. Le firop des fruits de Ronce eft utile, & on s'en fert avec fuccès pour les maux de gorge, fans vitriol. Les feuilles pilées

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