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& appliquées fur les dartres, fur les vieilles plaies & fur les ulcères des jambes, les guériffent en peu de temps; j'en ai vu des effets. Galien s'en fervoit ainfi il employoit la fleur & le fruit pour le crachement de fang, & la racine pour la gravelle. M. Ray rapporte que Néedham, médecin Anglois, faifoit grand cas du firop des fruits de Ronce pour l'ardeur d'urine.

On en fait un firop qui eft plus déterfif & aftringent, lorsqu'on n'a pas attendu la parfaite maturité de ces fruits, & qu'on les a cueillis encore rouges. Le fuc des mûres fauvages (on appelle ainfi les fruits de Ronce) entre dans la compofition du diamorum compofé de Nicolas. Ces fruits, bien mûrs & bien noirs, font rafraîchiffans, & appaifent la foif; on les peut fubftituer aux mûres domeftiques.

Les fommités des Ronces entrent dans l'onguent populeum.

3. TroËNE.

Liguftrum Germanicum C. B. 435. Liguftrum I. B. tom. j. pag. 528. Phyllyrea Dod. 775.

Le Troêne eft commun dans les bois & dans les haies; fes feuilles & fes fleurs font en ufage en médecine. Leur fuc & leur eau diftillée font utiles dans les maux de gorge en gargarifme; ils dessèchent les ulcères, adouciffent les inflammations des yeux, & guériffent la brûlure. Quatre onces du fuc de Troêne, ou la décoction des feuilles & des fleurs, prife par verrées, arrête le crachement de fang & les hémorragies. La décoction des feuilles fert auffi pour affermir les dents dans l'affection fcorbutique. M. Garidel nous apprend qu'un ancien praticien fe fervoit de l'écorce de fa racine pour arrêter la gonorrhée, après les remèdes convenables : il faut en prendre la décoction à la dofe de deux verres par jour à jeun, & l'autre quatre heures après le dîner.

Velfchius, médecin Allemand, nous affure avoir vu pratiquer utilement pour les écrouelles & les vieux ulcères, une espèce de baume fait avec les fleurs de Troêne, expofées au foleil dans une bouteille, & arrofées par intervalle d'un peu d'huile d'olive.

4. HERBE AUX VERRUES.

Heliotropium majus Diofc. C. B. 253. Heliotropium majus flore albo, I. B. tom. iij. pag. 604. Heliotropium Dod. 70. Heliotropium Officinis. Verrucaria fcorpioïdes Adv. Lob. 300.

Cette plante eft annuelle; elle croît aifément dans les terres sèches, au bord des chemins & des blés. Son fuc eft corrofif, & fait tomber les poireaux appelés verrues, d'où vient fon nom: avant de l'appliquer deffus, il faut avoir la précaution d'en couper une partie. Ce fuc eft auffi très-utile pour les ulcères carcinomateux & les ambulans, pour les dartres vives & les vieilles plaies, cette plante étant très-déterfive. Diofcoride prétend que la décoction d'une poignée dans de l'eau, purge affez bien la bile & la pituite : des auteurs modernes affurent qu'elle pouffe les urines & les ordinaires. L'infufion de fes feuilles fait mourir les vers, au rapport de quelques-uns on dit auffi qu'étant malaxée avec de l'huile de vers, elle fond les tumeurs les plus dures. J'ai vu des gens dignes de foi m'affurer que cette plante, écrasée & mife fous la plante des pieds, arrêtoit les pertes de fang.

5. HERBE AUX GUEUX, Viorne.

Clematitis filveftris latifolia C. B. 300. Clematitis latifəlia dentata I. B. tom. ij. pag. 125. Vitalba Dod. 404. Vitis filveftris Tragi 818. Viorna Ger. Lob. ic. 626. Atragene Theophrafti, Ang. Cluf. Hift. 122.

La Viorne eft commune dans les buiffons & les haies. Tous les auteurs anciens & modernes conviennent qu'elle eft très-âcre & très-cauftique; lorf

qu'elle eft appliquée extérieurement fur les vieux ulcères, elle nettoie & fait tomber les chairs pourries. Diofcoride dit que fes feuilles pilées, appliquées fur la lèpre, la guériffent; & que fa femence, broyée & prife dans l'hydromel, purge la bile & la pituite. Tragus ajoute que la racine, cuite dans l'eau & dans deux taffées de vin auquel on aura mêlé de l'eau falée, eft purgative & propre pour l'hydropisie : je ne hafarderois pas, fur ces témoignages, de donner intérieurement une plante fi âcre, quoique corrigée par le vin & l'eau falée. Taberna Montanus faifoit un cataplafine avec cette herbe pilée & mêlée avec de l'huile, pour faire venir à fuppuration les tumeurs les plus opiniâtres. On tire, felon Mathiole & Camérarius, par la diftillation de cette plante, une eau prefque auffi brûlante que l'eau-de-vie.

Les payfans de Provence fe fervent de cette plante sèche pour guérir, par l'éternuement, la morve des chevaux, des mulets & des ânes. Ils mettent l'herbe sèche au fond d'un fac, dans lequel ils renferment la tête de l'animal en attachant le fac par deffus la tête; ce qui le fait éternuer, & lui procure un flux de morve confidérable.

On appelle cette plante Herbe aux Gueux, parce qu'on prétend qu'ils s'en frottent la peau pour se former de petits ulcères ou écorchures, qu'ils montrent avec de grandes plaintes pour exciter la compaffion des paffans. Quand ces mendians ont fait leur récolte, ils n'ont pas de peine à guérir leurs plaies, en appliquant deffus des feuilles de bouillonblanc, dont nous parlerons dans la claffe des plantes Emollientes.

6. RENONCULE, Baffinet, Grenouillère, Piedde-Corbin, ou Pied-de-Coq,

1. Ranunculus pratenfis, radice verticilli modo rotundâ,

C. B. 179. Ranunculus tuberofus major I. B. tom. iij. pag. 418. Ranunculus bulbofus Lob. ic. 667. Ranunculus Flammula diētus Gefn. Crus galli Brunf.

2. Ranunculus phragmites purpureus vel albus, vernus, I. B. tom. iij. pag. 412. Anemone nemorofa flore majore ex purpura rubente, vel candido, C. B. 176. Ranunculus filvarum Ĉlus. Hift. 147. Sanicula minor quibufdam Brunf.

3. Ranunculus pratenfis repens, hirfutus, C. B. 179. Ranunculus repens flore luteo fimplici, I. B. tom. iij. pag. 419. Ranunculus hortenfis 1, Dod. 425. Ran. dulcis, Batrachium falutiferum, Tab. ic. 51.

Les bois & les prés font remplis de ces espèces de Renoncules, dont la plupart font âcres, cauftiques, & intérieurement pernicieufes; il n'y a que la troisième espèce que je viens de nommer qui eft innocente, & qu'on emploie utilement en fomentation fur les hémorroïdes. Les autres peuvent fervir pour faire des cautères & des véficatoires; mais cette pratique eft dangereuse, parce qu'elle peut attirer la gangrène : il n'y a guère que les charlatans qui s'en fervent, & qui les appliquent fur les articulations des parties où la goutte fe fait fentir, ou fur les corps des pieds, après les avoir amollis dans l'eau chaude & coupés jufqu'au vif.

Il est moins dangereux d'employer ces remèdes violens pour la teigne, les écrouelles, la gale & les vieux ulcères, dans lefquels ils font fort utiles: j'ai vu de bons effets de la feconde efpèce appliquée fur la tête des enfans teigneux : les feuilles & les fleurs, écrasées fans autre préparation, fe mettent en cataplafme fur la partie affligée, qu'elle guérit en peu de temps: on les renouvelle deux fois par jour.

C'est la première espèce qu'on pile & qu'on met fur les poignets, avec du fel & du vinaigre, en épicarpe pour la fièvre : ce remède n'est pas indifférent; i enlève quelquefois la peau, comme fi le eu y avoit paffé, & il attire alors une fluxion éryfi

pélateufe, plus douloureufe que la fièvre qu'on veut guérir. Ce remède eft excellent pour rappeler la goutte aux pieds, lorfqu'elle devient vague & qu'elle menace la poitrine; je m'en fuis fervi heureusement.

7. ALLIAIRE.

Alliaria C. B. 110. Trag. 86; Math. 843; I. B. tom. ij. pag. 883. Hefperis Allium redolens, Mor. Hift. 252. Alliaria Cæfalp. 370. Alliaftrum Gefn. Alectorophos Plinii. Rima maria Anguil.

Cette plante fe trouve dans les bois & au bord des avenues; elle fent l'ail lorfqu'elle eft broyée dans les doigts; c'eft pour cela que quelques auteurs lui attribuent les mêmes vertus, & qu'on lui a donné fon nom. Tragus affure qu'on peut employer fa femence dans les mêmes ragoûts que celle de moutarde & de creffon, & convient qu'elle eft moins âcre & moins piquante. Cet auteur recommande, auffi-bien que Céfalpin, la graine d'Alliaire pour les vapeurs hystériques, en appliquant fur le basventre un emplâtre ou cataplafme fait avec cette femence pilée & le vinaigre. Céfalpin & Fabricius Hildanus difent que la poudre des feuilles de cette plante guérit les ulcères carcinomateux. Comme la plupart des auteurs s'accordent fur cette vertu, j'ai rangé l'Alliaire dans ce chapitre, d'autant que je m'en fuis fervi plufieurs fois avec fuccès. Les feuilles, pilées ou broyées fimplement, ont fait le même effet.

8. LIERRE.

Hedera arborea C. B. 305. Hedera communis major I. B. tom. ij. p. 11. Hedera corymbofa communis Lab. ic. 614.

Les feuilles, les fruits ou baies, & la gomme de Lierre, font d'ufage en médecine. Tout le monde fait qu'on' applique fur les cautères une feuille de cette plante, préférablement à celles de plantain, de morelle ou de poirée, dont on fe fert en quelques endroits. Il y a même des perfonnes qui, au lieu

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