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On prépare des pilules de Rhubarbe, dont la dofe eft depuis demi-gros jufqu'à un gros. Son extrait, fait avec l'eau de pluie, fe donne à demigros, auffi bien que les trochifques de Rhubarbe de Du Renou., Cette racine entre dans le catholicon fimple & dans le double, dans la confection Hamech, dans l'électuaire de Pfyllio, dans l'extrait béni de Schroder, dans l'extrait panchymagogue de Crollius & d'Arthman, dans l'extrait catholique de Sennert, dans les pilules panchymagogues de Quercétan, le firop magistral, &c. 33. RHAPONTIC, ou Rhubarbe des Moines.

Rhabarbarum forte Diofcoridis & antiquorum, Inst. 89. Rhaponticum Alp. Exot. 187; Raii Hift. 170. Rha-verum antiquorum Ger. Rhabarbarum rotundifolium verum Munt. 192. Hippolapathum maximum rotundifolium exoticum, five Rhaponticum Thracicum, fed veriùs Rhabarbarum verum Park.

On élève aisément dans nos jardins cette plante, quoique étrangère, & elle y eft comme naturalifée. On fubftitue fa racine à celle de la Rhubarbe de la Chine, en l'ordonnant à double dose, & depuis une dragme jufqu'à deux & trois en fubf tance, mais plus commodément en infufion à demi once. Elle est très-utile dans les cours de ventre, où elle m'a fouvent mieux réuffi que la Rhubarbe. J'ordonne la tifane faite avec une once de Rhapontic, coupé par petits morceaux, fur trois chopines d'eau réduites à cinq demifeptiers, y ajoutant un peu de régliffe. Les payfans des Alpes & des montagnes d'Auvergne fe fervent avec fuccès, dans leurs cours de ventre, de la racine de la plante fuivante, qu'ils emploient comme la précédente.

Lapathum majus five Rhabarbarum Monachorum, I. B. tom. ij. pag. 985. Lapathum Hortenfe latifolium, C. B. 115. Hippolapathum fativum Ger. Raii Hift. 171. Hippolapathum five Rhabarbarum Monachorum Dod. 648.

Je n'ai pas reconnu que la racine de cette ef

pèce

pèce fût auffi efficace que celle du Rhapontic. Cependant quelques auteurs la fubftituent au Rhapontic dans la thériaque d'Andromaque, dans la poudre diapraffii de Nicolas, dans celle des trois fantaux du même, dans les trochifques de laque, dans le diacurcuma de Méfué, & dans l'aurea Alexandrina.

Cette racine a les mêmes vertus que celle de la patience fauvage; elle eft apéritive & ftomacale. 34. MYROBOLANS.

Il y a cinq fortes de Myrobolans; favoir, les citrins, les chébules, les bellirics, les embliques, & les indiens. Ce font des fruits fecs qu'on nous apporte des Indes, où ils naiffent, fur-tout auprès de Goa, au royaume de Bengale & de Malabar. On emploie le plus ordinairement les citrins: on les concaffe, & on les fait infufer ou bouillir légèrement depuis deux gros jufqu'à demi - once, dans fix onces de liqueur : en fubftance & en poudre, on les donne jufqu'à un gros. On les emploie ordinairement dans le cours de ventre, la dyffenterie, & lorfqu'il eft néceffaire de raffermir l'eftomac. Ils entrent dans la confection Hamech, dans les pilules tartarées de Quercétan, dans celles d'éfule de Fernel, dans le firop magiftral & dans celui de fumeterre.

1. Myrobalani teretes citrini, bilem purgantes, C. B. 445. Myrobalani citrina I. B. tom. j. pag. 205. Myrobalanifera forbi foliis Jonft. Azafar Arab.

2. Myrobalani maximi angulofi, pituitam purgantes, C. B. 445. Myrobalani Chebula citrinis fimiles nigricantes, I. B. tom. j. p. 205. Quebolia & Quebulgi Arab. Myrobalani Perfica folio Jonit. 3. Myrobalani rotunda Bellirica, C. B. 445. Myrobalani Bellirica rotundiores I. B. tom. j. pag. 206. Myrobalanus laurifolio fubcinericeo Jonft. Bellegu, Belleregi, Bellileg Arab.

4. Myrobalani Emblica C. B. 445. Myrobalani Emblica in fegmentis nucleum habentes, angulofa, I. B. t. j. p. 206. Myrobalanifera foliis minutim incifis Jonit. Embelgi, Ambegi Arab.

D

5. Myrobalani nigra oftangulares C. B. 445. Myrobalani Inda, nigra fine nucleis, I. B. tom. j. p. 204. Myrobalanifera falicis folio, Jonft. Afuar Arab.

35. SCAMMONÉE.

Scammonia Syriaca, C. B. 294. Scammonia Syriaca flore majore convolvuli, I. B. tom. ij. p. 163. Convolvulus Syriacus & Scammonia Syriaca Mor. Hift. Oxon. part. ij. p. 12. Scammonium Syriacum Antiochenum Lob. ic. 620.

La Scammonée eft un fuc réfineux, qui fe tire par incifion de la racine de la plante ci-deffus : il eft rare de la trouver à préfent bien pure & fans mélange des fucs de périploca, de tithymale, ou d'autres plantes laiteufes & corrofives; c'eft pour cela qu'on la prépare foit à la vapeur du foufre, foit avec les fucs de limon, de coing, ou de régliffe. Lorfqu'elle eft préparée, elle s'appelle diagrède, dont la dofe eft depuis fix grains jufqu'à douze ou quinze. La Scammonée qui eft pure, d'un gris cendré, luifante & réfineufe, laquelle fe met en poudre blanchâtre en la preffant dans les doigts, n'a befoin d'aucune préparation, & vaut bien le diagrède; c'est la véritable Scammonée d'Alep, qu'on trouve avec peine chez les droguiftes. Celle qu'ils débitent ordinairement eft la Scammonée de Smyrne, laquelle eft noirâtre & altérée par d'autres matières, & qui par conféquent a bofoin de préparation.

On ordonne la Scammonée en bol, en opiat, ou en pilules, & rarement en liqueur, parce qu'elle ne fe diffout pas, à moins que ce ne foit par l'addition d'un acide, comme le jus de citron, le verjus, &c. On la corrige avec les fels fixes, comme la plupart des autres purgatifs trop âcres, ou bien avec parties égales de mercure doux : ce fondant empêche que cette réfine ne s'attache à la furface interne de l'eftomac & des inteftins, où elle pourroit caufer des tranchées douloureufes fans cette

précaution. On tire l'extrait, ou la réfine & le magiftère de la Scammonée, avec de l'efprit-devin, dont la dofe eft de fix à dix grains. Le firop de Scammonée, dont quelques charlatans font un grand fecret, sous le nom de firop purgatif, ou firop pour la bile, fe fait avec l'eau-de-vie, le fucre & la Scammonée en poudre; on y met le feu, on remue la matière jusqu'à ce que la flamme s'éteigne; on garde enfuite cette liqueur dans une bouteille, & on en prend une ou deux cuillerées délayées dans un verre d'eau : c'est un affez bon purgatif.

La Scammonée fert d'aiguillon à la plus grande partie des électuaires purgatifs, entre autres, au diaprun compofé, au diaphénic, à la bénédicte laxative, à l'électuaire de pfyllio, à l'électuaire diacarthami, à celui de citro, & à celui du fuc de rofes ou de violettes. Elle entre dans la confection Hamech, & dans l'extrait catholique de Sennert. Prefque toutes les pilules célèbres tirent leur vertu de la Scammonée, comme les pilules cochées majeures & mineures, les pilules mercurielles, les pilules des deux de la Pharmacopée de Londres, les pilules hydropiques de Bontius, la poudre arthritique de Paracelfe, &c.

36. SCAMMONIA Monfpeliaca foliis rotundioribus C. B. 294. Scammonia Monfpeliaca flore parvo, I. B. t. ij. p. 136. Periploca Monfpeliaca foliis rotundioribus, Inft. 93.

On fait avec le fuc de cette plante une fauffe Scammonée, dont on altère la véritable. 37. JALAR.

Jalapa flore purpureo, Inft. 129. Solanum Mexicanum, flore magno purpureo, feu Kermefino C. B. 168. Jefminum Mexicanum five flos Mexicanus multis, I. B. tom. ij. pag. 814. Viola Peruviana, Tab. ic. 315. Tlaquilin mirabilis Peruana Herp. 279. [BELLE-DE-NUIT.]

Quelques-uns, fur le rapport de Clufius, croient

que la racine de cette plante eft le Jalap dont nous nous fervons. En effet, cet auteur affure, fur les obfervations de Cortufus, que deux gros de la racine purgent bien, quoiqu'elle foit cultivée en Europe; mais le fentiment le plus univerfellement approuvé, eft que le Jalap qu'on nous apporte de l'Amérique, eft la racine de la plante fuivante.

Jalapa Officin. fructu rugofo, Inft. 130. Bryonia Mechoacana nigricans C. B. Prod. 135. Convolvulus Americanus, Jalapium dictus, Raii Hift. 724. Jalapium, Chelopa, Gelapo, aliis Mechoacana nigra vel mas. [JALAP.]

:

L'usage du Jalap eft très-commun, fur-tout parmi le menu peuple, qui fe purge avec un demi-gros en poudre, ou un gros en infufion dans le vin blanc. Ce remède leur eft auffi commode & auffi utile qu'il eft à peu de frais il évacue par merveille les férofités, & on l'ordonne principalement dans l'hydropifie, & aux perfonnes d'un tempérament pituiteux. Quelques-uns font infufer cette racine, réduite en poudre avec pareille quantité d'iris, dans de bonne eau-de-vie pendant trois ou quatre jours, & même plus, l'expofant au foleil ou au bain de fable: ils en donnent enfuite une ou deux onces, qui purgent fort bien les eaux, & foulagent confidérablement les hydropiques. Plufieurs font un grand fecret de cette compofition, qu'ils regardent comme un fpécifique dans l'enflure; ils l'appellent eau-de-vie Allemande.

La véritable eau-de-vie Allemande n'eft pas feulement compofée d'iris & de Jalap, mais encore de fcammonée, qui en est la base.

On prend une once de Jalap en poudre, une once d'iris, deux gros de fcammonée choifie, & on laiffe infufer le tout dans une pinte d'eau-de-vie.

La réfine de Jalap doit être employée avec beaucoup de circonfpection, ainfi que la réfine de fcammonée. En général, il vaut mieux les donner éten

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