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excernitur; modò per ipfam partem, fi aperta fit, excluditur.

Cette vertu, quelque merveilleufe qu'elle foit, n'eft pas la feule; l'Arnica eft encore très-falutaire dans un grand nombre d'autres maladies, dans la gravelle, la néphrétique, la douleur de côté opiniâtre, la goutte, la paralyfie, l'hydropifie dans fon principe, la cachexie, les fièvres quartes opiniâtres les épanchemens de fang qui ne cèdent point aux remèdes ordinaires, les obftructions de la matrice, de la rate & des autres vifcères, & même dans l'Asthme, &c. Nous ne faifons que copier littéralement le Chapitre 8 de la feptième Section de la Matière Médicale de Cartheufer page 468.

Il eft bon d'ajouter que l'Auteur recommande fort au malade, au cas que fes forces le lui permettent, de marcher dans fa chambre, & de ne pas refter au lit lorfqu'il a pris le remède à dofe entière, parce que les douleurs qui ordinairement furviennent, font moins vives en marchant qu'en reftant couché.

Toute la plante eft d'ufage, la racine, les feuilles & la fleur; mais la fleur a plus d'activité & de principe réfineux, ce font les termes de Cartheufer. Une once de fleurs donne une gros & demi d'extrait réfineux, & deux gros & un fcrupule d'extrait gommeux; tandis qu'égale quantité de feuilles ne fournit qu'un gros & douze grains d'extrait réfineux, & deux gros & demi d'extrait gommeux.

L'herbe & les fleurs fe donnent à la dofe d'une ou deux pincées en infufion ou en décoction, mais préférablement en infufion dans l'eau bouillante. Sitôt que ce remède eft pris, les malades fentent de grandes douleurs dans la partie malade, & fur- tout dans la région de l'eftomac, avec une forte envie de vomir, des tranchées dans le ventre Kk

fi vives, que les malades qui ne font pas avertis de cet effet croient leur dernière heure venue: enfin tout fe calme par une grande évacuation d'u rines, de fueurs, ou même un vomiffement & une évacuation par le bas.

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Voilà à peu près ce que nous avons trouvé d'effentiel fur l'ufage de l'Arnica dans le Traité de Cartheufer. Nous croyons cependant qu'il faut rabattre beaucoup de cet éloge magnifique, & fur-tout de la dofe du remède : puifqu'il abonde en principes actifs, qu'il excite des vomiffemens, des tranchées une grande agitation dans toute la machine, on doit en ufer avec prudence & commencer par une dofe plus légère. Une plante fèche, fur-tout une plante aromatique âcre & chaude, doit fe donner à petite dofe, comme à celle de dix ou douze grains d'abord, en augmentant peu à peu. Les Allemands en général dofent un peu trop les remèdes, & fur-tout les purgatifs. Il y a plufieurs de nos Confrères qui actuellement mettent cette plante un ufage; ils affurent qu'en Allemagne on en fait une panacée univerfelle, une felle à tous chevaux. On en donne dans les pertes de fang auxquelles les femmes font fujettes, & véritablement la plupart de ces pertes viennent d'engorgement des vifcères; la circulation eft interceptée, fufpendue, ralentie; les vaiffeaux deviennent variqueux & alors à quoi aboutiroient les remèdes aftringens à augmenter l'engorgement, le refferrement, & par conféquent à augmenter l'hémorra gie ou procurer un skirrhe, un dépôt, & bientôt un abfcès, un ulcère, &c.

10. COLOPHONE, Réfine, Bray fec, Arcançon, Poix de Bourgogne.

Celophonia Officinarum, C. B. 504. Pix arida & graca quorumdam.

On donne le nom de Colophone à cette matière

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réfineufe qui refte au fond des vaiffeaux après la diftillation de la térébenthine; elle eft sèche friable & luifante, plus dure, plus nette & moins noire que la poix noire. Quelques marchands l'appellent Arcançon, Bray fec. Son ufage ordinaire eft extérieur dans les emplâtres, ou en poudre fine répandue fur les plaies : elle eft digeftive, réfolutive, vulnéraire & déterfive. On donne auffi le nom de Colophone à la térébenthine cuite en confiftance affez folide pour en former des pilules, qu'on ordonne avec fuccès dans la gonorrhée, dans la rétention d'urine, dans les maladies des reins & de la veffie, dans la toux, & dans les ulcères du poumon & des autres vifcères; la dofe eft depuis une dragme jufqu'à deux.

La réfine eft un nom générique qu'on applique à plufieurs matières huileufes, qui coulent naturellement ou par incifion des arbres réfineux, tels que font le pin, le fapin, le térébinthe &c. Celle qui eft liquide s'appelle térébenthine, & on peut auffi donner ce nom aux baumes naturels. Celle qui eft folide s'appelle poix-réfine, lorsqu'elle eft moins pure & moins nette, & qu'elle approche en couleur de la poix. On donne auffi ce nom à la première Colophone dont je viens de parler.

A l'égard de la poix de Bourgogne, poix graffe & poix blanche, dont l'ufage eft familier dans les emplâtres, M. Ray, fur le rapport de Parkinfon, avance que c'eft la réfine liquide qui coule du fapin mâle appelé Picea, laquelle s'endurcit avec le temps, & devient friable & caffante. M. Lémery, après Pommet, foutient que c'est le galipot fondu fur le feu, & mêlé avec la térébenthine groffière: on l'appelle poix de Bourgogne, parce que la première a été préparée dans cette province; mais la meilleure nous eft apportée de Strasbourg.

Cette poix entre dans la compofition de plu fieurs onguens; on en fait des emplâtres avec la cire, appelés Ciroines, dont les pauvres & les gens de la campagne fe fervent communément lorfqu'ils fe font bleffés en portant des fardeaux trop pefans, ou qu'ils ont fait quelque effort dans leur travail; ils l'appliquent fur les vertèbres des lombes, ou fur les autres parties fouffrantes. La poix de Bourgogne eft réfolutive, digeftive, déterfive & ramolliffante; il eft dangereux de l'appliquer fur une partie lorfqu'il y a difpofition à éryfipèle, car elle pourroit augmenter l'inflammation.

J'ai rangé ces drogues dans ce Chapitre, parce qu'elles font de la nature de la térébenthine qui eft très-apéritive, & deftinées pour les bleffures, par conféquent vulnéraires.

VULNÉRAIRES

APERITIVES

Qui font rapportées dans d'autres Claffes. L'ARMOISE. Ses feuilles & fes fommités entrent dans la compofition de l'eau vulnéraire; elles font apéritives en tifane & en décoction. Voyez la claffe des plantes Hyftériques.

La Verveine eft auffi employée dans cette eau. Cette plante eft reconnue propre à déboucher les vifcères, & pour les pâles-couleurs; le fuc & l'huile où les fommités ont infufé, guériffent les bleffures. Voyez la claffe des plantes Ophthalmiques.

La Tanaifie & la plupart des plantes amères, comme l'Abfinthe, la petite Centaurée, le Chamarras & la Germandrée, font vulnéraires-apéritives. Voyez les claffes des plantes Stomachiques, Fébrifuges, & celle des Diaphorétiques.

L'Aigremoine & l'Eupatoire d'Avicenne font très-vulnéraires & apéritives. Voyez la claffe des plantes Hépatiques.

SECONDE CLASSE.

PLANTES EMOLLIENTES. ON remarque affez fouvent dans le cours des

que

maladies, une féchereffe & une tenfion dans les fibres de certaines parties, lefquelles font capables de produire des fymptômes très-funeftes, foit par l'interception & le féjour des humeurs qui s'épaiffiffent & qui interrompent la circulation du fang, foit par la retenue de celles qui devroient être chaffées hors du corps. Les remèdes qu'on emploie dans ces circonstances s'appellent émolliens, parce qu'ils ont la propriété d'amollir & de relâcher les fibres trop tendues, auffi-bien d'adoucir l'âcreté des fucs qui par leur irritation entretiennent & occafionnent cette tenfion. Ainfi, dans les inflammations ou difpofitions inflammatoires internes ou externes, on fe fert avec fuccès des plantes émollientes, comme dans la dyffenterie, les coliques bilieufes, venteufes ou néphrétiques, dans les fièvres ardentes, la rétention d'urine, le gonflement douloureux du bas-ventré, &c. On donne des lavemens avec la décoction des herbes dont nous allons parler; on les applique en fomentation fur les parties fouffrantes, & on en fait des cataplafmes trèsutiles.

1. MAUVE.

1. Malva vulgaris flore majore, folio finuato, I. B. tom. ij. pag. 949. Malva filveftris folio finuato Č. B. 314. Malva filveftris major Tab. ic. 768. Malva erratica 2, vel Malva equina Brunf.

2. Malva vulgaris flore minore, folio rotundo, I.B. tom.ij. pag. 949. Malva filveftris folio rotundo C. B. 314. Malva filveftris minor Tab. ic. 769. Malva filveftris repens pumila Lob. ic. 651.

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