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3. Malva rofea five hortenfis I. B. tom. ij. pag. 951. Malva rofea folio fubrotundo C. B. 351, Malva arborea hortenfis Tab. ic. 765 Haftula regia Gefn. Hort. cui & Malva Romana, [ROSE D'OUTREMER, ou TRÉMIÈRE.]

Les deux premières efpèces de Mauve font trèscommunes dans les terres graffes & fumées; on les emploie indifféremment, & on cultive la troifième dans les jardins & dans les marais; on fubftitue les feuilles en hiver aux autres, lorfqu'elle ne se trouvent pas commodément. On n'ordonne guère de décoction émolliente & adouciffante fans la Mauve fa racine, fes fleurs & fes femences font également capables d'humecter, de lâcher le ventre, d'appaifer les douleurs, d'adoucir l'âcreté des urines, & de prévenir l'inflammation des parties. Je n'ai point trouvé de meilleur remède pour foulager un vieillard affligé d'une ardeur d'urine ancienne & habituelle, que l'infufion des fleurs de Mauve à la manière du thé, prife tous les jours à la dofe d'une chopine le matin à jeun en deux prifes.

Ettmuller propofe un onguent fait avec le beurre frais & la Mauve, auquel il ajoute un peu de camphre, pour en frotter la tête des enfans qui ont la teigne. M. Garidel, à l'occafion de ce remède, nous donne la defcription d'un plus sûr, & qu'il a exprimenté :

la voici.

Prenez de l'huile de noix demi - livre, du vieux beurre quatre onces, du foufre vif ou en pierre une once, racine de pyrèthre deux gros, poivre trois gros, fel gemme demi - once; le tout groffièrement pilé, faites-le bouillir pendant un quartd'heure dans l'huile & le beurre fondu; paffez le tout à travers un linge, & dans la colature faites diffoudre deux onces de fuie la plus pure; frottezen la tête du malade de deux jours l'un, & couvrez-la affez pour faire pénétrer l'onguent par la chaleur. Ce remède eft bien plus convenable que celui dont fe fervent quelques Empiriques, dans

lequel ils font entrer le mercure & le vert-degris que cet habile Médecin improuve fort, ayant vu deux ou trois enfans périr dans. les ving-quatre heures, après avoir fouffert de violentes convulfions, pour leur avoir appliqué un remède auffi pernicieux.

La feconde espèce de Mauve, appelée Rose d'Outremer ou Paffe-rofe en quelques provinces, eft très-utile pour les gencives des fcorbutiques; c'eft fur l'expérience de M. Gabriel que j'avance ce remède : voici la manière de le préparer.

Prenez de la poudre des feuilles de Paffe-rofe demi - once; de l'alun en poudre, demi-gros; faites-en un liniment avec fuffifante quantité de miel rofat, dont il faut frotter tous les matins les gencives.

2. GUIMAUVE.

Althea Diofcoridis & Plinii C. B. 315. Althea five Bif malva I. B. tom. ij. pag. 954. Althæa ĺbifcus Dod. 655. Althaa five Malvaviscus Ang.

La Guimauve fe trouve dans les prés humides. Toutes les parties de cette plante font utiles en Médecine; mais on emploie plus ordinairement la racine dans la plupart des tifanes adouciffantes & pectorales, avec cette précaution de ne la mettre que fur. la fin fans la laiffer bouillir, de peur qu'elle ne rende la liqueur gluante & pâteufe, ce qui arrive lorfqu'on la ratiffe & qu'on la laiffe trop long-temps dans l'eau bouillante; car lorfqu'on ne la ratiffe point, & qu'on la lave fimplement pour la nettoyer, on la peut faire bouillir fans craindre qu'elle rende la tifane plus épaiffe: la dofe eft d'une once fur deux pintes d'eau, avec les autres plantes convenables à la maladie qu'on veut guérir. Dans la néphrétique & la rétention d'urine, on ajoute la racine de nénuphar, la graine de lin, &c.; dans

chaque pinte de tifane on diffout un gros de criftal minéral, ou de falpêtre raffiné. Dans les maladies du poumon, la toux opiniâtre, les maux de gorge, les fièvres ardentes & les inflammations des parties du bas-ventre, la tifane de Guimauve eft fort utile, furtout lorsqu'elle eft accompagnée de la faignée. On emploie les feuilles de cette plante dans les lavemens adouciffans & émolliens, dans les cataplafmes & fomentations; on les ajoute fouvent aux farines réfolutives pour les appliquer fur les tumeurs, lorsqu'il y a une difpofition inflammatoire. Les fleurs & les femences de Guimauve s'ordonnent de même, & dans les mêmes maladies leur dofe eft d'une dragme pour une livre d'eau. Le mucilage tiré de la racine & de la femence avec l'eau-rofe, eft un grand adouciffant pour les fentes & les crevaffes des mamelles, fi on y ajoute un peu de fucre. On peut s'en fervir dans toutes les excoriations. Cette plante eft d'un grand fecours pour ramollir les tumeurs & les faire fuppurer.

On prépare un firop, une pâte, des tablettes ou conferves, & un onguent avec la Guimauve. Le firop fe peut faire fimplement avec l'infufion des racines & des fleurs, & parties égales de fucre: celui qu'on prépare dans les boutiques eft plus compofé, car plufieurs plantes apéritives & béchiques entrent dans fa compofition, qui le rendent également propre à pouffer les urines & à faire cracher. C'eft par cette raison que le firop d'Althea de Charas eft le meilleur; car le chiendent, l'afperge & la pariétaire qu'il emploie, aiguifent la Guimauve, & rendent ce firop plus apéritif. La dofe eft d'une once dans fix onces d'eau diftillée, ou dans un verre de tifane. Les tablettes de Guimauve font auffi fimples & compofées; les premières fe font avec la moëlle ou pulpe des racines bouillies, & le fucre cuit dans l'eau-rofe. A l'égard des tablettes compofées, chacun les fait à fa manière, & il y a des gens qui

font un fecret de leur compofition; celle que M. Lémery décrit dans fa Pharmacopée universelle, eft des meilleures. La dofe de ces tablettes eft d'une demi dragme ou d'une dragme au plus, qu'on laiffe fondre dans fa bouche pour adoucir l'âcreté de la toux, faciliter le crachement, & pour cuire les férofités qui coulent dans la poitrine & qui picottent la gorge. Les tablettes compofées font préférables aux fimples, la Guimauve ayant befoin d'être animée par quelque autre drogue. C'est par cette raison que l'onguent de Guimauve compofé, dans lequel la térébenthine, le fenugrec, la fcille & le galbanum font employés, eft plus réfolutif & plus utile que celui qui eft fimple & fans gommes. On peut y ajouter l'efprit-de-vin camphré, ou l'efprit de fel armoniac, quand on le veut appliquer pour la fciatique ou le rhumatifme. L'ufage de cet onguent eft d'en frotter les parties affligées par le rhumatifme, par la fciatique, & par quelque fluxion douloureufe. Cet onguent eft eftimé pour le mal de côté qui accompagne les maladies de la poitrine. On le rend plus pénétrant & plus efficace, en y ajoutant l'efprit-de-vin camphré; mais ce n'eft que dans le rhumatifme ou la fciatique, & lorfqu'il n'y a ni fièvre ni inflammation à craindre. Quercetan a eu raifon d'ajouter à la Guimauve les fleurs de foufre, la poudre diaireos, dans le looch qu'il a décrit, pour le rendre plus utile aux afthmatiques, & plus capable de divifer cette lymphe épaifie qui enduit les véficules du poumon de ces malades.

On peut fubftituer avec fuccès aux deux plantes dont je viens de parler, l'Alcée qui n'eft différent de la Guimauve que par la découpure de fes feuilles; fes vertus d'ailleurs font les mêmes, & des Auteurs célèbres la préfèrent, en ce qu'elle eft moins gluante & plus réfolutive.

Alcea vulgaris major C. B. 316. Alcea Tab. ic. 771; I. B. tom. ij. 953. Malva agreftis genus Gefn.

Les racines de Guimauve ont donné le nom au firop, aux tablettes & à l'onguent de Guimauve; elles entrent dans le martiatum, dans l'emplâtre de Vigo pro fracturis, dans celui de mucilage, & dans celui de mélilot de Méfué. Les graines font employées dans le firop d'Althaa de Fernel, dans le firop d'hyffope de Méfué, dans celui de jujubes, de praffio, de pavot compofé, les trochifques de Gordon, le looch fain, & le firop anti-néprhétique de Charas.

3. VIOLIER, Violette.

Viola martia, purpurea, flore fimplici odora, C. B. 199. Viola martia purpurea I. B. tom. ij. pag. 542. Viola nigra fea purpurea Dod. 156.

Tout le monde fait que la Violette eft commune dans les bois. On emploie ordinairement les feuilles & les fleurs de cette plante. Les premières entrent dans la plupart des décoctions émollientes & laxatives, dans les lavemens ordinaires & dans les fomentations adouciffantes : les fleurs font un peu purgatives, rafaîchiffantes & du nombre des quatres fleurs cordiales. Potérius affure qu'un gros de leur poudre purge bien. On prépare trois fortes de firop avec ces fleurs; le fimple dont la couleur eft très-belle, pouvu qu'on ne le faffe pas bouillir; le compofé qui eft de l'invention de Méfué, dans lequel entrent les jujubes, les fébeftes & les femences de mauve & de coing. Ces deux fortes de firops font très-propres pour les maladies de la poitrine, caufées par des humeurs âcres & falées; ils font incraffans & rafraîchiffans. Le troifième firop de Violette eft le purgatif, dans lequel on emploie les calices des fleurs & les femences de cette plante, qui font plus purgatives que les fleurs mondées. M. Lémery en a donné la description dans fa Phar

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