페이지 이미지
PDF
ePub

auffi déterfive & excellente pour la teigne: voici comme il s'en faut fervir. Pilez l'herbe & en tirez le jus, faites-la tiédir, & en appliquez fur la tête des compreffes qui en foient imbibées, & par-deffus un linge chaud : il faut rafer la tête auparavant. Mathiole faifoit gargarifer avec la décoction des feuilles & des fleurs dans les maux de gorge, & l'ordonnoit auffi pour la toux violente. Dans la dyffenterie, le ténesme, la colique, les tenfions douloureuses & inflammatoires du bas-ventre, la décoction de Bouillon-blanc eft très-utile, & d'un ufage très-commun: on prend même cette plante intérieurement & en manière de tifane; mais alors on emploie plutôt les fleurs, qu'on jette par pincées dans la tifane lorfqu'on eft prêt à la tirer du feu. Tragus emploie la racine de Bouillon-blanc, bouillie en vin rofat, pour la colique. On la fait bouillir dans du lait pour le ténefme, & dans de l'eau de forge pour arrêter les cours de ventre & la dyffenterie. Ces fleurs font béchiques & pectorales, propres à adoucir les âcretés du fang & les démangeaisons

de la peau, & pour les hémorroïdes internes &

externes. Je me fuis bien trouvé, dans cette dernière maladie, de la décoction des feuilles de Bouillon-blanc & de guimauve dans le lait, foit en appliquant les herbes fur les hémorroïdes, étant fur un baffin à demi plein de cette décoction, foit en recevant fimplement la fumée affis fur une chaife percée, ce qui eft plus commode. J'ai fait percer & fuppurer doucement des clous & de petits abcès qui étoient furvenus autour du fondement de quelques perfonnes fujettes aux hémorroïdes, par le fecours de femblables fumigations, qui les ont préfervées de la fiftule dont elles étoient menacées.

La femence de Bouillon-blanc, à la dose d'un plein dé à coudre, écrasée & prife dans l'eau de chardon-béni, à la dofe de quatre à cinq onces,

paffe pour un fudorifique affuré dans la pleuréfie: il faut prendre le temps d'un commencement de fueur pour le rendre plus efficace. Plufieurs perfonnes fe font fervies avec fuccès, dans la fièvre quarte, de fa racine mise en poudre à la dose de deux onces dans un verre de vin blanc, donnée avant l'accès dans le commencement du friffon.

On prépare le fuc de Bouillon-blanc pour la goutte, auffi-bien que pour l'inflammation des hémorroïdes. On pile les feuilles & les fleurs, on les laiffe pourrir dans des tinettes de bois bien couvertes & lutées avec du plâtre; après trois mois de digeftion, on en exprime le fuc qu'on conferve dans des bouteilles bien bouchées. Tragus veut qu'on l'expofe au foleil, & d'autres demandent qu'on l'enterre dans du fumier.

Tragus & Mathiole difent que l'eau diftillée des fleurs de Bouillon-blanc eft très-bonne pour la brûlure, pour la goutte, pour l'éryfipèle, & pour les autres maladies de la peau. Ce dernier auteur ordonnoit, pour les hémorroïdes, un cataplafme fait avec des feuilles de cette plante & celles de poireau, malaxées & pilées avec la mie de pain & quelques jaunes d'œufs.

14. Lis.

Lilium album flore erecto & vulgare C. B. 76. Lilium album vulgare I. B. tom. ij. pag. 685. Lilium candidum Dod. 197. Ambrofia five Lilium album Nicandri, Ang.

Le Lis s'élève aifément dans les jardins; c'eft une plante anodine, émolliente, réfolutive, déterfive & rafraîchiffante. Il y a peu de cataplafmes émolliens & réfolutifs dans lefquels on n'emploie la racine ou oignon de Lis cuit fous la cendre ou dans l'eau, & écrafé avec les autres herbes pour en former une moëlle ou pulpe. Le Lis avance la fuppuration des tumeurs, & en adoucit l'inflam

mation lorsqu'il eft appliqué extérieurement. On emploie les fleurs de cette plante auffi-bien que là racine; on prépare avec l'une ou avec l'autre une huile & une eau diftillée. L'eau diftillée qui se tire des fleurs appaise les maux de gorge, & convient à toutes les inflammations intérieures; on la donné par verrées dans la pleuréfie, la néphrétique & dans l'ardeur d'urine. Camérarius prétend qu'elle eft admirable pour les femmes en travail; mais Mathiole y ajoute le fafran & la caffe. L'eau diftillée de Lis s'ordonne, comme les autres, depuis quatre jufqu'à fix onces dans les juleps & potions anodines, pour appaifer les tranchées des accouchées, & de ceux qui ont la colique ou la dyffenterie.

L'eau de Lis paffe pour un bon déterfif & un grand adouciffant pour les élevures de la peau; on y ajoute quelques gouttes d'huile de tartre, & même un peu de camphre. Pour les tumeurs des tefticules, on fait un cataplafme avec les oignons de Lis, bouillis avec de la graiffe de porc & de l'huile de camomille; quelques-uns y ajoutent de la mie de pain & du lait, & fuppriment l'huile & la graiffe.

L'huile de Lis eft fimple ou compofée; la première eft plus en ufage pour les maladies de la peau, pour les tumeurs, & pour les fluxions de la tête & des oreilles. L'huile qui eft compofée, de l'invention de Méfué, eft remplié d'aromates; elle est beaucoup moins en ufage que l'autre, & eft moins adouciffante.

Un oignon de Lis, bien malaxé avec l'huile de noix après l'avoir fait cuire dans les cendres, eft un remède éprouvé pour la brûlure. Gérardus rapporte qu'un chirurgien avoit guéri plufieurs hydropiques, en les nourriffant un mois ou fix femaines avec du pain fait avec la farine d'orge & le fuc de la racine de Lis.

15. LIN.

Linum fativum C. B. 214. Linum I. B. tom. iij. pag. 450. Linum fativum vulgare cæruleum Lob. ic. 412.

La feule femence de cette plante eft d'ufage; on la fait bouillir dans l'eau pour les décoctions émollientes & adouciffantes, qu'on ordonne dans les cours de ventre, dans la dyffenterie, dans la colique, &c. Dans la néphrétique & la rétention d'urine, l'eau de Lin eft excellente. Pour cela on jette dans une pinte d'eau bouillante demi-once de graine de Lin enveloppée dans un linge fin, & on la laiffe infuser fimplement fans la faire bouillir, parce qu'elle feroit un mucilage & une liqueur gluante. La farine de cette femence eft employée avec les autres dans les cataplafmes émolliens. Un des meilleurs remèdes que l'on puiffe appliquer fur les hémorroïdes, eft un cataplafme fait avec la farine de feigle, mêlée fur le feu dans de l'huile de Lin, & y ajoutant, quand on l'en retire, un jaune d'œuf.

L'huile de Lin qu'on tire par expreffion eft anodine, émolliente, réfolutive, & très-capable d'avancer la fuppuration des tumeurs. Jean Bauhin l'ordonnoit pour amollir les muscles tuméfiés, & pour en appaifer la douleur. Gefner, Platérus & Sennert, eftiment l'huile de Lin fraîche dans la pleuréfie, la péripneumonie & la toux violente; on la donne depuis une once jufqu'à deux : elle fait cracher, adoucit les douleurs de la poitrine & lâche le ventre; on la fait prendre en lavement jufqu'à fix onces, Il y en a qui l'ordonnent dans le miferere, par haut & par bas; ils la mêlent avec autant d'huile de raves. Les Ephémérides d'Allemagne rapportent que l'huile de Lin, prife intérieurement, guérit les tumeurs du bas-ventre,

La graine de Lin entre dans le firop de praffio de Méfué, dans le looch fanum & expertum du même,

[ocr errors]

dans l'onguent d'althea de Nicolas d'Alexandrie, dans le mondificatif de réfine de Joubert, dans l'emplâtre diachylon magnum, & dans l'emplâtre de mucilage.

16. LINAIRE, ou Lin fauvage.

Linaria vulgaris lutea, flore majore, C. B. Linaria 212. Lutea vulgaris I. B. tom. iij. pag. 456. Linaria prior Dod. 183. Ofyris Math. Fuchf. Ofyris major Tab. ic. 826.

Cette plante eft très-commune dans les prés & dans les mafures; elle eft fort adouciffante & fort réfolutive on en prépare un onguent très-utile dans les hémorroïdes, qui fe fait ainfi. On fait bouillir les feuilles dans l'huile où l'on a fait infufer des efcargots ou des cloportes; on paffe l'huile par un linge, & l'on y ajoute un jaune d'œuf durci, & autant de cire neuve qu'il en faut pour lui donner la confiftance d'onguent. D'autres font bouillir la Linaire dans du fain-doux jufqu'à ce qu'il foit d'un beau vert, & y ajoutent un jaune d'oeuf lorfqu'ils veulent s'en fervir. Il y en a qui rempliffent des fachets de camomille & de Linaire sèches; ils les font bouillir dans du lait, & les appliquent fur les hémorroïdes. Céfalpin eftime cette plante pour le cancer & pour l'éryfipèle, Tragus pour les fiftules; & il ajoute que cette plante eft apéritive, propre pour la jauniffe, pour les obftructions du foie & la rétention d'urine: elle eft utile auffi dans le phlegmon & dans l'éryfipèle, parce qu'elle amollit les fibres en même temps qu'elle procure la réfolution.

Le fuc de l'eau diftillée de la Linaire eft propre pour l'inflammation des yeux: un verre de cette eau, bue avec un gros d'écorce d'hièble en poudre, fait vider les eaux des hydropiques par les urines. Un cataplafme de Linaire paffée par la poêle avec du fain-doux, appliqué fur le ventre menacé

« 이전계속 »