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d'inflammation, foulage le malade : ce remède eft auffi très-utile dans la gravelle & dans la difficulté d'uriner; de fimples fomentations avec fa décoction, font auffi très-propres pour la même maladie.

17. OLIVIER.

1. Olea fructu maximo Inft. 569. Oliva maxima Hispanice C. B. 472. Oliva craffior, circa Hifpalim nafcens, Cluf. Hift. 25. Oliva fuperba nucis ferè magnitudine, Cæsalp. 73. [OLIVES D'ESPAGNE.]

2. Olea fructu oblongo minori Inft. 599. Oliva minores & Genuenfes & ex Provincia C. B. 472. Oliva minor oblonga Bot. Monfp. & Hort. Reg. Monfp. [OLIVE PICHOLINE.]

J'ai cru devoir placer dans cette claffe l'arbre qui fournit des fruits dont on tire, par expreffion, une huile qui eft émolliente, réfolutive, adouciffante, & d'un ufage auffi commun dans la pharmacie, qu'elle eft utile dans la cuifine, foit pour affaifonner les falades, foit pour apprêter le poiffon & quantité d'autres alimens. Les Olives dont on tire la meilleure huile, & la plus douce par fa faveur & par fon odeur, font les Picholines qu'on cultive dans la Provence, l'Italie & les pays chauds. Il faut que les Olives foient dans leur parfaite maturité pour donner de l'huile, & qu'elles foient noires; avant cela leur fuc eft trop gluant. L'huile qui fort la première eft appelée huile vierge; elle est préférable aux autres pour les alimens & pour les remèdes; elle adoucit les tranchées de la colique, & les douleurs du ténefme & de la dyffenterie, foit qu'on la donne par la bouche à une ou deux cuillerées, foit qu'on la mêle avec les décoctions émollientes en lavement, ou dans de l'eau feule à la dose de deux ou trois onces. L'huile d'Olive eft bonne contre les vers: c'eft en bouchant l'ouverture de leurs trachées dans leur peau, & fermant le paffage à l'air, que ces animaux font fuffoqués, comme nous l'apprend l'illuftre Malpighi. Elle eft auffi très-propre pour arrêter

le progrès des poifons corrofifs, comme font l'arfenic, le fandarac, l'orpiment, &c.; mais il faut en faire avaler une quantité fuffifante. L'huile qu'on emploie fi communément dans les emplâtres & dans les onguens, eft la plus vieille, & par conféquent

la plus réfolutive.

Plufieurs perfonnes mangent, à jeun, des rôties à l'huile pour avoir le ventre libre; d'autres en avalent une ou deux cuillerées dans un verre d'eau tiède pour fe faire vomir. On fait que l'huile & le vin, battus enfemble, font un baume propre pour la brûlure; c'est ce qu'on appelle baume de l'Evangile ou du Samaritain. Le marc ou lie d'huile d'Olive, appelée Amurca, eft un bon remède pour le rhumatifme & pour la fciatique : pour la rendre plus pénétrante, on y ajoute un peu d'eau-de-vie ou d'efprit-de-vin. Schroder affure qu'en Weftphalie on fait avaler une fi forte dofe d'huile d'Olive avec de la bière à ceux qui ont été bleffés, que la fueur que ce remède excite a l'odeur de l'huile que les malades ont pris.

L'huile omphacine, recommandée par les anciens pour les hémorragies, fe tiroit, felon eux, des Olives vertes. Quoiqu'il y ait des auteurs qui prétendent qu'elle étoit naturelle, il eft certain que les Olives vertes ne fourniffent qu'un fuc vifqueux & gluant, parce que leurs principes fulfureux ne font développés que dans leur parfaite maturité; ainfi il paroît plus probable que cette huile omphacine étoit artificielle, c'eft-à-dire une infufion de drogues aftringentes dans l'huile d'Olive ordinaire. Ļes Ölives vertes font aftringentes; on ne les mange, dans la Provence, que confites avec le fel. Après les avoir fait infuser affez long-temps dans l'eau, qu'on a foin de changer de temps en temps, on les concaffe enfuite ou on les découpe, & on les faupoudre de fel pilé: quelques-uns les arrofent de vinaigre; d'autres y

ajoutent du fenouil; c'eft la plus commune manière de les préparer pour l'ufage domestique. C'eft une nourriture des plus légères, qui n'eft propre qu'à exciter l'appétit.

Les payfanes de Provence fe fervent de l'eau des Olives appelées Muria, pour calmer les affections hystériques, nommées maux de mère; on la donne auffi aux hommes fujets à l'affection hypocondriaque, à la dofe d'un bon verre : on peut la donner auffi en lavement. Les feuilles de l'Olivier font aftringentes; plufieurs s'en fervent en gargarifme pour les inflammations du gofier.

18. PEUPLIER.

1. Populus nigra C. B. 439; Dod. 836. Populus nigra five Aigyros I. B. tom j. pag. 155. [PEUPLIER NOIR.]

2. Populus alba majoribus foliis C. B. 429. Populus alte leuche I. B. tom. j. pag. 161. Populus alba Dod. 835. [PɛuPLIER BLANC.]

Ces arbres font affez communs dans les bois, Les boutons du Peuplier noir, qu'on cueille dans le printemps, donnent le nom à l'onguent populeum, qui eft fort adouciffant & fort en ufage; Tragus y ajoute la racine de couleuvrée & les fommités de ronce: on s'en fert avec fuccès dans l'inflammation des hémorroïdes, fur- tout en y ajoutant l'opium. La teinture des boutons du Peuplier noir, tirée avec l'efprit-de-vin, eft excellente pour les vieux cours de ventre & pour les ulcères intérieurs : la dose eft d'un demi-gros ou d'un gros, pris foir & matin dans une cuillerée de bouillon chaud. Ces mêmes boutons, cueillis au mois de mai, & gardés à l'ombre jufqu'à ce qu'ils aient acquis une fubftance cotonneufe ou laineufe pour ainfi dire, fourniffent un bon remède pour les hémorragies; c'eft Eustache Rhodius qui nous l'apprend.

Le Peuplier blanc n'eft pas d'un usage fi familier

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que le noir; cependant fon écorce & fes feuilles en décoction, paffent pour émollientes & adouciffantes.

19. HOUX.

Aquifolium, five Agrifolium vulgò, I. B. tom. j. p. 114. Aquifolium Dod. 658. Ilex aculeata, baccifera, folio finuato, C. B. 425.

Les racines, l'écorce & les bàies de cet arbre font utiles; & la décoction des racines eft fort émolliente & réfolutive, au rapport de Mathiole. Dodonée affure que dix ou douze de fes baies ou fruits, avalés, guériffent la colique; & M. Ray dit qu'il a connu une dame qui, après avoir inutilement effayé plufieurs remèdes, fut enfin guérie en buvant du lait & de la bière dans lefquels on avoit fait bouillir les pointes de feuilles de Houx. Tout le monde fait qu'on fait de la glu avec l'écorce de cet arbre, qu'on laiffe pourrir dans l'eau pendant un certain temps; on la pile enfuite, & on la lave pour en faire de la glu. Le même auteur rapporte la manière de la préparer en Angleterre; on peut le confulter, auffibien que Ruel, qui attribue beaucoup de propriétés à cette drogue, entre autres celle d'amollir, de réfoudre & de conduire à fuppuration les tumeurs, les parotides, & les dépôts d'humeurs qui doivent abcéder; il en ordonne un cataplafme fait avec parties égales de réfine & de cire. J'ai connu un goutteux qui ne trouvoit pas de meilleur remède qu'un cataplafme de glu étendue fur des étoupes, pour calmer les douleurs de la goutte.

PLANTES

LA

ÉMOLLIENTES

Qui font rapportées dans d'autres Claffes.

A plupart des plantes de la Claffe fuivante font Emollientes, & réciproquement plufieurs plantes

Emollientes font Réfolutives, entre autres les quatre farines qu'on emploie dans les cataplafmes émolliens; les femences de Fénugrec, & celles dont on fait du pain, comme la farine de Froment, de Blé Sarrazin, de Blé de Turquie. Voyez ci-après la claffe des plantes Réfolutives.

La Ciguë, amortie fur une pelle chaude ou dans une terrine, & appliquée fur les tumeurs, eft émolliente & réfolutive; on l'emploie avec fuccès dans le gonflement de la rate. Voyez la claffe des plantes Affoupiffantes.

Prefque toutes les plantes Anodines & Narcotiques ont la vertu de ramollir, étant appliquées extérieurement en cataplafme, fur-tout la Morelle, la Jufquiame, la Mandragore, &c. Voyez ci-après la même Claffe.

Entre les plantes Rafraîchiffantes & Incraffantes, la plus grande partie ont la même propriété d'amollir les tumeurs, fur-tout celles où il y a difpofition inflammatoire, pourvu qu'on les tempère & qu'on les mêle avec les Emollientes & Réfolutives, autrement on feroit une trop fubite répercuffion. Les femences froides s'ordonnent en émulfion, qu'on donne dans les tenfions douloureufes des inteftins, dans les coliques, &c. Dans les lavemens émolliens & laxatifs, on fe fert avec fuccès de la Laitue, du Pourpier, de l'Endive, du Nénuphar. Voyez ci-après la claffe des plantes Rafraîchiffantes.

La Camomille & le Mélilot s'emploient utilement dans les décoctions & dans les cataplafmes émolliens; on choifit fur-tout leurs fleurs, qu'on mêle en poudre avec les autres ingrédiens. Voyez la claffe des plantes Carminatives.

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