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dues dans un diffolvant approprié, que de les donner en substance. J'ai donné à des perfonnes fortes & robuftes, que les purgatifs ordinaires ne pouvoient purger, une émulfion faite de la manière fui

vante.

Prenez depuis quatre jufqu'à huit grains & même davantage, fuivant le tempérament, de réfine de Jalap en poudre; ajoutez douze grains de fel de tartre, un peu de fucre; broyez le tout exactement, & verfez par-deffus', peu à peu, dix ou douze onces de lait d'amandes douces, un peu tiède. Donnez le tout en deux doses égales, à une heure l'une de l'autre, chauffé au bain-marie.

On peut auffi en faire une limonade avec du jus de limon & du fucre. La fcammonée fe donne de la même manière.

On tire la réfine de Jalap avec de l'eau-de-vie ou de l'efprit-de-vin; la dofe eft huit à dix grains en poudre & en bol. Le Jalap entre dans l'électuaire hydragogue de Sylvius Deleboë, dans l'extrait catholique & cholagogue de Rolfinfius, dans les pilules arthritiques de Scheffer, dans les pilules catholiques & dans le firop hydragogue de Charas. 38. MECHOACAN, Couleuvrée d'Amérique, ou

Rhubarbe blanche.

Mechoacana alba Officin. Bryonia Mechoacana alba C. B. 297. Mechoacan, I. B. tom. ij. pag. 149. Mechoaca Peruviana, Lob. ic. 625. Convolvulus Americanus Mechoacan dictus, Raii Hift. 723. Jetitucu Brafilienfibus five Radix Mechoacan, Marcgr. 41; Pif. 253. Tacuacue feu Radix Michuachanica Hern. 164.

La racine de cette plante a perdu beaucoup de fon crédit en France, depuis que le jalap y eft commun, & on a de la peine à en trouver de nouvelle qui foit bien réfineuse, pefante, & peu cariée. Quand elle a ces qualités, c'eft un très-bon purgatif pour tirer les férofités, & pour les perfonnes fujettes au rhumatifine, à la goutte fciatique & à

l'enflure. On la prépare & on l'emploie de même & à pareille dofe que le jalap. Le Méchoacan qu'on trouve préfentement chez les droguiftes, eft vieux, mauvais, & pour l'ordinaire léger, friable, blanchâtre & carié; par conféquent on a raifon de lui préférer le jalap. Le Méchoacan vient de l'Amérique, fur-tout de cette partie méridionale qu'on appelle Méchoacan, dans laquelle cette plante croît fi abondamment, qu'elle en a retenu le nom. Cette racine entre dans l'hydragogue merveilleux de Du Renou, dans le firop hydragogue de Charas, & dans l'extrait catholique de Wichard.

39. HERMODACTE.

Hermodactylus Officin. Park. Colchicum radice ficcatá albá; C. B. 67. Hermodactylus legitimus Dod. 461. Hermodactyli non venenati Officin. Lob. ic. 146. Colchicum minus malignum five Hermodactylus Officin. I. B. tom. ij. pag. 658.

Les fentimens font fort partagés fur la nature de cette drogue, favoir; fi c'est une racine ou un fruit; fi la plante est une efpèce d'iris, de dent de chien, ou de colchique. Sans trop m'étendre ici fur cette queftion, j'embraffe l'opinion la plus vraifemblable, en croyant que l'Hermodacte eft la racine bulbeufe de la plante ci-deffus, qui nous vient de la Syrie par la voie de Marfeille.

Cette racine purge affez doucement les humeurs féreufes & gluantes qui s'arrêtent dans les jointures; c'eft pour cela qu'on l'ordonne avec fuccès dans la goutte, la fciatique, le rhumatifme & autres fortes de maladies. On l'ordonne en fubftance ou en infufion comme le jalap, & à la même dofe, rarement feule, le plus fouvent mêlée avec les hydragogues précédens & le turbith.

Les Hermodactes entrent dans la poudre arthritique de Paracelfe, dans la poudre panchymagogue de Quercétan, dans le firop hydragogue de Charas, dans le firop apéritif cachectique du même,

dans la bénédicte laxative, dans l'électuaire díacarthami, & dans les pilules fétides; ils donnent auffi le nom aux pilules des Hermodactes de Mésué.

40. TURBITH.

Turpethum repens foliis Althea, vel Indicus, C. B. 149. Turbith Garzia, Dod. 380. Convolvulus Indicus alatus maximus, foliis Ibifco nonnihil fimilibus angulofis, Raii Hist. 1882. Turbith

Hern. 179.

La racine de cette plante nous eft apportée des grandes Indes & de l'île de Ceylan, de Goa & de Surate. La plus réfineufe eft la meilleure; elle purge affez bien les férofités, comme les drogues dont on vient de parler. On l'ordonne en fubftance à demi-gros ou un gros au plus, & en infufion au double on l'emploie dans les mêmes maladies. M. Deidier, docteur en médecine & profeffeur en l'univerfité de Montpellier, ordonne cette racine dans la dyffenterie, à la même dofe & de la même manière que l'ipécacuanha : ce remède mérite d'être mis en ufage fur l'autorité d'un fi bon médecin.

Le Turbith entre dans le diaphénic, dans la bénédicte laxative, dans le diacarthami, dans l'électuaire de citro, dans l'extrait catholique de Sennert, dans l'extrait panchymagogue d'Arthman, dans les pilules tartarées, dans le firop d'ellébore de Quercétan, dans la poudre arthritique de Paracelfe, & dans le firop hydragogue de Charas,

41. THAPSIE, ou faux Turbith.

Nous avons dans nos montagnes des plantes dont les racines font fubftituées au turbith par les colporteurs, mais qu'on ne doit pas employer fans de grandes précautions, à caufe de leur âcreté : les deux espèces fuivantes font communes dans les Alpes, les Pyrénées & les montagnes d'Auvergne.

1. Thapfia Officin. Laferpitium foliis latioribus lobatis, Mor. Umb. 29. Libanotis latifolia altera, five vulgatior, C. B. 157. Sefeli Ethyopicum Herba, Dod. 313.

2. Apium Pirenaicum, Thapfiæ facie, Inft. 305. Sefeli Pirenaicum Thapfiæ facie, D. Fagon Sch. Bot. Par. Bat. 229.

On fe fert communément de la première espèce dans les Monts-d'Or, & de la feconde en Espagne. 42. IPÉCACUANHA.

Ipecacuanha Brafilienfibus, Marcg. 17; Pil. 231. Herba paris Brafilienfis polycoccos, Raii Hift. 669. Periclymenum parvum Brafilianum Alexipharmacum, Pluk. Álmag. Bexuquillo Lufitanis, Cagofanga, Beloculo.

La racine de cette plante doit être regardée comme un des plus affurés remèdes pour la dyffenterie. On en diftingue de trois fortes celle qui vient du Pérou par la voie de Cadix, celle qu'on apporte du Bréfil à Lisbonne, & la blanche.

La plus estimable, & la plus fûre dans fon action, eft la première, appelée par les Espagnols Bexuguillo; elle a deux ou trois lignes de groffeur; elle eft tortue & comme ridée par anneaux; fa couleur eft grisâtre; le nerf qui occupe le milieu eft blanchâtre, fe met difficilement en poudre, & peut être rejeté. Son écorce, en poudre a quelque odeur réfineufe. La dofe ordinaire eft fuivant la délicateffe & la foibleffe des malades: on la fait prendre dans quelques cuillerées de bouillon, dont on boit le refte par-deffus; elle excite le vomiffement, qu'on facilite par le bouillon qu'on donne de temps en temps par cuillerées. Quoique cette racine foit violente dans fon opération, elle ne guérit jamais plus sûrement que lorfque la dyffenterie eft plus invétérée, & qu'il y a même ul

cère dans les inteftins.

La feconde efpèce d'Ipécacuanha eft inférieure à la précédente; elle eft plus menue, ridée plus profondément, d'un rouge brun & comme tanné, & d'une faveur plus amère : la dose en eft un peu moindre que celle du Pérou, parce qu'elle excite le vomiffement avec plus de violence.

La troifième espèce, ou la blanche, n'eft point ridée; eile a une ou deux lignes de groffeur, fans amertume, & d'un blanc jaunâtre. Pifon avoue qu'elle agit avec plus de douceur, & que c'est un contre-poifon; elle ne fait point vomir, & purge feulement par bas, depuis un gros jusqu'à deux, fans guérir la dyffenterie.

L'Ipécacuanha ne réuffit jamais mieux que lorfqu'il fait vomir; c'eft fur cette obfervation qu'on a tenté plufieurs fois de donner le tartre émétique dans la dyffenterie, ce qui a fouvent réuffi. Si la première ou la feconde prife d'Ipecacuanha ne guérit pas, il ne faut pas s'opiniâtrer à le réitérer.

Il est peu de drogues en médecine qui aient plus de propriétés que cette racine. En qualité d'émétique, elle s'emploie dans tous les cas, & avec tous les tempéramens où il ne feroit pas prudent de donner le tartre ftibié. Depuis plus de vingt ans, j'en ai donné & vu donner aux meilleurs praticiens dans l'afthme humoral, dans la paralyfie invétérée, dans la coqueluche des enfans, dans les dévoiemens opiniâtres, dans l'inappétence, dans les pâlescouleurs, en un mot, dans tous les cas où il faut rectifier les digeftions; dans les glandes engorgées des enfans, dans l'embarras du méfentère. Il peut s'allier avec les yeux d'écreviffes, le mars, l'opium, avec le diafcordium, & toujours à petite dofe. De cette façon l'Ipécacuanha eft plus efficace; & l'expérience nous a appris que, lorfqu'il eft donné à grande dofe, en agiffant trop promptement, il n'agit pas affez. Je ne crois pas, même à l'Hôtel-Dieu, & fur des tempéramens robuftes, l'avoir jamais ordonné paffé douze grains, mais fouvent à fix, fept ou huit, fans être obligé d'en donner une seconde dofe le même jour, & plus fouvent encore à la dofe d'un grain pendant fort long-temps. J'ai vu fondre des nodus d'une goutte qui commençoit

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