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4. MANDRAGORE.

1. Mandragora fructu rotundo C. B. 169. Mandragora mas I. B. tom. iij. p. 617; Dod. 457. [MANDRAGORE MALE.] 2. Mandragora flore fubcæruleo purpurafcente C. B. 169. Mandragora fæmina Hift. [MANDRAGORE FEMELLE.]

Quoique cette plante ne vienne pas naturellement en France, mais feulement en Espagne & en Italie, je n'ai pas laiffé de la placer ici, parce qu'on peut l'élever affez aifément dans nos jardins. Son ufage eft plutôt extérieur qu'intérieur. Plufieurs Auteurs foutiennent que fon fruit peut être mangé impunément; on en trouve dans Hernandès un exemple affez convaincant. Terentius & Faber affurent auffi que les pommes de Mandragore font agréables & bonnes à manger, & qu'elles ne font ni fomnifères ni malfaifantes. Harthman recommande fort l'emplâtre de la Mandragore pour les skirrhes de la rate. On emploie ordinairement la racine, & le plus fouvent fon écorce; fes feuilles font auffi d'ufage: les unes & les autres bouillies dans le lait ou cuites dans l'eau, & écrasées, font très-réfolutives & adouciffantes, appliquées en cataplafme fur les tumeurs fcrophuleufes & skirrheufes. On les mêle avec la jufquiame & la ciguë. Les feuilles de Mandragore entrent dans l'onguent populeum. L'écorce des racines eft employée dans le requies Myrepfi, dans l'aurea-alexandrina de Nicolas d'Alexandrie, & dans la tiphera magna du même Auteur.

5. MORELLE.

1. Solanum Officinarum C. B. 166. Solanum hortenfe feu vulgare, acinis nigris, I. B. tom. iij. pag. 608. Solanum hortenfe baccis nigricantibus, Dod. 453.

2. Solanum fcandens feu Dulcamara C. B. 167. Glycypi cros five Amara dulcis I. B. tom. ij. pag. 109. Dulcamara Dod. 402. Salicaftrum Plin Caft. Circaa Adv. Lob. 104. Vitis filveftris Cam. Epit. 986.

La Morelle eft commune aux bords des chemins

& dans les terres fumées. La première espèce eft la plus ordinairement employée, quoiqu'on puiffe. lui fubftituer la feconde. On prend indifféremment la Morelle dont les baies font noires, rouges ou jaunes. Les feuilles & les fruits font très-anodins, émolliens & adouciffans: on s'en fert avec fuccès pour modérer l'inflammation & relâcher les fibres trop tendues on les applique en cataplafme, ou fimplement, pilées & écrafées fur les hémorroïdes; leur fuc exprimé fait le même effet on le remue quelque temps dans un mortier de plomb, & on en baffine enfuite le cancer. Ce fuc animé avec la fixième partie d'efprit-de-vin bien rectifié, eft fort bon pour l'éryfipèle, le feu volage, les dartres, les boutons & les démangeaifons de la peau; fans efprit-de-vin, il eft trop foid & trop répercuffif. Dans la plupart des cataplafmes anodins on emploie la Morelle: elle entre en quantité dans l'onguent populeum. L'eau diftillée de Morelle a les mêmes ufages que le fuc, mais pas tant de vertu. On n'emploie pas fi hardiment la Morelle au-dedans qu'au dehors, à caufe de fa grande froideur. La Morelle eft peut-être la feule plante affoupiffante qui foit froide, au cas qu'elle le foit. Céfalpin affure cependant, comme le rapporte M. Tournefort, qu'on en peut faire boire l'eau ou le fuc dans l'inflammation du ventricule, & dans l'ardeur d'urine il dit que la même eau prife à trois onces avec pareille quantité d'eau d'abfinthe, pouffe les fueurs. Tragus dit au contraire que cette eau tue les cochons, & qu'il n'eft permis de s'en fervir intérieurement que deux ou trois mois après l'avoir diftillée.

Le fuc de Morelle entre dans la triphera perfica de Méfué, dans l'onguent pompholix de Nicolas d'Alexandrie, dans le mondicatif d'ache, le marsiatum, & dans le baume tranquille.

A l'égard de la feconde efpèce de Morelle, fon ufage intérieur n'eft pas fi fufpect. Tragus affure qu'on guérit les veilles jauniffes, avec un verre de vin blanc dans lequel on a fait bouillir légèrement la tige de cette plante coupée menu; on en met une livre fur deux livres de liqueur, dans un pot bien bouché; on la laiffe confommer d'un tiers. Camerarius recommande la racine de cette plante dans l'hydropifie & pour purger les férofités; il la fait bouillir dans l'eau, & ajoute à cette décoction deux verres de vin trempé d'eau falée: on peut auffi mettre environ une poignée de la racine fur chopine d'eau, & la donner enfuite à deux ou trois prifes dans la matinée.

Le fuc de Morelle mélangé avec un blanc d'œuf, eft excellent pour calmer l'inflammation du prépuce, qui accompagne les chancres de cette partie, fuivant Palmer. Jean Prevoft, dans fon Traité de la médecine des pauvres, range la deuxième efpèce de cette plante parmi les purgatifs de la bile. Parkinfon confirme par l'expérience cette propriété. Sebitius affure que cette plante pilée & appliquée en forme de cataplafme fur les mamelles tuméfiées par l'épaiffiffement du lait, le réfout facilement. M. Ray, après le docteur Hulfe, rapporte que le cataplafme fait avec les feuilles de cette espèce de folanum & la femence de lin, bouillies dans le vin mufcat, eft excellent pour réfoudre toutes fortes de tumeurs, & pour diffiper les contufions.

La décoction des feuilles de Morelle eft bonne pour les femmes tourmentées d'urines âcres & de fleurs-blanches. Elles peuvent s'étuver fouvent avec la décoction d'une poignée de fes feuilles dans une pinte d'eau.

6. BELLADONA.

Solanum melanocerafos C. B. 166. Solanum maniacum multis, five Belladone I, B. tom. ij. pag. 611. Solanum lethalą

Park. Raii Hift. 679. Belladona Cluf. Inft. 77. Solanum fomniferum Adv. Lob. 102. Mandragora Theoph.

L'ufage intérieur des fruits de cette plante eft très pernicieux; les Auteurs rapportent plufieurs accidens arrivés à ceux qui en ont pris, d'où vient le nom que lui ont donné quelques-uns; mais extérieurement fes feuilles font fort adouciffantes & réfolutives on les emploie comme celles de la Morelle ordinaire, en cataplafme fur les hémorroïdes & fur le cancer; on les peut faire bouillir avec le fain-doux, ou employer leur fuc avec autant d'efprit-de-vin. Pour les tumeurs des mamelles, on fait échauffer les feuilles fous la cendre chaude, & on les applique deffus. M. Ray eftime cette plante pour les ulcères carcinomateux, & pour les durillons des mamelles. C'eft fans doute ces obfervations connues, qui ont fait imaginer depuis quelque temps d'en confeiller l'ufage intérieur pour les tumeurs cancéreufes; mais il ne paroît pas qu'on veuille continuer d'en faire des expériences, faute de fuccès fuffifans. Les dames en Italie fe fervent de l'eau diftillée de cette plante pour l'embelliffement de la peau, d'où vient fon nom. Les peintres en miniature font macérer fon fruit, & en préparent un fort beau vert.

PHYTOLACCA Americana majori fructu, Inft. 299. Solanum racemofum Indicum H. R. P. Solanum magnum Virginianum, rubrum, Park. Theat. 347.

J'ai cru devoir faire ici mention de cette plante, parce qu'elle eft employée dans une compofition célèbre, appelée le baume tranquille, & qu'elle peut par cet endroit paffer pour une plante trèsanodine.

8. POMME ÉPINEUSE, ou Stramonium.

Solanum pomo fpinofo, rotundo, longo flore, C. B. 168. Stras monia multis dicta, five Pomum fpinofum, I. B. tom. ij. p. 624.

O o iij

Stramonia Dod. 460. Stramonium fructu fpinofo, rotundo, flore albo fimplici, Inft. 118. Nux Methel Avicenna Ang.

Cette plante eft beaucoup plus dangereute que la jufquiame, la belladona & la ciguë, lorsqu'elle eft prife intérieurement; elle n'eft utile qu'à l'extérieur & appliquée en cataplafme comme les précédentes, ou en onguent avec le fuc de fes feuilles & le fain doux, fur-tout pour la brûlure & pour les hémorroïdes. De cette manière elle eft adouciffante & réfolutive, anodine & émolliente: on s'en fert utilement dans les éryfipèles, la brûlure, les inflammations, les ulcères carcinomateux, &c. On affure que le vinaigre où fes graines ont trempé pendant la nuit, eft admirable pour les dartres vives & les ulcères ambulans.

9. POMME DORÉE, ou Pomme d'Amour.

Solanum pomiferum fructu rotundo, ftriato molli, C. B. 167. Mala aurea odore fætido, quibufdam Lycopersicon, I. B. t. iij. pag. 620. Aurea mala Dod. 458. Lycopersicon Galeni Ang. 217; Inft. 150.

Cette plante eft à peu près de même qualité que la mandragore, mais d'un ufage intérieur moins dangereux; car dans quelques endroits de l'Europe, entr'autres en Italie, on mange fon fruit confit au vinaigre, au fel & au poivre; c'est un affez mauvais aliment. Je connois des perfonnes qui font infufer ce fruit dans l'huile d'olives, dont ils fe fervent enfuite pour les contufions, les tumeurs, le rhumatifme & la fciatique : c'est un affez bon réfolutif & anodin. Le fuc de toute la plante s'emploie extérieurement dans l'inflammation des yeux & des autres parties on l'applique en fo mentation; on peut s'en fervir auffi en cataplafme comme des feuilles de la Morelle ordinaire.

10. MAYENNE.

Solanum pomiferum fructu oblongo C, B, 167, Melongene

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