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efpèce font d'un ufage très-familier dans l'inflammation des hémorroïdes; on en fait un onguent avec le beurre frais, dans lequel on les fait cuire en certaine confistance. Cette plante est détersive astringente; quelquefois même elle eft réfolutive; fouvent auffi elle eft répercuffive, & fon ufage demande quelque circonfpection, fur-tout pour la goutte; car il eft dangereux de l'appliquer deffus d'abord, & lorfque l'inflammation eft confidérable. Dans l'efquinancie, on fait, avec fuccès, gargarifer le malade avec fon eau diftillée, & on applique fur la gorge des écreviffes de rivière pilées avec fes feuilles, ou bien en gargarifme avec les fucs d'écreviffes & de Joubarbe pilés ensemble. Dans la defcente de matrice & dans les ulcères profonds, ces fucs peuvent être quelquefois employés en injection.

On applique affez ordinairement les feuilles de Joubarbe fur les cors des pieds & fur les nodus des goutteux. M. Tournefort ajoute que rien n'est meilleur pour les chevaux fourbus, que de leur faire boire chopine du fuc de cette plante. On en donne quatre onces dans les fièvres intermittentes fans aucun froid marqué : ce remède convient aux fièvres lentes, mêlé avec un bouillon aux écreviffes & aux tortues. Le fuc de Joubarbe, mêlé avec l'huile de noix & battu, eft excellent pour la brûlure & l'éryfipèle; mais il faut y ajouter une quatrième partie d'efprit-de-vin. Le fuc feul adoucit, humecte, & guérit les fentes de la langue, caufées par l'ardeur de la fièvre maligne. Cette plante, pilée & appliquée en cataplafme au front, calme les délires qui accompagnent les fièvres ardentes.

La Trique-Madame fe mange quelquefois en falade on emploie l'une & l'autre espèce dans l'onguent populeum, & dans quelques autres compofitions adouciffantes & rafraîchiffantes.

PP

10. NOMBRIL DE VÉNUS.

1. Cotyledon major C. B. 285. Cotyledon vera, radice tu berofa, I. B. tom. iij. pag. 683. Cotyledon, Umbilicus Veneris, Cluf. Hift. 63.

2. Cotyledon radice tuberofâ, longá, repente, Mor. Cotyledon flore luteo, radice tuberofâ, longa, repente, Ac. Reg. Parif. 73.

On peut fe fervir de cette plante comme de la précédente; car elle a les mêmes vertus & les mêmes ufages. La première efpèce ne s'élève pas aifément dans les jardins; elle fe plaît davantage dans les rochers & les lieux pierreux près des fontaines: mais la feconde efpèce, qu'on peut lui fubftituer, n'eft pas difficile à conferver par la culture.

II. MORGELINE, ou Mouron,

Alfine media C. B. 250. Alfine vulgaris, five Morfus Gallina, I. B. tom. iij. pag. 363. Alfine major Dod. 29. Hippie minor Cord. Morfus Gallina 1. genus, Trag. 385.

J'ai cru devoir ranger cette plante dans le rang de celles qui rafraîchiffent, puifque la plupart des auteurs, après Galien, lui attribuent cette qualité. Diofcoride l'ordonne en fomentation pour l'inflammation des yeux; Tragus lui attribue les mêmes vertus qu'au pourpier : ainfi il n'est pas surprenant qu'étant mangée avec des œufs en omelette, elle arrête le crachement du fang. La plupart des auteurs conviennent qu'elle nourrit, & rétablit les forces de ceux qui font épuifés par de longues maladies, & qui font tombés dans une espèce de phthifie ou de maigreur extrême. Emmanuel Koenig affure que cette plante eft très-adouciffante, & qu'on en donne avec fuccès aux enfans qui ont des tranchées & des douleurs capables de les faire tomber dans les convulfions: c'eft par cet endroit qu'elle eft utile à ceux qui tombent dans des mouvemens épileptiques.

Le fuc dépuré de Morgeline, à la dofe d'une once dans un petit bouillon, la poudre de fes feuilles

féchées à l'ombre à une dragme, ou la décoction d'une poignée dans une chopine d'eau, font les dofes ordinaires. L'ufage extérieur de cette plante eft utile pour nettoyer les plaies & les ulcères. Koenig affure qu'en mêlant de la cendre de hêtre dans fa décoction, on peut en laver les pieds & les mains des galeux avec fuccès. Suivant Ettmuller, cette herbe, pilée & appliquée fur les mamelles, réfout le fang coagulé; & M. Tournefort nous apprend que Solenander fe fervoit de fa poudre pour calmer la douleur des hémorroïdes, & en arrêter le flux immodéré. Tout le monde fait qu'elle rétablit l'appétit des ferins de Canarie, & qu'elle les nourrit & les rafraîchit.

12. NÉNUFAR, Lis d'étang, Blanc d'eau, Volet.

Nymphaa alba major C. B. 193. Nymphæa alba I. B. t. iij. pag. 770; Dod. 585. Nenufar album Brunf.

Cette plante croît dans les étangs & au bord des rivières. Sa racine & fes fleurs font les parties qu'on emploie ordinairement dans les maladies où il eft néceffaire d'appaifer le mouvement violent du fang & des efprits; ainfi, dans les fièvres ardentes, dans les infomnies, les inquiétudes & les agitations d'efprit, dans l'ardeur & la rétention d'urine, dans l'inflammation des vifcères, on fe fert avec fuccès de la tifane faite avec la racine de Nénufar: le mucilage dont elle abonde fait fa principale vertu. Le firop qu'on prépare avec fes fleurs, & qu'on ordonne à une once dans les juleps & les potions rafraîchiffantes, a les mêmes vertus; leur eau dif tillée fert ordinairement de bafe à ces fortes de remèdes, depuis trois jufqu'à fix onces. On fait avec les calices & les étamines des fleurs (qui n'entrent point dans l'infufion destinée à faire le firop), un miel qu'on donne à deux onces dans les lavemens adouciffans & émolliens.

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13. LENTILLE D'EAU ou de Marais. Lenticula paluftris, vulgaris, C. B. 362. Lens paluftris I. B. tom. iij. pag. 784. Lens lacuftris Dod. 587.

Cette plante eft commune dans les marais & dans les foffés où l'eau féjourne; elle paffe pour être fort rafraîchiffante & fort adouciffante. Quelques uns la font appliquer en cataplafme pour appaifer la goutte & l'inflammation des parties; mais il faut craindre la répercuffion des humeurs. Le remède fuivant eft plus sûr pour calmer la douleur des hémorroïdes. On faupoudre deux poignées de Lentilles de Marais avec une demi-once de myrrhe; on met le tout dans un fac de toile, & on baffine les hémorroïdes avec l'eau qui diftille par ce fac.

M. Ray cite comme un fecret l'infufion de cette plante dans le vin blanc pour la jauniffe : il faut en donner fix onces pendant neuf jours le matin à jeun, 14. MILLET, Mil.

Milium femine luteo C. B. 26; I. B. tom. ij. pag. 446; Dod. 506.

La femence de cette plante fournit un aliment très-utile dans certains pays : on la dépouille de fon écorce, & on la fait cuire avec le lait comme on fait le riz, dont elle a les vertus. Le Millet eft trèsadouciffant, rafraîchiffant & anodin; il convient aux maladies de poitrine & dans la toux opiniâtre; il tempère le mouvement du fang, mais il refferre un peu le ventre, & caufe quelquefois des vents. La farine de Millet peut être employée dans les cataplafmes émolliens & réfolutifs : on en peut faire une bouillie, & même du pain comme avec les autres farines, qui ne laiffe pas de nourrir, quoiqu'il foit plus pefant & moins facile à digérer que celui de froment.

15. MACHE, Blanchette, Poule-graffe, Salade

de Chanoine.

Valeriana campeftris, inodora, major, C. B. 165. Locusta

herba prior I. B. tom. iij. pag. 324. Valerianella arvenfis præcox, humilis, femine compreffo, Morif. Lactuca agnina 1. Tab. ic. 167.

On trouve cette plante dans les terres graffes, & on la sème dans les jardins pour les falades qu'on mange en carême; elle eft fort rafraîchiffante & un peu laxative. Simon Pauli l'eftime pour appaifer l'ardeur de la fièvre & pour adoucir les douleurs de la néphrétique; il l'emploie dans les bouillons de veau & de poulet pour ces fortes de maladies. Taberna Montanus confirme cette vertu. On s'en fert avec fuccès dans les rhumatifines, pour la goutte, le scorbut & l'affection hypocondriaque en un mot, cette plante eft adouciffante, & très-capable de corriger l'âcreté des humeurs & la trop grande faumure du fang.

16. RAIPONCE.

Rapunculus efculentus C. B. 92. Rapunculus vulgaris campanulatus I.B. tom. ij. pag. 796. Rapunculus Dod. 105. Campanula radice efculenta, flore caeruleo, Hort. Lugd. Bat. 107.

Cette plante eft fi commune dans la campagne, & on en fait un ufage fi ordinaire dans les falades du printemps, que j'ai cru la devoir placer ici, d'autant que les auteurs conviennent que fa racine eft rafraîchiffante, & Dodonée ajoute que la

que

décoction en eft utile dans le commencement des inflammations de la gorge,

17. HERBE AUX PUCES.

Pfyllium majus erectum C. B. 191; I. B. tom. iij. pag. 513. Pfyllium Dod. 115. Plantago caulifera, Pfyllium diɛta, Rai Hift. 881. Pulicaris herba Lugd. 1172.

On trouve cette plante dans les terres fablonneufes & arides; on ne fe fert que de fa femence, qui fournit un mucilage fort adouciffant & propre pour appaifer les inflammations, lorfqu'il eft mêlé avec les autres herbes rafraîchiffantes dans les cataplafmes: on donne ce mucilage en lavement dans

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